Un pan de notre histoire : Voici comment un mystérieux trésor polonais a été caché au Québec, puis retourné en Europe

La Une

Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne et déclenche ainsi la Seconde Guerre mondiale. Au même moment, de mystérieuses caisses quittent le château de Wawel (château des rois de Pologne Krakow) vers la Cracovie. Ces caisses renferment le précieux trésor national polonais qu’on cherche à mettre à l’abri pour qu’il ne tombe pas entre les mains des forces hitlériennes.

Le butin, d’une valeur historique inestimable, est ensuite déplacé en Roumanie, en Grèce, en Turquie, en Italie, dans différentes villes de France, et finalement en Grande-Bretagne.

Ces déplacements clandestins des caisses se font dans de banals véhicules de paysans, sur de crasseuses péniches à charbon, à bord de convois ferroviaires, dans des camions de livraison et sur des navires marchands.

Une fois la cargaison arrivée à destination, le gouvernement polonais en exil craint que la Grande-Bretagne tombe, elle aussi, aux mains des nazis.

C’est dans ce contexte qu’il décide d’envoyer son précieux trésor vers le Canada.

Les caisses sont chargées dans le plus grand secret à bord du MS Batory, un bateau-prison qui doit traverser l’Atlantique dans un imposant convoi escorté par des navires de guerre.

Il faut savoir que ce convoi transporte certes le trésor polonais, mais aussi le trésor britannique.

On pense qu’il représente le plus gros montant transféré par la mer de l’histoire de l’humanité.

SAINTE-ANNE-DE-BEAUPRÉ

L’épopée du trésor royal polonais termine sa route internationale le 15 juillet 1940, à Ottawa.

Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’inestimable trésor est hébergé dans un édifice des Archives publiques du Canada, sous la protection de responsables du gouvernement de la Pologne en exil.

Dès le printemps 1945, ces mêmes responsables polonais craignent que leur pays devienne communiste et que le trésor tombe entre les mains de Staline.

Ils font donc déplacer certaines des caisses les plus précieuses dans une succursale bancaire de la Banque de Montréal, à Ottawa.

Puis, ils mettent à l’abri une bonne partie des objets précieux, ainsi que de grandes œuvres d’art au couvent des religieuses du Précieux-Sang à Ottawa et chez les pères rédemptoristes, à Sainte-Anne-de-Beaupré.

Comme le conservateur polonais en chef l’avait prévu, le Canada reconnaît le gouvernement d’allégeance communiste Polonais en juillet 1945.

C’est là que ce fabuleux trésor, porteur symbolique de l’âme du peuple polonais, reprend sa course.

Les précieux objets gardés à Sainte-Anne-de-Beaupré sont encore déplacés vers le monastère de l’Hôtel-Dieu de Québec.

Puis, au printemps 1946, huit caisses qui étaient conservées dans un couvent d’Ottawa sont relocalisées et cachées dans la région de Hull, au Québec.

NOUVEAU GOUVERNEMENT

Pendant près de deux ans, les représentants du gouvernement communiste polonais tentent de récupérer la marchandise de grande valeur cachée au Canada.

Cependant, les objets les plus précieux restent introuvables. Ils devront attendre jusqu’en janvier 1948 pour localiser enfin une partie du butin à l’Hôtel-Dieu de Québec.

Malgré l’insistance de la Gendarmerie royale du Canada, au Québec, on résiste à remettre la précieuse marchandise aux communistes.

La supérieure des Augustines, à ce moment-là, ressent une grande pression pour rendre les objets entreposés dans son monastère.

Ne sachant comment agir avec cette patate chaude, elle se tourne vers le puissant premier ministre du Québec, Maurice Duplessis.

Le nouveau gouvernement communiste polonais ne plaît pas du tout à Duplessis, qui clame à qui veut l’entendre que la Pologne ne récupérera pas son trésor tant qu’elle sera sous la gouverne des communistes et un pantin de l’URSS.

Pour dénoncer l’impasse dans laquelle se retrouvent les Augustines, Duplessis demande à son garde du corps de trouver une façon de libérer les religieuses de l’embarrassant butin polonais et de le placer en lieu sûr.

