Passent les âges, aime la vie

Quand nous avons perdu l’innocence de l’enfance, son absolu cosmique qui crée l’émerveillement, quand nous avons combattu tous les combats de la vie, prosaïques dans notre commune humanité, dans la mêlée des jours, que reste-t-il ? La mansuétude pour nous-mêmes et pour nos semblables, nos frères, nos sœurs.

Regarde-les et dis-leur simplement : « Mes Frères, mes Sœurs, nos mêmes rêves, nos semblables et silencieuses blessures. Nos mêmes émois, nos mêmes espérances, la chaleur d’être ensemble, l’ambition d’exister et simplement la joie, toujours réanimée. Joie au-delà de la fatigue des jours, des illusions et de la réalité que nous ne savions voir. »

Joie de l’œuvre commune et fatigue des espérances invisibles. Commune humanité, fragile sourire, la vie toujours recommencée, au-delà, toujours au-delà des apparences, de l’époque, des mœurs qui nous désagrègent, nos mêmes envols, nos mêmes peurs. Aimer, la grande espérance, vivre et transmettre au-delà de nos peurs, de la crainte d’être les derniers ou d’être les premiers à penser cela. Petit chaînon, tendre liaison. La vie, l’humanité toujours recommencée. 

Reviennent les saisons, passent les âges, aime la vie. Reçois. Prends le temps d’accueillir et de te recueillir. Tout est don. Toi-même es don et tu ne le sais pas. Don et contre-don. La vie est rencontre. Joie des jours à venir, joie des jours effacés après la marche harassante et le temps de l’épreuve. Toujours la joie qui déborde, toujours la beauté qui révèle et l’ultime sagesse qu’on n’ose définir, seulement contempler et écouter, comme si le vrai blasphème était de proclamer la sagesse humaine accomplie.

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