Le rapport de l’IGAS donne une idée des conflits d’intérêts financiers des médecins travaillant pour l’industrie et des intérêts autres qui biaisent la recherche médicale

La note précédente de Pharmacritique, « Tarifs, revenus et salaires des médecins selon l’IGAS, prime au mérite, dépassements d’honoraires… Conflits d'intérêts Blog bioethics.net.jpgau centre des débats sur la maîtrise comptable« , parlait entre autres du rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) publié en janvier 2009 sous le titre « Enquête sur la rémunération des médecins et chirurgiens hospitaliers« . Mais il m’a semblé plus judicieux de faire une note séparée pour mieux souligner quelques pages de ce rapport, portant sur la question centrale de ce blog, à savoir les conflits d’intérêts des médecins payés directement par l’industrie pharmaceutique ou les compagnies d’assurances (« entreprises privées »), ou alors indirectement à travers les sociétés savantes; celles-ci ne sont pour la plupart qu’une vitrine scientifique des laboratoires pharmaceutiques, habillant d’un vernis médical le marketing de ces derniers.

Illustration: Blog Bioethics

(A noter que Pharmacritique a abordé les autres rapports de l’IGAS de ces deux dernières années dans les notes de la catégorie « Rapports de l’IGAS / Cour des comptes / Que choisir« , et qu’ils ne sont pas sans rapport avec ce sujet, puisqu’ils détaillent d’autres aspects de la mainmise de l’industrie pharmaceutique sur l’information et la formation médicales, y compris à travers les sommes dépensées pour indoctriner les médecins généralistes: 23.000 euros par an et par généraliste).

L’opacité sur les conflits d’intérêts est générale, et le Conseil de l’ordre des médecins ne fait rien pour y remédier

A la page 71 du rapport de janvier 2009, les auteurs déplorent « une forte opacité sur les rémunérations complémentaires liées aux activités de recherche et d’expertise ». Il s’agit de « montants non négligeables » reçus pour la « participation à des activités de recherche pilotée par des entreprises ou des organismes publics » et/ou pour des « travaux d’expertise réalisés pour le compte de la HAS et des agences sanitaires, des juridictions de l’ordre judiciaire, de l’ONIAM  et d’entreprises privées, notamment des compagnies d’assurances. »

L’IGAS n’a eu accès qu’à un nombre limité de données – moins de 7.000 cas de déclarations anonymes au Conseil de l’ordre pour les années 2006, 2007 et les premiers neuf mois de 2008 -, et la portée de ses conclusions est réduite de ce fait. De plus, pour faire une évaluation réaliste, il faudrait qu’il y ait des déclarations publiques faites par les firmes, donnant les montants versés aux médecins, ainsi que des déclarations fiables et complètes des praticiens en question. Rien de tel n’existe en France, alors que les mêmes multinationales qui font commerce chez nous sont obligées par des Etats plus soucieux de la santé de leurs habitants de prendre certaines mesures de transparence, comme on peut le voir à travers cette enquête comparant les obligations européennes et celles états-uniennes des firmes. Pharmacritique a abordé le sujet dans certaines notes réunies par exemple sous la catégorie Initiatives pour limiter les conflits d’intérêts, Mesurettes des firmes, etc. Le meilleur exemple est le rapport annuel de l’Etat du Vermont sur l’argent de la corruption des médecins, c’est-à-dire sur les sommes que leur verse l’industrie pharmaceutique. Des projets locaux et fédéraux de lois de transparence, tel le Physician Payments Sunshine Act, sont à l’étude, dans des versions plus dures depuis Obama, en plus des dispositions existant dans cinq Etats américains, et dont Pharmacritique a rendu compte de façon dispersée.

Compte tenu de tout ce que peut trouver l’internaute lambda en faisant une simple recherche sur les déclarations d’intérêts, les remerciements adressés dans les articles de recherche aux firmes pharmaceutiques, les conflits d’intérêts déclarés dans les revues médicales étrangères, les congrès et les programmes dits scientifiques qui sont plutôt des grandes messes promotionnelles, et compte tenu de l’absence de transparence typique en France, on a toutes les raisons de penser que ces évaluations partielles faites par l’IGAS relèvent de l’euphémisme… C’est le sommet de l’iceberg.

Le rôle du Conseil de l’ordre des médecins, son inertie et son champ visuel réduit…

En application du Code de la santé publique, nous dit l’IGAS, « les conventions concernant les activités de recherche et d’évaluation passées entre les médecins et les entreprises ainsi que l’hospitalité offerte à l’occasion de manifestations à caractère scientifique et professionnel doivent faire l’objet de conventions communiquées au conseil départemental de l’ordre ou au conseil national si leur champ est interdépartemental ou national. »

Ainsi, c’est le Conseil de l’ordre des médecins qui doit approuver une demande ou donner un avis après coup, à l’exception des expertises pour les juridictions, sur lesquels les médecins ne sont pas tenus de communiquer.

