Il était une fois, un mage, un dévot et un braconnier…

Si vous êtes un habitué de mon blog, vous savez que je suis célibataire pas encore tout à fait endurcie depuis quelques mois. Je ne cherche pas à me remettre en ménage tout de suite parce que j’attends qu’Idris Akuna Elba retrouve la raison et m’appelle et je me tiens loin des applications où les gens cherchent à niquer l’amour. Je suis plutôt vieux jeu dans mon approche des relations humaines. Je trouve qu’il y a quelque chose de féerique dans les premières rencontres lorsqu’elles sont le fruit du hasard ; un regard, un sourire, des mains qui s’effleurent au rayon papier hygiénique du supermarché…
De plus, je n’aime pas l’idée de juger une personne sur une photo qui si ça se trouve, date de 1929 ne donne aucune indication sur son aura et l’énergie qu’elle dégage.

Même si je ne cherche pas à faire de rencontre, il m’arrive cependant de me faire draguer. Même si la majorité des gens que je croise sont respectueux et comprennent parfaitement que « non merci, je ne suis pas intéressée » ne veut pas dire essaye de me convaincre, j’ai parfois affaire à quelques spécimens qui ont du mal à me comprendre. Il faut dire que je ne parle pas couramment le phacochère. Je vous propose un florilège de ces personnages hauts en couleurs qui même s’ils n’ont aucune chance que je cède à leurs avances, ont eu le mérite de m’avoir laissée sans voix et ça honnêtement, ça relève de l’exploit…

Le Mage
J’ai rencontré le mage dans un bar ; j’attendais des amis qui malgré toutes les qualités que je leur trouve ont un problème certain avec la ponctualité. J’étais seule, j’ai donc décidé de tuer le temps en savourant un mojito tout en jugeant les posts des gens sur les réseaux sociaux. Le mage s’est assis à mes côtés et s’est présenté. Etant très sociable de nature, je réponds toujours quand un inconnu me parle ; le hic est que certains voient en ce trait de caractère (qui est uniquement de la politesse) une invitation à me faire perdre mon temps. Il a voulu me payer un verre, j’ai décliné poliment son offre. Il m’a demandé pourquoi je refusais ; visiblement on n’a plus le droit de dire non à un verre dans ce monde sans exposer clairement ses motivations. Je lui ai expliqué que je n’étais pas intéressée et que j’attendais mon petit ami. Oui le Gaou ment pour se sortir de certaines situations. Que celui ou celle qui n’a jamais donné un faux numéro menti de sa vie me balance la première pierre…Je pensais naïvement que la carte du petit ami ferait son effet ; qu’il serait impressionnée par cette femme qui malgré la proposition extraordinaire qu’il venait de lui faire un verre gratuit quand même excusez du peu avait pris la décision difficile et douloureuse de rester fidèle à son homme. Que nenni, le mage avait un objectif en tête et la défaite n’était pas une option ce soir-là. Il a puisé au plus profond de lui-même et m’a sorti une phrase qui restera à jamais gravée dans mon esprit ; une punch line directement sortie du Guide à l’usage du goujat professionnel : «  petit ami ou pas, je vois à ton regard que tu as une libido très présente, et je suis l’homme qu’il te faut pour régler ce problème…. » Face à tout ce romantisme, j’ai pris la déchirante et douloureuse décision d’abandonner mon précieux cocktail, d’affronter le froid qui avait l’air beaucoup plus engageant que ce mage expert en libido et d’aller attendre mes amis dehors…

Le Dévot
C’était dans un lieu de culte ; je priais pour la rémission de mes innombrables péchés. A un moment, j’ai senti une main qui prenait la mienne, pendant une seconde, j’ai cru au miracle de la foi. J’ai pensé que je recevais le pardon divin et que le tout puissant me prenait la main pour me guider vers l’absolution. Imaginez ma déception et ma torpeur quand, en me retournant, j’ai vu que c’était un jeune homme qui n’avait absolument RIEN de divin qui m’avait pris la main. Comme il ne trouvait pas la situation assez étrange, il a décidé de me murmurer ceci : « Dieu m’a tout donné dans la vie, sauf ton numéro de téléphone. Si tu me le donnes, je serais un homme comblé… » Je suis sortie de là fissa ; même si je savais que c’était la manière dont la vie me punissait pour mes péchés ; je n’étais pas prête à gérer ce genre d’émotion…

