Un échec prévisible et prémédité

 

 

Le 13 juin  est arrivé et  nous avons voté oui au  referendum opposé à la loi sur le CO2. Il se présentait sous de mauvais auspice car la loi était attaquée par la droite extrême qui lui reprochait de prélever des taxes et par l’extrême gauche qui la critiquait pour son manque de radicalité.

Le but prétendu au terme de 2050 était d’atteindre le renoncement aux énergies fossiles, pétrole et gaz, pour lesquels la Suisse dépense 80 milliards par an en importations, alors que les énergies renouvelables pourraient être captées sur le sol national pour nous en passer.

On aurait pu interdire le chauffage au mazout et les voitures à essence, en prévoyant une période de transition suffisamment longue et en appuyant des solutions de rechange. On aurait pu instaurer un rationnement, comme chaque fois que l’on est confronté à une pénurie, afin que les moins favorisés ne soient pas prétérités. On n’en a rien fait. Le parlement, aveugle sur la situation réelle,  a privilégié le recours au marché, cette main invisible quasiment déifiée, qui arrangerait tout sans que l’on doive se donner la peine de réfléchir.

Le parlement fédéral élabora une loi sur le CO2 telle que les inconvénients de la transition climatique affecteraient surtout les moins favorisés. Car, la sauvegarde de l’environnement et la justice sociale sont deux objectifs qui ne coïncident pas spontanément. L’exemple historique le plus récent est celui des gilets jaunes. Dans la France de 2018, ce mouvement a explosé en réaction à une augmentation des taxes sur l’essence, qui était programmée en vue d’en diminuer la consommation, selon la seule logique de la protection de l’environnement. Cette initiative négligeait le fait manifeste que, pour beaucoup de travailleurs, la voiture constitue le seul moyen d’accéder à leur emploi et qu’ils n’ont pas la possibilité de supporter des taxes accrues avec de faibles salaires.  Cette prise de conscience élémentaire se trouvait hors de portée des fonctionnaires et des parlementaires, tant français que suisses.

Et cependant la transition climatique tout comme l’épidémie de coronavirus font partie du mécanisme le plus élémentaire de la Nature. Toute modification de l’environnement agit comme un filtre. Laissée à elle-même, elle avantage les plus évolués pour qu’ils survivent. C’est conforme à la cruelle logique de l’évolution selon Darwin. L’épidémie agit selon le même mécanisme en triant entre ceux qui peuvent se faire vacciner et les autres. D’abord Israël, puis la Suisse, puis l’Inde.

Une politique intelligente devait donc prendre en compte deux objectifs difficilement conciliables : sauver la planète ; protéger les populations défavorisées. Dans l’optique de l’évolution biologique naturelle, elles seraient éliminées. Mais l’évolution spirituelle de l’espèce humaine exige peut-être de dépasser cette logique. Dans quelle mesure, avec quels moyens, selon quels critères ? Personne n’y a réfléchi sérieusement à Berne.

Et donc : on imposa une taxe de 30 à 120 francs par vol aérien ; l’essence augmenterait par taxe de 5 à 7 centimes le litre ; la taxe sur le mazout pourrait augmenter le prix du litre de 30 centimes. Cela n’empêchera nullement les plus favorisés de faire leur course du Week-End à Londres ou New York, de chauffer leurs vastes demeures et de rouler dans de grosses voitures. En revanche les familles au budget serré devront renoncer à ces facilités.

Bien entendu cette objection n’a pas échappé tout à fait à Berne. Après simulation sur le résultat pour une famille de deux enfants, on décida de compenser ce surcoût par une redistribution via l’assurance-maladie. On atteint ici le comble de l’absurde : renchérir les combustibles fossiles par l’augmentation de leurs prix et simultanément fournir un revenu supplémentaire qui annule ou atténue cette mesure. Cette loi allait non seulement irriter la frange la moins favorisée de la population, mais elle contenait en elle-même de quoi ne pas servir à grand-chose. Ce n’est pas par le marché que l’on va résoudre un problème de société.

