Birmanie: au pays des mille pagodes.

La Birmanie… Un pays mystérieux, dont rien que le nom fait tourner à plein régime l’imagination des voyageurs…
Mais au fait, quelle est la différence entre Myanmar et Birmanie? Quel terme doit-on employer?
Pour répondre à cette question, il faut faire un petit rappel historique.
Entre les années 1820 et 1886, les anglais qui ont colonisé l’inde voisine lancent trois guerres anglo-birmanes, car ils convoitent la Birmanie, qui est alors un royaume, pour ses ressources naturelles et afin de s’ouvrir une route jusqu’à Singapour…
La troisième agression britannique sera la bonne, et le 1er janvier 1886 la reine Victoria reçoit la Birmanie comme cadeau de nouvel an…
Le pays entre donc dans le Raj britannique (régime colonial britannique que connait le sous-continent indien de 1858 a 1947), puis constitue une colonie britannique distincte à partir de 1937.
Le 4 janvier 1948 la Birmanie devient indépendante, avec pour nom officiel « Burma » en anglais, « Birmanie » en français.
Mais après l’indépendance une guerre civile va éclater dans le pays. En effet plusieurs ethnies voulaient la création de leur propre état.
En 1962 un coup d’état militaire porte au pouvoir le général Ne win.
En 1989 la junte militaire change le nom officiel du pays, « Burma », en « Myanmar », et rebaptise une série de lieux comme Rangon en Yangon.
Donc en fait les opposants au régime dictatorial de la junte militaire ont refusé d’employer le nom de Myanmar car il avait été changé par la junte militaire qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant plusieurs décennies, en matant les manifestations dans des bains de sang, en faisant disparaître toutes formes de libertés dans le pays, bref en créant un des pires régimes dictatorial que l’on ai connu.
Donc le fait pour une personne de refuser d’employer la nouvelle nomenclature de Myanmar marquait son opposition à ce régime dictatorial.
Suite à un soulèvement populaire et à un mouvement de protestation, la junte militaire organise en 1990 des élections « libres », qui sont remportées à plus de 80 % par la Ligue Nationale pour la Démocratie d’Aung San Suu Kyi, la célébrissime fille du général Aung San, qui a mené le pays à l’indépendance quelques décennies plus tôt. Mais les élections sont annulées et Aung San Suu Kyi, future prix Nobel de la pays en 1991, est assignée à résidence.
Celle-ci sera finalement libérée en 2010.
Le 30 mars 2011 la junte militaire est officiellement dissoute, et suite à des élections un nouveau président de la république est élu, Thein Sei.
Depuis lors le pays s’est engagé dans une politique d’ouverture. Donc depuis que les diverses libertés ce sont améliorées et que le pays s’éloigne progressivement mais lentement de l’image de la junte militaire, de plus en plus de gens utilisent le mot Myanmar, car le pays est sur la voie d’une ouverture démocratique.
Mais pour Aung San Suu Kyi et son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, il est hors de question d’appeler le pays Myanmar car ce sont les militaires qui ont rebaptisé le pays contre la volonté du peuple, et ils continuent donc à appeler le pays « Burma ».
D’autres personnes estiment que le terme Myanmar reste approprié car le terme Myanmar n’inclut pas toutes les ethnies et minorités du pays, comme les Shan ou les Kachin. Myanmar est un terme plus restrictif car le terme « Burma » vient du mot « Bamar », qui recouvre toutes les ethnies du pays.
Certains pays emploient parfois le mot Myanmar par courtoisie diplomatique mais la plupart continue à employer le terme Birmanie.
Par exemple les Britanniques et les Américains ne reconnaissent pas le changement de nom et continuent, tout comme Aung San SuuKyi, d’appeler le pays Burma. Sur le site conseils au voyageurs du ministère des affaires étrangères, il est employé le terme de Birmanie.