Le Braconnier
Je me baladais dans cette jungle urbaine où je vis sans me douter que la chasse était ouverte. Il m’a abordée dans la rue et m’a demandé d’où j’étais. Lorsque j’ai répondu Togo, il m’a dit qu’il connaissait très bien car il avait un ami qui venait du … Botswana. Je n’ai pas relevé, surement l’émotion, ce n’est pas tous les jours qu’un inconnu vous apprend que vous êtes aussi citoyenne du Botswana. Je lui ai souri poliment ; comme nous allions dans la même direction, qu’il n’était pas bien méchant et que c’était un compatriote fraichement débarqué, j’ai décidé de continuer à participer à la conversation erreur fatale. Lorsque j’ai réalisé que nos routes allaient se séparer, je lui ai dit au revoir poliment et je lui ai souhaité bonne continuation. Mon message ne devait pas être assez clair car il a compris que je souhaitais le revoir. Il m’a filé son numéro de téléphone en disant : «  Appelle moi, on ira boire un verre. J’adore les blacks, vous êtes de vraies gazelles et des tigresses au lit… »
J’ai décidé de ne pas le recontacter ; en effet, même si je reconnais volontiers que j’ai souvent l’air d’un ruminant (la faute des chewing gum que j’affectionne particulièrement), je m’identifie beaucoup plus à une vipère qu’à une gazelle.

Et vous avez-vous déjà fait des rencontres aussi cocasses ?



Catégories :Une vie de Gaou

Tags:, , , ,

16 réponses

  1. Oh, affligeantes les accroches de ces gars! Avec les stéréotypes qui tuent en plus, femme noire = déesse au lit (pas que je doute de tes performances, hein!).

  2. Voici mes impressions:

    Le Braconnier
    Tu as dit que c’était un compatriote fraichement débarqué (donc un immigrant) alors j’aimerais bien connaître son pays d’origine et sa religion car c’est bien connu que les hommes de certains pays sont des racoleurs insatiables.

    Le Dévot
    Tu as dit que c’était dans un lieu de culte et que tu priais.
    Comme je sais que tu es musulmane alors le gars était forcément aussi musulman.
    J’ai connu plusieurs musulmans de plusieurs origines (liban, algérie, pays noirs d’afrique) et plusieurs d’entre eux ont la parole extrêmement facile pour dire ce genre de chose aux femmes alors je ne suis pas du tout surpris.

    Le Mage
    D’abord, c’est dans un bar et ce lieu est généralement remplis de cruiseurs qui ont déjà un verre dans le nez alors une femme seule va les attirer comme un aimant.

    Quand il s’est assis « sans te demander la permission » (c’est très impoli et irrespectueux), tu aurais dû lui dire tout de suite de partir car tu attendais des amis d’une minute à l’autre et tu voulais rester seule.

    Mais en acceptant qu’il s’assoit et te parle, tu lui a montré une ouverture d’esprit et c’était ensuite dans l’ordre des choses de t’offrir un verre et il a voulu savoir pourquoi tu l’as refusé car c’est rare que les filles refusent à cette étape.

    Ensuite, tu lui a dit que tu attendais ton petit ami (ce qui n’est pas du tout crédible) alors il ne t’a pas cru et il t’a fait cette proposition peu nuancée.

    Personnellement, je n’ai jamais connu de québécois à ce point sûr d’eux (ou crétin) pour dire une telle chose alors je me demande si ce gars ne provenait pas aussi d’un de ces pays où les femmes ne sont pas considérées au même niveau que les hommes.

    • Même si toutes ces situations s’expliquent très certainement de la façon dont tu le fait, les lire de façon si bien écrite dans l’article reste quand même agréable et amusant 🙂

      • Tu connais le dicton… MIEUX VAUT EN RIRE QU’EN PLEURER ?

        Eh bien je pense que c’est ce qui se passe ici et en rire ne veut pas dire que c’est drôle.
        En fait il s’agit probablement de sarcasme.

        Loin de moi l’intention de mettre des mots dans la bouche de Gaou (elle sait très bien le faire elle même) mais j’ai l’impression qu’elle est en train de vivre une sorte de choc culturel.

        En effet, elle a vécu je ne sais combien d’années avec un français et peut-être même sans s’en rendre compte, elle a intégré cette culture en elle et maintenant que cette relation est terminée, elle est maintenant remise en contact avec d’autres cultures et ces comportements lui paraissent des plus étranges et déconcertants.