La loi sur le CO2 envisageait donc comme moyen essentiel le renchérissement de certaines prestations. Ces taxes supplémentaires sont négligeables pour ceux qui en ont les moyens et qui ne changeront pas leur comportement. Mais elles pèseraient tellement lourd sur ceux qui n’en disposent pas qu’ils devront renoncer à certaines prestations. Les sauts de puce pour shopping d’une ville européenne à l’autre cesseront d’être massifs si les billets valent plus que quelques dizaines de francs. Le voyage en avion redeviendrait ainsi ce qu’il fut : une prestation de luxe réservée à ceux qui font partie de la classe supérieure. Telle fut sinon l’objectif, du moins le résultat évident de cette loi

Le chauffage et les charges des locataires augmenteraient. Les trajets en voiture pour aller au travail mangeraient une partie des salaires les plus bas, pour des travailleurs qui ne peuvent pas faire du télétravail. Il y aurait eu peut-être des mécanismes de compensation, mais ils n’intéresseront que quelques défavorisés. Cette loi prenait en otage la classe moyenne, celle qui paie des impôts et qui n’est pas subventionnée sous une forme quelconque, soit à peu près le tiers moyen de la population.

Est-ce que la production de CO2 aurait diminué pour autant ? Personne ne peut prévoir quoi que ce soit, face à l’élévation de la température dont ne connaissons pas l’évolution future et à un système économique que personne ne comprend plus. Car ceux qui polluent le plus, qui ont de grosses voitures, qui voyagent beaucoup en avion, qui occupent de grands logements, ne seront pas vraiment incités à diminuer leur consommation. Cette loi favorable aux plus gros pollueurs se conforme aux préjugés de l’assemblée parlementaire et des milieux d’affaire, à savoir que la transition climatique n’est pas un sujet sérieux. On fabrique une loi déséquilibrée pour prétendre avoir fait quelque chose.

Le consommateur intervient chaque fois qu’il ouvre un interrupteur, démarre une voiture, règle le thermostat de son habitation, remplit le panier du ménage. La sauvegarde de la planète dépend d’une foule de décisions menues, prises par tous. Il s’agît d’une véritable ascèse. Il faut renoncer à la satisfaction de paraître plus prospère que son voisin en acquérant une voiture trop puissante ou le dernier gadget électronique, en passant ses vacances aux Maldives, en suivant la mode vestimentaire, en achetant pour la seule satisfaction d’acheter, en consommant pour consommer, en gaspillant pour se prouver qu’on en a les moyens, en s’imaginant que l’intérêt du gaspillage est de créer des emplois.

Gérer la transition climatique ne se résume donc pas à réduire les émissions de CO2, mais à inventer une nouvelle société, une nouvelle économie, un nouveau système technique, une nouvelle culture. Quelles seront ses composantes ? Pour surmonter la barrière représentée par l’univers de la publicité, propagande implicite pour une économie mortifère, sur quels agents peut-on compter ?

Le plus important serait sans doute la communauté scientifique qui ne cesse d’émettre des mises en garde, plus ou moins bien relayées par les médias. Cependant la Science est perçue comme mensongère par une fraction de l’opinion publique. L’ignorance est prônée : la compétence pointue sur un sujet précis entrainerait l’incompétence sur tout le reste.  Selon l’image que s’en fait le peuple, un savant est un grand distrait. Il devrait s’abstenir d’intervenir dans un débat politique.

La pandémie imprévue que nous subissons n’est qu’une répétition générale – et en ce sens une pédagogie- de ce qui nous attend vraiment, la transition climatique, autre rappel à l’ordre de la Nature. Cette dernière ne s’arrêtera pas comme une épidémie, mais elle s’aggravera, jour après jour. Pour lutter contre celle-ci, pour la prévenir, pour l’atténuer, il faut renoncer le plus vite possible à l’usage des combustibles fossiles et arriver à la décarbonation totale. Par un double mouvement : réduire la consommation par exemple à 2000W par habitant, l’approvisionner par des énergies renouvelables. Tel est l’objectif affiché par le Conseil fédéral suisse pour le -beaucoup trop- long terme, soit l’année 2 100.

