Maman puissance 4 : Myriam

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Aujourd’hui, c’est Myriam qui prend la parole sur le blog pour raconter sa vie de maman de 4. Elle est illustratrice, elle est graphiste, elle est brillante et elle est sympa. Myriam ou My pour les copines, c’est le genre de mamans qui m’inspire et qui me donne de l’énergie quand il m’arrive d’en manquer, pas vous ?

 La famille nombreuse, c’était un rêve de petite fille ?

Je me souviens que les grandes tribus me faisaient rêver oui.

Dans mon village d’école primaire, il y avait de grandes familles de quatre enfants et plus, très modestes. Les enfants de ces familles étaient mes copains d’école avec qui j’adorais aller faire du vélo. Dans mes yeux d’enfant, j’aimais leurs histoires de fratrie, la complicité entre eux, la liberté que leurs parents leurs laissaient.

A 13 ans, suite au diagnostique d’un goitre et de la maladie d’Hashimoto, je me suis mise en tête d’avoir des difficultés en tomber enceinte.

Et finalement…

Raconte nous quelques jolis souvenirs de tes grossesse et de tes accouchements ?

Lors de ma première grossesse, j’ai assez rapidement été arrêtée, ce qui m’a permis vraiment de vivre ce moment de vie intense comme il se doit. J’ai beaucoup discuté avec ma sœur par mail, c’est elle qui a détecté que mes douleurs dans les reins étaient des contractions, et que le bébé était sûrement mal positionné – ha l’expérience des grandes sœurs ! Elle avait raison, mon fils est né en position O.S (occiput contre sacrum).J’ai aussi rencontré des futures mamans sur un forum, avec qui, dix ans après nous sommes toujours très proches et amies. J’ai pu également prendre plein de photos de l’évolution de mon ventre. Les autres grossesses sont passées plus vite, quand on travaille assise derrière son ordinateur, on a beaucoup moins le temps de se regarder le nombril ! Pour ma dernière grossesse, on a fait le choix de ne pas savoir le sexe du bébé, et j’ai trouvé ça génial. Au moment de le découvrir à l’accouchement, il y a quelque chose de magique. Mes quatre accouchements ont été rapides.  Enfin, en fait je ne sais pas… je reste à la maison pour vivre le travail le plus longtemps possible, et à chaque fois que je suis arrivée à la maternité, le bébé allait sortir. J’ai donc accouché deux fois (pour mon premier et ma dernière) en salle de travail. Pour mes filles, la poche des eaux a craqué naturellement, et je trouve la sensation incroyable. J’ai adoré pouvoir accoucher debout pour mon quatrième enfant. Je garde également de bons souvenirs des moments de couple lors de la grossesse, comme les rendez-vous où l’on va à deux, comme deux jeunes amoureux, sans les autres enfants (combien de fois avons-nous dû répondre -même à la 4e grossesse- : « c’est votre premier ? » – j’ai toujours trouvé cela touchant).  Aussi à l’accouchement, moment intime que seule la maman et le papa peuvent se souvenir.

A quoi ressemble une journée type de ton quotidien ?

Je me réveille difficilement entre 6H30 et 7H. (ça met du temps de se remettre des années de réveils nocturnes – qui arrivent encore d’ailleurs). Je me prépare (seule !), et pendant ce temps, mon mari réveille les enfants et prépare leur petit-déjeuner. Je les rejoins pour prendre le mien, puis je monte à l’étage pour dynamiser et vérifier que les trois plus grands s’habillent, se débarbouillent, se lave les dents … en parallèle j’habille la benjamine, puis je fais une coiffure aux filles. Je donne parfois un coup de main au 2e cadet pour boutonner sa chemise ou mettre ses chaussettes (surement devenues trop étroites). Une fois tout le monde prêt, on part tous ensemble (à pieds) sur le chemin de l’école. Je bifurque sur la droite avec la benjamine pour la déposer à la structure multi-accueil. Et on se rejoint avec mon mari pour faire le chemin en sens inverse. De retours chez nous, on passe en mode « entrepreneurs » pour notre studio de création, jusque 17H10 précise. A cette heure là, on part chercher les loupiots. Nous rentrons tous vers 17H40. S’enchainent alors devoirs, bains, repas. Mon mari fait le plus souvent la cuisine quand il est disponible. Il continue de travailler au retour des enfants jusque 19H pendant que je m’occupe d’eux. Les enfants doivent aussi donner de leur temps pour la maison en mettant la table, la débarrassant, etc. Tout ce petit monde est au lit vers 20H30. Je lis souvent une histoire aux deux plus jeunes, la cadette vient parfois. Sinon elle et son grand frère lisent un peu dans leur lit avant de dormir. Et nous, on les suit de pas très très loin.

