Un escroc, brut de décoffrage, s’échappe de prison et retrouve son fils qui ne veut plus entendre parler de lui. Il va tenter de reprendre en main toute son éducation, entre cavale et magouilles.
Devenu célèbre en Belgique grâce à ses déguisements et à ses caméras cachées plutôt gonflées, François Damiens revient à ses premières amours en intégrant de nouveaux sketchs improvisés au cœur d’un scénario préalablement « élaboré » à la manière du Borat de Larry Charles.
Malheureusement, la comparaison ne tourne pas à l’avantage du comédien belge qui propose un florilège bancal de saynètes prises sur le vif où le très amusant (une visite à l’hôpital ou une discussion dans un bar tabac) côtoie le moins drôle, donnant à l’ensemble une désagréable impression de moments bricolés où les finitions laissent franchement à désirer.
Une sensation confortée par une intrigue prétexte (censée faire la liaison entre les différentes caméras cachées) dotée de gags piteux et d’un final embarrassant tellement il sonne creux.
Dommage qu’il faille attendre les prises coupées, diffusées pendant le générique de fin, pour enfin trouver la folie et l’humour que l’on était venu chercher.
Bon alors je n’irai pas… Merci pour cette chronique claire !
De rien. 😉
Mais si, Marcorèle, « Merci ! »
C’est clair et net, et très modestement, j’avais eu ce pressentiment de bidouillage trop rapide en voyant l’annonce …
A force de brosser les gens dans le sens du poil, on les prend pour des bestiaux, incapables de faire la différence entre un film plein d’esprit et d’humour et une collection de trucs à moitié drôles mal filmés.
MON KET, déjà, c’est curieux comme nom pour un film … Ne vaut-il pas mieux trouver un titre qui évoque quelque chose aux gens ? C’est du belge, « KET », alors il faut traduire le titre pour les gens qui sont nés trop loin de Bruxelles !
Et puis, une fois qu’on est allés voir dans le dico ce que signifie KET, c’est à dire JEUNE, ou GOSSE ; on peut apprendre aussi que ket désigne l’écorce du bouleau ! Et, là, on se dit que la critique de Marcorèle tombe à pic, car ce que l’on perçoit de ce film, c’est d’abord qu’il s’est arrêté à l’écorce du boulot ! Ca méritait d’être plus travaillé !
François Damiens est parfois ébéniste, mais là, il a voulu nous faire de la marqueterie avec des standards de charpentier ! Ca manque de finesse, pardi !
Joli commentaire, bravo. 🙂
En même temps, il faut reconnaître que la presque totalité des personnes vues dans ce film ne sont pas au courant qu’elles sont filmées, alors on se demande comment tout ça pourrait être parfaitement coordonné ! Et ce malgré le travail de mixage et les scènes filmée de manière classique.
Ce film est donc une performance de création et ne peut pas être jugé selon les critères habituels, c’est incontestable.
Il suffit de se représenter un plateau de tournage ou une séquence à l’extérieur avec sa ribambelle d’intervenants, pour comprendre que ce n’est pas simple de faire quelque chose de « chiadé » avec une caméra cachée …
Sans compter qu’il a fallu obtenir ‘accord des personnes surprises dans leur quotidien pour que les scènes figurent dans le film.
Bref, le caractère expérimental est parfaitement respectable. Faut-il pour autant forcément apprécier le résultat en excluant les critiques admises d’ordinaires pour un film tourné sous contrôle des acteurs ? A chacun d’en juger …
La même question s’était déjà posée pour les tentatives précédentes : LES 11 COMMANDEMENTS de Michaël Youn dès 2003 ; BORAT de Sacha Baron Cohen ou Larry Charles en 2006 ; JACKASS 3D de de la bande à Knoxville en 2010 ; N’IMPORTE QUI, de Rémi Gaillard en 2013 ; CONNASSE, PRINCESSE DES CŒURS de Camille Cottin, Noémie Saglio et Eloïse Lang, en 2014 …
Il faudrait créer un système de critique propre à ces films en caméra cachée, ou peut-on au contraire s’exonérer de la difficulté complémentaire que cela représenter pour ne se fixer que du point de vue du spectateur ?