Le Conseil vérifie « que les contrats communiqués sont conformes aux règles déontologiques de la profession, et donc notamment que la rémunération n’est pas exorbitante au regard du travail requis par cette collaboration ». Ce serait bien que le Conseil de l’ordre fasse preuve de transparenceuna vez por año no hace daño, selon un proverbe espagnol… – et nous dise ce qu’il entend par rémunération « exorbitante ». Parce que, à ma connaissance, il n’a jamais tiré les oreilles de ces professeurs de médecine qui gagnent des centaines de milliers d’euros en exercice privé à l’hôpital public. L’enquête du Parisien, que j’ai citée dans cette même note, parlait par exemple des honoraires de près d’un million d’euros perçus par le Pr Maurice Mimoun, chirurgien esthétique à l’Hôpital Rothschild, en 2004. Apparemment, cela cadre parfaitement avec la notion de « tact et mesure » telle que la comprend le Conseil de l’ordre et qu’elle figure dans le code de déontologie médicale. Une telle conception de la déontologie revient purement et simplement à bafouer le terme.

Je n’ai pas non plus vu de remontrances adressées à tous ces pontes qui participent et interviennent lors de sauteries annuelles sponsorisées par des dizaines de laboratoires, sous prétexte de formation médicale continue (FMC), tous frais payés, divertissements divers et variés à la clé (incarnant la fameuse « hospitalité« , autre mot bafoué). Il faudrait appeler cela plutôt déformation médicale continue – ou encore désinformation médicale continue, compte tenu de sa visée publicitaire (voir les notes de la catégorie « Formation médicale continue… par les firmes« ).

Pharmacritique a par ailleurs parlé du laxisme des divers conseils de l’Ordre en la matière, en prenant un exemple concret, étranger, mais représentatif des positions habituelles de la corporation; les ti
tres de nos notes résument la chose: « La formation médicale continue accréditée par l’ordre des médecins: foire publicitaire et capitulation devant les firmes (Arznei-Telegramm) » et « L’Ordre allemand des médecins dans le viseur de l’Office antitrust pour avoir proposé de la pub en guise de formation médicale continue« . Nous avons aussi repris une caricature qui saisit la quintessence des rapports fraternels – c’est le cas de le dire – entre les ordres des médecins et l’industrie pharmaceutique…

Et tant qu’on y est, autant rappeler aussi la levée corporatiste de boucliers lorsqu’il a été question que l’assurance-maladie sanctionne les praticiens qui refusent la CMU. Le conseil de l’Ordre (français) veut garder ses prérogatives? Se soustraire à toute influence extérieure? Alors qu’il commence déjà par se soustraire à l’influence des laboratoires et par apporter la preuve concrète qu’il n’est pas là pour défendre coûte que coûte les médecins, quoi qu’ils fassent, mais pour veiller effectivement au respect de certaines règles – que je n’irai pas jusqu’à nommer « déontologiques »; les questions morales – déontologiques étant très loin de ce qui se pratique sous ce nom.

Je ne me suis pas éloignée de la question de la rémunération, bien au contraire.

Les exemples concrets donnés par l’IGAS

Parce que dans le tableau 31 (page 73 du rapport de l’IGAS), sur 2856 dossiers transmis et concernant les exposés dans le cadre de la FMC, seuls deux ne comprenaient pas d’honoraires. En clair, seuls deux médecins ont parlé lors de programmes de formation sans être payés. Et pourtant, l’une des responsabilités des médecins est de former la génération suivante. Mais tout se paye. There’s no free lunch, comme disent les Anglo-saxons, qui savent aussi qui rien de ce que leur offre l’industrie n’est gratuit… (Je souligne cela parce que beaucoup de patients et d’associations de patients voient d’un très bon oeil de telles activités de leurs médecins et pensent que cela se fait gratuitement). La moyenne des honoraires perçus par un médecin pour être orateur lors d’une réunion de formation médicale continue est – selon cet échantillon, dont nul ne peut vérifier l’exactitude des chiffres, même pas le conseil de l’Ordre, d’ailleurs – de 1217 euros. Mais le maximum d’honoraires atteint… 90.000 euros! Quel dommage qu’on ne sache pas quel leader d’opinion peut faire un exposé qui vaut tout cet argent.

Dans  les 401 dossiers rémunérant une « contribution scientifique » faite pour une firme pharmaceutique ou une société à vocation médicale (dont on sait qu’elles sont quasiment toutes financées à leur tour par l’industrie), la moyenne des sommes reçues était de 6.856, alors que le maximum était de…  241.200 euros.

Dans les 1.022 cas de « conseil » pour les firmes pharmaceutiques (consulting, formation des cadres, des visiteurs médicaux, participation à des comités stratégiques ou de pilotage (steering committee) sur tel projet), 10 étaient sans honoraires. Pour le reste, le montant moyen versé au médecins était de 6.961 euros, alors que celui maximal atteignait la rondelette somme de 600.000 euros. Le ponte en question a dû rendre de sacré services à l’industrie pour qu’on le gratifie de tout cela…

Dans les 257 cas de sommes perçues pour des expertises et études, le montant moyen était de 8.251, alors que celui maximal s’élevait à 84.000 euros. Les compagnies d’assurances paient bien… On se demande si le jeu est à armes égales lorsque les assurés qui ont des soucis de santé se voient confrontés à des experts des compagnies d’assurances payés de la sorte…

Il est impossible, dit l’IGAS, de faire toute la lumière sur le supplément de revenus apporté par ces activités, d’une part parce que certaines ne sont pas déclarées (expertises judiciaires), d’autre part à cause du « non respect par le praticien des règles de la déclaration ».

