Bonheurs des jours, confidences épistolaires – Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.

Le 8 février 2019

Mon petit Lucas,

Tu me demandes si je n’avais pas eu l’impression de transgresser un énorme tabou en posant ainsi, ouvertement offerte au désir d’inconnus, alors que j’étais enceinte. Ma réponse sera comme ta mémé Louise, normande… oui et non. L’accès à la pornographie était assez limité quand on ne faisait partie d’aucun “réseau”, quand on voulait voir certaines poses, certaines configurations, ça devenait mission impossible ou alors de très vieilles photos, des années 1930, avec des femmes pas très sexy à nos yeux, des hommes avec des fixe-chaussettes et des moustaches ridicules qui roulaient des yeux pour signifier leur virilité, ça ne nous plaisait vraiment pas ! Il faut dire que les clichés érotiques ou pornographiques de femmes enceintes étaient assez recherchés, surtout que Roger proposait réellement de véritables œuvres d’art, mais de l’art pornographique. Alors, certes, j’avais conscience de transgresser un tabou, on parlait beaucoup du hiatus “maman/putain” quel rôle endosser et à quel moment. J’en avais conscience, mais j’étais également fière de montrer à qui voulait le voir qu’une femme enceinte peut jouir autant et de la même façon qu’une qui ne l’est pas. Si je voulais exagérer (mais ce n’est pas mon genre, tu me connais !) j’écrirais que ces photos étaient un acte militant, féministe. Maintenant, oui, je peux l’affirmer que c’en était un, mais je n’en avais pas conscience à l’époque. Je voulais juste clamer qu’une femme enceinte est une femme comme une autre et qu’elle peut jouir comme une autre.

Pour en revenir à la notion de tabou, je crois que nous en avons tous et toutes transgressé pas mal ! Si je prends l’exemple de Madame, catholique très pratiquante, quel chemin a-t-elle parcouru pour accepter l’idée même de jouir sans honte, sans crainte d’offenser son dieu, de finir en enfer ! Et sais-tu auprès de qui elle a pris conseil ? Auprès de Nathalie, fervente croyante elle aussi. L’histoire est très jolie, laisse-moi te la raconter.

Madame s’est mariée jeune, avec un bon parti, comme pouvaient le souhaiter certains parents pour leurs enfants. Il avait tout pour lui plaire, plutôt bel homme, distingué, belle situation, très cultivé, le défaut le plus notable aux yeux de Madame et de ses parents était son manque de religion. Il avait toutefois consenti à la cérémonie religieuse et acceptait le baptême catholique pour ses futurs enfants, c’était le principal.

Madame et Le Notaire, tels qu’il me plaît de me les imaginer. (Alphabet érotique de Joseph Apoux)

Madame redoutait la nuit de noces, comme on redoute le diable, mais il fallait bien en passer par là pour procréer. Pour se donner du courage, elle avait bu plus que de raison lors du dîner. Elle eut un instant de panique quand il lui fallut retirer sa robe de mariée, elle n’avait pas songé que s’attachant dans le dos et qu’enivrée telle qu’elle l’était, elle risquait de l’abîmer. Le Notaire lui proposa son aide qu’elle ne put refuser. Quand il fut dans son dos, quand elle sentit ses doigts prêts à dégrafer un à un les boutons, elle eut un frisson d’effroi autant que d’excitation. Elle se tortillait comme un asticot, en gloussant comme un dindon.

– Puisque vous ne voulez pas ôter votre robe, Madame, nous ferons avec !

En disant ces mots, le Notaire l’avait couchée sur le lit, lui avait remonté sa robe jusqu’à la taille, avait maugréé que cette gaine n’était pas digne de son rang, que désormais, il la préférerait avec des bas et de la lingerie de qualité, en revanche il n’avait fait aucune remarque sur la culotte qu’il avait retirée avec délicatesse. Madame avait fermé les yeux pour ne pas voir “la chose” de son époux. En effet, contrairement à ce qu’elle s’était imaginé, il avait refusé d’éteindre et avait tout juste consenti à la tamiser la lumière des lampes de chevet en posant un napperon sur chacun des abat-jour.

