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Quatrième de couverture :
Les cinq nouvelles de La héronnière mettent en scène un village en perdition où, sous les mensonges du quotidien, se cachent des drames croisés. Chacune d’elles aborde des aspects de la vie villageoise, derrière laquelle planent toujours le doute, les faux-semblants et le mystère. Où naissent donc les monstres qui poussent les personnages de cette chronique de l’arrière-pays à poser des gestes irrévocables ?
De son écriture simple et fluide, Lise Tremblay cerne avec brio le clivage entre ville et campagne. Les citadins, en mal de tranquillité et d’authenticité, ont tôt fait de se heurter aux silences masquant difficilement les secrets douloureux des villageois. Ces derniers, en proie au désarroi menaçant leur survie, balancent entre désespoir et fuite vers la ville. Mais au-delà des considérations sociologiques, la fiction nous amène ici sur le terrain de l’âme humaine et aussi, peut-être, de l’âme d’une terre, l’esprit d’un lieu.
Pour une fois, j’ai acheté ce livre les yeux fermés, sans regarder la quatrième de couverture, je savais qu’il y avait un rendez-vous Lise Tremblay pendant ce mois au Québec et que ce titre était un des trésors de Québec-aux-trésors.
La quatrième de couverture dit tout ou presque, ce serait difficile d’en rajouter sur le contenu et l’ambiance. Unité de lieu, personnages qui se croisent sans doute (le jeune homme de La héronnière est évoqué dans la dernière nouvelle), thèmes récurrents d’un texte à l’autre : le clivage ville-campagne, étrangers-villageois, les traditions du village figées, la chasse, le froid, les gens qui s’épient, les mensonges, les secrets, l’hypocrisie, la survie à tout prix…
En fait, ce court recueil est noir, très noir : si certaines personnes veulent être honnêtes, ouvertes, leurs tentatives sont vite étouffées par la malhonnêteté et la veulerie des autres. D’autres, que ce soient des villageois ou des citadins, ne supportent pas ce climat délétère et n’ont d’autre solution que la fuite, le départ ou pire, la folie, l’alcoolisme, la mort. C’est drôle, on sent bien que ce n’est pas un village situé dans une réserve autochtone, mais la désolation que j’ai ressentie à la lecture des nouvelles de Lise Tremblay est la même que celle décrite par une Lucie Lachapelle ou une Naomi Fontaine. Sauf que ces dernières font percevoir une lueur d’espoir, d’apaisement malgré tout. Ici tout m’a paru sombre et désespéré d’un bout à l’autre. Oh c’est très bien fait, quelle maîtrise dans la construction de l’ensemble, dans l’écriture et quelle ironie sous-jacente ! Mais cette noirceur me reste un peu en travers de la gorge, ça m’a un peu mise mal à l’aise : il n’y aurait donc rien à rattraper dans ce village ??
Je ne sais pas si j’aurais acheté ce livre en ayant lu la quatrième de couv’. Mais comme j’ai acheté un roman de Lise Tremblay, L’hiver de pluie, j’ai hâte de la connaître sous une autre facette !
Lise TREMBLAY, La Héronnière, Leméac, 2003 et Babel, 2005
martine a dit:
Ce que tu écris provoque plutôt mon envie de découvrir le recueil. Non que j’affectionne les histoires noires, mais que le clivage entre la ruralité et l’urbain m’intéresse beaucoup….
anne7500 a dit:
Je vais te l’envoyer (et ne discute pas, s’il te plaît) 😉
martine a dit:
Même pas un petit « merci », en guise de discussion ? 😀
anne7500 a dit:
Allez, d’accord. Et je te réponds « de rien » ! 😉
dominiqueivredelivres a dit:
moi aussi j’ai envie de me précipiter et pourtant je n’aime pas les nouvelles
anne7500 a dit:
Ca alors, j’ai quand même réussi à donner envie de le lire 😉
BlueGrey a dit:
J’ai aussi lu ce recueil de nouvelles pour ce Québec en novembre (mais pas eu le temps de le chroniquer), et je suis d’accord avec toi, c’est plutôt noir et pessimiste, mais vraiment bien écrit et bien construit…
anne7500 a dit:
Nous sommes d’accord, mais cette noirceur est si glauque que je ne peux en faire un coup de coeur…
BlueGrey a dit:
Moi non plus !
alexmotamots a dit:
J’espère un peu moins de noirceur dans son roman.
eimelle a dit:
une auteure que je découvrirais peut-être lors d’un prochain mois québécois!
anne7500 a dit:
Il y a quelques romans en plus de ces nouvelles.
Gwenaëlle Péron a dit:
Il faut que je découvre cette plume! Je commencerai peut-être par quelque chose de moins noir.
anne7500 a dit:
Apparemment c’est souvent noir. Bonne chance pour le choix 😉
aifelle a dit:
C’est une auteure que j’ai envie de découvrir, mais peut-être pas avec ce titre-là alors .. je vais aller voir ce qu’il y a d’elle dans tous les billets de Québec en novembre.
anne7500 a dit:
Je suis un peu triste parce que ce titre a été signalé comme trésor de la littérature québécoise. Il y a d’autres romans, mais tous un peu noirs, nous dit Yueyin.
yueyin a dit:
C’est vrai qu’il est très noir j’avoue mais en même temps il y a une telle maîtrise et un tel talent pour montrer les aspirations contradictoires des habitants de ce villages et les fantasmes dénués de fondement des « urbains » qui idéalisent la vie qu’on y mène… En fait en y réfléchissant Lise Tremblay c’est assez noir, La soeur de Judith est plus lumineux, je n’ai pas encore lu l’hiver de pluie mais je viens de le recevoir 🙂
anne7500 a dit:
Peut-être que cette noirceur était un peu difficile en ce mois de novembre-ci… et on ne doit pas s’attendre à sauter de joie avec un titre comme L’hiver de pluie, j’imagine 😉
Grominou a dit:
Une auteure que je ne connais pas encore. Ce recueil est peut-être un peu trop noir pour moi, je vais plutôt noter celui suggéré par Yueyin ci-dessus.
anne7500 a dit:
Tout le monde n’a pas élu les mêmes trésors 😉
litterama a dit:
Bon je vois mieux la noirceur dont tu parles.
anne7500 a dit:
Peut-être l’ai-je lu à un moment où la noirceur ne me convenait pas du tout…