Dealer d’opinion: une activité qui rapporte gros

Surtout pour ce qui est des activités d' »enseignement » (sic), à savoir les interventions payées par les firmes dans des programmes de formation médicale continue eux aussi sponsorisés par des firmes, et de « conseil » (pour les mêmes firmes, habituellement appelé « consulting »), l’IGAS explique les différences de rémunération par la notoriété des médecins ainsi enrôlés. Effectivement, on ne paie pas la même somme à un médecin isolé ou à un leader d’opinion – que certains appellent à juste titre dealer d’opinion ou key opinion leader (leader en position stratégique) – qui peut diffuser la bonne parole pharmaceutique partout, parce qu’il occupe tous les postes clé dans sa discipline: expert des autorités sanitaires, professeur de médecine, membre des sociétés savantes et des comités scientifiques des associations de patients, chef de service dans un hôpital, rédacteur de telle revue, membre du comité de rédaction de telles autres, invité permanent au « Journal de la santé » et à d’autres supports audio-visuels qui sont des moyens rêvés de faire de la publicité cachée…

Ces « autorités » qui ne font autorité que parce qu’elles verrouillent le système en bloquant toutes ses articulations et tiennent bien en main l’information scientifique par la circularité de la bibliographie dans laquelle ils se citent les uns les autres (voir Skrabanek et McCormick) sont des leviers essentiels dans la mise en oeuvre de la stratégie de l’industrie pharmaceutique; la productivité de ces pantins du pharmacommerce justifie donc largement les investissements, tant le retour sur investissement est important.

Les leaders d’opinion peuvent faire des affaires, sans contrôle, et en négligeant leur activité médicale de service public

Si la description habituelle de Pharmacritique parlant des leaders d’opinion comme des pantins du pharmacommerce – appelés aussi « key opinion leaders » (KOL ou leaders d’opinion occupant des positions clé dans le système) dans le dossier du British Medical Journal
cité plus haut, vous paraît exagérée, voilà que l’IGAS, source plus modérée dans les mots qu’elle choisit, dit la même chose:

« Il est encore moins possible d’appréhender le temps passé pour la mise en oeuvre des activités concernées, et particulièrement pour les praticiens de l’hôpital public, du fait de l’absence de suivi de leurs activités et de l’utilisation de leurs temps de travail » (p. 74).

L’IGAS donne d’autres détails sur cette absence totale de limites et de vérification, en parlant de la « fonction de consultant au bénéfice de l’industrie pharmaceutique » (p. 75, paragraphe 4.2.1). C’est bien dit « au bénéfice de l’industrie », et non pas de la santé ou dans l’intérêt des malades, puisque les médecins ainsi enrégimentés sont des employés de ces multinationales à but lucratif, commercial et non médical. Ils travaillent pour augmenter les dividendes des actionnaires et le cours de l’action en bourse, pas la qualité de vie des patients.

« Dans cette activité, le médecin remplit la fonction de conseil auprès de l’entreprise de l’industrie pharmaceutique qui l’emploie. C’est en général le fait de médecins hospitalo-universitaires ayant le statut de « leader d’opinion« . Cette collaboration avec l’industrie pharmaceutique ou biomédicale donne lieu à la signature d’un contrat de droit privé entre le médecin et l’industriel. Ce contrat doit être communiqué par le médecin au conseil départemental de l’Ordre dont il dépend, mais aucune obligation de nature réglementaire ne lui est faite d’informer son employeur principal – l’institution qui l’emploie – de l’existence de ce contrat, et a fortiori des clauses de son contenu, alors que la fonction est le plus souvent tirée de la notoriété attachée tout à la fois au médecin et à l’établissement auquel il appartient. Cette rémunération personnelle fait seulement l’objet d’une déclaration de revenus lors de la déclaration annuelle aux services fiscaux. Aucune rémunération n’est versée à l’établissement pour cette fonction. Aucun barème de ces revenus n’est actuellement rendu public. » Circulez (et gobez la pilule), il n’y a rien à voir!

Les conflits d’intérêts liées aux activités d’investigateurs dans les essais cliniques « peuvent avoir des conséquences graves ». Les résultats devraient être interprétés en tenant compte de ces biais, en faisant preuve d’esprit critique

L’IGAS en parle lorsque le rapport détaille l’organisation des essais et la collaboration avec le promoteur (le laboratoire pharmaceutique en question). Il faut que les patients soient conscients de ces conflits d’intérêts, qui ne sont pas seulement de nature financière et qui doivent nous pousser à regarder les résultats de la recherche médicale avec un « scepticisme bon pour la santé » (healthy skepticism), avec des réserves et des doutes, surtout tant que des études financées par des instances publiques, sur fonds publics, ne sont pas mises en oeuvre. Et encore… Il ne faut pas oublier que même les experts des instances publiques ont des liens financiers ponctuels ou permanents avec l’industrie pharmaceutique. En lisant ces lignes de l’Inspection générale des affaires sociales, les usagers devraient comprendre une fois pour toutes que des essais cliniques sponsorisés par les firmes et aboutissant à la commercialisation et à l’utilisation d’un médicament ne veulent en rien dire que ce médicament est sûr, que sa balance bénéfices – risques est favorable. Seul le temps – parfois 15 ou 20 ans – permettra de savoir ce qu’il en est d’un médicament.

