« Je te prendrai ta ceinture »

[Photo Vincent Éthier, EOTTM]

David Lemieux et Billy Joe Saunders ont pris un malin plaisir à s’échanger quelques pointes par l’entremise des réseaux sociaux, au cours des dernières semaines. Pensiez-vous réellement qu’ils allaient s’arrêter à l’occasion de leur premier face à face?

Si les deux hommes sont somme toute demeurés polis dans leurs échanges, les flèches ont néanmoins sifflé de part et d’autre au cours de la conférence de presse annonçant officiellement leur combat du 16 décembre à la Place Bell de Laval, au cours duquel Lemieux (38-3, 33 K.-O.) aura l’occasion de ravir la ceinture WBO des poids moyens à Saunders (25-0, 12 K.-O.).

« J’ai vu David Lemieux à son meilleur lorsqu’il s’est battu contre Gennady Golovkin, a expliqué le Britannique. Il a fait de son mieux, mais ce ne fut pas suffisant. […] C’est bien que les meilleurs affrontent les meilleurs, mais la vérité, c’est que je suis un peu trop rusé et trop bon pour lui. »

Saunders, par ailleurs, n’a pas caché qu’à ses yeux, Lemieux constitue d’abord un « tremplin » – un « cobaye », a-t-il ajouté au passage – qui lui permettrait d’affronter Golovkin ou Canelo Alvarez éventuellement.

« Je pense que tu auras une surprise, a rétorqué le Québécois, peu impressionné par les postulats de son rival. Je serai à mon meilleur contre toi. Je ne suis pas inquiet. Je serai bon contre toi et je te prendrai ta ceinture. »

La transmission des politesses s’est ensuite poursuivie pendant que les pugilistes prenaient la pose devant les caméras et les photographes. Saunders n’a pu s’empêcher de narguer à nouveau Lemieux, qui a choisi de prendre le tout avec le sourire, à l’instar du président d’Eye of the Tiger Management et promoteur du Québécois, Camille Estephan.

Comme on dit, la table est mise.

Toujours prêt pour un défi

Depuis sa défaite contre Golovkin, Lemieux a enfilé quatre victoires consécutives, dont une contre Curtis Stevens à la suite d’un retentissant knock-out. On n’a aucune difficulté à comprendre pourquoi le boxeur de 28 ans se sent aussi confiant à l’idée d’en découdre avec Saunders.

Or, la victoire n’est certes pas acquise d’avance. L’Anglais de 28 ans semble favori pour l’emporter aux yeux de plusieurs. La redoutable force de frappe de Lemieux lui permettra-t-il de venir à bout de son opposant, entre autres réputé pour sa solide mâchoire?

« David Lemieux n’a jamais eu peur de relever un défi. Quand nous avons regardé les options qui s’offraient à nous, la commande était claire : le meilleur disponible. Ce sera un vrai défi pour David. »

-Marc Ramsay, entraîneur de David Lemieux

Difficile de contredire Ramsay sur ce plan. À l’heure ou quelques pugilistes font parler d’eux grâce aux méthodes qu’ils trouvent pour éviter les adversaires que tout le monde voudrait les voir affronter, Lemieux ne s’est jamais défilé, peu importe l’ampleur de la tâche qui l’attendait.

Ajoutez à cela son style spectaculaire, où l’attaque est reine et la défense reste parfois au vestiaire, et vous n’aurez pas à chercher bien loin afin de comprendre pourquoi il jouit d’un important capital de sympathie auprès du public, et que d’aucuns le considèrent désormais comme le nouveau porte-étendard de la boxe québécoise sur la scène internationale.

« Nous avons souvent dit qu’on voulait faire un combat d’une telle envergure chez nous. On a promis, et on a tenu notre promesse », s’est félicité Camille Estephan.

Notons enfin qu’advenant une victoire, Lemieux deviendrait seulement le deuxième boxeur québécois, avec le regretté Arturo Gatti, à être sacré champion du monde une seconde fois après avoir été détrôné. Lemieux, rappelons-le, a brièvement détenu le titre IBF des 160 lb en 2015.

« On a bien l’intention de récompenser les amateurs de boxe avant Noël », a prévenu Marc Ramsay.

Laisser un commentaire