Tout dépend du jour de la semaine, car ce que j’ai décrit est le « noyau » d’une journée type, mais s’ajoute souvent des réunions de l’école, des associations, le sport de l’un ou l’autre. Les deux garçons ont choisi de faire du foot, il y a en plus des entraînements des matchs le samedi matin. La cadette fait de l’équitation. Mon mari fait du tennis et table et moi du yoga, et à deux on courre le lundi midi, ou va parfois nager, et tous les quinze jours, le vendredi, on essaie de se faire un resto.

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi dans la gestion d’une famille nombreuse ? 

Au fur et à mesure que le temps passe, on trouve de plus en plus d’astuces. Chaque enfant, selon son âge, participe à entretenir la maison. J’aimerais vraiment que pour eux cela soit naturel et non vécu comme une contrainte. Si on doit ranger sa chambre, c’est qu’on en a une, et qu’on a de quoi la remplir après tout. Les enfants jouent bien ensemble, il y a comme partout des querelles entre frère et sœurs, surtout la benjamine qui veut les jeux des plus grands. Ce n’est pas bien « méchant ». Je ne sais pas si je trouve quelque chose de difficile dans la gestion, car vraiment, plus on accueille d’enfant plus on s’améliore, plus on est prévoyants et organisés. Le plus difficile pour moi c’est vraiment la fatigue, et le manque d’énergie (qui est parfois liée à ma maladie). Quand on est dans une situation de grosse fatigue, ou même malade (grippe, gastro, tiens c’est de saison), il faut continuer d’assurer le quotidien.

Qu’est-ce qui te manque le plus, que tu ne fais plus assez souvent depuis que tu as quatre enfants ?

Quand on habitait en centre ville, à deux, j’aimais beaucoup aller flâner en ville, boire un café (ou plutôt une bière) avec les copains, aller au cinéma voir autre chose qu’un dessin animé, faire de la moto…

Cela dit, je n’ai jamais ressenti de frustration de moins les faire ou plus du tout. Le temps est comblé par de nouvelles activités. Le besoin nouveau, serait plutôt du temps pour ne rien faire.

Les enfants grandissant, on partage de nouvelles choses ensemble comme allez à des concerts, faire de plus grandes balades…

En fait ce qui me manque le plus, j’ai trouvé, c’est DORMIRRRR !

Quelles sont les erreurs que tu as faites avec les premiers, que tu as pu corriger au fur et à mesure des maternités ?

J’étais une jeune maman qui manquait de confiance.

Les années passants j’ai appris à me connaitre, et savoir ce qu’on voulait pour nos enfants en tant que parent. Pour notre premier, à la maternité, on m’avait dit d’éloigner le berceau de moi car il sentait mon odeur et voudrait tout le temps téter. Pour les suivants, j’avais compris que mieux on répond aux besoins du bébé, mieux c’est pour tout le monde ! Pour ma deuxième, j’avais acheté un berceau cododo avec des roulettes, pour la remettre tranquillement dans sa chambre à mesure qu’elle en était prête. Pour mon premier allaitement, je pensais que c’était à moi de me mettre à l’écart pour allaiter pour ne pas déranger les autres. J’ai appris à ne plus « nous » sentir de trop et être moins crispée en allaitant. Aussi, ne pas être pressés de les mettre à l’école, surtout s’ils sont déjà en collectivité. C’est une mauvaise expérience avec notre aîné d’avoir voulu le faire rentrer en janvier. Cela dépend évidemment de chaque enfant et son émotivité, mais je réponds à la question, puisque par la suite, nous n’avons pas renouvelé l’expérience avec les trois autres.

On y passe déjà assez de temps à l’école pour s’ajouter une année supplémentaire non ?

Si tu avais une baguette magique, tu changerais quoi dans ta vie aujourd’hui ?

Si j’avais une baguette magique, je l’utiliserais, non pour changer quelque chose du passé ou faire arriver quelque chose plus vite, mais pour ranger la maison, plier le linge,… ah, et me défroisser le visage et retirer mes cernes le matin !

