+†+Yesus Kristus azu+†+

« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la vérité » (Lactance)

Les Pères de l’Eglise sur la Tradition


Tout sur l’autorité de la Tradition : ici

Dossier sur le prétendu « sola scriptura » des Pères de l’Eglise : ici

Saint Clément de Rome, disciple des saints apôtres Pierre, Paul et Jean, écrit vers 95 :

« C’est pourquoi laissons là toutes les préoccupations vaines et inutiles et revenons à la règle glorieuse et sainte de la tradition » (Lettre au Corinthiens, 7, 2)

« Les Apôtres nous ont annoncé la bonne nouvelle de la part de Jésus-Christ. Jésus-Christ a été envoyé par Dieu. Le Christ vient donc de Dieu et les Apôtres du Christ. Cette double mission elle-même, avec son ordre, vient donc de la volonté de Dieu. Munis des instructions de Notre Seigneur Jésus-Christ, pleinement convaincus par sa résurrection, et affermis dans leur foi en la parole de Dieu, les Apôtres allaient, tout remplis de l’assurance que donne le Saint-Esprit, annoncer partout la bonne nouvelle de la venue du Royaume des cieux. A travers les campagnes et les villes, ils proclamaient la parole, et c’est ainsi qu’ils prirent leurs prémices ; et après avoir éprouvé quel était leur esprit, ils les établirent évêques et diacres des futurs croyants. » (Lettre au Corinthiens, 42)

Moins d’un siècle après, saint Irénée de Lyon (vers 125-vers 202), disciple de  saint Polycarpe de Smyrne (vers 69-155), lui-même disciple de l’Apôtre Saint Jean l’Evangéliste, écrira que saint Clément écrivit cette Lettre aux Corinthiens, dans le but de :

« leur rappelait les principes de la tradition qu’il avait reçue lui-même des apôtres. » (Contre les hérésies, III, 3, 3)

Saint Ignace d’Antioche (vers 35-vers 110), disciple des saints apôtres Pierre et Jean

« Pendant qu’Ignace traversait l’Asie, bien qu’il fût observé de fort prés par les satellites préposés à sa garde, il n’en confirmait pas moins par ses simples entretiens et ses pieuses exhortations les églises des villes par lesquelles il passait ; et il avait soin avant tout de les avertir de se mettre en garde particulièrement contre les hérésies qui dès lors commençaient à s’élever. Puis il les exhortait à s’attacher fermement à la tradition des apôtres ; et en même temps qu’il déclarait cette tradition par son témoignage plein d’autorité, il jugea indispensable de la mettre par écrit pour la transmettre plus sûrement à la postérité. » (Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 36, 4)

Papias d’Hiérapolis (vers 130), disciple de l’apôtre saint Jean

« Si quelque part venait quelqu’un qui avait été dans la compagnie des presbytres, je m’informais des paroles des presbytres : ce qu’ont dit André ou Pierre, ou Philippe, ou Thomas, ou Jacques, ou Jean, ou Matthieu, ou quelque autre des disciples du Seigneur ; et ce que disent Aristion et le presbytre Jean, disciples du Seigneur. Je ne pensais pas que les choses qui proviennent des livres me fussent aussi utiles que ce qui vient d’une parole vivante et durable. » (Explication des Paroles du Seigneur, in Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 39, 4).

Nous voyons Papias placer la Tradition au dessus des « livres », il s’agit certainement des écrits néotestamentaires. Cela signifie-t-il que la Tradition soit supérieure à l’Écriture ? Si cela est le fond de sa pensée, alors c’est dire l’importance que lui donnaient les premiers chrétiens. Dans le cas contraire – et c’est vers cette seconde hypothèse que je penche -, Papias considère, comme l’Église aujourd’hui, que l’Écriture et la Tradition sont égales par essence, mais que la Tradition jouit accidentellement d’une supériorité pratique, et ce pour plusieurs raisons:

1 – la Tradition a précédé l’Écriture,

2 – la moitié des apôtres n’ont pas laissé d’écrits et pourtant leur enseignement devait quant même être infaillible,

3 – les apôtres qui ont laissé des écrits ne l’ont fait que pour une petite partie de la masse de ceux qu’ils avaient prêché ; et cette dernière ne possédait alors qu’une partie de l’Écriture,

4 – c’est la Tradition qui nous a donné l’Écriture en nous faisant connaître son canon,

5- tous les enseignements ou presque de l’Écriture se trouvent aussi dans la Tradition,

6 – la Tradition explique l’Écriture.

7 – les enseignements délivrés au titre de la Tradition sont beaucoup plus clairs et compréhensibles que l’Écriture seule. C’est peut être cette dernière proposition qui faisait dire à Papias : « Je ne pensais pas que les choses qui proviennent des livres me fussent aussi utiles que ce qui vient d’une parole vivante et durable »

Saint Justin Martyr (vers 100 – 165)

« Nous allons maintenant vous exposer comment, rendus à la vie par Jésus-Christ, nous sommes par lui consacrés à Dieu; car si nous omettions ce point, on pourrait nous accuser de dissimulation dans notre récit. Tous ceux qui se sont laissés persuader de la vérité de nos doctrines et de nos paroles, tous ceux qui y ont ajouté foi et croyance, et qui ont solennellement promis de vivre conformément à nos préceptes, apprennent à joindre leurs jeûnes à nos jeûnes, leurs prières à nos prières, pour obtenir de Dieu le pardon de leurs fautes passées. Ils sont ensuite conduits au lieu où est l’eau, et là, de la même manière que nous avons été régénérés, ils sont régénérés à leur tour; car ils sont lavés dans l’eau au nom de Dieu, père de l’univers, de Jésus-Christ, notre Sauveur, et du Saint-Esprit, en accomplissement de cette parole du Christ: « Si vous n’avez pas été régénérés, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.» [Jean III, 3-5] Il est bien évident pour tout le monde que ceux qui sont nés une fois ne peuvent pas rentrer dans le sein de leur mère. Le prophète Isaïe, comme nous l’avons dit plus haut, enseigne de quelle manière les pécheurs repentants effaceront leurs péchés. Il s’exprime en ces termes : Lavez-vous, Purifiez-vous, enlevez le mal de vos coeurs, apprenez a bien faire, rendez justice a l’orphelin et défendez la veuve ; venez alors et comptons, dit le Seigneur. Vos péchés vous eussent-ils rendus rouges comme la pourpre, je vous rendrai blancs comme la laine ; fussiez-vous rouges comme l’écarlate, je vous rendrai blancs comme la nege. Mais si vous ne m’écoutez pas, le glaive vous dévorera. C’est la bouche du Seigneur qui a parlé (ls l, 16-20). Voici la doctrine que les apôtres nous ont transmise sur ce sujet. » (Première apologie, 61)

En une matière aussi importante que les effets du baptême, Justin invoque l’enseignement transmis (ce que signifie « traditio » en latin) et non l’Écriture Sainte.

Saint Polycarpe de Smyrne (vers 69-155), disciple de l’apôtre saint Jean

Son disciple saint Irénée dit à son sujet :

« Nous pouvons nous étayer aussi de l’autorité de saint Polycarpe, qui enseigna ces mêmes doctrines, les seules vraies, et qui en transmit le dépôt à l’Église. Or, saint Polycarpe les tenait des apôtres eux-mêmes ; il avait conversé avec un grand nombre de personnes qui avaient vu notre Seigneur ; il avait été investi par les apôtres de l’épiscopat de Smyrne en Asie ; nous l’y avons vu nous-mêmes dans notre première jeunesse. Il persévéra dans sa foi jusqu’à un âge très-avancé, et il sortit enfin de cette vie, après avoir souffert glorieusement et courageusement le martyre. Tous les prêtres qui sont aujourd’hui en Asie, et qui ont été les successeurs de saint Polycarpe, ont confessé les mêmes doctrines ; or, je pense que le témoignage de saint Polycarpe offre un caractère plus imposant d’autorité et de vérité que les protestations de Valentin et de Marcion, et de tous ceux qui partagent leurs dangereuses erreurs. » (Contre les hérésies, III, 3, 4)

 Et lorsqu’il écrivait à Florinus qui avait suivi le schisme des valentiniens :

« Ces doctrines, Florinus, pour ne rien dire de plus, ne sont pas d’une pensée saine ; ces doctrines lie s’accordent pas avec l’Église, elles jettent ceux qui y croient dans la plus grande impiété; ces doctrines, jamais les hérétiques même qui sont hors de l’Église n’ont osé les produire au jour; ces doctrines, les presbytres qui ont été avant nous et ont vécu avec les apôtres ne le les ont pas transmises. Car je t’ai vu, quand j’étais encore enfant, dans l’Asie inférieure, auprès de Polycarpe ; tu brillais à la cour impériale et lu cherchais à le faire bien venir de lui. Je me souviens mieux, en effet, de ce temps-là que des événements récents. Car ce que j’ai appris en bas âge a grandi avec mon âme et ne fait qu’un avec elle, si bien que je puis dire en quel endroit le bienheureux Polycarpe s’asseyait pour parler, comment il entrait et sortait, quel était le caractère de sa vie, son aspect physique, les entretiens qu’il faisait à la foule, comment il parlait de ses relations avec Jean et les autres disciples qui avaient vu le Seigneur, comment il rappelai t leurs paroles et les choses qu’il leur avait entendu raconter concernant le Seigneur, en ce qui regarde ses miracles, aussi bien que son enseignement » (Lettre à Florinus, cité in Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, V, 20, 4-6)

Hégésippe de Jérusalem (vers 115-180)

« En ces temps, florissait Hégésippe ; nous avons déjà recouru à de nombreuses citations de lui, pour établir, sur son autorité, divers faits du temps des apôtres. Après avoir raconté en cinq livres, d’une exposition fort simple, la tradition infaillible de la prédication apostolique […] » (Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, IV, 8, 1-2)

Saint Irénée de Lyon (vers 125-vers 202), disciple de saint Polycarpe

Lire notre article :

Saint Irénée de Lyon (IIè siècle) sur l’infaillibilité de la Tradition

Tertullien (vers 155-vers 230)

Tertullien est un témoin de premier plan lorsqu’il est question de l’autorité de la Tradition divine dans les premiers siècles. Il remarque que si on devait supposer que l’enseignement des apôtres se soit partout perdu, il aurait été impossible que l’erreur qui en aurait été la conséquence soit la même par toute la terre. Or les Eglises du monde entier prêchent la même doctrine, donc cela leur vient d’une Tradition enseignée partout par les apôtres, et protégée partout par l’Esprit Saint. Pour lui, il est vain de recourir aux Ecritures pour contredire la foi de l’Eglise universelle, car ce ne sont pas les Ecritures qui ont formés les Eglises, au contraire, ce sont les Eglises qui ont suscité la rédaction des Ecritures du Nouveau Testament. Aussi nous dit-il que c’est la foi de l’Eglise universelle qui interprète infailliblement l’Ecriture Sainte, et que toute contradiction entre les deux ne saurait être autre chose qu’une erreur de la part de celui qui croit les voir. Cette transmission infaillible de la vérité est faite selon lui par les Evêques, et ce de droit divin. Il va de soi qu’il n’entend pas dire par-là que tous les Evêques sont infaillible individuellement, c’est l’évidence-même, car déjà à son époque des Evêques non-hérétiques pouvaient avoir des opinions divergentes sur certains sujets. Mais il s’agit du consensus moral des Evêques, ce que la théologie catholique appelle le magistère ordinaire-universel. Il explique cela dans son célèbre traité De la prescription contre les hérétiques, chapitres XIV à XXXVII (PL, 2/30-51) dont nous reproduisons ici le texte dans notre article : Tertullien sur l’infaillibilité de la Tradition.

