Claire Thibout, la « mythomane » de la République.

Liliane Bettencourt en 1988

Christine Deviers-Joncour avait commis un livre intitulé « La putain de la République », pour fustiger le drame qu’elle avait subit avec l’affaire Elf notamment, ou encore Thomson et sa condamnation par la justice. Le cas de Claire Thibout, l’ex-comptable des Bettencourt est différent. Simple témoin, elle est entrain de subir une pression de haute voltige. Je viens encore de suivre son avocat Me Antoine Gillot sur BFMTV-RMC ce matin face à Bourdin. Il a conclu son propos en disant que c’est la femme à abattre…

On peut imaginer ce que les policiers lui ont posé comme question après ses révélations. Elle a touché le sommet de l’État d’où, à ses trousses, les policiers se sont rendus sur ordre du procureur de Nanterre Philippe Courroye en Avignon, pour l’interroger de nuit. Après, elle est montée sur Paris pour les mêmes raisons et une confrontation à la Brigade financière avec l’un des organisateurs de la fraude fiscale des Bettencourt, Patrice de Maistre dont on ne parle pas vraiment dans les médias malgré tous ses forfaits.

On a entendu, hier, tout et n’importe quoi avec tous les psittacidés de l’UMP. Un pouvoir aux abois diabolisant tout ce qui peut lui faire du tort. Plus vulnérable qu’eux en ce moment, tu meurs ! Mais, personne n’a relevé que, après les déclarations de Claire Thibout, son avocat, Me Antoine Gillot, avait confirmé ses dires, notamment sur RMC chez Jean-Jacques Bourdin et ailleurs, comme sur la vidéo en dessous, sur BFMTV déjà.

Ajout à 13h: Me Gillot ce matin sur BFMTV-RMC

Alors, quand on entend certains dire qu’elle a été manipulée par Médiapart, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Non seulement, Médiapart ne l’a pas manipulé, mais ce qui est probable, elle a été intimidée en haut lieu et dans les services de police. Comment peut-on changer d’avis aussi rapidement ? Et qui plus est, uniquement en ce qui concerne Nicolas Sarkozy. Cette femme a du subir un interrogatoire digne d’une criminelle. Elle ne l’est pas et son avocat était furax ce matin, indiquant que l’accusation de vol dont elle est victime doit cesser dans la mesure ou, il a fourni les preuves de sa disculpation. Celle-là au moins, vraie, contrairement à celle autoproclamée urbi et orbi à l’Élysée.

Coup de théâtre. On a appris hier soir que le rapport sur la situation fiscale de Liliane Bettencourt que l’Inspection  Générale des Finances devait rendre aujourd’hui, vendredi, selon les déclarations du ministre du Budget François Baroin,  sera finalisé au plus tard lundi. Me Antoine Gillot affirme même que ce dossier est traité bizarrement par une seule personne. Cherchez l’erreur ! Encore heureux qu’il ne soit pas rendu aux calendes grecques. En réalité, ce rapport sera expurgé des mentions chiffrées et personnelles dont la révélation violerait le secret fiscal nous dira-t-on, puis transmis à Matignon, avant d’être sans doute rendu public. Mais, on sait très bien que c’est pour sauver le soldat Woerth.

Il y a enfin quelque chose de complètement irréel -je me pince d’ailleurs pour tester si je suis toujours vivant ou si je ne rêve pas-, c’est la sortie élyséenne. Alors que l’enquête ne fait que commencer, puisque la presse a déclaré que l’ex-comptable revient sur certaines déclarations, l’Élysée parle déjà de disculpation de Sarkozy. C’est aller plus vite que la musique ou alors, on nous cache quelque chose. Quelle précipitation ! Mais, la vérité est ailleurs. Selon l’avocat Gillot, Claire Thibout ne s’est pas rétractée et soupçonne le Parquet, le ministère de l’Intérieur, de faire fuiter juste certains extraits du procès verbal d’audition pour décrédibiliser sa cliente. Vieille méthode, d’autant plus que Philippe Courroye ne devait pas traiter cette affaire si la France était un pays irréprochable, une démocratie. C’est une République bananière. n a aussi appris qu’une cellule de crise à l’Élysée est composée du trio Alliot-Marie-Guéant-Hortefeux….pour éteindre le feu…

Et ce matin, Marianne, qui s’est procuré l’un de fameux carnets, annonce que plus de 380.000 euros auraient été retirés en espèce à la BNP durant les quatre mois précédant l’élection présidentielle de 2007. Ce n’est surtout pas pour boire du thé. Et puis, les Bettencourt ont quand même des cartes bleus pour leurs courses, non ? La Sarkozye est nue !