Nombre de pages : 152 pages
Lu en Juin 2019
C’est un récit émouvant dans la détresse de cette jeune femme et qui parle de manière simple et imagée des travers de la société japonaise (dont certains principes de base trouvent également des échos dans la nôtre occidentale et patriarcale : le tabou de l’homosexualité, l’exhortation de la conformation à la norme, la recherche maladive d’un emploi stable quitte à ce qu’il soit ennuyeux, la recherche DU partenaire du 1er coup pour fonder une famille et l’écrasante pression de la société sur les jeunes.
J’ai vraiment été touchée par cette mise à nu de l’autrice, de voir à quel point sa situation l’enfonçait dans la dépression et essayer de comprendre par ses yeux, ses mots et ses dessins ce mal qui la ronge. Le dessin est simple et efficace, l’autrice a tendance à illustrer en dessin presque enfantin les pensées qu’elle exprime de manière presque paraphrastique, ce qui donne une lecture et une compréhension directes à ses propos.
Ce livre fait écho à un autre manga documentaire que j’ai lu précédemment : La Virginité passée 30 ans de Nakamura et Sakuraichi qui montrait ici des portraits d’hommes japonais, hétéro uniquement qui se retrouvent puceaux à plus de 30 ans et les problématiques auquel ils sont confrontés, comme la difficulté de créer du lien avec le sexe opposé, leur inadéquation dans la société actuelle, etc. J’en ai parlé dans un précédent point lecture sur ma chaîne Youtube, si cela vous intéresse
J’ai néanmoins préféré l’approche et le point de vue de Solitude d’un Autre Genre qui m’a paru plus réaliste et plus proche, peut-être parce qu’il s’agit là d’un témoignage autobiographique plutôt que du regard extérieur d’un journaliste hétérocentré.
Dans tous les cas, c’était une lecture touchante et très intéressante d’un point de vue sociologique et qui donne à réfléchir.
REMARQUE : À noter la présence de quelques scènes de sexe même si elles sont peu graphiques.