Il enseigne par ailleurs :

« Nous avons l’observance ancienne qui, par son antériorité, fait loi. Si l’Ecriture ne l’a point déterminée, toujours est-il que la coutume, qui sans doute est provenue de la tradition, la confirme : en effet, comment un usage s’établirait-il, s’il n’avait sa source dans la tradition ? Tu me diras encore que, pour valider la tradition, il faut une autorité écrite. Examinons donc si on ne doit admettre de traditions que celles qui sont écrites. Nous affirmerons volontiers qu’il ne faut pas recevoir les traditions non écrites, si elles n’ont pas en leur faveur le préjugé d’autres institutions que nous maintenons sans pouvoir alléguer aucun texte de l’Ecriture, à titre seul de tradition, et sur l’autorité de la coutume. Pour commencer par le baptême, avant de descendre dans l’eau, sur le lieu, et un peu avant l’église, nous jurons, sous la main du pontife, que nous renonçons à Satan, à ses pompes et à ses anges ; ensuite nous sommes plongés trois fois, répondant quelque chose de plus que le Seigneur n’a précisé dans son Evangile. Au sortir de là nous goûtons pour la première fois le délicieux mélange du lait et du miel ; à dater de ce jour, nous nous abstenons du bain quotidien toute la semaine. Nous recevons le sacrement de l’Eucharistie dans des assemblées qui ont lieu avant le jour, et seulement de la main de ceux qui président, quoique le Seigneur l’ait confié à tous et à l’heure du repas. Nous faisons annuellement des oblations pour les défunts et aux jours de nativité des martyrs. Nous regardons comme inconvenant de jeûner et de prier à genoux le jour du Seigneur. Nous usons de la même exemption depuis le jour de Pâques jusqu’à la Pentecôte. Que quelque chose de notre calice ou de notre pain tombe terre, nous ne le souffrons qu’avec douleur. S’agit-il de nous mettre en voyage ou de marcher, d’entrer ou de sortir, de nous habiller, de nous chausser, de descendre au bain, de nous mettre à table, de prendre de la lumière, de nous asseoir, ou d’entrer au lit, quelque chose que nous fassions, nous marquons notre front du signe de la croix. Demande-moi un témoignage des Ecritures en faveur de ces institutions et de mille autres semblables, tu n’en trouveras aucun. Mais on mettra en avant la tradition qui les consacre, la coutume qui les confirme, la foi qui les observe. » Et un peu plus loin : » Il est donc manifeste par ces exemples, qu’une tradition non écrite et confirmée par la coutume, fidèle témoin que c’est une tradition approuvée, et se justifiant par la continuation d’elle-même, peut se défendre et se maintenir dans l’observance. La coutume elle-même dans l’absence de la loi, est reçue pour loi dans les choses civiles. » (De la couronne du soldat, III-IV)

Clément d’Alexandrie (vers 150-vers)

« Ceux qui ont reçu des saints apôtres Pierre et Jacques, Jean et Paul, la tradition véritable de la sainte doctrine, comme un fils qui reçoit un héritage de son père [et il en est peu qui ressemblent à leurs pères], sont parvenus jusqu’à nous, par une grâce particulière de Dieu, pour déposer dans nos âmes la doctrine apostolique, léguée par leurs ancêtres. […] Est-ce que le Seigneur a voulu qu’on fût un moment sans faire le bien? Il a permis d’admettre à la participation des mystères divins et de cette sainte lumière ceux dont l’esprit et les yeux en seraient dignes ; mais il n’a pas révélé à un grand nombre d’auditeurs les choses qui n’étaient pas à la portée d’un grand nombre d’intelligences; il ne les a révélées qu’au petit nombre de ceux auxquels il savait que cette nourriture était propre, et qui pouvaient la recevoir, et à l’esprit desquels elle pouvait servir. Il en est des mystères comme de Dieu, ils ne doivent se confier qu’a la parole et non à l’écriture. Si l’on nous répond qu’il est écrit : Il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé, et rien de secret qui ne doive être connu ; que l’on apprenne de nous aussi qu’il a été prédit par ces paroles que celui qui reçoit les mystères comme mystères, les mystères lui seront révélés ; et que celui qui sait conserver dans le secret de l’âme les choses qui lui sont transmises, les choses secrètes lui seront dévoilées ; de sorte que la vérité, et ce qui est caché à la plupart des hommes, sera révélé au plus petit nombre. » (Stromata, I, 1)

Origène (vers 185-vers 254)

« Nombreux sont ceux qui estiment avoir les pensées du Christ, et plusieurs sont en divergence avec leurs prédécesseurs. Cependant la prédication ecclésiastique est conservée car elle a été transmise par les apôtres suivant l’ordre de la succession et elle subsiste jusqu’à présent dans les Eglises. Ainsi la seule vérité qu’il faut croire est celle qui ne s’écarte en rien de la tradition ecclésiastique et apostolique. » (Des principes, livre I, préface, 2)

« Lorsque les hérétiques produisent les Ecritures canoniques, que tout chrétien croit et reconnaît, ils semblent dire: Avec nous est la parole de la vérité. Mais nous ne pouvons leur donner confiance, ni nous éloigner de la première tradition ecclésiastique ; nous ne devons croire que ce qui nous est transms par le succession non interrompue des églises de Dieu. » (Tract. XXIX. in Matth)

« Nous devons tenir pour hérétique, quand même il ferait d’ailleurs profession de croire à Jésus-Christ, quiconque pense autre chose sur les vérités de la foi chrétienne que ce qui est défini par la tradition de l’Eglise. » (Commentaire sur l’Epître à Timothée, III, cité par Eusèbe de Césarée, Apologie d’Origène)

« L’Eglise a appris des apôtres par tradition à donner le baptême même aux enfants. » (Commentaire sur l’Épître aux Romains, V, 9)

Saint Cyprien (vers 200-254)

« Il est facile aux âmes religieuses et simples de fuir l’erreur et de trouver la vérité, car, en nous adressant à la source de la tradition divine, l’erreur disparaît. » (Lettre 63 à Cécilius)

« Est-ce donc qu’évêque à vos yeux avant la persécution, j’aurais, après la persécution, cessé d’être évêque ? La persécution est venue vous élever aux sublimes hauteurs du martyre, tandis que moi elle m’a accablé du poids de la proscription. On pouvait lire en effet l’affiche suivante : « Si quelqu’un détient et possède des biens de Cécilius Cyprianus, évêque des chrétiens. » Ainsi celui qui ne croyait pas Dieu quand Il m’a établi évêque, pouvait du moins croire le diable quand il me proscrivait comme évêque. Ici, loin de moi la vaine gloire et la jactance ! Je ne parle qu’à regret, parce que vous vous constituez le juge de Dieu et de son Christ, qui a dit aux apôtres, et dans leurs personnes, aux successeurs des apôtres : Celui qui vous écoute, m’écoute ; et celui qui m’écoute, écoute celui qui m’a envoyé ; celui qui vous rejette, au contraire, me rejette moi-même, et rejette avec moi celui qui m’a envoyé. » (Lettre 66 à Florentius)

« Comme la divinité de l’Esprit-Saint est égale à celle du Christ, ainsi en est-il de l’autorité des institutions qui ont pour auteur l’un ou l’autre ; et ce que les apôtres ont enseigné sous sa dictée n’a pas moins de valeur que ce que le Christ lui-même a enseigné et ordonné de faire en mémoire de lui. Chaque chose ici conserve sa dignité entière et pour toutes le droit est le même : il n’est permis ni d’y ajouter ni d’en retrancher, ni d’y rien corriger ou changer. » (Sermon sur le lavement des pieds; ce sermon ne paraît pas être de saint Cyprien. – V. NAT. ALEX, Hist. eccl. III sæc.)

Plus tard, saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone et par conséquent, au fait de l’héritage des anciens évêques d’Afrique du Nord, et donc de saint Cyprien, évêque de Carthage, déclara :

« La recommandation que nous fait saint Cyprien, de recourir à la source, qui est la tradition apostolique, et de s’attacher à en suivre le canal jusqu’à nos temps, est des plus utiles, et doit sans aucun doute être mise en pratique. » (Du baptême, contre les donatistes, V, 26)

Eusèbe de Césarée (vers 260-vers 339)

« Moïse avait gravé la loi sur des tables inanimées. Jésus-Christ a gravé dans les âmes, qui sont des tables vivantes, la loi de la nouvelle alliance ; et ses disciples, à l’exemple de leur maître, ont propagé sa doctrine de telle manière parmi les peuples, qu’en faisant connaître aux plus avancés ce qu’il y avait de plus parfait dans cette doctrine, ils ont su s’accommoder à la faiblesse des autres que les passions tenaient encore asservis et qui avaient besoin de ménagement, en ne leur proposant, soit de vive voix, soit par écrit, que ce qu’ils étaient capables d’admettre ou de comprendre. » (La préparation évangélique, VIII)

« Ces vérités, quoique consignées dans les saints Ecritures, sont encore pleinement confirmées par les traditions de l’Eglise catholique, de cette Eglise répandue sur toute la terre. La tradition non écrite scelle et confirme les témoignages des saintes Ecritures. » (La démonstration évangélique, I)

« Les hommes inspirés et vraiment dignes de Dieu, je dis les apôtres du Christ, purifiaient leur vie avec un soin extrême, ornant leur âme de toute vertu. Mais ils connaissaient peu la langue ; la puissance divine qu’ils tenaient du Sauveur et qui opérait des merveilles était leur assurance. Exposer les enseignements du maître avec l’habileté insinuante et l’art des discours leur était inconnu et ils ne l’entreprenaient pas. Ils se contentaient de la manifestation de l’Esprit Saint qui les assistait et de la seule puissance du Christ qui agissait avec eux et faisait des miracles. Ils annonçaient à l’univers entier la connaissance du royaume des cieux sans le moindre souci d’écrire des ouvrages. Ils faisaient cela pour accomplir un ministère sublime et au-dessus de l’homme. Paul, le plus puissant d’ailleurs dans l’art de tout discours et le plus habile dans les pensées, ne confia rien autre à l’écriture que de fort courtes épîtres. Il avait pourtant ,à dire des choses très nombreuses et mystérieuses, puisqu’il avait touché aux merveilles qui sont jusqu’au troisième ciel et, ravi au paradis même de Dieu, il avait été jugé digne d’entendre là des paroles ineffables. Ils n’étaient pas aussi sans éprouver les mêmes choses, les disciples de notre Sauveur, les douze apôtres, les soixante-dix disciples, et bien d’autres avec ceux-ci. Cependant d’eux tous, Matthieu et Jean, seuls, nous ont laissé des mémoires des entretiens du Seigneur; encore ils n’en vinrent à les composer que poussés, dit-on, par la nécessité.