        Bien des immigrants qui passent un grand nombre d’années hors de leur pays d’origine vont vivre le même choc culturel quand ils seront de retour dans leur pays d’origine et plusieurs seront incapable de s’y adapter et décideront de retourner dans leur pays d’adoption.

    • Il ne s’agit ni de choc culturel ni de comportements liés a une religion, une origine ou je ne sais quoi d’autre. je relate juste des situations cocasses que j’ai vecues et qui m’ont bien fait rire. Mon texte est a prendre au premier degré. Nothing deep comme disent les Anglais juste de l’humour! 😉 🙂
      Merci en tout cas pour ton commentaire!

      • Tant mieux s’il en est ainsi mais l’histoire dans le lieu de culte (ici une mosquée forcément) me paraît impossible et donc inventée.

        Je ne suis pas un spécialiste de mosquées mais il me semble que dans ce lieu les femmes ne sont jamais en contact avec les hommes car elles ont une porte d’entrée qui leur est réservé et qui donne accès à un lieu de prière qui leur est aussi réservé (je crois qu’il est situé à l’étage au dessus des hommes et qui donne une vue sur la salle des hommes).

        Alors dans ces conditions, je ne vois pas comment cet homme aurait pu te prendre la main !

        Et si tu as inventé cette histoire bien alors tu as probablement aussi inventé les 2 autres histoires qui contiennent d’ailleurs des stéréotypes aussi gros que des caricatures.

        Personnellement, ce genre d’humour sexiste ne me fait pas rire et je suis certain que si le même genre d’humour visait des femmes, tu ne trouverais pas çà drôle non plus.
        —————

        IL ÉTAIT UNE FOIS trois minounes en chaleur bien juteuses qui se cherchaient un beau gros matou pour les faire ronronner.

        La première minoune fréquentait les gymnases car elle se cherchait un matou très musclé mais elle déchanta rapidement car n’étant pas blonde, aucun d’eux ne voulait lui accorder ses faveurs.

        La seconde minoune fréquentait les endroits cultivés car elle se cherchait un matou cultivé qui pourrait lui expliquer les nombreuses choses qu’elle ignorait (tout en fait) mais elle déchanta rapidement aussi car les matoux cultivés ne veulent rien savoir des minounes superficielles.

        Enfin, la troisième minoune fréquentait les endroits riches car elle se cherchait un matou riche et puissant qui pourrait remplir le rôle de « sugar daddy » mais elle déchanta rapidement aussi car ces matoux ont l’embarras du choix et elle, franchement, elle n’avait pas les attributs physiques et intellectuels nécessaire pour battre la compétition.

      • 1/Mes histoires ici ne sont pas inventées. Je precise toujours qu’il s’agit de mon experience.
        2/ Je ne me souviens pas avoir mentionné une mosquée dans mon billet quand j’ai parlé de lieu de culte.
        3/Ce billet ne te plaît pas c’est ton droit le plus élementaire; il n’y a pas de soucis

  3. Tien moi aussi j’aimerais bien qu’Idris vienne sonner a ma porte, tant pis pour mon Ecossais 😉 😛
    Et je sais grace a quelqu’un qui l’a rencontre en vrai (elle accompagne les gens handicapes et les celebrites a l’aeroport de Vancouver) qu’il est super beau en vrai et tres sympa.
    Bref, pour la drague ici c’est moins courant et moins lourd. Par contre en France j’en ai connu des fous… Bon j’avoue que dans un lieu de culte quand meme pas!

    • Je ne partage pas Idris! Merci.
      La drague ici n’est absolument pas loured non plus c’est aussi pour cela que j’ai été abasourdie par les trois énergumenes decrits plus haut 🙂
      Merci pour ton commentaire 🙂

  4. Ici les jeunes sénégalais ont le coeur fragile et s’emballent très vite pour mes filles métisses, pas franchement moches et très coquettes ! Et c’est parfois drôle et parfois moins !! Il y a les amis des amis ou des parents, des inconnus … Tout ce joli monde tente d’avoir leur 77 (équivalent du 06). Et c’est quand même un sport national !

  5. Loool, quelque chose me dit que les deux premiers sont africains (… ou peut être antillais). Quoi qu’il en soit, je te félicite d’avoir su garder ton sérieux devant ces 3 individus moi j aurais éclater de rire.

  6. Les gros relous sont toujours aussi lourds, quel que soit le pays!
    Merci pour cette tranche d’en rire…