Elle avait les yeux fermés et récitait des « Je vous salue Marie » en attendant l’assaut de son mari. Assaut qui tardait à venir, mais que les caresses qui le précédaient étaient agréables ! Quand il la pénétra, les prières de Madame se firent plus sonores, elle avait craint un moment qu’elles ne froissent son époux, mais il semblait ne pas les entendre ou ne pas y prêter attention. Un baiser sur sa bouche lui fit ouvrir les yeux. Elle était amoureuse du Notaire depuis des années, mais elle nous a toujours dit que ce baiser à cet instant précis lui avait permis de transformer un amour de fillette qui rêve au prince charmant en celui d’une femme qui l’a trouvé.

– Est-ce pour me convertir que tu pries avec autant de ferveur, ma chérie ?

Madame ne perçut pas l’ironie du propos de son époux, mais il faut dire qu’une chose la préoccupait par-dessus tout, cette chaleur qui semblait converger de toutes les extrémités de son corps vers cette partie d’elle-même qu’elle n’osait nommer, qu’elle n’avait même jamais observée avant. Elle ne savait que faire pour la maîtriser, quand le Notaire ralentissait, elle se sentait calmée pendant quelques secondes avant de se laisser envahir par une langoureuse torpeur qui était à coup sûr diabolique et alors qu’elle parvenait à la dompter, son fringuant mari accélérait sa cadence, transformant Madame en une écuyère en équilibre sur un cheval attaqué par des taons. Alors, oui, elle priait ! Elle priait avec l’espoir que le diable ne l’entraîne pas dans une décadence absolue. Elle récitait un « Notre Père » quand une main de fer empoigna ses reins, que l’orgasme la saisit.

De honte, elle cacha son visage avec ses mains, le Notaire les lui ouvrit, sécha ses larmes avec de doux baisers. “N’aie pas honte, ma chérie, dis-toi que Dieu est heureux de savoir que tu ne L’oublies pas, même dans l’intimité de ta couche. Dans le lit conjugal.” Il voulut lui montrer comme elle était belle et lui tendit un miroir.

Quand elle nous raconta sa nuit de noces, toutes les femmes présentes hochèrent la tête et levèrent les yeux au ciel à ce moment précis du récit. Bien sûr, le Notaire ne voyait que l’éclat du regard de Madame, les frémissements de ses lèvres, mais en lui tendant le miroir, elle ne vit que son visage sali par le Rimmel qui avait dégouliné sur ses joues, par le rouge à lèvres étalé sur son menton, qui lui faisait ressembler à Bozo le clown ! Voici une différence notable entre les hommes et les femmes !

Cette nuit l’avait plongée dans une instabilité émotionnelle extrême, elle avait aimé, vraiment aimé ce qu’elle avait ressenti, mais une culpabilité s’était abattue comme une chape de plomb sur ces heures. Elle avait mis longtemps avant d’oser s’en confesser. En fait, il lui avait fallu être sûre d’être enceinte pour trouver le courage de dire au curé qu’elle aimait remplir le devoir conjugal. Mais cette terreur de commettre un péché lui fit refuser à maintes reprises les avances de son mari, elle trouvait les prétextes assez facilement, un enfant qui bougeait dans son sommeil, une migraine, les règles… bref, tout l’arsenal argumentaire que l’on s’échangeait entre femmes mariées. Et non, mon Lucas, je ne te raconte pas la vie au 18ᵉ siècle, mais le lot de bon nombre de femmes mariées dans les années soixante !

Je te passe sur les années qui ont suivi, ces années où Madame se doutait bien que son époux allait voir ailleurs, mais elle pensait encore que les hommes, que le désir des hommes est incontrôlable, que seule la retenue des femmes pouvait garantir que ce monde ne sombre pas dans la luxure totale.

Après la double cérémonie de mariage de Monique et Christian, de Cathy et Alain, après cette fameuse discussion avec le Notaire que Monique relate dans ses chroniques matrimoniales, après sa première partouze, elle voulut se repentir, elle décida d’aller à la messe tous les jours pendant un an et de se confesser sans rien omettre. Elle assista à plusieurs offices sans oser franchir le seuil du confessionnal. Elle s’en voulait de communier en se sachant en état de péché, mais elle craignait davantage le regard du curé que la colère de Dieu. On peut en rire, mais elle le vivait comme une tragédie.