Matthieu prêcha d’abord aux Hébreux. Comme il dut ensuite aller en d’autres pays, il leur donna son évangile dans sa langue maternelle ; il suppléait à sa présence, auprès de ceux qu’il quittait, par un écrit. Tandis que déjà Marc et Luc avaient fait paraître leurs évangiles, Jean, dit-on, n’avait constamment prêché que de vive voix. Enfin, il en vint à écrire; voici pour quel motif On raconte que l’apôtre reçut les trois évangiles composés précédemment ; tous les avaient déjà et il les accepta, leur rendant le témoignage qu’ils contenaient la vérité. Seulement il manquait à leur récit l’exposé de ce qu’avait fait le Christ tout d’abord au commencement de sa prédication. Et cette parole est vraie. On peut voir en effet que ces trois évangélistes ont raconté seulement les faits postérieurs à l’emprisonnement de Jean-Baptiste et accomplis par le Sauveur dans l’espace d’une année. Ils le disent du reste au début de leur narration. Le jeûne de quarante jours et la tentation qui eut lieu à ce propos marquent le temps indiqué par Matthieu. Il dit : « Ayant appris que Jean avait été livré, il laissa la Judée et revint en Galilée ». Marc débute de même : « Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée ». Quant à Luc, avant de commencer le récit des actions de Jésus, il fait à peu près la même remarque en disant qu’Hérode ajouta aux méfaits qu’il avait commis, celui de « mettre Jean en prison ». L’apôtre Jean fut, dit- on, prié, pour ce motif, de donner dans son évangile la période passée sous silence par les précédents évangélistes et les faits accomplis par le Sauveur en ce temps, c’est-à-dire ce qui s’était produit avant l’incarcération du baptiste. Il indique cela même, soit quand il dit : « Tel fut le début des miracles que fit Jésus », soit quand il fait mention de Jean, au milieu de l’histoire de Jésus, comme baptisant encore en ce moment à Enon, près de Salem. Il le montre clairement aussi par ces paroles : « Car Jean n’était pas encore jeté en prison ». Ainsi donc l’apôtre Jean dans son évangile rapporte ce que fit le Christ quand le baptiste n’était pas encore incarcéré ; les trois autres évangélistes au contraire racontent ce qui suivit son emprisonnement. Quiconque remarque ces choses, ne peut plus penser que les évangélistes soient en désaccord les uns avec les autres. Car l’évangile de Jean comprend l’histoire des premières œuvres du Christ, les autres évangélistes nous donnent le récit de ce qu’il a fait à la fin de sa vie. Vraisemblablement Jean a passé sous silence la génération de notre Sauveur selon la chair, parce qu’elle avait été écrite auparavant par Matthieu et Luc ; il a commencé par sa divinité. Cet honneur lui avait, pour ainsi dire, été réservé par l’Esprit divin comme au plus digne.

Voilà ce que nous avions à dire sur la composition de l’évangile de Jean ; le motif qui a poussé Marc à écrire a été expliqué plus haut. Luc, au début de son récit, expose lui-même ce qui l’a déterminé à entreprendre son œuvre. Il nous déclare que beaucoup d’autres se sont mêlés de raconter inconsidérément des choses qu’il a examinées à fond. Aussi bien, juge-t-il nécessaire de nous débarrasser des conjectures douteuses qu’ils enseignent, et de nous donner, en son évangile, le récit fidèle des événements dont il a acquis une connaissance certaine, dans la compagnie et la fréquentation de Paul, ainsi que dans les entretiens qu’il a eus avec les autres apôtres. Voilà ce que nous avons à dire sur ce sujet : nous serons plus à l’aise à l’occasion en citant le témoignage des anciens pour essayer de montrer ce qui a été dit par les autres au sujet de ces évangiles.

Pour ce qui est des écrits de Jean, en dehors de l’Évangile, la première de ses épîtres est aussi reconnue par nos contemporains et par les anciens comme hors de toute contestation ; les deux autres sont discutées. L’autorité de l’Apocalypse est mise en doute par beaucoup encore aujourd’hui. Mais cette question sera résolue également en son lieu à l’aide du témoignage des anciens. » (Histoire ecclésiastique, III, 24)

« Pendant qu’Ignace traversait l’Asie, bien qu’il fût observé de fort prés par les satellites préposés à sa garde, il n’en confirmait pas moins par ses simples entretiens et ses pieuses exhortations les églises des villes par lesquelles il passait ; et il avait soin avant tout de les avertir de se mettre en garde particulièrement contre les hérésies qui dès lors commençaient à s’élever. Puis il les exhortait à s’attacher fermement à la tradition des apôtres ; et en même temps qu’il déclarait cette tradition par son témoignage plein d’autorité, il jugea indispensable de la mettre par écrit pour la transmettre plus sûrement à la postérité. » (Histoire ecclésiastique, III, 36, 4)

Saint Athanase d’Alexandrie (vers 295-373)

« La véritable doctrine est celle que les pères ont transmise; la marque des véritables docteurs est de s’accorder tous entre eux, et de ne pas montrer de mésintelligence, soit entre eux, soit avec leurs pères. » (Sur les décrets du concile de Nicée, IV)

« En outre considérons aussi la tradition sainte elle-même qui remontre à l’origine, enseignement et foi de l’Eglise catholique. Le Seigneur l’a donnée, les apôtres l’ont proclamée et les pères l’ont gardée. » (Lettre à Sérapion, I, 28)

« il [Paul] dit immédiatement : ‘Et comme je vous ai livré les traditions, tenez-les fermement.’ … Mais … avec lui [le Diable] se trouvent tous les inventeurs d’hérésies illicites, qui certes font référence à l’Ecriture, mais ne tiennent pas les opinions que les saints ont transmis [la Tradition], et ils errent puisqu’ils les reçoivent de la tradition des hommes ; ceci parce qu’ ils ne les comprennent ni correctement ni leur puissance. C’est pourquoi Paul loue à juste titre les Corinthiens, parce que leurs opinions étaient en conformité avec ses traditions. » (Lettre festale II, Pâques 330)

Lire aussi : http://www.cin.org/users/jgallegos/athan_r.htm

Saint Basile le Grand (329-379)

« Le but commun de tous les ennemis de la sainte doctrine, est d’ébranler la solidité de notre foi en Jésus-Christ, en annulant la tradition apostolique. » (Sur le Saint Esprit, X)

« Recherchons maintenant quelles sont nos conceptions communes concernant l’Esprit, aussi bien celles que nous avons recueillies de l’Écriture Sainte que celles que nous avons recueillies à son sujet et celles que nous avons reçues de la Tradition non écrite des Pères. » (Sur le Saint Esprit, XXII)

« Parmi les croyances et les pratiques, qu’elles soient généralement acceptées ou imposées, qui sont conservées dans l’Église, nous en possédons certaines qui proviennent d’un enseignement écrit ; d’autres nous ont été transmises dans un mystère par les Apôtres, selon la Tradition des Apôtres ; et toutes deux, en ce qui concerne la vraie religion, ont la même force. » (Sur le Saint Esprit, XXVII)

« Le jour me manquerait, si je passais en revue les mystères de l’Église qui ne sont PAS dans l’Écriture. Je passe sur les autres, la confession même de la FOI, dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit, de quel document ÉCRIT disposons-nous ? […] Parmi les dogmes conservés dans l’Eglise, certains nous viennent de l’enseignement écrit, et d’autres, nous les avons reçu de la tradition des Apôtres, transmis en secret [ou mystérieusement: ἐν μυστερίῳ] jusqu’à nous. Les uns et les autres ont une égale autorité pour nous former à la piété. Personne ne les contredirait, personne qui soit encore moyennement versé dans les questions ecclésiastiques. Car si nous voulions rejeter comme de peu d’importance tous les usages dont l’Ecriture ne dit rien, il nous faudrait condamner par une témérité inouïe des choses que l’Evangile nous déclare être nécessaires au salut, et même réduire à un vain nom la prédication même de la foi. Un de ces usages, pour commencer par le plus généralement pratiqué, c’est de marquer du signe de la croix ceux qui ont mis leur espérance en Jésus-Christ ; où le trouve-t-on enseigné par écrit ? Un autre, c’est de nous tourner vers l’Orient pour prier ; où avons-nous pris cela dans l’Ecriture ? Les paroles d’invocation dont nous nous servons en montrant le pain eucharistique et le calice de bénédiction, dans quels écrits des saints les trouvons-nous ? Car nous ne nous contenions pas de ce qui se trouve dans l’Apôtre ou dans les évangélistes ; mais nous y ajoutons, et avant et après beaucoup de formules, que nous ne savons que par tradition, et qui servent à relever l’importance du ministère. Nous consacrons l’eau du baptême, l’huile des onctions, la personne même du baptisé ; mais en vertu de quels écrits ? N’est-ce pas plutôt en vertu d’une tradition secrète ? Quelle écriture a jamais enseigné les onctions même que nous faisons (au baptême) ? En vertu de quelle autorité faisons-nous trois immersions ? Dans quel livre inspiré trouvons-nous les autres choses qui se pratiquent au baptême comme de renoncer à Satan et à ses anges ? N’est-ce pas plutôt dans une tradition secrète et mystérieuse que nous avons puisé cet usage ? N’est-ce pas dans les doctrines que nos pères ont conservées intactes au moyen du silence, qui les a protégées contre la curiosité et la malignité ? C’est que leur sagesse leur avait appris qu’enveloppées de secret, ces doctrines deviendraient plus vénérables. Car quelle convenance y aurait-il eu à mettre par écrit la doctrine relative à des mystères qu’il n’est permis de contempler qu’aux seuls initiés ! Eh ! que se proposait Moïse, lorsqu’il pourvut à ce que tout le monde ne pût voir ce qui se passait dans le sanctuaire, en établissant un parvis pour le peuple, et une autre partie du temple réservée aux seuls lévites ?… C’est avec la même sagesse que les apôtres et leurs successeurs les plus immédiats en instituant dès l’origine de l’Eglise certaines cérémonies, ont garanti au moyen du secret et du silence le respect dû aux mystères. Car ce n’est plus un mystère, que ce qui va se répéter de bouche en bouche parmi le peuple. C’est pour cette raison que certains dogmes nous ont été transmis sans écrit, de peur que trop répandus parmi le peuple, ils n’en devinssent pour lui un objet de mépris. Un dogme est autre chose qu’un édit. Les édits doivent être promulgués ; les dogmes au contraire ont besoin du mystère ou du silence. » (Sur le Saint Esprit, XXVII, 67)

« En réponse à l’objection selon laquelle la doxologie sous la forme ‘avec l’Esprit’ n’a aucune autorité écrite, nous soutenons que s’il n’y a pas d’autre exemple de ce qui est non-écrit, alors ceci ne doit pas être reçu. Mais si le grand nombre de nos mystères sont admis dans notre constitution SANS autorité écrite, alors, en compagnie de beaucoup d’autres, recevons celui-ci. Car je tiens pour apostolique de respecter les Traditions non-écrites. Je vous loue, est-il dit, de ce que vous vous souvenez de moi en toutes choses, et de ce que vous gardez les traditions telles que je vous les ai transmises » [1 Cor 11:2] ; et « Tenez fermement les traditions qui vous ont été enseignées, soit par la parole, soit par notre épître » [2 Thess 2:15]….. L’une de ces traditions est la pratique qui est maintenant devant nous, que ceux qui l’ont ordonnée dès le commencement, enracinée fermement dans les églises, ont livrée à leurs successeurs, et dont l’usage, par une longue coutume, avance pas à pas avec le temps. Si, comme dans une cour de justice, nous étions à court de preuves documentaires, mais que nous étions en mesure d’amener devant vous un grand nombre de témoins, ne voteriez-vous pas en faveur de notre acquittement ? Je le pense, car « l’affaire sera établie par la bouche de deux ou trois témoins » [Matthieu 18:16 ; Deutéronome 19:15]. Et si nous pouvions vous prouver clairement qu’une longue période de temps était en notre faveur, n’aurions-nous pas semblé vous inciter avec raison à ne pas intenter ce procès contre nous ? Car les dogmes anciens inspirent un certain sentiment de crainte, si vénérables qu’ils soient par leur ancienneté  » (Sur le Saint Esprit, XXVII, 71)

« Ce que Jésus-Christ a dit aux apôtres, Celui qui vous écoute m’écoute, etc., on doit le regarder comme une loi qui s’applique également à tous ceux qui dans la suite des temps auront autorité sur les autres. C’est ce qu’on peut prouver par un grand nombre de passages formels des saintes Ecritures, et par des raisons évidentes. » (Règle monastique, XXIII)