En plus des sommes conséquentes qu’il reçoit, le médecin impliqué dans un tel projet de recherche clinique en tant qu’investigateur a tout intérêt que le résultat soit favorable, que le médicament expérimenté soit autorisé et largement vendu, puisque celui-ci sera associé à son nom, que le succès commercial fera avancer sa carrière et lui ouvrira les portes des revues prestigieuses de médecine pour des publications qui en feront une « autorité » dans le domaine ou conforteront sa réputation d' »expert ». Et sachant qu’en cas de problème, il est quasiment impossible de démontrer la causalité entre un médicament et des effets indésirables même majeurs, ce médecin ne risque rien. Les firmes non plus, d’ailleurs.

(Cette affirmation n’est pas exagérée. Les retraits du marché, les mises en garde renforcées, l’insistance sur les effets secondaires viennent très majoritairement des pays qui ont une pharmacovigilance forte, une législation protégeant les consommateurs, des hommes politiques et des journalistes d’investigation qui jouent leur rôle, ainsi qu’un cadre législatif-juridique permettant les actions étatiques et privées en justice. Et ce sont celles-ci qui apportent habituellement le plus d’information sur les médicaments. En France, nous n’avons pratiquement rien de tout cela).

Dans les termes des auteurs du rapport de l’IGAS, « Les médecins sont à la fois acteurs des essais cliniques et intéressés à leur mise en oeuvre et aux résultats. Ces conflits d’intérêts ont des conséquences potentiellement graves:

    • au niveau collectif sur la validité scientifique de l’essai (méthodologie et fiabilité des données), lequel est à la base du service médical rendu qui conditionne la mise sur le marché et l’identification des indications;
    • au niveau individuel sur la sécurité des patients qui participent à l’essai, mais aussi sur le respect des principes éthiques qui doivent l’encadrer » (pp. 75-76).

Les associations médicales et autres groupes d’études servant d’écran

Il faut lire aussi les pages suivantes, notamment sur les conditions de rémunération des médecins investigateurs, et surtout sur l’opacité supplémentaire qu’apportent les associations créées par les médecins – souvent un paravent pour brouiller les pistes et permettre de faire passer les activités au bénéfice de l’industrie pharmaceutique (et du compte en banque de certains médecins) pour de la médecine… Il y a pléthore de « groupes d’études » ou « sociétés d’études » ou « associations de recherche et d’étude » sur la maladie X ou le traitement Y… Parfois, ces groupes n’ont pratiquement pas d’activité et ne servent qu’à donner un statut et un paravent scientifique à la « collaboration » avec l’industrie. Lorsque les laboratoires pharmaceutiques qui produisent les hormones utilisées dans le traitement substitutif de la ménopause versent l’argent à l’AFEM (Association française pour l’étude de la ménopause), bon no
mbre de médecins qui n’ont pas de liens directs avec les industriels, mais profitent de cette manne à travers l’association, peuvent se dire indépendants.

Le texte intégral du rapport de l’Inspection générale vaut le détour.

N’oublions pas les associations de patients, main dans la main avec les grands pontes et les firmes

Les VRP haut placés représentent – avec beaucoup d’associations de patients, dont nous avons dénoncé les conflits d’intérêts dans ces notes – les placements les plus sûrs pour ceux font du commerce ou se laissent instrumentaliser dans les affaires médico-pharmaceutiques. A noter que ces associations de malades sont souvent attirées dans les filets des laboratoires par les leaders d’opinion qui composent, comme je le disais, leurs comités scientifiques et donnent le « la » en matière d’information, donc de publicité pour les médicaments, produits et dispositifs des firmes dont ils représentent les intérêts.

Ceux qui n’ont pas pu lire la traduction de l’enquête du journal suisse Der Beobachter sur les liens financiers des associations de malades à cause des soucis techniques de Pharmacritique devraient le faire, parce qu’elle est édifiante et complète les notes et les allusions antérieures à ce sujet.

Elena Pasca

Copyright Pharmacritique

7 réflexions au sujet de “Le rapport de l’IGAS donne une idée des conflits d’intérêts financiers des médecins travaillant pour l’industrie et des intérêts autres qui biaisent la recherche médicale”

