Aspects méconnus de Jacques Lacan, 5/7…

Lacan recevait très peu de gens à Guitrancourt. C’était son jour de repos, cependant il lisait et écrivait de sa belle écriture, préparant entre autres, ses conférences à l’École Normale Supérieure. Je voyais souvent sa femme, grande, élégante, avec un beau visage et des yeux profonds. Lacan suçait parfois un bonbon acidulé et m’en offrait un. La femme de ménage (et cuisinière à la fois) lui apportait dans une assiette décorée quelques petits gâteaux secs de sa confection, en les grignotant Lacan lui disait:

« La dernière fois, vos gâteaux étaient meilleurs ! »

Au mois de février, pendant 15 jours seulement, Lacan allait se reposer à Megève. Il logeait dans le très beau et très vaste hôtel du Mont d’Arbois: un palace (aujourd’hui fermé).243b2a8eda98e70df02f227de907dbba

Pour sa tenue de ski, il était tout habillé de noir avec un bonnet de laine et des lunettes teintées: on avait ainsi beaucoup de mal à le reconnaître. Pour son âge, il faisait assez bien du ski, il prenait une leçon particulière tous les matins avec un Moniteur.

Nous sommes montés plusieurs fois ensemble sur le téléski qui menait au Mont Joux. Il descendait moins vite que moi mais s’appliquait dans son style, un jour en descendant il était tombé brutalement et s’était fait une entorse à la cheville droite. Je l’aidai à regagner l’hôtel, le docteur de l’endroit voulait le plâtrer, il s’y refusa catégoriquement et il avait raison car après quelques massages sa cheville se guérit rapidement. Avec nous à Megève on rencontrait au téléphérique Jean-Jacques Servan-Schreiber, Marcel Amont, Mylène Demongeot et Michèle Morgan qui apprenait péniblement à faire du ski sur une petite pente à l’écart des gens.

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