« Mais ne sépare pas l’Esprit Saint du Père et du Fils; laisse-toi impressionner par la tradition. C’est cela que le Seigneur a enseigné, que les Apôtres ont proclamé, que les Pères ont observé fidèlement, que les martyrs ont confirmé. contente-toi de parler comme ils te l’ont enseigné. (Homélie contre les Sabelliens, Arius et les Anoméens, VI)

« Refuser de suivre les Pères, ne pas accorder à leur déclaration plus d’autorité qu’à sa propre opinion, est une conduite digne de blâme, comme étant pleine d’autosuffisance. » (Lettre 52)

« Je reconnais les apôtres, les prophètes et les martyrs, je les invoque afin qu’ils prient pour moi, et j’espère que par leur intercession, Dieu usera de miséricorde envers moi, et me pardonnera mes fautes. C’est pour cela aussi que je révère et honore leurs images, vu surtout que nous y sommes instruits par la tradition des saints apôtres. Bien loin de nous être défendues, nous les exposons dans nos églises. » (Frag. de répit, ccv, cité au IIème concile de Nicée)

Saint Grégoire d’Elvire (mort vers 392)

« Les hérétiques les plus dangereux sont ceux qui, conservant sur tout le reste l’intégrité de la doctrine, par un seul mot, comme une goute de venin, tuent la vraie et simple foi catholique reçue des apôtres par tradition. » (Traité de la foi contre les ariens)

Saint Grégoire de Nysse (vers 336-390)

« En effet, il suffit pour la démonstration de notre discours que la tradition soit venue des Pères jusqu’à nous, tel un héritage transmis par succession à partir des apôtres, en passant par les saints qui leur ont succédé. Mais eux, qui transforment les doctrines en une telle nouveauté, ils auraient besoin d’être assisté d’une nombreuse cohortes d’arguments, s’ils voulaient attirer à eux, non seulement les individus volages et instables, mais aussi les personnes sérieuses qui suivent les raisonnements. Mais aussi longtemps qu’ils n’énonceront qu’un discours sans cohérence et sans preuves, qui sera assez vain et stupide pour dévaloriser l’enseignement des évangélistes, des apôtres et de ceux qui ont brillé à leur suite dans les églises, au regard de ce bavardage exempt de démonstration. » (Contre Eunome, Livre IV, Chapitre 6 ; PG, tome 45, colonnes 653-654)

Saint Ambroise (vers 340-397)

« Si rien ne peut être enlevé des écrits d’un seul apôtre, comment oserions-nous entacher le symbole que nous avons reçu dans sa tradition et dans sa composition des apôtres ? Voici que selon les douze apôtres, douze sentences ont été exprimées. » (Explication du symbole)

Saint Epiphane de Salamine (vers 315-403)

« Des bornes nous ont été posées, les fondements de notre foi nous ont été assignés dans les traditions des apôtres, dans les saintes Ecritures, dans la doctrine qui nous a été enseignée de père en fils : la vérité de Dieu est comme une place toute entourée de bastions qui mettent ses remparts à l’abri de toute attaque. » (Panarion, 55)

« Mais pour toutes les paroles divines, point n’est besoin d’une allégorie pour en comprendre le sens; ce qu’il faut, c’est un examen et de l’intelligence, pour connaître la signification de chaque proposition. C’est une nécessité d’admettre la tradition. Car on ne peut pas tout recevoir de l’Ecriture divine. C’est pourquoi les Apôtres nous ont transmis leur doctrine, moitié par écrit, moitié par tradition, comme nous le fait connaître l’Apôtre lorsqu’il dit : Vous gardez les traditions et les règles que je vous ai données (I Cor., XI, 2), et plus loin : C’est ce que j’enseigné dans toutes les églises des saints (I Cor., XIV, 33) ; et encore : Si vous avez retenu (l’Evangile) comme je vous l’ai annoncé (I Cor., XV, 2). » (Panarion, 61, 4-5)

Saint Jean Chrysostome (vers 347-407)

« « C’est pourquoi , mes frères , demeurez fermes et conservez les traditions que vous avez apprises, soit par nos paroles, soit par notre lettre (II Thessaloniciens II, 15) ». Passage qui prouve que tout l’enseignement n’était pas dans la correspondance par lettres, que beaucoup de points étaient communiqués de vive voix et cet enseignement oral aussi est digne de foi. Par conséquent regardons la tradition de l’Eglise comme digne de foi. C’est la tradition, ne cherchez rien de plus. » (Commentaire de la IIème Épître aux Thessaloniciens, IV, 2)

Saint Innocent Ier (mort en 417)

Saint Innocent Ier, s’adressant à saint Exupère, Évêque de Toulouse qui l’avait interrogé sur le sort de ceux « qui ont prononcé des peines de mort » (Lettre VI Consulenti tibi à l’Évêque Exupère de Toulouse, 20 février 405, chapitre III, PL 20, 499 ; JK 90), il lui répond avec fermeté que les anciens :

« étaient conscients de tenir ce pouvoir de Dieu, et que le glaive était permis pour se venger des nuisibles [Romains III, 1-4]. C’est en tant que ministres de Dieu qu’il leur était donné d’exercer une telle vengeance. Comment donc auraient-ils condamné ce qu’ils considéraient comme l’œuvre de Dieu, dont ils étaient les intercesseurs ? C’est pourquoi en ce qui concerne ces personnes, selon la Tradition jusqu’à aujourd’hui, faisons en sorte de ne pas nous éloigner de cette discipline, ni d’avoir l’audace de nous opposer à l’autorité du Seigneur. Il faut donc qu’ils continuent à rendre tous leurs jugements, de manière raisonnable. » (Ibid)

Le Pape poursuit sa justification doctrinale en précisant le rôle de l’enquête judiciaire dans la mise à mort du coupable. Il réaffirme qu’il est permis au prince, « après la régénération du baptême, de condamner quelqu’un à mort ou de verser le sang d’un accusé » une fois la cause entendue, causa cognita. De la sorte, « l’absolution ou la condamnation est prononcée en vertu de leur charge, et si l’autorité des lois a été exercée à l’encontre d’individus malhonnêtes, le dirigeant sera sans tache ».

Rufin d’Aquilée (vers 345-vers 411)

Rufin loue saint Grégoire de Nazianze et saint Basile de ce :

« qu’ils s’adonnaient uniquement à l’étude des livres de l’Ecriture sainte, et de ce qu’ils n’avaient point la présomption d’en demander l’intelligence à leurs propres pensées, mais de ce qu’ils la cherchaient dans les écrits et l’autorité des anciens, qui eux-mêmes, ainsi qu’il était constant, avaient reçu de la succession apostolique la règle de leur interprétation» (Histoire ecclésiastique, livre II ,chapitre 9)

Et il écrivait au sujet du Symbole :

« Nos anciens rapportent qu’après l’ascension du Seigneur, lorsque le Saint-Esprit se fut reposé sur chacun des apôtres, sous forme de langues de feu, afin qu’ils pussent se faire entendre en toutes les langues, ils reçurent du Seigneur l’ordre de se séparer et d’aller dans toutes les nations pour prêcher la parole de Dieu. Avant de se quitter, ils établirent en commun une règle de la prédication qu’ils devaient faire afin que, une fois séparés, ils ne fussent exposés à enseigner une doctrine différente à ceux qu’ils attiraient à la foi du Christ. Etant donc tous réunis, remplis de l’Esprit Saint, ils composèrent ce bref résumé de leur future prédication, mettant en commun ce que chacun pensait et décidant que telle devra être la règle à donner aux croyants. Pour de multiples et très justes raisons, ils voulurent que cette règle s’appelât symbole. » (Commentaire du symbole des apôtres, II)

Saint Jérôme de Stridon (347-420)

Saint Jérôme écrivait lui aussi au sujet du Symbole :

« Le symbole de notre foi et de notre espérance fut transmis par les apôtres. » (Contre Jean de Jérusalem, XXVIII)

Et il fait parler ainsi Lucifer de Cagliari :

« Ne savez-vous pas que l’usage des Eglises est d’imposer les mains à ceux qui sont baptisés, et d’invoquer en cet état sur eux le Saint-Esprit ? Si vous me demandez où cela est écrit, je vous répondrai : dans les Actes des apôtres. Quand même nous n’aurions pas l’autorité de l’Ecriture, l’accord de tout l’univers sur ce point tiendrait lieu de loi. Car il y a bien d’autres choses qui se pratiquent dans les Eglises par simple tradition, et qui ont toute l’autorité des lois écrites : comme de plonger trois fois dans les fonts du baptême, et au sortir des fonts de présenter aux nouveaux baptisés le lait et le miel mêlés ensemble, en signe de leur enfance spirituelle ; de ne jeûner ni se mettre à genoux le dimanche et tout le temps qui s’écoule de Pâques à la Pentecôte ; et tant d’autres choses non écrites qui n’en sont pas moins religieusement observées. « A quoi l’orthodoxe répond : » Je ne disconviens pas que ce ne soit la coutume des Eglises, que l’évêque aille donner le Saint-Esprit par l’imposition des mains à ceux qui, demeurant dans de petits endroits et loin de la ville épiscopale, ont été baptisés par des prêtres ou des diacres. Mais quel attentat est le vôtre de mettre au service de l’hérésie les lois de l’Eglise ! » (Dialogue contre les lucifériens, IV)

Saint Augustin d’Hippone (354-430)

Lire notre article Saint Augustin enseignait-il « sola scriptura » ?

Saint Vincent de Lérins écrit en 434 :

« Quelqu’un demandera peut-être ici : « Puisque le Canon des Écritures est parfait et qu’il se suffit amplement et surabondamment pour tous les cas, quel besoin y a-t-il d’y joindre l’autorité de l’interprétation de l’Église ? » C’est évidemment que l’Écriture sacrée, en raison simplement de sa profondeur, tous ne l’entendent pas dans un seul et même sens : les mêmes énoncés sont interprétés par l’un d’une façon, par l’autre d’une autre, si bien qu’on a un peu l’impression qu’autant il y a de commentateurs, autant il est possible de découvrir d’opinions. Novatien l’explique d’une façon, Sabellius d’une autre façon ; Donat d’une autre encore ; Arius, Eunomius, Macédonius ont leur opinion ; Photin, Apollinaire, Priscillien ont la leur ; la leur encore Jovinien, Pélage, Célestius ; la sienne enfin Nestorius. Et, dans l’Église catholique elle-même, il faut veiller soigneusement à s’en tenir à ce qui a été cru partout, et toujours, et par tous ; car c’est cela qui est véritablement et proprement catholique, comme le montrent la force et l’étymologie du mot lui-même, qui enveloppe l’universalité des choses. Et il en sera finalement ainsi, si nous suivons l’universalité, l’antiquité, le consentement général. Nous suivrons l’universalité, si nous confessons comme uniquement vraie la foi que confesse l’Église entière répandue par tout l’univers ; l’antiquité, si nous ne nous écartons en aucun point des sentiments manifestement partagés par nos saints aïeux et par nos pères ; le consentement enfin si, dans cette antiquité même, nous adoptons les définitions et les doctrines de tous, ou du moins de presque tous les évêques et les docteurs. » (Commonitorium, II, 2-6)

Saint Léon le Grand (390-461)

« On ne doit pas douter que toute coutume pieuse toujours conservée dans l’Eglise ne vienne de la tradition apostolique et de l’enseignement de l’Esprit-Saint. » (Sermon II sur le jeûne de la Pentecôte)

Saint Agathon (574-681)