Toujours dans l’objectif affiché par le Conseil fédéral, les trois quarts de la puissance de 2000 Watts proviendraient du renouvelable, hydraulique, éolien, solaire, géothermique, biomasse et le reste d’énergies fossiles, ce qui entraînerait encore l’émission d’une tonne de CO2 par an et par habitant au lieu des 4.7 tonnes rejetées actuellement.

D’une part, la législation devra introduire des mesures contraignantes (interdiction de chauffages électriques ou à mazout, promotion des voitures électriques, etc.). D’autre part, chaque consommateur peut anticiper ces décisions et puis les soutenir lorsque le législatif en débattra. Voici un demi-siècle, le pouvoir d’achat et la consommation d’énergie n’étaient que le tiers de ce qu’ils sont actuellement en Europe. Il est donc possible d’atteindre ce but. Mais c’est impossible si cela s’opère contre la volonté du peuple.

Il faut donc inventer une nouvelle culture dont on aperçoit les prémices : elle favorisera la sobriété heureuse qui est le contraire de la pénurie infligée. Il faut se persuader que le but de l’existence est de se sentir parfaitement bien, en évitant de s’imposer des objectifs de consommation démesurés. Il faut sortir de la contre-culture représentée par la publicité, par la mode, par les revues sur papier glacé, par la glorification des « peoples », par des séries télévisées. Apprendre à se satisfaire de peu, puisqu’un jour on ne pourra plus produire que ce peu et le distribuer à tous, s’il est honnêtement partagé.

Car, il demeure des fractions de l’opinion publique et des décideurs, qui ne sont convaincus ni de la transition climatique, ni de l’épidémie de coronavirus ou qui prétendent ne pas l’être. C’est une application de la règle éternelle : les hommes ne veulent pas savoir que leur civilisation est mortelle et encore moins qu’ils organisent son suicide.

La loi sur le CO2  fut  soumise à un vote populaire, qui se déroula en toute méconnaissance de cause : qui a lu une loi en 87 articles s’étalant sur 39 pages?  Elle a fédéré la droite qui trouve que l’on en fait trop et la gauche que l’on n’en fait pas assez. Cette double opposition prouve une seule chose : la loi était la moins mauvaise que puisse promulguer un Conseil fédéral impuissant et un parlement divisé. Non pas au sens où elle aurait été en quelque mesure efficace au point de vraiment réduire l’empreinte CO2 de moitié en 2030. On n’en sait rien mais on peut en douter. Cette loi fut la seule que nos institutions puissent élaborer dans un contexte de confusion mentale. Elle privilégiait l’incitation à la contrainte, elle aurait pesé plus sur les pauvres que sur les riches, elle décèle une faille du pouvoir.

 

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.

47 réponses à “Un échec prévisible et prémédité

  1. Qu’ils mettent le transport public et les trains à disposition du peuple gratuitement, et les 3/4 des voitures deviennent des lieux de débarras comme des abris jardin, et le peuple dans ce cas acceptera de payer plus d’impôts et des taxes. Le PLR a saboté la loi de l’intérieur puisque il a réussi à placer des dizaines de fois le mot magique “taxe” dans le texte pour envoyer un message submental à la droite pour voter contre. N’oublions pas que le rôle principal des avocats PLR au parlement est de créer des trous dans les lois pour s’échapper plus tard dans les tribunaux aux frais de leurs clients. La combine est leur spécialité. Le chiffre de 80 milliards me semble élevé. Très bon article.