  1. Votre caricature des médecins commence à froler l’intégrisme…
    Il n’est pas étonnant que l’Ordre n’ait pas vent des médecins parlant gratuitement lors des FMC. Qui va aller s’ennuyer à faire de la paperasserie ? Combien de médecins font une feuille maladie quand ils dispensent une consultation gratuite ?? Pourtant s’ils respectaient la loi. En plus, ils y auraient tout intérêt, car cela donnerait un véritable reflet du prix moyen de leurs consultations dans un système comme celui qu’a mis en place la Sécurité sociale sur Internet pour donner la possibilité aux patients de connaître ces chiffres.
    L’immense majorité des médecins qui vont parler pour de la FMC n’ont que leurs frais de transport et d’hébergement pris en charge (ce qui est la moindre des choses). Ils répondent à l’invitation d’un confrère et non d’un laboratoire.
    Contrairement à ce que vous soutenez, il n’y a rien de choquant pour un médecin à travailler pour un laboratoire s’il le fait en toute transparence. Et si le médecin participe à de vrais essais cliniques (pas des enquêtes marketing), il est normal qu’il soit rémunéré. Idem s’il intervient à la demande d’un laboratoire (de façon transparente). Pour ce qui est de la rémunération dans un tel cas, il serait illogique qu’elle ne soit pas au moins égale à ce que gagne le même médecin en soignant des patients… Il faudrait d’ailleurs qu’il en soit ainsi dans tous les domaines civils. Les consultants agissent trop souvent dans l’ombre. Mais l’anonymat peut être confortable, n’est-ce pas ?
    Les sociétés savantes vivent grâce à l’argent des laboratoires, certes (vente de stands dans des congrès, dons des laboratoires pour être en bons termes avec ladite société, etc.) Mais de quoi pourraient-elles vivre d’autre ? Des cotisations de leurs membres ? Fadaises quand on sait combien coûte la location d’une salle de conférence digne de ce nom. Des sociétés savantes ont tenté de créer des fondations pour assurer leur financement : tout est fait pour les décourager ! Cela n’empêche pas certains médecins au sein des instances dirigeantes de ces organisations de chercher des voies pour ne plus dépendre de l’industrie…
    La médecine n’est pas la politique. Le « tous pourris » y est sans doute un peu excessif.

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  2. Vous n’auriez pas quelque chose de nouveau? On a tellement entendu les mêmes rengaines, comme quoi la formation médicale continue ne pourrait pas exister sans les firmes…
    Il y a tant de professions qui ont l’obligation de se former et qui paient cela de leur poche! Pourquoi pas les médecins?
    Wow, maintenant on apprend que les chiffres de 98% de la formation médicale continue dans les mains de l’industrie pharmaceutique sont faux, puisque vous me dites qu’en fait les orateurs parlent gratuitement, mais personne ne le sait… Qu’est-ce que nous pouvons être ingrats, à ne pas reconnaître une telle abnégation! Et à critiquer que les médecins répondent à l’invitation de confrères consultants pour les firmes ou membres de leur comités de pilotage.
    Comme c’est curieux que le climat de Trappes ou de Clichy-sous-Bois ne soit pas aussi propice à l’hospitalité offerte par ces confrères que le soleil et la plage! A croire qu’il faille recentrer la formation médicale continue sur les méfaits dus au soleil et que les médecins se déplacent pour vérifier par eux-mêmes quelles doses de soleil on peut supporter… Et voir aussi combien de laboratoires qui financent les travaux pratiques (golf, plongée, soirées jazz – ce sont des exemples concrets!) les médecins peuvent supporter, avant que cela devienne indigeste…
    La médecine n’est pas la politique? D’une part, je n’ai pas fait une telle affirmation. Et puis, je ne vois pas en quoi ses relations à elle avec les lobbies et ses conflits d’intérêts seraient moins nocifs que ceux des politiques! De plus, les médecins sont parmi les catégories socio-professionnelles les plus représentés parmi nos élus, alors je crois que, là encore, il faudrait changer d’arguments…
    D’autant plus que je n’ai pas dit « tous pourris » – c’est vous qui le dites.
    Quant à mon intégrisme, qu’est-ce qui serait plus en accord avec vos représentations ? Que je me laisse pousser la barbe ou que je me mette à fréquenter Saint-Nicolas du Chardonnet et à militer pour un statut de droit public des religions?
    (Ca, c’était l’un des chantiers de mon bien-aimé Joseph Ratzinger… Un possible terrain de rencontre, pour qu’il pardonne à la brebis égarée que je suis, puisqu’il est de bonne humeur et généreux face aux intégristes?)
    Ah oui, remarquez, je pourrais aussi prêcher l’abstinence et les préceptes de la « Moral majority » (les fondamentalistes protestants), puisque je parle tellement de morale… 😉
    Bien à vous

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  3. comme l’a écrit Marcia Angell dans le dernier numéro du BMJ il n’y a qu’un moyen à avoir avec les firmes: pas de relations, aucune, rien, aucun contact, entre firmes et médecins : c’est le seul moyen de rester à l’abri de leur désinformation, c’est le seul moyen de protéger les patients et de ne pas les tuer!!
    je rappelle à Amadeus qu’il doit adresser ses griefs à l’IGAS et non à Pharmacritique qui ne fait que transcrire le rapport de l’IGAS.