Comment aborder le sujet sans trahir les autres participants ? Comment ? Elle se rendait à l’église avec ces questions qui tournaient dans sa tête quand une voix l’apostropha “Hé, petite, tu veux qu’on fasse le chemin ensemble ? Attends-moi !” Nathalie qui ne lui avait pratiquement jamais adressé la parole, l’interpelait d’une des fenêtres de la maison où s’était passé l’orgie ! Pauvre mamie si gentille, qui ignorait tout de ce qu’elle avait pu faire ! Le rouge au front, Madame refusa avant de s’effondrer en larmes. Nathalie poussa un de ces fameux “HOU !” retentissants qui ne laissa aucune possibilité à Madame de refuser l’invitation.

Elles n’allèrent pas à l’église ce matin-là. Nathalie pria Madame de s’asseoir, lui servit un grand bol de café “bien fort et réconfortant”. Le réconfort tenait en grande partie aux deux morceaux de sucre imbibés de rhum qu’elle y ajoutait. Madame faisait tourner sa cuillère en scrutant son bol, comme si les remous bruns pouvaient apporter une quelconque solution à ses tourments ! Nathalie posa sa vieille main sur celle de Madame.

– Qu’est-ce qui te ronge les sangs, petite ?

Madame rougit, chercha ses mots, bafouilla, plongea son regard dans le tourbillon brun de son bol et débita d’un trait “Je suis une bonne catholique, vous savez. J’observe les commandements, les rites… enfin… non… justement… je suis en état de péché et je n’ai pas le courage de me confesser… vous comprenez ? Je communie sans avoir confessé mes odieux péchés…”

– Qué « odieux péchés » ?

– Je suis… ne me jugez pas trop sévèrement…enfin si… puisque je le mérite… D’ailleurs, je ne sais même pas comment je trouve le courage d’en parler avec vous… Je suis possédée… enfin, je crois que Satan… me donne le goût de… de la… luxure… NON ! Ne riez pas ! Je vous en supplie !

– Je ne me moque pas de toi, petite, mais je me suis posé les mêmes questions il y a plus d’un demi-siècle !

– Je ne crois pas, mon cas est beaucoup plus grave… vous ignorez mes fautes…

Le courage fuyait Madame. Elle n’en dirait pas plus, elle le savait déjà. Nathalie se leva, l’air agacé, s’absenta quelques instants. Madame l’entendit ouvrir un tiroir, le refermer avant de revenir, une photo à la main. Elle la déposa à côté du bol de Madame Au contraire, je crois que tu es exactementplongée dans les mêmes tourments que je l’étais.

Madame ouvrait des yeux comme des soucoupes, elle regardait alternativement la photo puis la vieille femme assise face à elle.

– Moi, je crois en la parole de Dieu et j’applique les dix commandements. C’est tout ce qui compte ! As-tu un autre Dieu que Lui ? Adores-tu des idoles ? Invoques-tu Son nom en vain ? Respectes-tu le jour du Seigneur ? Honores-tu ton père et ta mère ? As-tu tué quelqu’un ? As-tu volé ? As-tu porté faux témoignage ? As-tu convoité le bien d’autrui ? Alors, tu vois bien que tu es une bonne croyante !

Madame était étourdie par l’énumération que Nathalie avait faite à toute vitesse et, aussi, par l’alcool qui embrumait un peu son esprit. Elle s’exclama soudain “Mais le septième… j’y contreviens !”

– Et depuis quand ? ! Si ton mari est au courant, il n’y a point tromperie, donc pas d’adultère ! Vois-tu, ce sont mes incroyants d’amis, mon athée de mari qui m’ont fait remarquer qu’en aucun cas, Dieu a prescrit « Tu ne jouiras point », tous les commandements qu’Il a remis à Moïse ne visent qu’à une chose, que les hommes ne s’entretuent pas, qu’ils apprennent à vivre ensemble et à rien d’autre !

– Mais… la luxure est bien un péché capital, non ?

– Je te parle des commandements divins, petite ! Je préfère respecter la parole de Dieu plutôt que me cailler les sangs à cause de ce péché inventé, oui, je dis bien inventé par les mêmes qui enfreignaient le sixième commandement au nom des deux premiers !

