Salut à tous ! Si vous êtes à la recherche d’un roman pour ensoleiller vos journées tout en vous faisant découvrir de nouveaux morceaux de musique alors le roman du jour est peut être fait pour vous ! Comme je joue toujours la carte de la transparence avec vous, je dois admettre que je ne m’attendais pas à apprécier ce livre. Je ne dis pas que c’était une lecture époustouflante, ça ne l’était pas, mais elle se concentrait sur des thèmes qui ont le mérite d’être abordés. Quand on voit un ouvrage on ne peut pas s’empêcher d’avoir des aprioris, qu’on le veuille ou non c’est quelque chose qu’on fait mécaniquement. En ce moment j’essaye de déconstruire cela chez moi, de tenter de nouvelles choses au risque d’être déçue. Il peut s’avérer que je tombe parfois sur des bonnes surprises et parfois non, mais laissez moi vous parler de « Marseille, bébé » de Anaïs Sautier aux éditions Bayard ! Je remercie la maison d’édition de m’avoir fait parvenir ce roman et de m’avoir fait confiance pour vous en parler.
Louisa a 15 ans, elle vit avec sa mère et souffre de troubles anxieux qu’elle appelle aussi « ses chelouteries ». Après deux mois de confinement, la vie reprend doucement son cours pour notre héroïne et son amie Nada. La jeune fille est plein d’interrogations : Que faire avec cet Arthur, ce garçon poli qu’elle a rencontré lors d’une fête ? Comment réussir son lycée ? Que faire de sa vie ? Et si l’angoisse venait tout détruire ? Heureusement, chez elle, il y a le soleil, la mer et le rap : c’est Marseille, bébé !
Personnellement, je ne suis pas une grande fan du style graphique de la couverture. Néanmoins, et je me dois de l’admettre, l’image correspond assez bien à l’ambiance du roman. On voit au premier plan des adolescents profitant de la liberté d’après confinement et, au fond, l’architecture de la ville de Marseille. J’aurais peut être insisté un peu plus sur la relation de Louisa et Arthur, qui a quand même une place central dans cette histoire plutôt que de montrer un groupe de jeunes. A mes yeux, c’est une couverture qui fait assez enfantine qui ne permet pas aux lecteurs de deviner les thèmes sombres abordés…
L’autrice possède une plume descriptive particulièrement bien travaillée ! Le lecteur est immédiatement plongé dans les rues de Marseille, se laisse porter par la douceur du Sud et des cœurs qui s’accordent. L’écriture de Anaïs Sautier est fluide, simple et accessible à tous. Malgré ces qualités indéniables, j’estime que certains thèmes peuvent heurter la sensibilité des lectrices/lecteurs et ne sont pas forcément adaptés à des adolescent(e)s de 12 ans (personnellement, je conseillerais plutôt cet ouvrage à partir de 14 ans). Le style est assez doux, néanmoins, le traitement du sujet des violences intrafamiliales est traité avec franchise et dureté ce qui contraste avec le côté tendre de l’histoire d’amour. La construction du récit est assez intéressante puisqu’elle repose sur une double vision ! Nous pouvons découvrir le point de vue de Louisa, comme celui d’Arthur, sur les situations qu’ils vivent tout en conservant une certaine impartialité. Voir les pensées et la manière de vivre de chacun permet de se forger sa propre opinion sur ce qu’ils traversent, on possède le libre arbitre de nos pensées là où une vision sur un seul personnage fausserait notre jugement.
Chaque début de chapitre s’accompagne de références musicales assez intéressantes. J’avoue ne pas avoir écouté la plupart des artistes, n’appréciant pas spécialement ces musiques. La seule exception aura été, à mes yeux, la chanteuse Pomme dont j’admire énormément le travail. Je trouve que c’est un bon moyen de nous faire découvrir un nouvel univers musical, et surtout des plumes auxquelles on n’accorde pas forcément d’intérêt particulier habituellement. Je n’ai pas été une grande fan des ajouts de SMS ou même de bulletins dans l’ouvrage, aucun intérêt à mes yeux si ce n’est pour combler le vide d’une histoire qui aurait potentiellement été trop courte…
Lorsque j’ai commencé ce roman, j’admets avoir eu peur du contraste social et économique qui commençait à s’installer. Généralement, dans les romans à destination des adolescents, ce point a toujours tendance à être trop appuyé ce qui rend l’histoire clichée. Heureusement, l’autrice n’est pas tombée dans cette facilité et a su jongler parfaitement entre les deux mondes de nos héros ! Cependant, j’ai eu quelques soucis au niveau du langage employé qui permet, justement, cette distinction sociale. Personnellement, travaillant entourée d’adolescent(e)s, je peux vous assurer que la manière dont nos protagonistes parlent est largement exagérée. J’ai trouvé que cela jouait à créer une forme de caricature de la jeunesse, en particulier sur la jeunesse marseillaise, comme si ce langage était une généralité…
En ce qui concerne l’histoire d’amour de Louisa et Arthur, j’ai trouvé cela léger et rafraichissant tout en conservant un sérieux qui n’était pas désagréable. Bien sûr, on est embarqué par l’innocence de nos héros mais, au vue de la vie qu’ils mènent après le Covid, il y a une forme de sérieux qui se combine parfaitement. Si je devais être totalement transparente avec vous, à mes yeux, le côté familial était plus intéressant que la romance mais moins développé que ce que j’aurais aimé. Finalement, si Louisa et Arthur étaient juste des amis ça ne m’aurait pas dérangé puisque c’est leur vie qui m’intéressait le plus et qui a sauvé le livre de mon côté.
Les thèmes sont percutants mais le bémol se poserait plus sur les personnages. J’avoue ne pas vraiment avoir accroché avec les différents protagonistes en dehors des personnages principaux. D’après moi, ils n’étaient pas assez développés pour déclencher un attachement. Louisa et Arthur sont des personnages sympathiques qu’on apprécie découvrir mais c’est en vérité plus les thèmes sociaux qui les entoure qui sont intéressants. Si il n’y avait pas une histoire en plus de la romance je dois admettre que les liens auraient été un peu fade. Je ressens aussi une forme d’injustice face aux agissements d’un des personnages secondaires, il n’a pas eu ce qu’il méritait et le lecteur reste sur un aspect inachevé désagréable.
Pour moi, c’est une lecture légère qui nous laisse un petit peu sur faim. Je n’ai pas détesté ma lecture mais je ne l’ai pas trouvé extraordinaire pour autant. La romance est légère mais banale, parfois l’écriture tend aux clichés mais les thèmes sociaux sont intéressants. Si ils avaient été plus développés, le récit aurait eu des chances de vraiment m’embarquer mais j’avoue que je termine cette lecture avec un sentiment de déception…