Donc me voila en Birmanie! Cela faisait longtemps que je voulais y aller, mais il y avait toujours un truc qui faisait que j’allais dans un autre pays, alors que j’étais juste à côté. Cette fois-ci c’est la bonne!
J’ai passé quelques jours à Rangoun. Il faut savoir que Rangoun (nom change par la junte en Yangon en 1989) n’est plus la capitale du pays depuis 2007, date à laquelle la junte a décidé que la capitale était désormais Naypyidaw, à l’intérieur du pays.
La raison officielle était que Naypyidaw est plus centrale que Rangoon, ce qui permettait à la population d’y accéder plus facilement.
Mais en fait se serait plutôt un moyen de mieux protéger l’administration et le pouvoir politique d’une éventuelle invasion. En effet Rangoun est située dans le delta de l’irrawaddy, ce qui la rend très vulnérable et facilement accessible par voie maritime. Donc ils ont déplacé la capitale dans les terres pour éviter une invasion par un autre pays qui aurai voulu renverser la junte militaire.
Rangoun est une ville qui fourmille de tous les côtés. Elle m’a fait penser à l’inde. D’ailleurs il y a une très grosse communauté indienne dans cette ville. Chaque rue est une véritable fourmilière où chacun vague à son occupation. Les trottoirs sont envahis par des centaines d’étalages en tout genre. L’architecture coloniale anglaise est omniprésente, un peu comme à Mumbai.
A Rangoun je fais du couchsurfing chez Irochi, un japonais qui vit ici depuis 2 ans.
Le couchsurfing n’est pas très populaire chez les birmans, il y en a plein qui sont inscrit mais beaucoup ne répondent même pas à mes demandes, les autres ne sont pas dispo. Il faut dire que il y a encore peu de temps les étrangers avaient l’interdiction de séjourner chez l’habitant, et ces derniers pouvaient avoir énormément de problèmes si la police faisait une descente chez eux et y trouvaient un touriste. Mais aujourd’hui avec l’ouverture du pays je pense que même si officiellement ça doit toujours être interdit, ça rentre petit à petit dans les mœurs. Bref pour le couchsurfing il vaut mieux tenter chez les expats.
De plus Rangoun est super cher pour les hôtels, 15 dollars minimum pour un dortoir, comme dans le reste de la Birmanie d’ailleurs!
Mais bonne nouvelle pour les voyageurs au petit budget!! J’ai trouve un dortoir dans une guest house à… 4 dollars la nuit! Oui Oui, 4 dollars!!!
Bon pour ça c’est sur vous imaginez bien que c’est pas le grand luxe… Un matelas par terre, un ventilo, une petite couverture. Mais la wifi marche un peu, les sanitaires sont plutôt propres, et j’ai pas trop croisé de cafards!
Donc prenez notes il s’agit de la MAHABANDOOLA Guest House, à 50 m, je dis bien 50m de la Sule Pagoda, le centre de Rangoun. On peut pas faire mieux comme localisation. Adresse: no 453/459 2nd floor, Maha Bandoola Road, 32 eme street. D’ailleurs, si vous arrivez de l’aéroport ou de n’importe quelle gare routière à l ‘extérieur de la ville, surtout ne payez pas 7000 kyats pour un taxi! Montez dans n’importe quel bus qui va à SULE, vous payerez 500 kyat maxi, 100 si vous n’êtes pas trop loin.

A Rangoun je vais faire mon visa pour l’inde (65 dollars, 3 entrées, en 5 jours ouvres).
Je vais aussi visiter plusieurs pagodes, dont la célébrissime Shwedagon.
Tout au long de mon mois en Birmanie, je vais en visiter je ne sais pas combien. Chaque ville, chaque village a au moins une pagode, et jusqu’à plusieurs centaines. On en trouve de partout, au beau milieu de la jungle, de la montagne, de la campagne, de la ville.
Parfois où que l’on regarde notre regard tombe sur une pagode, c’est pour cela que l’on dit que la Birmanie est le pays aux mille pagodes…

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Shwedagon Pagoda.

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Une famille prie devant un moine, qui sont très respectés en Birmanie.

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Dans les rues de Rangoun il y a des centaines de petits boui boui qui vendent de la nourriture. Beaucoup préparent des nouilles, mais le boui boui le plus impressionnant est sans doute celui où le marchant prépare plein de petit morceaux de viande sur un plateau,  les clients les choisissent et les plongent dans l’huile bouillante pour les cuire.  Je n’ai pas essayé car quand on voit les mouches voler sur les boyaux et les langues de bœuf ça coupe légèrement l’appétit!

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Bon apétit!

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Les fidèles font la queue pour voir une relique du bouddha dans une pagode.

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En Birmanie tout le monde mâche des noix d’arec.  Elle est consommée  dans de nombreux pays d’Asie sous forme d’une préparation à mâcher avec la feuille de bétel.  On met la feuille à l’intérieur de laquelle il y a la noix d’arec et d’autres ingrédients à l’intérieur de notre joue, on mâche le tout, ça fait saliver et on doit cracher le jus qui sort de tout ça car l’arec favorise la salivation.  C’est pour ça qu’en Birmanie les gens crachent tout le temps une espèce de mollard juteux rouge.  La noix d’arec est un peu comme la caféine, c’est un excitant.  La feuille est d’abord badigeonnée de chaux, ce qui sert à libérer le stimulant des feuilles. Tout ce petit monde bien sympa donne entre autres des cancers du larynx.

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Partie de foot dans les rues de Rangoun.

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Dans le bouddhisme, le but de tous les croyants est d’arrêter de se réincarner et de rester au paradis. Ou alors au pire de se réincarner dans une vie meilleure que celle qui vient de se terminer. Pour cela il faut accumuler du bon karma dans sa vie.  Cela passe par faire des bonnes actions, aider les autres etc… et faire des rituels comme par exemple verser de l’eau sur la tête du bouddha du jour où l’on est né autant de fois que notre âge. Par exemple moi j’ai 32 ans, je suis née un mardi, donc je dois faire le tour de la pagode à la recherche du bouddha du mardi, et je dois lui verser 32 fois de l’eau sur la tête.

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