Madame n’était pas en capacité d’aller à l’encontre de la dialectique de Nathalie, elle était un peu trop assommée par ces quelques gouttes d’alcool, les pensées avaient du mal à s’ordonner, à se frayer un chemin dans son cerveau devenu cotonneux… Et surtout, surtout, elle avait besoin d’adhérer aux propos de cette femme éminemment respectable, celle qui avait aidé l’oncle de sa mère à ne pas sombrer dans l’alcoolisme à son retour de la grande guerre, celle qui fleurissait régulièrement sa tombe. Elle voulut l’en remercier, mais le doux sourire de Nathalie, son regard en coin, incitèrent Madame à porter plus d’attention à cette vieille photo.

Elle se sentit rougir violemment en même temps qu’elle fut prise d’un fou rire de soulagement. Nathalie caressa sa main et lui proposa d’aller faire un tour au cimetière “avant que les impies ne déboulent”.

Elles firent le chemin en silence, main dans la main. Madame ne se souvenait plus la dernière fois où elle avait eu l’esprit aussi léger. Elle sourit en entendant Nathalie engueuler son Toinou, lui reprocher de l’avoir, de les avoir laissés seuls pour épauler les petits “Et tu me manques tellement, mon grignoun, tu me manques tellement…”

Vous…vous le disputez ?

Ma petite, déjà, on va se dire tu et oui, je lui en veux, je ne lui pardonne pas d’être mort avant moi, alors oui, je le lui dis ! Même s’il ne croyait pas en Dieu, même s’il affirmait que la vie éternelle n’est que foutaises, je viens le voir souvent pour lui rappeler combien je lui en veux parce qu’il était l’amour de ma vie Hé Grignoun, tu le sais, hein, ce qui me manque le plus !

Nathalie pouffa dans son poing. À cet instant, Madame se souvint d’un de ses arguments.

Comment avez-vous su pour mon mari ?

Ah ça, petite, si tu veux le savoir, tu me dis « tu » !

Comment av.… as-tu su pour mon mari ?

Pour toute réponse, Nathalie, malicieuse, du bout de son index, se tapota la pommette tout près de l’œil droit en souriant. Madame comprit qu’elle n’en obtiendrait pas plus. Dès lors, elles se rendirent ensemble à l’église. Nathalie aimait y passer du temps en dehors des offices, elle s’agenouillait ou s’asseyait et laissait vagabonder son esprit. “Mieux qu’avec des mots, le petit Jésus peut connaître les pensées, les souvenirs que j’ai dans ma tête, dans mon corps. Tu ne peux pas mentir si tu livres ton âme à Dieu en silence et c’est ainsi qu’Il m’offre Son réconfort miséricordieux”. Leurs rencontres s’achevaient toujours par une visite au cimetière, sauf une fois, peu après le début de leur amitié.

J’ai besoin que tu me laisses seule, petite, pour parler à mon Toinou… et aux autres aussi…

Madame s’en retourna chez elle. Le lendemain, Nathalie l’accueillit avec force effusions, elle lui conseilla de confier ses enfants aux bons soins de leurs grands-parents le samedi suivant pour passer la journée en sa compagnie. Madame intriguée, lui demanda pourquoi. Nathalie répondit “Tu le sauras bien assez tôt !” avant de lui embrasser tendrement le dessus de la main.

Madame arriva à l’heure convenue, trouva outre Nathalie, Rosalie, Valentino (qu’elle connaissait sous le nom de Maurice), Neuneuille, Barjaco en grande discussion avec son petit-fils, Alain, Cathy, Monique qui chahutait avec Jimmy. Christian arriva peu après, en compagnie de Joseph et… de son époux, tout aussi surpris qu’elle.

Après avoir trinqué, Nathalie prit la parole “Je n’aurais jamais pu imaginer que ce serait moi qui proposerais une nouvelle consœur à la nouvelle génération, comme quoi… il ne faut jamais jurer de rien !”, avant de laisser à Barjaco le soin de raconter l’histoire de la Confrérie du Bouton d’Or devant une Madame médusée. Quand il eut achevé son exposé, Nathalie proposa à Madame d’en faire partie, ce qu’elle accepta volontiers.

Rosalie s’adressa à sa petite-fille “Tu as trouvé une solution ?” Monique sortit une petite boîte d’allumettes, s’excusa de l’écrin « pas à la hauteur de l’événement » avant d’en extraire une étrange petite broche.