  2. C’était prévisible.
    Je pense que nous société souffre d’un manque d’exemplarité.
    La classe moyenne ne veut pas sacrifier son mode de vie pour sauvegarder celle des élites ultra-dépensières. Quand la classe opulente se pavane d’une manière ostentatoire …yachts de luxe, avions privés, voitures luxueuses, immobiliers XL, salaires et revenus mirobolants, difficile dans ces conditions de vouloir amener la classe moyenne à une consommation raisonnée.
    Encore moins de la contraindre avec des taxes peu proportionnées.
    Que penser de ces chiffres de l’Oxfam : Les 1% (63 millions de personnes) les plus riches du monde émettent deux fois plus de CO2 que la moitié la plus pauvre de la population mondiale (soit 15% des émissions).
    Pour beaucoup, se priver pour le bien de la planète, c’est trop abstrait. Cela va à contre-courant de la marche actuelle du monde, c’est trop discordant ou trop dissonant par rapport à la culture ambiante.
    Il nous faut des exemples d’élites aux goût simples. Des élites qui incarnent eux-même la sobriété…alors seulement cela va ruisseler vers la base, le petit peuple qui reconnaîtra en ces élites des hommes ou femmes redevenus sages, simples et sobres. Qui nous montrent l’exemple, comment faire, comment être simple. Comment se contenter de peu. Comment renoncer à l’excès. On peut toujours rêver…
    Le COVID-19 (et son confinement) a donné un aperçu de ce que serait un monde plus lent, moins consommateur… Il ne faudrait pas s’habituer à cette réalité faussement romantique de l’existence, s’est inquiété très vite le patronat Suisse (Les élites). Le capitalisme néolibéral est très résilient…peut être plus que la planète elle-même. Mais si c’est le cas, nous sommes foutus. Nous ne nous en sortirons pas. Si c’est le capitalisme (finance, économie, politique) qui cède avant la planète, nous avons une chance de retrouver ce que Ivan Ilich appelle – la convivialité et Pierre Rabhi, cette fameuse sobriété heureuse. Plus de liens et moins de biens. Une utopie qui reste à co-créer. Mais avant d’y arriver nous devrons peut être passer par une grande souffrance sociale, des révoltes, des changements drastiques, des guerres…

  3. Malheureusement, le peuple se fie trop aux mots d’ordre souvent menteurs des fanatiques de tous bords et peu aux explications sérieuses. Les débats dégénèrent en combats de coqs vides de réelles informations. Et que l’on soit riche ou pauvre, simple citoyen ou représentant élu, on refuse tous les compromis, chacun veut tout pour lui-même (ou ses amis) et tout prendre ou interdire aux autres. À terme la démocratie s’écroulera faute d’être utilisée avec bon-sens, dommage.
    Ceci dit, ne sous-estimons pas cette fois l’effet domino: non, non … et aussi non à la loi CO2! Il ne faudrait jamais faire voter simultanément sur des objets si essentiellement différents de nature, ça a tué les sujets moins brûlants.

  4. Comme le suggère un article du Temps du 14 juin, “L’écologisme ne garantit pas d’issue favorable ni pour l’homme ni pour l’environnement et, comme toute gouvernance idéologique, il s’achèvera dans une terrible catastrophe”. Cette citation est à méditer très sérieusement après le rejet des 3 projets de lois environnementales singulièrement dépourvus de justice sociale et de clairvoyance. On ne résoudra pas les problèmes à coups de taxes sur le dos de la population ou de contraintes supplémentaires et insupportables pour nos paysans. C’est très bien de vouloir éradiquer la pollution, mais encore faut-il pouvoir proposer des solutions alternatives viables et crédibles pour que les gens puissent continuer de vivre à peu près normalement. Le peuple ne s’y est pas trompé et a voté contre une augmentation très prévisible du coût de la vie dans un pays où celui-ci est déjà prohibitif. Un ami me disait fort à propos le dimanche du scrutin que les Suisses votent avant tout en fonction de leur porte-monnaie, ce qui s’est avéré parfaitement exact. De plus, ce n’est pas la minuscule Suisse qui sauvera le climat de la planète et le monde en adoptant toute seule des lois draconiennes, si les grands pays pollueurs ne font pas de même. La Chine, les Etats-Unis, l’Allemagne et beaucoup d’autres continuent ainsi notamment de construire à tour de bras et/ou de fonctionner avec des centrales à charbon extrêmement polluantes. Le destin du monde est avant tout dans les mains des scientifiques et des ingénieurs pour trouver et mettre en oeuvre les technologies appropriées. De plus, seule l’industrie est actuellement à même de subvenir aux immenses besoins d’un monde surpeuplé. Avant très longtemps, cela ne fonctionnera jamais avec seulement des activités artisanales et à petite échelle, une décroissance trop brutale sans réflexion et planification digne de confiance nous précipiterait à terme dans un inévitable et terrible désastre social.

