Alien résurrection: Les xénomorphes vous saluent bien bas

Après la fin presque définitive d’Alien, suite à la mort de son personnage emblématique, les studios Fox, pas prêts de dire au revoir à la franchise, trouvent un subterfuge pour faire revenir leur icône et sortent cinq ans plus tard un quatrième opus. Ridley Scott, James Cameron, David Fincher, cette fois c’est le français Jean-Pierre Jeunet qui officie en tant que réalisateur. Alien devient une quadrilogie, clôturant pour de bon une saga incontournable. Une question demeure : Alien Résurrection se conclut-il de la bonne manière ?

 

Fiche Technique

 

Réalisé pat Jean-Pierre Jeunet

Genre : Science fiction, Épouvante, Horreur, Fantastique

Film Américain

Durée : 1h49 pour la version ciné de 97, et 1h59 pour la version spéciale de 2003

Interdit aux moins de 12 ans

 

alien resurrection affiche

L’histoire

 

Deux cent ans après le sacrifice d’Ellen Ripley, des généticiens, à partir de sang congelé récupéré sur la planète Fiorina 16, parviennent à ressusciter la jeune femme à l’aide du clonage. Leur but : récupérer la reine des xénormorphes qu’Ellen avait en elle avant de mourir. A bord de la station Auriga, Ripley, tout du moins son huitième clone possédant les souvenirs de la Ripley originale se réveille. Ce qu’il y avait de la Ripley originelle n’est plus. Son ADN étant mélangé à celui d’un xénormorphe, la jeune femme a développée une force surhumaine , un sens hautement développé de l’instinct et découvre que son sang est devenu acide, comme celui des aliens. De plus, la voila connectée à ces derniers. Placée en captivité pour être étudiée, elle ignore ce qu’il se trame à bord d’Auriga. Pendant ce temps, un groupe de pirates de l’espace voyageant à bord de leur vaisseau « Betty », débarquent, amenant avec eux une cargaison d’humains en biostase destinés à servir d’hôtes afin de faire naitre un véritable élevage de vilaines bêbêtes à des fins militaires. Bien entendu, tout ne se passera pas comme prévu. Le carnage continu…

 

 

Casting

 

Sigourney Weaver : le huitième clone d’Ellen Ripley

Winona Ryder : Call

Dan Hedaya : Le Général Perez

Ron Perlman : Johner

Brad Dourif : Dr Gediman

Dominique Pinon : Vriess

 

Dans l’espace, faut toujours se méfier

 

N’en déplaise à certains, cet ultime épisode d’Alien n’est pas si mauvais qu’il prétendait l’être. Au contraire, bien plus plaisant qu’Alien 3, un scénario bien plus original et inventif, un quatrième opus s’inscrivant parfaitement dans la saga, la concluant de la plus belle manière qu’il soit. S’il y avait quelques reproches, ce serait du coté des personnages stéréotypés manquant de consistance entourant Ripley (Ron Perlman autant il est charismatique, autant son rôle de bad boy est ici navrant), ou bien cet humour noir dont le film aurait très bien pu se dispenser. Pour le reste, rien à dire, nous voguons entre séquences contemplatives poétiques à scènes d’action pure où jamais la tension et l’angoisse ne s’estomperont, jusqu’à un final toujours tourné vers la course contre la montre, ajouté à une touche de drame savoureuse.

debut clonage ellen ripley alien resurrection

Pour ainsi dire, Alien resurrection voit son rythme bien plus soutenu que ne l’était Alien 3. Pas le temps de s’ennuyer, d’un point de vue scénaristique, c’est surprenant, bien construit, crédible. En effet, Alien 4 exploite une thématique jamais vue dans la saga : le clonage. Thème abordé d’une belle manière, tout en livrant une scène aussi horrifique qu’émouvante, voyant le huitième clone de Ripley découvrir les 7 autres clones la précédent. Sigourney Weaver marquera une fois de plus les esprits par son jeu aussi authentique que touchant avant de tirer sa révérence. Quant à la thématique proposée à la franchise depuis sa création (la famille), elle sera plus que jamais d’actualité. Faute d’avoir perdue sa fille biologique (cf la scène inédite dans Aliens le retour) et ne pas avoir eu la chance d’en construire une avec Hicks et la petite Newt, Ripley en construira une plus « bestiale ».  La mère de la nouvelle reine alien, c’est elle.