« Voici donc en quoi consiste la foi évangélique et apostolique et la tradition qui est la règle : […] » (Lettre I Consideranti mihi aux empereurs, 27 mars 680)

Concile de Rome (680)

« […] car il nous est montré que cela a été établi par la tradition apostolique et évangélique et l’enseignement des saints Pères que reconnaissent la sainte Eglise catholique et apostolique et les vénérables synodes. » (Lettre synodale dans la correspondance de saint Agathon, Lettre III Omnium bonorum spes aux empereurs, 27 mars 680)

IIIè concile de Constantinople (680-681)

Le 15 novembre 680, lors de la 4è session de ce concile réunissant surtout des évêques Orientaux, une lecture fut donnée de la première lettre que nous venons de citer (PL, 87/1168-1169 et MANSI, 11/239-254). Puis, lors de la 18è session, le 16 septembre 681, ce fut au tour de la seconde lettre d’être lue en public et les Pères du concile l’approuvèrent et l’insérèrent dans les actes du concile. Leur discours prosphonétique aux empereurs est riche en informations. Ils y témoignent de l’autorité du Pape saint Sylvestre sur le Concile de Nicée :

« Arius veut diviser et séparer les personnes adorables de la sainte Trinité ; et aussitôt l’empereur Constantin et l’honorable Sylvestre s’empressent de convoquer le grand et célèbre Concile de Nicée. » (MANSI, XI, colonnes 661 A ; LABBE, VI, 1049-1050)

Ainsi que de la place de premier plan que le Pape saint Damase occupa dans la lutte contre l’hérésie de Macédonius :

« Lorsque Macédonius répandit ses erreurs sur le Saint-Esprit, Théodose et Damase se dressèrent aussitôt contre lui, et Grégoire et Nectaire [ndlr : saint Nectaire de Constantinople fut le successeur de saint Grégoire de Nazianze comme évêque de cette ville] rassemblèrent un synode dans cette ville royale. » (MANSI, XI, colonnes 661 B ; LABBE, VI, 1049-1050)

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce passage ne signifie pas qu’il présida le Ier Concile de Constantinople via ses légats, ni même qu’il y prit part via une représentation. Nous développons cela dans cet article : https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2018/04/16/la-papaute-au-ier-concile-de-constantinople-381/

Un peu plus tard ils affirment la vérité de la doctrine contenue dans les lettres de Rome :

« Tous unis sous l’inspiration du Saint Esprit, tous d’accord et tous du même avis, acquiesçant tous aux lettres que Notre Très Saint Père et Souverain pontife le pape Agathon a envoyées à Votre Puissance [ndlr : les empereurs], reconnaissant la sainte décision du concile qui dépend de lui et qui rassemble cent-vingt-cinq prélats. […] C’est le souverain prince des apôtres qui a agi de concert avec nous. Nous avons eu, pour nous aider, le pape dont la conduite est conforme à la sienne et qui lui succède sur son siège, le pape qui dans ses lettres déclare le mystère de la vérité divine et sacrée. Rome, cette ville antique, nous a transmis la profession de foi que Dieu avait dictée à saint Pierre. La feuille sur laquelle fut inscrit le dogme a honoré la fin de ce jour ; sur cette feuille on voyait de l’encre, mais c’est réalité c’est saint Pierre qui parlait au travers de l’écriture du pape Agathon. » (MANSI, XI, 663-666 ; LABBE, VI, 1051-1054)

Et dans la lettre qu’ils adressèrent au Pape saint Agathon, mais qui fut reçu par le Pape saint Léon II en raison du décès de ce premier :

« Ainsi que tu le sais, bienheureux Père, aux grandes maladies il faut de grands secours ! Aussi le Christ, notre vrai Dieu, qui est puissance créatrice de toutes choses et qui les gouverne toutes, nous a donné un sage médecin dans la personne honorée par Dieu de Ta Sainteté. A la contagion de la peste hérétique, elle a opposé, avec force, les remèdes de l’orthodoxie, et elle a rendu la vigueur de la santé aux membres de l’Eglise. Aussi, après avoir lu avec joie les lettres de vraie confession que ta paternelle Béatitude a envoyés au très-pieux Empereur, nous te laissons à faire ce qui reste, à toi, évêque du premier siège de l’Eglise universelle, que nous nous abandonnons pour savoir ce que nous devons faire, puisque tu es établi sur le ferme rocher de la foi. Nous reconnaissons que tes lettres ont été divinement écrites par le grand Prince des Apôtres : c’est par elles que nous avons vaincu la secte hérétique, aux erreurs multiples, qui avait surgi dernièrement. […] Nous renvoyons à ta Béatitude ce qui a été traité sur chaque affaire et qui est relaté dans les notes et les présents écrits. […] C’est ainsi qu’illuminés par le Saint-Esprit et instruits par ta doctrine, nous avons détruit les dogmes funestes de l’impiété et aplani la voie très-droite de l’orthodoxie. Notre très-pieux et sérénissime empereur Constantin nous a sagement et divinement assistés et protégés. Ensuite l’un de nous, l’Evêque de cette ville de Constantinople, a été des premiers à donner son adhésion à l’écrit d’orthodoxie que tu as envoyé au très-pieux Empereur. […] Avec toi, nous avons enseigné clairement la splendide lumière de la foi orthodoxe. Nous prions ta paternelle Sainteté de la confirmer de nouveau par tes honorables rescrits. » (MANSI, XI, 683-688 ; LABBE, VI, 1073-1076)

Ce concile valide donc les déclarations d’infaillibilité de la Tradition exprimée dans les deux lettres précédentes.

Par ailleurs ces deux lettres affirment l’infaillibilité du Pape. Le déroulé des événements est décrit dans cet article :

L’Infaillibilité du Pape proclamée en 681 ?

Nous pouvons et devons souligner à l’attention des Orthodoxes, gallicans, vieux-catholiques et tous ceux qui reconnaissent l’autorité des conciles sans reconnaître celle des Papes, qui liraient notre article, que cette décision conciliaire confirmant la doctrine de la Papauté est non seulement un témoignage parmi les autres de la Tradition, mais encore une sentence infaillible selon les normes théologiques de leurs propres églises. En effet, la première lettre que nous avons cité porte bien : Aussi, après avoir lu cela, ils sont obligés, en conscience, d’accepter la doctrine de la Papauté exprimée dans ces lettres, approuvées par le concile, ainsi que l’intégralité de ce qu’ont enseigné les Papes sur la Papauté (aussi bien son existence en tant que dogme apostolique que la réponse à l’argument que les anti-romains pensent pouvoir tirer de ce même concile contre la Papauté, à travers le cas d’Honorius), le Filioque, célibat sacerdotal et le baptême des hérétiques, puisque ces lettres affirment aussi la perfection de la doctrine de tous les Papes précédents.

Saint Léon II (611-683)

C’est le Pape saint Léon II qui ratifia les décret du IIIè concile de Constantinople et qui lui donna sa forme de concile général, lui donnant force obligatoire pour l’Eglise universelle. Il y proclame encore l’infaillibilité du Pape, ratifiant définitivement les sentences précédentes. Voici ses mots :

« Nous avons donc parcouru d’abord avec un extrême empressement les lettres synodiques, dont le langage plein d’élévation nous a frappés. Puis, avec une minutieuse attention, examinant chacune des pièces écrites, les conférant avec les récits des légats apostoliques, nous avons reconnu que le saint, grand et œcuménique concile sixième, réuni avec la grâce de Dieu par décret impérial à Constantinople, s’est conformé dans sa profession de foi dogmatique aux décisions rendues dans le synode œcuménique précédemment tenu à Rome [le concile romain de 680], sous la présidence directe du trône apostolique sur lequel nous sommes maintenant assis. [Saint Léon II expose ensuite en détail la doctrine apostolique proclamée par le concile sur les deux volontés du Christ]. Telle fut en effet la règle de la tradition apostolique et vraie, tracée dans son concile par mon prédécesseur Agathon, d’apostolique mémoire. Cette règle, il la fixa dans la lettre que ses légats remirent de sa part à votre piété, en l’appuyant par les témoignages conformes des Pères et des Docteurs de l’Eglise ; cette règle, le concile général de Constantinople l’a reçue comme un oracle émané du bienheureux Pierre, prince des apôtres ; il y a reconnu la doctrine pure et les marques d’une foi immaculée. Ainsi ce grand, saint et œcuménique concile que votre clémence a réuni, et auquel, pour le service de Dieu, elle a voulu présider, ayant embrassé en tout la doctrine des apôtres et des Pères, ayant reçu avec révérence la définition dogmatique promulguée par le Siège du bienheureux apôtre Pierre, dont, malgré notre indignité, nous tenons la place, à notre tour, nous et par notre ministère le vénérable Siège apostolique lui-même, nous approuvons le décret du concile ; par l’autorité du bienheureux Pierre nous le confirmons comme sur la solidité immuable de la pierre posée par Jésus-Christ pour fondement à l’Eglise. La vénération qui s’attache aux précédents conciles généraux de Nicée, Constantinople, Ephèse, Chalcédoine et Constantinople (deuxième), nous voulons qu’elle soit rendue à cette récente assemblée œcuménique, où le Saint-Esprit vient encore de se manifester pour le salut des âmes et dont toute la gloire dans le Seigneur sera jusqu’à la fin des siècles attribuée à votre piété impériale. » (Lettre III Regi regum, à l’empereur Constantin IV, vers août 682 ; MANSI, XI, 730 et suivants ; PL 96, 404 et 405 ; Mgr Justin FEVRE dans Histoire apologétique de la Papauté, tome 3, page 487, cite ce passage de saint Léon II mais se trompe dans la référence : il indique la colonne 464 au lieu de 404)

Nous avons ici plusieurs éléments. Le premier est que c’est en vertu de l’autorité de l’apôtre Pierre qu’il confirme le concile. Preuve qu’il était clair non seulement pour lui mais aussi pour ses destinataires qu’il était le chef visible et infaillible de droit divin de l’Eglise de Jésus-Christ, et que rien ne pouvait avoir cours sans son approbation expresse ou tacite. Le deuxième est qu’il appelle « oeucuménique » le concile de Rome de 680, réunissant 125 Evêques autour du Pape saint Agathon qui, comme nous l’avons vu, affirme l’infaillibilité des Papes (Saint Agathon, Lettre III Omnium bonorum spes aux empereurs, PL, 87, 1217 et 1220 ; LABBE, Sacrosancta concilia, t. VI, col. 679-682), et en conséquence, d’une part qu’il y croit aussi et ne saurait donc pas condamner Honorius comme hérétique au sens strict, et d’autre part que la confirmation du concile de Constantinople que porte la lettre ne saurait faire de même. Le troisième est le constat que le IIIè concile de Constantinople « pense de même » que ce concile de Rome qui affirme l’infaillibilité des Papes, et qu’il a reçu « comme un oracle émané de la bouche même de Pierre, prince des apôtres », la règle de foi promulguée par saint Agathon, et l’approuve par ce seul motif qu’il a reçu avec révérence cette règle, ce type de la vraie foi, de la tradition apostolique. Pour mieux accentuer encore sa pensée, saint Léon II déclare œcuménique le synode romain tenu par saint Agathon comme nous l’avons dit. Enfin le quatrième, prenant le contrepied du décret conciliaire qui avait mêlé à la définition de la foi les anathématismes, le Pontife donne à la définition de la foi son approbation absolue, quant aux anathématismes, il en détache soigneusement Honorius en spécifiant bien un motif de blâme différent et grandement inférieur à celui des autres, interprétant ainsi de manière authentique l’intention de l’assemblée conciliaire, conformément à ce que ses légats n’auront pas manqué de lui rapporter. Nous démontrons cela dans notre article précité :

L’Infaillibilité du Pape proclamée en 681 ?