    1. Je crois surtout que le peuple Suisse vote (majoritairement) en petit (peu ambitieu) comptable de droite.
      S’il votait avec son porte-monnaie, le droit du logement ne serait pas si favorable aux propriétaires, le droits des assurances aux assureurs, la réglementation bancaire aux banques privées.
      Le destin du monde dans les mains des scientifiques et des ingénieurs, dites vous. Je comprends ces propos, mais ils sont l’expression d’un voeux pieu, pas d’une réalité.

    2. “Le destin du monde est avant tout dans les mains des scientifiques et des ingénieurs pour trouver et mettre en oeuvre les technologies appropriées”

      Les scientifiques et ingénieurs ont livrés les technologies en question. Nous ne sommes pas non plus des magiciens, et il y a des limites physiques au possible. La nature du problème est politique et sociale. Je rappelle que la mise en oeuvre d’une technologie est du ressort des états et du secteur privé. Si ceux-ci jouent les abonnés absents, il ne va pas se passer grand chose.

      L’échelle de temps pour rester sous 2°C est maintenant terriblement courte*, en bonne partie du fait d’avoir perdu 30 ans à ne presque rien faire. Utiliser les mécanismes d’allocation par le marché aurait pu fonctionner si on avait été sérieux en 1990. Le train est passé et s’y accrocher est une perte de temps. Il faudrait un politique industrielle d’état forte pour réussir le tournant dans le peu de temps qui reste. Malheureusement, c’est politiquement invendable à droite, donc ça n’aura pas lieu. Au final, on jouera à la roulette avec la tête des suivants, et on laissera filer les 2°C tout en maintenant notre pays dans pays dans un état de souveraineté énergétique faible dans un contexte d’énergie fossiles en voie d’épuisement.

      La loi C02 était l’Epitome de l’approche néolibérale face au problème climatique : formuler le problème comme étant du pur ressort de la responsabilité individuelle et utiliser des taxes plates affectant principalement les moins aisés. C’était pas terrible, mais c’était le mieux que notre système bancal a pu produire. GIGO.

      Trois fois rien aurait été mieux que rien.

      *Il est à noter que la plupart des scénarios qui respectent les accords de Paris sont basés sur des technologies d’émissions négatives qui n’ont pas été démontrées à une échelle plausible pour faire fasse au problème…

      1. Cher Monsieur Howard, il reste encore beaucoup à découvrir et à faire au niveau des technologies, nous sommes loin d’avoir épuisé toutes les possibilités à disposition, par exemple pour les nouveaux panneaux solaires à pérovskites et le stockage d’énergie. De toute façon, comme vous l’écrivez très justement, il est vraiment urgent d’agir pour contenir le réchauffement en cours en se libérant des sources d’énergies fossiles. Car au seul rythme actuel d’accroissement des gaz à effet de serre, 1,5°C sera atteint avant 2030, 2°C vers 2040, 3°C en 2050 et… 10°C en 2100 !!! Les deux prochaines décennies seront donc cruciales pour redresser la situation et, si on n’y parvient pas, il est fort à craindre que nous serons irrémédiablement bien cuits (au sens propre comme au figuré). L’humanité ne survivra sans aucun doute pas au réchauffement prévu entre 2050 et 2100 (avec une température moyenne de la Terre atteignant 30°C contre 15°C actuellement), comparable à celui du début de l’Eocène il y a 56 millions d’années (survenu pour des raisons que les scientifiques n’arrivent pas encore à expliquer). Si la nature, les animaux et les végétaux ont pu encaisser un choc si considérable, les êtres humains sont beaucoup trop fragiles et ne le pourront pas.

        1. Attention, je ne dis pas que on ne va pas pouvoir disposer de meilleures techniques avec le temps, cependant compter sur les sciences et techniques pour nous sauver la mise à la 11ème heure est une erreur potentiellement fatale.