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  4. Oui, don Diego, vous me rappelez que je dois parler de ces commentaires de Marcia Angell dans le BMJ, suite à un article d’un certain Krumholz, si ma mémoire est bonne. J’ai un retard phénoménal… mais tant pis, parce qu’il ne s’agit pas ici d’une course contre la montre.
    D’autre part, ces sujets – la médecine dansant le tango avec l’industrie pharmaceutique, selon la belle couverture du BMJ – ne risquent pas de devenir anachroniques en deux semaines… Malheureusement…
    Je pense que ce qui dérange Amadeus, c’est que des usagers posent de plus en plus les questions qui fâchent et exigent de ne pas être exclus de la discussion de quelque dimension de la médecine que ce soit… Il l’a clairement dit dans son commentaire à la suite de mon autre billet sur le rapport de l’IGAS.
    Si le rapport de l’IGAS était resté un sujet de discussion parmi les « initiés », selon la traditionnelle autarcie médico-médicale que je n’ai de cesse de dénoncer -, il n’y aurait eu aucun souci. Mais que les usagers s’en mêlent, voilà qui est de nature à changer la donne… J’espère bien qu’elle changera en profondeur, n’en déplaise aux « puristes » qui veulent garder le monopole sur une discipline qui ne s’exerce correctement que lorsqu’elle s’exerce sous des contraintes extérieures, notamment morales – déontologiques, que les praticiens doivent respecter.
    Il faut faire en sorte que la théorie cadre de plus en plus avec la pratique, et là encore ce sont uniquement des contraintes extérieures qui peuvent y arriver. Vu que la hiérarchie interne – conseil de l’ordre – ne mène à rien, au contraire même… Et de toute façon, aucune hiérarchie interne ne saurait priver les citoyens d’exercer leur droit de regard sur une telle discipline et d’épingler ses dévoiements par des médecins qui ne sont pas à la hauteur de ce qu’on leur demande – et pas non plus à la hauteur de l’actuelle valorisation sociale de la médecine.
    L’expertise citoyenne à l’assaut des monopoles, des idoles et des privilèges, aussi parce qu’on est en République, et qu’elle n’existe que si on la pratique!! Manifestement, il y a pas mal de lacunes dans l’exercice de ces prérogatives citoyennes, et il faut contribuer, goutte par goutte, à ce que cela change.
    cordialement

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  5. « une discipline qui ne s’exerce correctement que lorsqu’elle s’exerce sous des contraintes extérieures, notamment morales – déontologiques, que les praticiens doivent respecter. »
    oui Pharmacritique: j’ai écrit au conseil de l’ordre (conseil du désordre et de la corruption médicale, conseil de la médecine « freelunch », par opposition au mouvement nofreelunch) que la déontologie devrait être gardée par les patients par exemple l’assurance maladie.
    Devinez quelle est la réponse de l’ ordre?
    Me faire passer une expertise psychiatrique afin de déterminer si je suis fou ou non car ces messieurs (ce ne sont pas mes confrères car car je n’appartiens pas à cette confrérie « freelunch » ayant prêté le serment Nofreelunch) se demandent si je ne suis pas dangereux pour mes patients.
    Il ne leur vient pas à l’esprit de se poser la question de savoir si eux ne sont pas dangereux pour leurs patients, eux qui mangent au restaurant invités par les laboratoires pharmaceutiques, et si le lendemain d’un de ces repas ils ne font pas la prescription influencée qui tue.
    Pourtant ces morts là existent, la littérature est pleine de ces prescriptions sous influence dangereuses pour les patients.
    Je me joins à vous Pharmacritique pour exiger que la déontologie ne soit plus gardée par les médecins car c’est un fiasco total qui ne sert qu’à protéger la profession et dissimuler ses turpitudes comme l’a déjà écrit GB Shaw.
    L’ordre ou l’archipel du goulag?