Saint Jean Damascène (vers 676-749)

« Ce n’est pas seulement par écrit que les témoins oculaires et serviteurs du Verbe ont transmis la loi de l’Eglise, mais aussi par certaines traditions non écrites. » (Discours sur les images, II, 16)

« L’honneur rendu à l’image revient à son modèle. Or, cette tradition est du nombre de celles qui ne se trouvent point exprimées dans les Ecritures, comme il en est aussi de l’usage de se tourner du côté de l’Orient pour prier, de celui d’adorer la croix, et de plusieurs autres semblables. » (De la foi orthodoxe, IV, 47)

Le même, dans trois de ses discours sur les images, rapporte les témoignages de plusieurs anciens Pères en faveur du culte des images, tels que ceux de saint Denis l’Aréopagite, de saint Basile, de saint Chrysostome, de Léonce, de Sévérien, de saint Sophrone, de saint Ambroise, de saint Grégoire de Nysse, de Théodoret, de saint Athanase, de saint Cyrille, de saint Grégoire de Nazianze, d’Eusèbe de Césarée, d’Etienne de Bostra, de saint Cyrille de Jérusalem et de plusieurs autres.

Le IIème concile de Nicée (787)

Lors de la IIIème session, on lut la profession synodique de Théodore, patriarche de Jérusalem :

« Nous recevons avec soumission et respect les traditions apostoliques conservées dans l’Eglise, et qui prescrivent la vénération et le culte des saints. Nous honorons ceux-ci comme les ministres, les amis et les enfants de Dieu. Car l’honneur rendu par des serviteurs de Dieu à d’autres fidèles serviteurs de Dieu, ne prouve que la communauté de leurs sentiments envers leur commun maître. Les saints, en effet, sont la demeure vivante de Dieu, ses temples sacrés, des miroirs sans tache de l’Esprit-Saint. Leurs âmes sont entre les mains de Dieu, comme le témoignent nos livres sacrés (Sag., III, 1). Et puisque Dieu est vie et lumière les saints, qui sont entre les mains de Dieu, sont par là-même au sein de la vie et de la lumière. Aussi est-ce une chose précieuse aux yeux du Seigneur, que la mort de ses saints (Ps. CXV, 14). Ils sont vivants devant Dieu, et paraissent avec confiance en sa présence. Notre-Seigneur Jésus-Christ nous offre les reliques des saints, comme autant de fontaines salutaires où les malades recouvrent la santé et d’où s’exhale un parfum délicieux qui met les démons en fuite : et, comme le dit le grand maître Athanase, les ossements des martyrs chassent les maladies, réparent les forces épuisés, rendent la vue aux aveugles, purifient les lépreux, dissipent les tentations et les chagrins ; et cela par Jésus-Christ, qui les pénètre de sa vertu. C’est ce qui a fait dire avec raison au Psalmiste : Dieu est admirable dans ses saints (Ps. LXVII, 36) ; et encore (Ps. XV, 3) : Il a fait paraître d’une manière admirable toutes ses (Le texte sacré porterait plutôt toutes mes volontés ; mais j’ai cru devoir rapporter exactement cette citation du psaume XV, telle qu’elle se trouve dans la lettre même de Théodore de Jérusalem (LABBE, Conc., VII, col. 183-184) volontés à l’égard des saints qui sont dans sa terre de prédilection. »

Lors de la VIIème session, la concile déclara :

« Si quelqu’un ne se met point en peine de la tradition de l’Eglise, n’importe qu’elle soit écrit ou qu’elle soit appuyée sur la seule coutume, qu’il soit anathème. » Un peu plus haut, le concile avait dit : « Nous convenons unanimement de retenir les traditions ecclésiastiques, soit qu’elles aient été mises par écrit, soit qu’elles reposent sur la coutume : et de ce nombre est la pratique des images. » Le concile ajoute plus bas : « Ceux donc qui oseront penser ou enseigner autrement, ou fouler aux pieds les traditions ecclésiastiques à l’exemple des hérétiques impies, ou les combattre méchamment par des moyens que réprouve la constitution ecclésiastique : s’ils sont évêques ou clercs, qu’ils soient déposés ; s’ils sont moines ou laïques, qu’ils soient privés de la communion. Nous croyons tous ainsi, nous avons tous le même sentiment, nous avons tous souscrit en témoignage de notre approbation. Cette foi est celle des apôtres, celle des Pères, celle de tous les orthodoxes, celle de l’univers entier. Comme nous croyons en un seul Dieu subsistant en trois personnes, ainsi vénérons-nous les images. » Après que tous les Pères eurent souscrit, le concile s’écria : « Nous croyons tous ainsi, nous avons tous le même sentiment, nous avons tous souscrit en témoignage de notre approbation. Cette foi est celle des apôtres, celle des Pères, celle de tous les orthodoxes, celle de l’univers entier. Comme nous croyons en un seul Dieu subsistant en trois personnes, ainsi vénérons-nous les images. »

« Que l’usage de vénérer les images nous ait été transmis par tradition avec beaucoup d’autres sans le secours de l’Ecriture, c’est ce que nous atteste l’histoire à partir du temps des apôtres, particulièrement dans ce qu’elle nous dit de la statue de l’hémorroïsse, fait que nous pourrions confirmer par le témoignage de plusieurs écrivains. . . De plus, Saint Basile le Grand, etc. » (Session VII, tom. IV)

«Nous déclarons d’une voix unanime que les traditions ecclésiastiques, soit consignées dans les écrits, soit attestées seulement par la coutume, doivent être maintenues fidèlement ; et de ce nombre est la vénération des images, qui est en rapport parfait avec l’histoire évangélique, comme très-propre à nous affermir dans la foi de l’incarnation véritable et non fantastique du Verbe divin, et à nous procurer d’autres semblables avantages. » (Session VII)

Le IVème concile de Constantinople (870)

« Nous faisons profession d’observer et de garder les règles que l’Eglise catholique et apostolique a reçues, soit des saints et illustres apôtres, soit des conciles orthodoxes tant généraux que particuliers, soit de quelque père ou docteur de l’Eglise ; réglant là-dessus notre vie et nos mœurs, et déclarant canoniquement soumis, tant aux peines et aux condamnations qu’aux dispositions favorables établies par ces règles et tout le corps sacerdotal, et en général tous les chrétiens. Car saint Paul nous avertit formellement de garder les traditions que nous avons reçues, soit de vive voix, soit par écrit de nos saints prédécesseurs. » (Canon 1)

12 commentaires sur “Les Pères de l’Eglise sur la Tradition

  1. Béréenne attitude
    6 février 2017

    La tradition des apotres (orale et écrite) transmet les Paroles de Jésus.
    Le but est de conserver minutieusement les Paroles de Jésus. Irénée en parle en long et en large: garder scrupuleusement la tradition des apotres. Qu’elle soit écrite ou orale, c’est la tradition des apotres qui est a conserver et qui rapporte les Paroles et les actes de Jésus. Et premièrement qui explique qui est Jésus.
    Il n’y a qu’un seul contenu à la Tradition: les paroles de Jésus.

    Saint Justin Martyr (vers 100 – 165)

    – C’est la bouche du Seigneur qui a parlé (ls l, 16-20).
    – Voici la doctrine que les apôtres nous ont transmise sur ce sujet. »

    (Première apologie, 61)

    Saint Irénée de Lyon (vers 125-vers 202), disciple de saint Polycarpe de Smyrne (vers 69-155), lui-même disciple de l’apôtre saint Jean:

    – le contenu de la Tradition est un et identique.

    (Contre les hérésies, I, 10, 2)

    – nous en appelons à la Tradition qui vient des apôtres (…)
    – [Les hérétiques disent faussement que] les apôtres ont mêlé des prescriptions de la Loi aux paroles du Sauveur ; et non seulement les apôtres, mais le Seigneur lui-même a prononcé des paroles

    (Contre les hérésies, III, 3, 1)

    – Ainsi donc, la Tradition des apôtres (…) Car ils voulaient que fussent absolument parfaits et en tout point irréprochables ceux qu’ils laissaient pour successeurs et à qui ils transmettaient leur propre mission d’enseignement : si ces hommes s’acquittaient correctement de leur charge, ce serait un grand profit, tandis que, s’ils venaient à faillir, ce serait le pire malheur. »

    (Contre les hérésies, III, 3, 2)

    • Ressources Catholiques
      12 février 2017

      Ce que vous dites est vrai à une exception: il ne s’agit pas seulement des paroles de Jésus, mais aussi de celles inspirées et infaillibles des apôtres qui avaient charisme de prophétie.

  2. SDG
    9 février 2017

    Merci.

  3. François
    5 mars 2017

    Vous faites une confusion (je suppose par ignorance mais pas dans le but d’induire vos lecteurs en erreur, je l’espère…) entre ce qu’était la tradition des pères apostoliques et ce qu’est la tradition pour l’église catholique romaine aujourd’hui.
    Ce sont deux choses différentes.
    La traditions des pères apostoliques regroupe les éléments suivants:
    La liste des textes reçus des apôtres et véridiques. (notre nouveau testament)
    La règle de vérité confessée au moment du baptème (un résumé de la foi prémisse du symbole de Nicée constantinople)
    Un ensemble de pratiques formelles pastorales.

    En aucune façon cette tradition ne permet d’ajouter des règles, dogmes à cette tradition transmise une fois pour toute par les apôtres aux Eglises.

    Vous avez eu l »honneteté de citer Iréné juqu’au bout:
    « Eh quoi ! S’il s’élevait une controverse sur quelque questions de minime importance, ne faudrait-il pas recourir aux Églises les plus anciennes, celles où les Apôtres ont vécu, pour recevoir d’elles sur la question en cause la doctrine exacte ? Et à supposer même que les Apôtres ne nous eussent pas laissé d’Écritures, ne faudrait-il pas alors suivre l’ordre de la Tradition qu’ils ont transmis à ceux à qui ils confiaient ces Églises ?  »
    Il considère que la tradition des Eglises anciennes ne peuvent trancher que des questions minimes puisque nous avons l’Ecriture.
    Il considère donc les Ecritures comme supérieur à la Tradition en ce qui concerne la doctrine et en aucune façon pouvant se substituer à celle-ci.

    • Ressources Catholiques
      7 mars 2017

      Bonjour,

      C’est vous qui commettez une erreur. Ou plutôt deus erreurs. La première réside dans la fausse définition que vous avez de la Tradition au sens catholique du terme. En effet, cette dernière est l’enseignement oral et non écrit des apôtres: c’est la Révélation au même titre que l’Ecriture Sainte. IL ne s’agit nullement de nouveaux dogmes: toutes les dogmes définis dans la suite des siècles ne sont que des affirmations circonstanciées de vérités présente dans la Révélation et transmise implicitement ou explicitement depuis les apôtres jusqu’à nous, par le biais des évêques leurs successeurs. Votre seconde erreur de de donner une définition complétement arbitraire de ce que serait « la Tradition chez les Pères apostoliques ». Vous dites que ce serait: « La liste des textes reçus des apôtres et véridiques. (notre nouveau testament)La règle de vérité confessée au moment du baptème (un résumé de la foi prémisse du symbole de Nicée constantinople) Un ensemble de pratiques formelles pastorales. »; mais alors c’est moi qui vous pose la question: où dans les écrits des Pères trouvez-vous d’indiquée une telle définition ?

