Horreur

THE CURSED (2021) ★★★★☆


The Cursed (2021)

 

 

Dans la France rurale du 19ème siècle, une menace mystérieuse, potentiellement surnaturelle, pèse sur un petit village. Le pathologiste John McBride vient enquêter…

 

 

« The Cursed » est un film d’horreur américain datant de 2021, écrit et réalisé par Sean Ellis, à qui l’on doit également « Anthropoid » (2016). Les acteurs principaux sont Boyd Holbrook, qu’on a pu voir dans « Logan » (2017), Kelly Reilly qu’on a pu voir dans « 10×10 » (2018), Alistair Petrie, qu’on a pu voir dans « Victor Frankenstein » (2015), et Roxane Duran, qu’on a pu voir dans « Evolution » (2015). Ce métrage est paru aux Etats-Unis le 18 février 2022.

L’histoire proposée par « The Cursed » nous ramène en 1882, soit à la fin du XIXe siècle, où un riche propriétaire terrien, Seamus Laurent (Alistair Petrie), sur les conseils et avec l’aval des anciens du village, dirige le massacre d’un clan de roms venu s’installer sur ses terres et en revendiquer la propriété. Les roms sont capturés et tués dans d’atroces conditions. Peu de temps après, les habitants du secteur, y compris les enfants de la famille Seamus, sont en proie à des cauchemars. Quelque temps plus tard, des personnes disparaissent pour être retrouvées mortes et gravement mutilées. Tout le monde pense qu’un animal sauvage rôde dans les environs, mais l’arrivée de John McBride (Boyd Holbrook), un pathologiste, vient tout remettre en question…

Le scénario concocté par Sean Ellis, qui endosse ici une multitude de casquettes, soit producteur, réalisateur, scénariste et directeur de la photographie, est probablement la pièce maîtresse de ce métrage qui, une fois n’est pas coutume, est très bien écrit. Dans ce nouveau film de loup-garou, il y a quelques éléments originaux, à commencer par l’apparence de la bête à proprement parler. Celle-ci s’éloigne quelque peu des formes habituelles. Le script s’inspire clairement d’éléments familiers de la mythologie des loups-garous associés à une base d’exotisme centrée sur la culture gitane. On notera que celle-ci associe le conflit de classe, la peur de « l’autre » et le colonialisme. Enfin, signalons qu’on retrouve une exploration de l’idée religieuse d’une culpabilité transmissible avec les péchés des parents qui maudissent ou « infectent » les générations suivantes.

Du côté des personnages, c’est du côté du pathologiste John McBride, incarné par Boyd Holbrook, qu’il faut regarder. Un personnage, qui n’est pas sans rappeler Van Helsing, émouvant et triste, qui est là pour aider à combattre un phénomène qu’il a vu se dérouler dans sa propre ville natale, coûtant au passage la vie à sa femme et sa fille. Il décrit d’abord les meurtres comme l’œuvre d’un loup, car on s’en rendra compte plus tard, tout le monde autour de lui aura du mal à accepter la vérité. À bien y regarder, il y a un peu de croisement avec les films de zombies. Les habitants refusant initialement de comprendre et d’accepter qu’il y a quelque chose qui rôde tout autour et qui peut tuer. Et même si vous n’en mourez pas, vous risquez alors de le transmettre à d’autres, qui peuvent en mourir et/ou le transmettre à leur tour. Tiens ! C’est bizarre, cela ne vous rappelle rien ? Vous avez entendu parler du COVID ? Un virus qui viendrait de Chine. Cela étant dit, le casting de soutien est terriblement efficace. Alistair Petrie incarne un riche propriétaire autoritaire et brutal qui regrettera amèrement ses choix. Kelly Reilly interprète l’épouse de ce dernier dans un jeu tout en nuances, mais avec la bonne dose d’effroi face à la situation.

Les valeurs de production concernant « The Cursed » , dont la première s’est déroulée lors du Sundance Film Festival 2021, mais sous le titre de « Eight for Silver » , sont d’une très bonne qualité. Comme je l’ai expliqué précédemment, c’est Sean Ellis lui-même, le réalisateur, qui a assuré le rôle de directeur de la photographie. Le cinéaste s’amuse avec les aspects visuels de la tradition des loups-garous. C’est la première fois que nous pouvons voir un film de loup-garou où l’apparence du lycanthrope ne fait pas penser immédiatement à un loup. Le réalisateur et gestionnaire des prises de vue utilise énormément la brume et le feuillage ainsi que l’obscurité pour mettre en place et intensifier les nombreuses traques, chasses et attaques qui s’articulent autour de la bête. La bande musicale délivrée par Robin Foster est très discrète et souvent absente lors des moments les plus tendus. Enfin, le montage présenté par Richard Mettler et Yorgos Mavropsaridis débouche sur un métrage d’une durée 113 minutes.

En conclusion, « The Cursed » est un très bon film d’horreur disposant d’une histoire captivante, d’une intrigue usuelle et d’un développement distinct des usages du genre. Le rythme s’accélère progressivement, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie permet de s’immerger pleinement dans l’époque et dans l’ambiance de la situation, la bande originale est dans la retenue et le montage est cohérent. La distribution offre de bonnes prestations avec un petit plus pour Boyd Holbrook qui livre un personnage mélancolique mais déterminé. L’ensemble renouvelle le genre par petite touche tout en délivrant des messages qui peuvent trouver un écho dans notre actualité récente. À voir !

 

 

À propos de Olivier Demangeon

Rédacteur sur critiksmoviz.com, un blog dédié aux critiques de films.

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