A mes amis de gauche, retour sur la candidature PRG aux présidentielles

Le 29 novembre 2016

A mes amis de gauche,

Hier, après de longs débats, j’ai voté en faveur de la candidature autonome du Parti radical de gauche aux présidentielles (communiqué de presse ici). Certains d’entre vous m’ont questionnée aujourd’hui :

  • perplexes : serait-ce que je crois les échéances de 2017 perdues ? => non justement,
  • critiques : le PRG ferment de la division et levier de la défaite ? => non, certainement pas,
  • curieux : chacun, localement, connaît mon engagement très concret en faveur de la gauche « plurielle », aurai-je changé ? => que nenni !

Voici donc des réponses à ces questions (étonnée tout de même, des réactions fortes et nombreuses… je me réjouis de l’audience « radicale » !)

Le PRG et les primaires de gauche ?

Le PRG a alerté à plusieurs reprises le PS sur le fait qu’une primaire ouverte suppose d’y associer (réellement et en amont) les partis susceptibles d’y participer. D’où notre suspension à la Belle alliance populaire, que nous espérions provisoire. Hélas, les primaires de gauche semblent aujourd’hui centrées sur des débats internes au PS. En 2011, la situation était bien différente ne serait-ce que parce que la gauche n’était pas au pouvoir ce qui pour nous, radicaux de gauche, amène à se questionner sur l’opportunité même d’une primaire de gauche et nous aurions souhaité pouvoir discuter de ce sujet central. Par ailleurs, les « frondeurs » n’existaient pas alors que les 4 candidats déclarés aujourd’hui s’en réclament tous.

Nous avons appelé au rassemblement des gauches, « au sursaut républicain contre les divisions, la montée des populismes et les dangereuses régressions qui menacent notre cohésion ». En vain. Je le regrette mais je garde espoir que la raison l’emporte.

Le PRG responsable de la division ?

En 2002, j’ai voté pour Christiane Taubira et, non, ce n’est pas sa candidature qui a entraîné l’éviction de Lionel Jospin : reprenons les chiffres et les analyses calmement… Ce n’est pas, en 2016, le PRG qui sème la division au sein de la gauche car nous avons été et sommes toujours des alliés fidèles et constructifs. C’est également prêter un poids et une influence tout à fait considérables au PRG…

Hélas, Bondy hier, les déclarations du Premier ministre aujourd’hui me laissent penser que la division interne au parti de gauche majoritaire est profonde et se creuse. Je le regrette car la gauche a besoins de partis de gauche forts.

Laisser en friche nos valeurs ?

Si l’on ne peut participer à des primaires captives de problématiques internes d’un autre parti, alors il faudrait taire nos valeurs, notre programme ? Le plus ancien parti de France a sa contribution à apporter au débat.

Nous avons travaillé depuis plusieurs mois pour bâtir un programme, une plate-forme de propositions que nous avons retravaillée et votée hier. Il est légitime que nous souhaitions porter clairement ces convictions pour en nourrir le débat. C’est bien ce que nous avons décidé de faire par cette candidature autonome qui est aujourd’hui la seule voie possible pour le faire.

Préparer 2017 de manière constructive ?

Je suis convaincue que nous agissons dans le bon ordre : bilan de ce qui a été fait et de ce nous souhaitons voir aboutir, projet et programme puis seulement désignation de notre représentant (et je suis heureuse que ce soit une femme, une jeune femme). Revenons à la primauté des idées, des valeurs.

Les bases étant claires, je pense que cela permettra des échanges eux aussi clairs, constructifs, au sein de la gauche, dans le respect de toutes les sensibilités la composant.

« Le PRG est déterminé à parler aux Français, réconcilier les citoyens en leur délivrant des propositions concrètes pour lutter contre les peurs, le sentiment de relégation et ouvrir la voie d’une République forte pour une France libre »

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