alien resurrection eau xenormorphe

Coté références aux autres opus, Alien resurrection n’oubliera rien. Des mercenaires machos sans scrupules lourdement armés (du lance-flamme, des flingues cachés sous la manchette), un savant fou (incarné par un certain Brad Dourif ou Chucky si vous préférez) qui roule des pelles par vitre interposée à un xénormorphe, une intelligence artificielle (« mère » cède sa place à « père »), un être synthétique dernier cri doué de sensibilité, des longs couloirs remplis de fumées, une ambiance de huis-clos situé dans un complexe futuriste crasseux où on a pas envie de s’y aventurer seul, des bêbêtes davantage intelligentes/effrayantes et violentes que leurs congénères ( la génétique fait des merveilles…), jusqu’à une réplique nous ramenant quelques années en arrière à l’époque d’Aliens Le retour, cette réplique de Ripley adressée à Newt cachée sous les couvertures d’un lit. Dur dur de quitter une franchise si passionnante, surtout après avoir vu cet épisode d’un esthétisme puissant.

 

« Ma maman m’a toujours dit que les monstres n’existent pas…les vrais monstres. Mais…y en a… »

 

De morte à vivante, de mère à grand-mère : Alien où la généalogie de Ripley

 

Dans Alien resurrection, un élément important créé la surprise : cet inversement de rôles entre Ripley qui « s’alienise » et l’alien qui s’humanise. Les xénormorphes, on a apprit à les détester, à les craindre. Ici, on éprouverait presque une forme d’empathie pour eux, tout du moins du coté du petit dernier, sorte de monstre humain tellement expressif qu’il nous ferait bien tirer une larmichette.  Depuis Aliens, la franchise était quelque peu dans la retenue en nous offrant des scènes violentes oui mais jamais réellement montrées. Pour Alien 4, les studios de la Fox ont donné pour consigne à Jeunet de donner au public des scènes gores, violentes et montrées. Les amateurs seront ravis : Alien resurrection c’est l’épisode le plus gore de la quadriologie.

alien resurrection equipe

Plans larges se terminant en gros plans sur la bouche ouverte des personnages hurlants à la mort,  image à la couleur ocre orangé, scènes sous l’eau de couleur verte crade, humour noir, pas de doute, du Jean-Pierre Jeunet tout craché. Autant je n’ai jamais réussi à apprécier La cité des enfants perdus ou Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, autant Alien Resurrection, j’ai été scotché du début jusqu’à la fin.  Jean-Pierre Jeunet, Joss Whedon (à qui l’on doit le script du film et qui a attentivement étudié les films précédents pour en tirer le meilleur), Pitof (les effets spéciaux), John Frizzell (compositeur de la bande originale), et Darius Khondji (directeur de la photographie), vous avez toute ma sympathie. Merci d’avoir respecté cette série de films.

 

– Hey, Ripley. À ce qu’on raconte, tu as déjà eu affaire avec ces bestioles ? – C’est vrai… – Ouah, putain… Et alors ? T’as fait quoi ? – Je suis morte.

 

Au final, des rebondissements, des surprises, du suspense, des scènes terrifiantes et choquantes, des scènes gores et violentes, des séquences et répliques cultes (cf la séquence de basket-ball réussie en une prise par Sigourney Weaver), un casting quatre étoiles, plaisant, esthétiquement beau (le design des vaisseaux laisse bouche bée), Alien Resurrection s’en sort à merveille, tout en apportant l’un des meilleurs scénarios à la saga. Ce quatrième volet clôture la franchise en beauté, terminé les thorax éclatés, ciao la claustrophobie spatiale, adios les cris qu’on ne vous entendra pas pousser dans l’espace, repos bien mérité pour Ellen Ripley.

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