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  6. J’ai supprimé deux commentaires, venant après d’autres plus anciens, à cause de leur nature publicitaire; publicité pour un blog qui a commencé à vouloir se faire connaître en s’en prenant (peut-être à d’autres aussi, aucune idée), mais en tout cas à Pharmacritique à la suite d’une traduction.
    Nous avons eu ici Pharmastud, qui a relayé à plusieurs reprises des propos pour le moins manquant de politesse tirés du blog en question. Il espérait même ne pas déclencher « une guerre des blogs ». Qu’il soit rassuré, nous ne rentrons pas du tout dans ce jeu. Et moi et quelqu’un d’autre avons répondu que c’était tant mieux si un autre blog s’intéressait à l’industrie pharmaceutique – même si c’est pour en justifier en bonne partie les agissements par des truismes genre « c’est une industrie, elle doit faire des profits » -, mais que le champ en question était suffisamment vaste pour offrir d’autres sujets que le discrédit jeté sur un article de Pharmacritique et sur l’ensemble de la façon de faire (« va-t-elle trop loin? », etc.)
    Il s’agissait au départ d’une traduction d’une émission de la chaîne allemande ZDF dénonçant l’existence d’un cartel pharmaceutique et d’une corruption répandue partout en Allemagne.
    L’auteure de l’article qui pense que Pharmacritique – qui n’a fait pourtant que traduire, sans même commenter – a des articles « aiguicheurs », des titres spectaculaires qui ne sont pas prouvés par la suite, par le contenu quelconque de l’article – devrait se renseigner sur ce qui s’est passé en Allemagne ces dernières années, par exemple sur les enquêtes en cours portant sur des milliers de médecins soupçonnés de corruption, sur les livres sortis à ce sujet, sur ce qu’en disent les revues indépendantes, les associations des usagers indépendantes de l’industrie pharmaceutique, etc. etc.
    Les spectateurs allemands savaient très bien en regardant cette émission dans quel contexte elle était diffusée.
    Il est vrai que j’aurais dû dire quelque mots de ce contexte, sauf que, comme le sait chaque blogueur, il est impossible d’aborder toutes les questions de façon exhaustive surtout dans un billet. Et des éléments allant en ce sens sont dispersés ici ou là dans d’autres billets.
    Lorsque je dis, entre autres, que le Pr Peter Schönhöfer en parle – le Peter Schönhöfer de la revue allemande indépendante « Arznei-Telegramm » – ceux qui y connaissent quelque chose à l’Allemagne savent de qui il s’agit et quel est son poids…
    Et ainsi de suite.
    J’ai laissé passer récemment un autre commentaire qui n’apportait rien si ce n’est le lien vers le blog en question, mais là, à voir deux de suite et toujours publicitaires, je dis que cela suffit. je ne comprends pas la logique qui amène ces auteurs – ils sont plusieurs ou du moins ont plusieurs pseudos – à vouloir venir se faire connaître à partir de Pharmacritique alors qu’ils en pensent ce qu’ils en pensent, et que le message a déjà largement été relayé – et nos réponses apportées – dans le dialogue avec celui qui s’en est réclamé en premier.
    je souhaite à cet autre blog de se faire connaître par ses contributions importantes concernant l’industrie pharmaceutique, pas par des critiques douteuses – et dont il posterait le lien ici, qui plus est – de Pharmacritique. Ce qui compterait vraiment, c’est que ces auteurs (qui se forment à la « guerre économique » et aux questions « d’intelligence économique », selon ce qu’on peut lire sur leurs pages) développent une critique sérieuse, bien argumentée et bien référencée de leur objet, en apprenant à vérifier les tenants et les aboutissants d’une question – corruption médico-pharmaceutique en Allemagne – avant de prétendre en savoir plus que la ZDF, qu’Arznei-Telegramm et que Monitor, par exemple.
    Je n’ai d’ailleurs vu aucune description pouvant indiquer une quelconque connaissance de la situation allemande, qui puisse aller au-delà de l’affirmation que Pharmacritique exagère et que comment peut-on reprocher aux firmes pharmaceutiques de vouloir vendre et faire du profit?
    Reproches de mauvaise foi, couvrant l’absence d’arguments pertinents. La ZDF et d’autres, et même Pharmacritique ne reprochent pas aux laboratoires de vendre des médicaments ni ne les diabolise nulle part; mais tout ce monde a les yeux ouverts et la mémoire longue quant à tous ces médicaments défectueux qui ont été vendus en occultant les effets secondaires, quant à la série de manipulations de la recherche clinique, quant à la publicité pour des usages hors AMM, à la corruption des médecins, à l’invention de maladies pour vendre des médicaments inutiles, etc. etc.
    Il ne s’agit pas de revenus décents à souhaiter pour toute entreprise, d’ailleurs, mais de profits gigantesques et dont la plupart est investie dans la publicité. alors qu’il n’y a plus de progrès thérapeutique digne de ce nom depuis longtemps, et ainsi de suite.
    Plus correct aurait été à la rigueur que l’auteure vienne poser la question, demander s’il y avait d’autres éléments quant à la corruption en Allemange, etc. avant d’écrire un billet non argumenté et sensationnaliste, avec le message: Regardez! On a pris Pharmacritique en défaut! Elle exagère! Nous, par contre, voilà comme nous sommes objectifs et reconnaissons aussi les mérites de l’industrie pharmaceutique… Etc. La trame de l’ensemble est vraiment puérile…
    Tout comme le culot de l’auteure qui est venue lui faire de la publicité ici, poster le lien…
    J’ai attendu sans rien dire, laissé passer récemment un autre commentaire qui ne servait qu’à poster le lien vers ce blog, mais là, je pense qu’il y a eu suffisamment de publicité pour ce blog ici, et que les lecteurs qui étaient intéressés ont eu tout loisir d’aller le lire.
    (D’ailleurs les premiers commentaires qui ont été postés là-dessus et qui cherchaient à intriguer en parlant d’une éventuelle guerre de blogs, etc.) auraient été suffisants pour faire comprendre aux lecteurs de quoi il retournait.
    Je ne souhaite aucune guerre d’aucune sorte, ni de comparaison entre la façon de faire de tel et tel blog pour dire laquelle et la meilleure ou je ne sais quoi.
    Les lecteurs ne sont pas de idiots, ils sont capables de se faire une idée par eux-mêmes et s’ils sont un certain nombre à lire Pharmacritique, c’est aussi parce qu’elle ne s’en prend pas aux autres pour se positionner et se faire connaître en rabaissant d’autres, mais fait ce qu’elle s’est proposé de faire et qui est décrit dans la présentation du blog.
    Il y a assez de boulot à parler des dérapages de l’industrie pharmaceutique. Je n’entrerai dans aucune « compétition » ni « guerre de blogs ».
    Il a eu suffisamment d’épisodes pour déclarer que ce chapitre est clos.
    Bonne continuation à l’autre blog, comme à tous les autres blogs et sites!
    Sans compétitions puériles, pour l’amour du ciel!!!