Si tu avais un conseil à donner à une jeune maman ?

Les jeunes mamans en ont marre des conseils, non ?  Je trouve que le soutient est important, les échanges. On trouve plein de conseils justement, mais il y a un fossé entre la théorie et la pratique, et sur le « terrain », quand ça va mal, on se sent bien seule. Si on peut trouver près de chez soin des groupes de parents avec qui échanger, sans jugement, c’est génial. Les centres sociaux ou les maisons de la petite enfance organisent ce genre de « café-parent » . J’ai découvert cela qu’à ma troisième grossesse, notamment par le biais de réunions sur la méthode d’éducation positive Faber & Mazlish, et cela a été d’une grande aide à une période où j’avais trois enfants en bas âge à la maison et un mari très occupé par son (ex)job. Je voudrais aussi dire aux parents que la période 0-3 ans est riche d’émotions mais aussi très fatigante, physiquement, nerveusement … mais cela passe ! (Et vite). Et on rie après de ces moments.

Et puis sinon un très bon conseil c’est : DORMIR ! Quoi ?! Ce n’est pas possible ?

Et le petit cinquième, il t’arrive d’y penser ?

On aimait bien deux enfants. Et puis le troisième est arrivé, une surprise ! Une belle surprise ! C’était deux ou quatre, on se l’est toujours dit. Pour moi trois, ce n’était pas possible, étant l’enfant du milieu, je ne voulais pas faire vivre cette position pour l’un de mes enfants. Certes toutes positions dans une fratrie à son lot d’avantages et d’inconvénient, mais je m’en serais voulu l’ayant vécu. Mon mari ayant eu son meilleur ami d’enfance, enfant du milieu également, je n’ai pas eu besoin de le convaincre. Nous avons un garçon, une fille, un garçon, une fille.

Nous nous sentons au complet. Et je ne me sens plus l’énergie physique pour vivre une nouvelle grossesse puis accueillir un bébé. Lorsqu’on entend parler du petit cinquième, c’est la famille ou les amis qui nous taquinent !

Retrouver My sur le blog à Myzotte, vous allez adorer 😉

8 commentaires sur “Maman puissance 4 : Myriam

  1. Encore une fois j’adore, je persiste et je signe 😀
    Très heureuse d’avoir découvert ton blog **et cette rubrique en particulier** pendant mon congé mat’. Du coup j’ai bien le temps de lire et de devenir addicte 😉 dans d’autres circonstances je serais certainement passée à côté !

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  2. C’est un beau portrait, merci ! Et je suis rassurée de voir que, malgré la maladie de Hashimoto, on peut mener une vie « normale ». On a découvert cette maladie l’année dernière chez ma fille de 8 ans et évidemment c’est toujours un peu flippant pour un parent de savoir son enfant malade.

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    1. Coucou EmmaM, je suis émue de lire votre commentaire, pour votre petite fille de 8 ans, ça me propulse quelques années en arrière. J’ai été « détectée » un peu tard, car il est probable que j’avais la maladie depuis plus longtemps. Le plus important étant de répondre à toutes ses questions, la rassurer, tout en étant conscient et attentif à sa maladie, je dis cela, car comme toute maladie auto-immune, c’est une maladie invisible, que l’entourage plus ou moins proche, fini par oublier… et pourtant de l’intérieur, la personne vit avec la maladie et ses conséquences sur la fatigue, l’humeur… etc.

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      1. La maladie a été diagnostiquée avant que les symptômes apparaissent, par hasard, lors d’une prise de sang pour transpiration odorante anormale à partir de l’âge de 7 ans de ma fille. Son taux de TSH était de 12. Son pédiatre nous a envoyé au service d’endocrinologie pédiatrique de l’hôpital Bicetre où son médecin, après nouvelle prise de sang, a diagnostiqué sa maladie. Pour le moment, sa thyroïde résiste, ses taux de T3 et T4 sont normaux. On est passé à un suivi tous les 3 mois à un peu moins de 6 mois. Et puis, un jour, quand ça lâchera, ce sera des médicaments à vie tous les matins. Je me pose beaucoup de questions sur les conséquences de sa maladie dans sa vie future. Mais ton témoignage m’a beaucoup rassurée, merci.

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