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La bêtise ; extrait de Mémoires d’une jeune fille rangée, par Simone de Beauvoir

memoires-d-une-jeune-fille-rangee-742Simone de Beauvoir parle de ces demoiselles, ses professeurs au cour désir, elle a treize ans.

C’est le texte le plus éloquent — le plus essentiel, du coup — que j’ai pu lire à propos de la bêtise. Il est ô combien important de le comprendre et de le partager.

La bêtise: autrefois, nous la reprochions, ma soeur et moi, aux enfants qui nous ennuyaient ; maintenant nous en accusions beaucoup de grandes personnes, en particulier ces demoiselles. Les sermons onctueux, les rabâchages solennels, les grands mots, les simagrées, c’était de la bêtise ; il était bête d’attacher de l’importance à des broutilles, de s’entêter dans les usages et les coutumes, de préférer les lieux communs, les préjugés, à des évidences. Le comble de la bêtise, c’était de croire que nous gobions les vertueux mensonges qu’on nous débitait. La bêtise nous faisait rire c’était un de nos sujets de divertissement ; mais elle avait aussi quelque chose d’effrayant. Si elle l’avait emporté, nous n’aurions plus eu le droit de penser, de nous moquer, d’éprouver de vrais désirs, de vrais plaisirs. Il fallait la combattre ou renoncer à vivre.

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