Étant donné le quartier où j’habite, je suis aux premières loges en ce qui a trait aux innondations qui frappent le Québec ce printemps. Ces innondations semblent encore plus graves que celles qui sont survenues en 2017, un épisode catastrophique encore frais dans les mémoires.
Évidemment, une chose que nous avons souvent entendue dans les médias ces derniers jours est que les innondations vont être plus fréquentes au Québec en raison des changements climatiques.
« On sait qu’avec les changements climatiques, ces phénomènes-là (les innondations) vont s’accentuer dans le futur », disait Paul Arcand, animateur de radio numéro un au Québec.
« Ces phénomènes d’innondation, il est clair que ça va devenir exponentiel à cause du réchauffement planétaire », déclarait la mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy.
Quant au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, il déclara « ce genre de catastrophe naturelle va arriver de plus en plus souvent en raison des changements climatiques », lors qu’une visite à des sinistrés en Outaouais.
Un météorologue consulté par le Journal de Montréal, Gilles Brien, affirmait aussi qu’en raison des précipitations plus abondantes, les crues printanières seraient plus sévères, mais ce dernier n’avait probablement pas consulté les données scientifiques à cet égard…
Selon le climatologue Dominique Paquin du consortium de recherche Ouranos, si nos hivers se réchauffent, les épisodes de fonte prématurés survenant entre décembre et mars seront plus fréquents, ce qui fera en sorte que la crue printanière sera moins importante et donc les risques d’innondations diminueront.
Quant au Centre d’Expertise Hydrique du Québec, leurs spécialistes s’attendent à une diminution des crues printanières pour les cinq rivières du Sud du Québec d’ici 2050.
Il est donc faux de prétendre que les changements climatiques favoriseront de plus fréquentes et plus graves innondations au printemps dans le Sud du Québec. Il semble donc que les épisodes 2017 et 2019 soient de simples anomalies; des variations autour d’une tendance descendante. Ceci dit, les conséquences peuvent être plus graves vu que les gens se sont bâtis de plus en plus près des berges.
Dans un article publié vers la fin avril, le Globe & Mail mentionnait que les crues printanières sont accentuées par deux phénomènes méconnus et qui n’ont rient à voir avec le climat.
Premièrement, l’urbanisation en amont fait en sorte que le sol, dorénavant asphalté ou bétonné, draine moins d’eau, laquelle est plutôt acheminée vers les rivières par les égoûts pluviaux.
Deuxièmement, pour améliorer leurs rendements, les agriculteurs irriguent de plus en plus leurs terres à partir des nappes phréatiques et une partie de cette eau en vient à s’écouler dans les cours d’eau, augmentant aussi leur débit.
De plus, tant les développeurs immobiliers que les fermiers ont enterré des zones humides qui agissaient auparavant comme des réserves d’eau pour les utiliser comme terrain. Ces eaux augmentent dorénavant le flux des rivières.
En somme, aussitôt qu’un désastre lié à la météo survient, les médias, les politiciens et la population ont le réflexe immédiat de blâmer les changements climatiques, même s’il n’y a souvent aucun lien. C’est comme si les gens avaient développé un biais réchauffiste qui les pousse à croire que tout est la faute du climat.
C’est exactement ce réflexe que le GIEC et les ONGs environnementales veulent que vous ayez. On tente d’exagérer les conséquences des changements climatiques pour inciter la population à accepter de plus importants changements à son mode de vie dès maintenant. Ce n’est rien de moins que de la propagande et ce faux sentiment d’urgence amène trop souvent à prendre des décisions complètements irrationnelles et beaucoup trop coûteuses.
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Ceci étant dit, le gouvernement provincial a récemment annoncé un programme de dédommagement des sinistrés. Plusieurs propriétaires recevront $100,000 pour réparer leur propriété aux frais des contribuables. D’autres verront leur maison détruite et devront déménager, mais seront compensés.
Il est dommage que l’argent des contribuables servent à dédommager des gens qui ont choisi de vivre en zone innondable, en plus de tous les coûts reliés aux mesures d’urgence, incluant la police et l’armée. Ces gens ne sont pas des victimes ou des « réfugiés climatiques », ce sont, dans la majorité des cas, des gens qui ont choisi de prendre un risque et qui ne veulent pas l’assumer…
Source ici.
Le point 2 de votre article est faux. Premièrement l’irrigation est peu pratiquée au Québec et ne concerne que certaines cultures maraîchères. Les grandes cultures (maïs, soya, céréales) ne sont pas irriguées. Les inondations ont eu lieu fin avril/début mai, plusieurs semaines avant le début des semis. D’ailleurs il ne viendrait à l’idée de personne d’irriguer un champ dans un contexte d’inondation où c’est l’excès de précipitations qui cause problème. Par contre le drainage des champs, très pratiqué dans la province pour faire sécher les champs plus rapidement au printemps et à l’automne, « pourrait » limiter l’effet tampon des sols agricoles en cas d’inondation. Ces systèmes de drainage souvent dépourvus de contrôles de nappe phréatique accélèrent l’évacuation de l’eau au lieu de la retenir. Ce sont des suppositions a confirmer ou infirmer auprès des spécialistes des bassins versants.