girl in red: « if i could make it go quiet »

« Ecoutez-vous girl in red ? » Au sein de la communauté lesbienne, cette question est devenue un code. Une sorte de phrase magique, signifiant l’appartenance – voire le désir. Mais If I could make it go quiet est plus qu’un simple symbole. En l’écoutant pour la énième fois d’affilée, on est frappé par les joyaux cachés des chansons que l’on n’a pas entendues les premières fois. Des vompositions comme « You Stupid Bitch » et « Serotonin » sont fortes, furieuses et captivantes, et elles dominent le reste de l’album. Pourtant, lorsque qu’on atteint la huitième piste, l’album a soudainement changé du tout au tout. Les oreilles se dressent alors et le coeure met à battre plus vite. On ne peut être alors que décontenancé par le fait que tout ce que l’on était en train de faire se soit briquement arrêté.

Il y a quelque chose de tellement désinhibé dans cet album. Les paroles parlent ouvertement de pensées intrusives, d’insécurité et de perte d’amour. Mais d’une certaine manière, la musique qui se cache derrière est encore plus vulnérable que le contenu. Contrastant de manière positive avec le morceau précédent, le piano discret du début de « Apartment 402 » constitue une introduction émotive et est en symbiose avec l’incertitude évidente de la chanson. Il y a une nostalgie dans le battement sourd de la basse et de la batterie qui est aussi évocatrice que les images qu’elle évoque. Les jours d’été, les clubs bondés et solitaires, et la grasse matinée flottent au premier plan de mon esprit. Il tire sur ma corde sensible.

Sa voix est pure et forte, presque aussi pure que le soleil de l’après-midi qui frappe les particules de poussière. Elle résonnera en nous d’une manière similaire à « Habits (Stay High) » de Tove Lo. Bien que les deux chansons soient distinctes, elles partagent une expression de nostalgie et d’angoisse si puissante que je voudrais presque pouvoir m’y identifier. La tristesse qui s’en dégage est dévorante et persiste longtemps après la fin des chansons. Encapsulés et piégés à jamais dans une sombre nostalgie.

Plus on écoute, plus on est amené à considérer cet album comme un concept. Il passe de la colère à la tristesse, reflétant l’évolution des émotions. Dans ce contexte, il semble que la fille en rouge mûrit et grandit de la perte d’une petite amie idéalisée. L’intensité avec laquelle j’ai vécu par procuration cette progression tout au long de l’album a été cathartique et agréable. C’est un album qui demande à être écouté dans tous les scénarios imaginables. Que ce soit en hurlant passionnément les paroles sous la douche, en dansant sur l’album lors d’une fête ou en l’écoutant en privé sous les couvertures pour garder le secret. Je veux les faire tous.

Complexe et sophistiqué, if i could make it go quiet est l’un des nouveaux albums les plus séduisants qui nous a été donnés d’entendre et à écouter en boucle depuis longtemps ; un disque à chérir et à apprendre par cœur,

****1/2

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