Feel Good

La Datcha, Agnès Martin-Lugand

En 2 mots : La « Datcha » c’est avant tout un lieu – de vie, de mémoire, de résilience – un refuge pour les âmes en peine comme pour les amoureux de la vie. Cet hôtel, au cœur de la Provence et du Luberon, fait la fierté de ses propriétaires, Jo et Macha, depuis des décennies. C’est là qu’un jour, n’écoutant que leur bon cœur, ils recueillent une jeune vagabonde paumée et déboussolée qui ne les quittera plus. Cette égarée se nomme Hermine et c’est elle dont nous suivons l’histoire, 20 ans après son arrivée à la « Datcha« . Désormais bras droit de Jo et Macha, la jeune femme a su se reconstruire, entourée de l’amour et de l’affection du couple, prenant au fil des ans la place de fille spirituelle dans leur cœur. Le roman s’ouvre sur l’enterrement de Jo, parti à plus de 80 ans, laissant la « Datcha » orpheline de son roc et de son âme…

Mon avis : J’ai aimé beaucoup de choses dans ce roman mais je ne dirais malgré tout pas que ce fut un coup de cœur… Je suis un peu embêtée car si j’ai adoré ce lieu unique qu’est la Datcha ainsi que ses propriétaires, Jo et Macha, leurs fils et leurs employés, je n’ai décidemment pas accrochée avec Hermine, l’héroïne… Sa manière de se comporter, sa façon d’être autocentrée, entièrement dévouée à l’hôtel au mépris parfois de ses enfants et de son couple m’ont vite tapé sur les nerfs. Heureusement, tout ce qui gravite autour d’elle m’a conquise!

Le rythme est doux, parfois même un peu trop lent à mon goût, mais il a le mérite de laisser le temps au temps. L’intrigue se met ainsi doucement en place, pudiquement car, il est vrai que l’histoire reste environnée d’un voile de tristesse qui a du mal à se dissiper malgré les petites lueurs de bonheur apportées par les fêtes de la « Datcha » et les souvenirs des jours heureux.

J’ai trouvé que la question du deuil était abordée de manière particulièrement adroite et sensible, sans verser dans le pathos. Au contraire, l’accent est mis sur la célébration de la vie de celui qui part, sur la meilleure manière de rendre hommage et d’honorer le travail de toute une vie. La filiation, la transmission, la perpétuation des traditions jalonnent également le texte, toujours de manière lumineuse et positive.

En bref, une belle histoire qui fait la part belle à la nostalgie et à la mélancolie!

Références : « La Datcha« , Agnès Martin-Lugand, aux éditions Michel Lafon, 344 pages, 19,95€.

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