      Quant à la citation de saint Irénée, vous lui faites dire exactement le contraire de ce qu’elle signifie. En effet, la qualification de « minime » de ces questions ne signifie pas que c’est cantonné aux questions mineures, mais que cela concernent TOUTES les questions, même les moins importantes, preuves de la force de la Tradition. D’ailleurs il ne fait absolument pas mention d’un défaut d’Ecriture pour recourir à la Tradition comme vous semblez le suggérer. Au contraire, à la phrase suivante, que vous avez l’honnêteté de citer, il dit qu’à supposer que les apôtres n’aient pas laissé d’Ecritures, il faudrait alors suivre l’ordre de la Tradition qu’ils ont transmis à ceux à qui ils confiaient ces Églises. Pourrait-il y avoir une preuve plus absolue que saint Irénée croit la définition catholique de la Tradition, à savoir une source de la Révélation indépendante de l’Ecriture, et qui pourrait même exister sans elle, car à défaut d’Ecriture, la Tradition pourrait suffire à transmettre toute la Révélation.

      Et rappelez-vous aussi ce que nous rapportons au sujet d’une autre Père, encore plus près des apôtres: Papias d’Hiérapolis (vers 130), disciple de l’apôtre saint Jean:
      « Si quelque part venait quelqu’un qui avait été dans la compagnie des presbytres, je m’informais des paroles des presbytres : ce qu’ont dit André ou Pierre, ou Philippe, ou Thomas, ou Jacques, ou Jean, ou Matthieu, ou quelque autre des disciples du Seigneur ; et ce que disent Aristion et le presbytre Jean, disciples du Seigneur. Je ne pensais pas que les choses qui proviennent des livres me fussent aussi utiles que ce qui vient d’une parole vivante et durable. » (Explication des Paroles du Seigneur, in Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, 39, 4).
      Nous voyons Papias placer la Tradition au dessus des « livres », il s’agit certainement des écrits néotestamentaires. Cela signifie-t-il que la Tradition soit supérieure à l’Écriture ? Si cela est le fond de sa pensée, alors c’est dire l’importance que lui donnaient les premiers chrétiens. Dans le cas contraire – et c’est vers cette seconde hypothèse que je penche -, Papias considère, comme l’Église aujourd’hui, que l’Écriture et la Tradition sont égales par essence, mais que la Tradition jouit accidentellement d » ne supériorité pratique, et ce pour plusieurs raisons:
      1 – la Tradition a précédé l’Écriture.
      2 – la moitié des apôtres n’ont pas laissé d’écrits et pourtant leur enseignement devait quant même être infaillible.
      3 – les apôtres qui ont laissé des écrits ne l’ont fait que pour une petite partie de la masse de ceux qu’ils avaient prêché; et cette dernière ne possédait alors qu’une partie de l’Écriture.
      4 – c’est la Tradition qui nous a donné l’Écriture en nous faisant connaître son canon.
      5- tous les enseignements ou presque de l’Écriture se trouvent aussi dans la Tradition.
      6 – la Tradition explique l’Écriture.
      7 – les enseignements délivrés au titre de la Tradition sont beaucoup plus clairs et compréhensibles que l’Écriture seule. C’est peut être cette dernière proposition qui faisait dire à Papias: « Je ne pensais pas que les choses qui proviennent des livres me fussent aussi utiles que ce qui vient d’une parole vivante et durable »

  4. François
    9 mars 2017

    1 – la Tradition a précédé l’Écriture.
    Tout à fait.
    2 – la moitié des apôtres n’ont pas laissé d’écrits et pourtant leur enseignement devait quant même être infaillible.
    Pourquoi devrait il être infaillible ?
    3 – les apôtres qui ont laissé des écrits ne l’ont fait que pour une petite partie de la masse de ceux qu’ils avaient prêché; et cette dernière ne possédait alors qu’une partie de l’Écriture.
    Quels sont donc les enseignements des apôtres qui ne sont pas contenu dans les écrits apostolique alors ?
    4 – c’est la Tradition qui nous a donné l’Écriture en nous faisant connaître son canon.
    Tout à fait.
    5- tous les enseignements ou presque de l’Écriture se trouvent aussi dans la Tradition.
    Dans la mesure où la tradition a transmis les textes neotestamentaires, oui.
    6 – la Tradition explique l’Écriture.
    Tout à fait.
    7 – les enseignements délivrés au titre de la Tradition sont beaucoup plus clairs et compréhensibles que l’Écriture seule. C’est peut être cette dernière proposition qui faisait dire à Papias: « Je ne pensais pas que les choses qui proviennent des livres me fussent aussi utiles que ce qui vient d’une parole vivante et durable »
    La tradition ne va pas sans l’Ecriture. la tradition donne un sens commun à ce qui est consigné dans l’Ecriture.

    Nous sommes donc d’accord sur quasiment tout ces points.

    C’est Irénée qui nous parle de la Tradition (apostolique).
    A sa lecture vous constaterez que pour lui elle se résume à l’ensemble des textes transmis, une lecture autorisé de ceux-ci (« Exposé de a prédication des apôtres », texte d’Irénée), un symbole baptismal qu’Irénéé appelle « la règle de Vérité » et des pratiques pastorales formelles et mineurs (date de la paques, célébration de la cène etc…)
    En aucun cas il ne connait de pape à Rome et d’autorité du magistère. Ni lui, ni ses prédécesseurs.
    La tradition n’est en aucun cas une matière sujette à l’évolution, mais au contraire elle doit demeurer intact, ce dépôt étant garanti par les évèques aillant reçu l’enseignement apostolique, à la tête des églises. (et pas uniquement celle de Rome d’ailleurs)

    • Ressources Catholiques
      9 mars 2017

      2 – pourquoi devaient-ils être infaillibles ? Car le Christ nous le garantit en Luc X, 16: « Celui qui vous écoute, m’écoute ; celui qui vous rejette, me rejette », chose injuste si il était possible que les apôtres enseignent l’erreur. De plus, rappelez-vous la Pentecôte où tous les apôtres reçurent « l’intelligence de l’Ecriture » (Luc XXIV, 45), chose inconciliable avec l’erreur. Enfin, il aurait été injuste de a part de Dieu qu’Il laisse ses ministres les plus autorisés enseigner des erreurs à des croyants sincères.

      3 – les enseignements des apôtres qui ne se trouvent pas dans l’Ecriture sont tous ceux que l’Eglise enseigne et qui ne se trouve pas dans l’Ecriture. Les deux premiers d’entre eux sont le canon de l’Ecriture et l’Ecriture seule (qui devrait y figurer si vous aviez raison).

      7 – je suis d’accord, mais si nous devions garder une seule des deux sources, ce serait la Tradition qui existe indépendamment de l’Ecriture. Tandis ce que l’Ecriture est inopérante sans la Tradition car sans elle, comme vous le dites nous ne connaissons pas sa composition, et comme vous le dites également, c’est la Tradition qui lui donne un sens.

      Vous trompez lourdement en lisant Irénée. D’abord vous lui faites dire le contraire de ce qu’il dit. D’abord avec le passage que vous avez souligné, où il dit que sans Ecriture, la Tradition seule pourrait suffire à faire connaître le dépôt de la foi. Le symbole baptismal est certes « la règle de Vérité », mais d’une part il ne se trouve pas dans la Bible (donc ça contredit l’Ecriture seule) et d’autre part, cette formule « la règle de Vérité » n’est qu’une image, une hyperbole, dans laquelle ne se trouve d’ailleurs ni la doctrine de l’Ecriture seule, ni même le canon de l’Ecriture, donc si vous aviez raison…

      La primauté romaine est clairement exprimée: « Mais comme il serait trop long, dans un ouvrage tel que celui-ci, d’énumérer les successions de toutes les Églises, nous prendrons seulement l’une d’entre elles, l’Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul fondèrent et établirent à Rome ; en montrant que la Tradition qu’elle tient des apôtres et la foi qu’elle annonce aux hommes sont parvenues jusqu’à nous par des successions d’évêques, nous confondrons tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, ou par infatuation, ou par vaine gloire, ou par aveuglement et erreur doctrinale, constituent des groupements illégitimes : car avec cette Église, en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s’accorder toute Église, c’est-à-dire les fidèles de partout, — elle en qui toujours, au bénéfice de ces gens de partout, a été conservée la Tradition qui vient des apôtres. » (Contre les hérésies, III, 3, 3)

      Avant de parler de Rome, il avait parlé de l’église d’Ephèse qui avait été honorée de la présence de l’apôtre Jean jusque vers l’an 100 et de l’église de Smyrne, dont saint Polycarpe, son propre maître dont il état admiratif, avait été le premier évêque et était mort seulement 30 ans plus tôt. Malgré cela, il a fait le choix de prendre l’exemple de Rome qui n’avait plus eu d’apôtre sur son sol ni dans sa région depuis 120 ans et qui était déjà à son 13ème évêque. Ca prouve bien l’autorité de principe, indépendamment de toute considération contingente qu’il octroyait à l’Eglise de Rome.

  5. François
    9 mars 2017

    « 3 – les enseignements des apôtres qui ne se trouvent pas dans l’Ecriture sont tous ceux que l’Eglise enseigne et qui ne se trouve pas dans l’Ecriture. Les deux premiers d’entre eux sont le canon de l’Ecriture et l’Ecriture seule (qui devrait y figurer si vous aviez raison).
    Ces enseignements ne se trouvent pas non plus dans les écrits d’Irénée qui expose justement l’enseignement des apôtres.

    A savoir la prieres aux chrétiens morts ou aux anges, la vénération de Marie, le dormition, les icones et statues, le purgatoire et la chose la plus importante, l’existance d’un ministère de pape.
    Car en effet toute votre église repose sur ce supposé fait. L’Ecriture est lu avec l’enseignement de votre magistère et n’est retenu de vos traditions diverses et confuses que ce que votre magistère retient.
    Votre magistère lui-même s’est déclaré infaillible par sa propre autorité (ce qui est parfaitement illogique et paradoxal) cette infaillibilité du pape n’étant présente ni dans la tradition apostolique, ni dans les Ecritures. (car le verbe est « défaillir » et non « infaillible » ce qui n’a rien à voir)

    « 7 – je suis d’accord, mais si nous devions garder une seule des deux sources, ce serait la Tradition qui existe indépendamment de l’Ecriture. Tandis ce que l’Ecriture est inopérante sans la Tradition car sans elle, comme vous le dites nous ne connaissons pas sa composition, et comme vous le dites également, c’est la Tradition qui lui donne un sens. »

    Je ne suis pas d’accord avec vous on ne comprends pas de la même façon ce que dit Irénée à ce sujet. Mais peu importe à la limite. Car le problème c’est que vous lisez les Ecritures avec l’aide d’une tradition qui n’est pas celle apostolique transmise par les apôtres. Celle-ci est la seule légitime pour interpréter le sens des Ecritures.

    « Vous trompez lourdement en lisant Irénée. D’abord vous lui faites dire le contraire de ce qu’il dit. D’abord avec le passage que vous avez souligné, où il dit que sans Ecriture, la Tradition seule pourrait suffire à faire connaître le dépôt de la foi. Le symbole baptismal est certes « la règle de Vérité », mais d’une part il ne se trouve pas dans la Bible (donc ça contredit l’Ecriture seule) et d’autre part, cette formule « la règle de Vérité » n’est qu’une image, une hyperbole, dans laquelle ne se trouve d’ailleurs ni la doctrine de l’Ecriture seule, ni même le canon de l’Ecriture, donc si vous aviez raison… »

    Il dit que comme l’Ecriture existe, la Tardition ne sert guère qu’a trancher des sujets de peu d’importance. (il témoigne donc que tout ce qui important a été dit dans l’Ecriture. ce qu’il corrobore dans son ouvrage sur la prédication des apôtres). Bien entendu si l’Ecriture n’existait pas on devrait s’en remettre à la Tradition. Mais ce n’est PAS le cas.
    Quant à l’Eriture seule, c’est votre fantasme sur les protestants, qui est faux, vous pouvez le constater en comparant l’enseignement des apôtres à celui des protestants qui est parfaitement conforme.
    L’Ecriture lu avec la tradition apostolique et non la « tradition » déformée que vous avez maintenant et qui inclue toutes les bêtises de l’ancien paganisme romain.
    La règle de vérité, tout comme le symbole de Nicée-constantinople est contenu dans les Ecritures. Rien de ce qu’il contient n’y est pas. Rien ne relève donc d’un enseignement oral qui serait contenu uniquement dans la tradition des apôtres.
    Quant à l’autorité de l’Ecriture elle est maint fois affirmé. Le Christ lui-même l’oppose à la tradition juive.