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  7. Non, nous ne sommes pas vendus à Big Pharma, aucun de mes confrères en fait. Vous faites une énorme erreur.
    Demandez à n’importe lequel de mes confrères s’il se sent vendu à l’industrie pharmaceutique, et il vous répondra en « toute honnêteté » qu’il est libre et indépendant, que même s’il reçoit les gentils VM, il reste le maître chez lui, et qu’en aucune manière la rédaction de son ordonnance n’irait à l’encontre de l’intérêt de ses patients, quand bien même il accepte les « petits cadeaux » des labos.
    Ben alors, c’est quoi le problème?
    Erreur mes amis, nous ne sommes pas vendus à l’industrie pharmaceutique, nous sommes mariés! Pour le malheur et pour le pire (ça c’est pour le patient) mais pour le bonheur et pour le fric (ça c’est pour nous)
    Le conjoint Big-Pharma, c’est le conjoint idéal, le partenaire idéal. Toujours d’accord avec le doc, le caressant dans le sens du poil, flatteur, nous invitant à ne pas penser : « essayez-le, docteur, vous vous ferez votre propre idée ». Idée séduisante d’utiliser ses patients comme cobaye, idée séduisante de faire la nique à tous ces gens haut placés qui nous imposent leur dictat, idée séduisante de la toute puissance en marche; et tous ça dans une phrase aussi anodine???
    Quand on est marié, notre partenaire nous gâte; c’est bien normal! Et notre partenaire, nous aussi on le gâte; c’est bien normal!
    Qu’y aurait-il de si anormal à se faire du bien? Après tout, on travaille pour la même cause : le bien du malade.
    Pourquoi y trouverait-on à redire, et pourquoi PHARMACRITIQUE nous embête, cette espèce de Père Fouettard qui nous gâche notre Disney-Land à nous.
    Ben oui quoi! Big-Pharma c’est Disney-land et le Club Med réunis.
    Disney-Land dont nous sommes les cast members (j’ai rêvé de franchir ces portes où il y a inscrit : « cast member only ») et le Club Med avec ses gentils GO, euh.. je veux dire VM.
    A Disney Land Pharma Club Med, les médocs c’est des bonbons pas dangereux, avec lesquels on résoudra tous les problèmes des maladies qui nous embêtent tant.
    A Disney Land Pharma Club Med tous le monde est gentil avec nous, on est très et tout le temps intelligent, même quand on est complètement nul.
    Pas de soucis à Disney Land Pharma, y’a toujours à manger, les restaus le soir et encore les bons week-end touristiques, enfin je veux dire les congrès ou séminaires. Et pis plein de petites babioles qui font joli sur le bureau et sur les murs; « Qui n’a pas eu ses nénuphares de Monet? Juste docteur, vous m’oubliez pas » qu’elle dit la gentille et jolie VM en partant.
    A Disney Land Pharma Club Med on nous dit même ce qu’il faut faire
    Enfin tout ça c’est pour le menu fretin de la médicaille de base de ville, parce que pour les spécialistes, c’est nettement mieux; Congrès VIP avec hélico à l’aéroport pour vous déposer sur le toit de l’hôtel (si! je vous jure un copain spé me raconte ça avec gourmandise); Article dans les grandes revues, mais aussi dans toute la presse subventionnée par nos conjoints partenaires, « études » pour Disney Land Pharma Club Med, etc.
    A l’hopital c’est encore mieux, puisque là on a affaire aux leaders d’opinions et là, ça chiffre en centaines de milliers d’euros, voire le million.
    Bref, Disney Land Pharma Club Med, c’est notre drogue dure à nous, sonnante et trébuchante, notre miel, qui nous guérit de notre petite déprime quotidienne avec tous ces gens qui vont mal…
    Difficile de divorcer d’avec un si merveilleux partenaire, de se sevrer d’une telle drogue, bref de redevenir un médecin de base, une personne pas du tout importante, seulement au service de ses malades, de s’apercevoir qu’on a tellement déconné, prescrit des vaccins inutiles tant recommandés par nos « mètres » à penser.
    Parce qu’il n’y a pas que Gardasil qui ne sert à rien, les scandales on va les avoir, comme celui du sang contaminé, mais va falloir sacrément gueuler et faire tomber des idoles quand ça arrivera. comme vacciner des bébés contre l’hépatite B et voir « arriver » des SEP (sclérose en plaque) chez des mouflets de deux ans , ce qui ne se voyait quasi jamais dans les services de neuro pédiatrie! Voir une recrudescence de SEP depuis la généralisation de ce vaccin, maladie monnaie courante dans n’importe quel cabinet médical, comme les dysthyroïdies d’ailleurs, alors que les anciens (juste la génération qui me précède) « connaissaient » à peine ces maladies.
    Je vis dans le terreur de voir survenir des SEP chez des patients que j’ai vacciné avec ce machin, ce vaccin, mais pas seulement ça, tant d’autre merdes, y’a pas d’autres mots, que j’ai refourguées en toute bonne foi à mes patients, sur la foi d’études fiables, y paraît…
    Avec un peu de chance, ils mourrons rapidement et on expliquera aux familles que ça n’a rien à voir.
    Allez, circulez!

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