Plus rien ne me retient

Muret (31), France đŸ‡«đŸ‡·Â 

Mes co-exploratrices semblent toutes ĂȘtre passĂ©es Ă  autre chose. Ceux que j’ai accompagnĂ©s volent de leurs propres ailes. Personne n’a sollicitĂ© mon accompagnement. Je n’ai pas reçu d’invitation.  Presque tous mes liens avec le pays qui m’a accueilli pendant 35 ans semblent ĂȘtre dĂ©faits. Administrativement, relationnellement, professionnellement et matĂ©riellement. Il ne reste que le lien Ă©motionnel, de la nostalgie mĂ©langĂ©e Ă  un peu de mĂ©lancolie par rapport Ă  tout ce que j’ai vĂ©cu ici et les espoirs non assouvis. 

Si j’ai atterri en France, c’est uniquement parce que j’avais dĂ©cidĂ© en 1984 avec mon ami de l’époque, Maarten, de retourner dans mon pays. En suivant les signes en zigzaguant, nous sommes finalement arrivĂ©s Ă  Nice. Je n’étais certainement pas prĂȘt Ă  rentrer chez moi, puisque je suis restĂ© de longues annĂ©es dans les Alpes-Maritimes et le Var. Les 3 essais sĂ©rieux que j’ai fait pour faire le saut vers mon pays natal ont Ă©tĂ© infructueux. 

Aujourd’hui la voie semble libre. Mon pĂšre, qui m’a toujours dissuadĂ© de revenir, en utilisant de la manipulation affective, est mort. Mes blessures semblent ĂȘtre suffisamment soignĂ©es. AprĂšs avoir essayĂ© Ă  des multiples reprises d’apprendre en vain l’hĂ©breu, que j’avais occultĂ© Ă  cause de la douleur Ă©motionnelle, j’arrive Ă  retenir enfin les mots qui me sont Ă©trangers et si familiers Ă  la fois. 

J’ai vĂ©cu quasiment toutes les facettes de ma vie d’homme aux Pays-bas et ici en France. Il manque l’aboutissement. J’ai besoin de boucler la boucle et de revenir Ă  mes origines pour terminer ma vie oĂč je l’ai commencĂ© sur cette terre. En mĂȘme temps, je n’ai pas encore rĂ©alisĂ© mon rĂȘve, ni dĂ©ployĂ© mes ailes pour vivre mon plein potentiel. 

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Peut-ĂȘtre est-ce parce que c’est lĂ -bas que je suis censĂ© vivre cela. Peut-ĂȘtre que ma destinĂ©e et l’aboutissement de mon histoire sont liĂ©s Ă  cette terre Ă  laquelle je me sens malgrĂ© tout liĂ©. Oui, je sais que la vie est dure en IsraĂ«l. Des amis m’ont toujours dissuadĂ© de revenir, utilisant cet argument. L’homme simple et innocent que je suis devenu, n’y voit aucun problĂšme. D’ailleurs, comment la vie peut ĂȘtre elle plus dure que ce que je vis aujourd’hui. J’ai juste besoin d’un coup de main pour franchir le mur invisible qui s’est construit entre moi et le pays que je n’ai jamais voulu quitter. 

Dans quelques heures, je vais partir de Muret et me diriger vers Mirande dans le Gers pour visiter un ami. Quelque part en chemin je vais m’arrĂȘter pour appeler le directeur de l’Agence Juive Ă  Paris. Selon mon ami diplomate, il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© contactĂ© par le MinistĂšre des Affaires EtrangĂšres d’IsraĂ«l Ă  mon sujet. Je vais certainement ĂȘtre invitĂ© Ă  raconter mon histoire et Ă  faire un entretien. Il semble aussi qu’ils ont dĂ©jĂ  tous les documents nĂ©cessaires me concernant. 

Ça me semble facile. Si je suis rĂ©ellement prĂȘt, la porte vers « le pays du lait et du miel » devrait s’ouvrir sans grincement. Si j’ai l’occasion, j’expliquerai Ă  mon interlocuteur en quelques phrases mon Ă©popĂ©e odysĂ©eene et j’exprimerai aussi mon envie d’atterrir dans un Kibbutz. Ça a toujours Ă©tĂ© mon rĂȘve et j’ai appris qu’il en existe quelques uns qui accueillent des sĂ©niors comme moi. GĂ©nĂ©ralement, il faut ĂȘtre en-dessus de 35 ans. 

Ainsi, je serai tout de suite intĂ©grĂ© dans la vie active IsraĂ©lienne. J’aurai mon Ulpan (le cours de langue traditionnel) sur place et un logement me sera prĂȘtĂ© en Ă©change pour ma participation dans la vie du kibbutz. Je serai ce qu’on appelle lĂ -bas un Kibbutznik. Je me rĂȘve dĂ©jĂ  dans cette vie pleine et simple Ă  la fois. La suite s’écrira au fur et Ă  mesure, en fonction de la prophĂ©tie MichaĂ©lienne.                            

∞💜∞ 

Une chanson qui rĂ©veille des sensations enfouies… Mmmmmm… 


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8 commentaires sur « Plus rien ne me retient »

  1. c’est ce que je te souhaite du fond de mon cƓur.
    Je danse depuis de nombreuses annĂ©es 36 ans du folk dont des danses israeliennes tout les mardis soirs une pensĂ©e s’envolera vers toi j’aime ces liens secrets invisibles sinon dans les Ă©nergies de la vie
    Namasté Michael

    Aimé par 1 personne

      1. Symboliquement c’est trĂšs fort si on relie ça Ă  la parabole de l’enfant prodigue.
        C’est la rĂ©conciliation avec le PĂšre cĂ©leste.
        « Mon fils Ă©tait mort, et voici, il est revenu Ă  la vie. »
        Je suis envieux et heureux pour toi.

        Aimé par 1 personne

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