    « La primauté romaine est clairement exprimée: « Mais comme il serait trop long, dans un ouvrage tel que celui-ci, d’énumérer les successions de toutes les Églises, nous prendrons seulement l’une d’entre elles, l’Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul fondèrent et établirent à Rome ; en montrant que la Tradition qu’elle tient des apôtres et la foi qu’elle annonce aux hommes sont parvenues jusqu’à nous par des successions d’évêques, nous confondrons tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, ou par infatuation, ou par vaine gloire, ou par aveuglement et erreur doctrinale, constituent des groupements illégitimes : car avec cette Église, en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s’accorder toute Église, c’est-à-dire les fidèles de partout, — elle en qui toujours, au bénéfice de ces gens de partout, a été conservée la Tradition qui vient des apôtres. » (Contre les hérésies, III, 3, 3) »

    Vous avez noté j’en suis sûr qu’Irénée parle de « l’une d’entre elles » et qu’il assume que cette tradition a bien été transmise également à toutes les églises. Il donne en fait 3 exemples différents de cette traditions et pas seulement l’église romaine d’ailleurs.
    Vous noterez aussi qu’il estime qu’on doit s’accorder à cette tradtion dans la mesure où elle a conservé *fidèlement* ce que les apôtres ont transmis. En aucune façon il ne met en avant une succession apostolique de Pierre en la personne de l’évèque de Rome.
    Ainsi donc, la légitimité de l’églsie de Rome n’est que dans la mesure où elle enseigne et conserve fidèlement l’enseignement des apôtres. Rien ne lui permet d’inventer de nouveaux élements.

    « Avant de parler de Rome, il avait parlé de l’église d’Ephèse qui avait été honorée de la présence de l’apôtre Jean jusque vers l’an 100 et de l’église de Smyrne, dont saint Polycarpe, son propre maître dont il état admiratif, avait été le premier évêque et était mort seulement 30 ans plus tôt. Malgré cela, il a fait le choix de prendre l’exemple de Rome qui n’avait plus eu d’apôtre sur son sol ni dans sa région depuis 120 ans et qui était déjà à son 13ème évêque. Ca prouve bien l’autorité de principe, indépendamment de toute considération contingente qu’il octroyait à l’Eglise de Rome. »

    Aucunement, il dit qu’il prend l’exemple de « l’une d’entre elles » et ajoute *ensuite*:
    « Mais on peut nommer également Polycarpe […] comme éveque de l’églsie de Smyrne ».
    Puis il ajoute: « C’est ce dont témoignent *toutes les* eglises d’asie »
    Il y a donc sous sa plume plusieurs exemple de la conservation de l’enseignement apostolique dans les églises.
    Plus loin il écrit: »Et s’il s’élevait une controverse sur quelque question de minime importance, ne faudrait il pas recourir *aux églises* les plus anciennes »
    Vous constatez le pluriel concernant les églises anciennes. L’absence d’un pape est flagrante et en fait de pape, aucun chrétien n’en a connu les 2 premiers siècles jusqu’a la première revendication.
    Son autorité ne fut pas du tout accepté parce qu’elle ne reposait sur rien qui eut été transmis par la tradition apostolique.

    • Ressources Catholiques
      12 mars 2017

      Oui, les articles de foi que vous mentionnez sont explicités par la Tradition. Cependant ils se trouvent tous, implicitement ou explicitement dans l’Écriture Sainte:

      La prière pour les morts: https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/05/19/le-purgatoire-est-une-vraie-doctrine/

      La vénération des saints et des anges et la vénération de leurs images: https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/05/11/le-culte-des-saints-est-conforme-a-la-bible/

      La doctrine sur Marie: https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/05/10/le-culte-de-marie-est-beni-par-dieu/

      La Papauté: https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/07/01/demonstration-de-la-primaute-de-pierre-et-de-la-papaute/

      Vous appelez la Tradition Sainte « confuse », prevue que vous ne la connaissez pas ! Qu’y a-t-ilde confus en elle je vois prie ? Et surtout, comment vous pouvez, vous, aborder la Tradition ? En effet, le canon Biblique qui nous fut transmis par les Pères, le fut au milieu et au même titre que toute une série d’autres dogmes que vous rejetez (dont ceux que vous avez cité plus haut). Alors puisque la source de la Tradition est corrompue (selon vous), pourquoi croire au canon qu’elle a transmis ? Et cela, surtout que le canon transmis par les Pères des quatre premiers siècles fur solennellement scellé par le magistère catholique lors de quatre conciles provinciaux tenus entre 382 et 417. Donc le canon de l’Écriture Sainte est entièrement dépendant à la fois de la Tradition au sens catholique du terme et du magistère de l’Église.

      Faillir veut dire chuter. Ne pas défaillir veut dire ne pas chuter. L’infaillibilité signifie l’impossibilité de chuter. Donc si, c’est pareil. Le Christ donne à saint Pierre de ne pas défaillir pour confirmer ses frères (ce qui exclut qu’il puisse enseigner l’erreur (https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2016/01/23/les-fondements-bibliques-de-la-papaute-3-luc-xxii-32-le-christ-donne-a-saint-pierre-le-charisme-dinfaillibilite/) et la Chaire de Moïse était une préfiguration de la Chaire de saint Pierre (https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2015/05/30/peut-on-etre-un-grand-pecheur-et-infaillible-en-meme-temps/).

      Ensuite vous affirmez que le Tradition catholique n’est pas la Tradition apostolique. Ca pose un problème fatal de logique car c’est précisément ça que vous devez démontrer, or vous ne le démontrez pas ; ça s’appelle une pétition de principe et le propre de la pétition de principe c’est de ne rien démontrer…

      Encore une fois, vous ne comprenez pas ce qu’à voulu dire Irénée. Dites-moi, êtes-vous un francophone naturel ou êtes-vous issu d’une culture non francophone ? Si c’est la deuxième hypothèse qui est vraie, alors il est « normal » que vous compreniez mal la tournure de la phrase en français. En effet, la qualification de « minime » de ces questions ne signifie pas que c’est cantonné aux questions mineures, mais que cela concernent TOUTES les questions, même les moins importantes. Cela veut dire que la moindre hésitation peut et doit être réglée par la Tradition. Loin d’exclure les questions les plus importantes, au contraire elle les inclus à plus juste titre ! De plus, la phrase suivante indique que la Tradition est une source de la Révélation au même titre que l’Ecriture et qu’en l’absence d’Ecriture, la Tradition suffirait, vous lisez bien que dans cette phrase, Irénée parle de la Tradition que les apôtres « ont transmis » et non pas qu’ils « auraient transmis » (en cas d’absence d’Ecriture), non, cette Tradition qui pourrait suppléer à l’Ecriture a été transmise, elle est là.

      Vous invoquez les Symbole de Nicée-Constantinople qui a été composé par deux conciles catholiques et des gens qui acceptaient tous les dogmes catholiques que vous rejetez comme la messe-sacrifice, la Présence Réelle du Christ dans l’Eucharistie, la confession à un prêtre, la prière au saints, la prière pour les mort etc. Vous êtes pris au piège.
      Quels éléments du paganisme romain se trouvent dans le catholicisme je vous prie ?

      Irénée veut prouver l’autorité de la Tradition. Pour cela il doit établir la succession des évêques des Eglises apostoliques. Il pourrait de fait parler de beaucoup d’entre elles. Mais il fait le choix de celle de Rome car c’est elle l’Eglise principale, celle qui ne peut pas défaillir, car « en raison de son origine plus excellente [Pierre, le chef des apôtres], doit nécessairement s’accorder toute Église ». Et contrairement à ce que vous dites, il établit la succession des évêques de Rome au paragraphe suivant : « Donc, après avoir fondé et édifié l’Église, les bienheureux apôtres remirent à Lin la charge de l’épiscopat ; c’est de ce Lin que Paul fait mention dans les épîtres à Timothée. Anaclet lui succède. Après lui, en troisième lieu à partir des apôtres, l’épiscopat échoit à Clément. Il avait vu les apôtres eux-mêmes et avait été en relations avec eux : leur prédication résonnait encore à ses oreilles et leur Tradition était encore devant ses yeux. Il n’était d’ailleurs pas le seul, car il restait encore à cette époque beaucoup de gens qui avaient été instruits par les apôtres. Sous ce Clément, donc, un grave dissentiment se produisit chez les frères de Corinthe ; l’Église de Rome adressa alors aux Corinthiens une très importante lettre pour les réconcilier dans la paix, renouveler leur foi et leur annoncer la Tradition qu’elle avait naguère reçue des apôtres, à savoir : un seul Dieu tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, qui a modelé l’homme, fait venir le déluge, appelé Abraham, fait sortir son peuple de la terre d’Égypte, conversé avec Moïse, donné la Loi, envoyé les prophètes, préparé un feu pour le diable et ses anges. Que ce Dieu-là même soit annoncé par les Églises comme étant le Père de notre Seigneur JésusChrist, tous ceux qui le veulent peuvent l’apprendre par cet écrit, tout comme ils peuvent connaître par lui la Tradition apostolique de l’Église, puisque cette lettre est plus ancienne que les actuels fauteurs d’erreur qui imaginent faussement un autre Dieu au-dessus du Créateur et de l’Auteur de tout ce qui existe. À ce Clément succède Évariste ; à Évariste, Alexandre ; puis, le sixième à partir des apôtres, Xyste est établi ; après lui, Télesphore, qui rendit glorieusement témoignage ; ensuite Hygin ; ensuite Pie ; après lui, Anicet ; Soter ayant succédé à Anicet, c’est maintenant Éleuthère qui, en douzième lieu à partir des apôtres, détient la fonction de l’épiscopat. Voilà par quelle suite et quelle succession la Tradition se trouvant dans l’Église à partir des apôtres et la prédication de la vérité sont parvenues jusqu’à nous. Et c’est là une preuve très complète qu’elle est une et identique à elle-même, cette foi vivifiante qui, dans l’Église » (Contre les hérésies, III, 3, 4)

      L’exemple de Polycarpe n’est qu’un exemple de fait. Tandis ce que l’Eglise de Rome est ne règle de droit : « en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s’accorder toute Église ».
      Et lorsqu’il parle « des plus anciennes églises » (au pluriel), c’est parce que la vraie Tradition s’est toujours maintenue de fait (et non pas de droit) dans ces églises jusqu’à son époque ; et aussi parce qu’avec les moyens de transport et de communication de l’époque, tout le monde n’avait pas la possibilité d’en référer à Rome, il fallait donc aller au plus proche.
      La primauté romaine a deux manifestations avant saint Irénée, une troisième avec Irénée, et l’événement dont vous parlez prouve au contraire une nouvelle fois la primauté romaine car le simple fait que l’évêque de Rome ait voulu excommunier ceux qui s’opposaient à lui, prouve qu’il en avait le pouvoir : https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/01/29/de-quand-date-leglise-catholique/

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