La prochaine que nous t’offrirons sera plus raffinée, mais comme c’était urgent, j’ai pensé à l’inclusion sous plastique, j’avais tout le matériel sous la main à l’école… Bouton d’Or a cueilli celui-ci et…

À cet instant, le Bavard la houspilla d’un ton cassant, ce qui n’était pas dans ses habitudes.

Et moi, alors ? Quand je t’ai apporté, quand je t’ai dit… putain, Fille de Mère-Nature, je ne dis pas QUE des conneries !

Monique eut un sursaut d’incompréhension. “Mais pourquoi ? Je croyais à une bla…” puis regardant un à un les membres fondateurs, ainsi que le Bavard, marmonna “Quest-ce que j’ignore encore ?” Rosalie sourit à Nathalie et tendit la première photo officielle de la Confrérie du Bouton d’Or à sa petite-fille.

Que t’avait demandé le Bavard ?

De faire reposer le bouton d’or sur un pétale qu’il m’avait apporté, un pétale de… OH ! Gentil Coquelicot était ton grand-père ? !

Non. Son frère.

Le Bavard se leva, prit Madame par la main et lui demanda à son tour d’accepter d’être sa consœur, il était sincère quand il ajouta “Parce que ça me ferait bien plaisir. S’il y en a une qui mérite de faire partie de la confrérie, c’est bien toi, la jolie bourgeoise ! Fatché ! Quand tu rougis comme ça… Boudiou ! Donne-la-nous, ta réponse et nous autres, trouvons-lui un surnom ! Et fissa ! Qu’on l’intronise et que je l’introduise ! Une rime ! Fatché ! Elle fait de moi un poète ! Elle me transforme en Mistral (s’adressant à Monique « à Frédéric Mistral, pas le vent, parisenca de malheur ! »)… Vite un surnom pour Madame !” Ce surnom fut désormais officiellement le sien au sein de la Confrérie.

Rosalie et Nathalie accrochèrent cette broche au chemisier de Madame, l’embrassèrent sur les joues, le front et les lèvres. Les autres membres de la Confrérie en firent autant, seuls les baisers du Notaire lui semblèrent plus appuyés. Arrivée devant le Bavard, celui-ci maugréa “Le problème avec les vieilles, c’est qu’elles y voient plus bien… regarde-moi comment elles t’ont arrangé ça !”. Il détacha la broche, échancra outrageusement le chemisier de Madame. “De telle mamelles, si… magnifiques… c’est péché que de les cacher… Fatché, je veux te tripoter de partout, Madame, je veux te fourrer…” s’adressant aux autres membres, il ne fit même pas semblant de s’excuser “Té, depuis que j’ai couché avec elle… Fatché ! Quand je me branle, c’est ni à la fille de Mère-Nature, ni à Turan que je pense, non ! Quand je me branle, c’est à Madame que je pense… en ce moment ! Vous inquiétez pas vous autres ! Votre tour reviendra !”

Madame rougit violemment, une fois encore, le Bavard demanda aux anciens si Gentil Coquelicot rougissait autant. Ils apprirent à Madame la particularité de son grand-oncle, le Bavard se demanda à haute voix, si ce ne serait pas un feu venu du cul… avant de glisser sa main entre les cuisses de Madame qui s’étaient ouvertes, précédant sa caresse… Il lui chuchota à l’oreille “Dis-moi que tu as envie que je te culbute devant nos confrères et nos consœurs, dis-moi que ça t’excite de t’envoyer en l’air devant eux, avec moi… le moins que rien… dis-le-moi !” Elle lui répondit dans un souffle “Jamais ! Jamais, je ne dirais jamais que tu es un moins que rien ! Mais oui… j’ai envie de toi… devant tous…”

C’est ainsi que Madame a transgressé ce qu’elle considérait jusqu’alors comme un tabou absolu, qu’en le transgressant, elle a trouvé sa voie, son chemin vers son Paradis personnel et avoue que c’était bien plus ardu pour elle que mes quelques photos, à visage couvert !

J’espère avoir répondu à ta question et tout comme toi, j’ai hâte d’être à demain pour prendre la voiture en direction de Strasbourg avec Martial et… et de te serrer dans mes bras !

Ta mamie, Sylvie “la Fiancée”

Après quelques jours passés auprès de Lucas, de retour chez elle, Sylvie écrit une nouvelle lettre à son petit-fils.