MAURICE DUPLESSIS ET JEAN LESAGE

L’officier Walter Duchesnay, aidé d’une poignée de policiers habillés en civil, fait sortir les caisses au nez des autorités fédérales et les embarque dans des camions balisés aux couleurs du ministère des Travaux publics.

Le convoi prend la direction du musée provincial de Québec, aujourd’hui le Musée national des beaux-arts du Québec.

Le trésor est placé dans une chambre forte, munie d’une serrure installée par le garde du corps de Duplessis, qui est le seul à pouvoir l’ouvrir.

Quelques mois plus tard, les caisses cachées du côté de Hull seront transportées, toujours dans le plus grand secret, dans cette même chambre forte du musée.

Maurice Duplessis dénonce sans retenue Joseph Staline et traite les dirigeants communistes polonais d’usurpateurs.

Grand défenseur de la religion catholique romaine, Duplessis craint l’influence croissante des régimes politiques qui sont athées un peu partout dans le monde.

Il n’hésite pas non plus à qualifier le gouvernement fédéral, dirigé par le libéral Louis St-Laurent, de collabo communiste.

Il faudra finalement attendre après Duplessis, en 1961, pour que le gouvernement libéral de Jean Lesage accepte de renvoyer en Pologne le fameux trésor caché au Québec.

Source : Martin Landry, historien, Le Journal de Montréal, cahier weekend, 25 mars 2023, p76


93e jour de l’année

Lundi, 3 avril 2023


Une année de plus sur le chemin de la vie pour…

Richard Bourdon

Bon anniversaire !


On jase là…

Pas vraiment fort Justin Trudeau, à l’émission Tout Le Monde En Parle, hier soir. J’en ai sur sa façon de s’exprimer. Alors que les animateurs le vouvoyaient, le premier ministre du Canada les tutoyait. Un gros manque de classe. À quelque part la conversation n’était pas sur un coin de table, en privé et entre amis ou connaissances. On parle d’une émission de grande écoute alors que le premier ministre échangeait avec ses interlocuteurs comme on parle à un ami proche. Il y a toujours un certain décorum à respecter.


Pensée et citation du jour

Seules deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine.

Albert Einstein


Ça s’est passé un 2 avril…

(1892) L’histoire du sundae fait l’objet de nombreuses variantes : plusieurs villes américaines affirment être son lieu d’invention ou être à l’origine du mot. Parmi elles, les plus connues sont Ithaca (New York), Two Rivers (Wisconsin), Evanston (Illinois). Ithaca (New York) est le plus souvent considérée comme la ville d’invention du sundae, sa variante étant appuyée par de nombreuses références.

Selon elle, l’invention du sundae date du dimanche 3 avril 1892, quand Chester Platt servit à John M. Scott, une glace surmontée de sirop de cerise et de cerises confites. Enthousiasmés par l’apparence et le goût du dessert, ils l’auraient nommé Cherry Sunday.

(1973) Premier appel fait d’un cellulaire. Martin Cooper, alors directeur général de la division communication de Motorola, est à la fois excité et anxieux. Dans la rue, à quelques pas du Hilton de Manhattan, à New York, il tient dans la main un curieux objet, volumineux comme une brique, lourd comme un PC portable et muni d’une antenne longue de 10 cm.

Avec ce terminal, qu’il a conçu de toutes pièces avec le soutien d’une équipe de sept personnes, il s’apprête à effectuer le premier appel téléphonique en extérieur sans être dans une voiture. Il choisit comme destinataire de l’appel Joel Engel, son rival et néanmoins respecté confrère chez Bell Labs, le bras armé de la recherche et développement de l’opérateur AT&T de l’époque. L’expérience est un succès. L’idée du téléphone portable devient une réalité.

(2014) Le pape François confirme la canonisation des deux premiers saints de Québec : Marie de l’Incarnation, bâtisseuse du monastère des Ursulines, ainsi que l’évêque fondateur du diocèse de la capitale, François de Laval.


Merci de votre fidélité. – Passez une excellente journée !

Vous en pensez quoi ?