          Les technologies solaires et éoliennes sont déjà mature. Peut être que les perovskites permettrons une production à moindre coût, mais ce type de cellules n’est pas encore mature (durabilité faible, emploi du plomb etc…).

          Ce qui n’est pas mature c’est l’aptitude de notre société à faire fasse aux limites physiques de son activité économique.

          NB : 10°C en 2100 est excessivement improbable, mais 4-5°C sont tout à fait possible et déjà proprement terrifiant.

  5. Merci de votre sage analyse. La vrai durabilité doit inclure à la loi la protection de la planète et la justice sociale. Berne manque d’imagination : nous pouvons générer 100 fois l’énergie actuelle par les énergies, renouvelables de manière économique, même si cela ne nous empêche pas d’être plus efficace en énergie. M. Prix devrait aussi mieux surveiller la marge des produits alimentaires bios qui sont moins énergivores et moins polluants.

  6. Interrogez ceux qui se croient les “représentants” des jeunes…

    “L’enquête post-électorale de Tamedia montre que le refus le plus élevé se trouve parmi les jeunes. Un pourcentage impressionnant de 58% des 18-34 ans a dit Non au projet de loi, soit le taux le plus élevé de toutes les catégories d’âge.”

    Merci à celles et ceux qui ont poussé les jeunes à être pro ou anti Greta; manifestement, quand ils s’expriment, ils ne sont pas en accord avec ce que la tv d’Etat veut leur faire dire… Les Verts, un parti qui progresse que par l’abstention ?

    Ou les jeunes ont-ils dit non à tout pour exprimer leur ras-le-bol des mesures prises à leur détriment pour sauver les boomers ?

    1. J’ai voté non, et je fais partie de cette catégorie 18-34 ans qui aurait été la plus affectée par cette loi. Quasi 100% de cette tranche d’âge est locataire, vit dans des 2.5 pièces dont le montant du loyer est le même que les 5.5 pièces des retraités, a un bas salaire (début de carrière + dumping salariale dû à la mondialisation), enchaîne les CDD donc impossible de vivre à chaque fois proche du lieu de travail surtout en vie de couple, fonde une famille ce qui rend primordial d’avoir une voiture familiale.

    2. C’est parce que Opération libero n’a pas organisé des fêtes et des danses pour les jeunes pendant la pandémie, donc ils se vengent dans les urnes. Maintenant les danses vont reprendre avec la fin de la pandémie, il faut espérer que Soros aura encore envie de les soutenir, car les résultats des votations sont mauvais pour les mondialistes.

    3. Je trouve extrêmement intéressants et informatifs les constats faits par Rebecc, Nicolas Besson et FK.

      Il est évident que la politique ne peut pas se faire en ignorant les réalités vécues dont nous parlent ces trois personnes.

      Le vote des jeunes citoyens prouve qu’ils sont lucides et que les nunuches gauchistes vertes qu’on a propulsées à Berne à la faveur de l’Opération Libero-GIEC-Greta-grève du climat-Extinction Rebellion etc. (jmieux vaut ne pas donner leurs noms, elles sont tellement nulles) ne tiennent pas la route. Elles ne sont pas crédibles et n’ont pas convaincu.

      Les Verts et Vertes siégeant à Berne n’ont pas pour deux sous de bon sens. Si on veut une politique écologistes la première chose à faire est de se débarrasser de ces nullités. Autrement elles couleront définitivement toutes les chances d’une politique intelligente en faveur de l’environnement.

      Et ce n’est pas le petit Roger Nordmann qui va empêcher cette vaguelette verte de retomber comme un soufflé. Tout ce qu’il sait faire ce loustic c’est de proposer un helicopter money de subventions aux frais du contribuable, avec de l’argent tombé du ciel, comme si les finances publiques n’avaient pas été suffisamment plombées par la mascarade Covid de Berset & Co. Et en plus ce Nordmann est un euroturbo donc il n’a rien en lui qui mérite la confiance de la jeunesse de notre pays qui trime et se trouve devant des perspectives économiques peu réjouissantes. Si au moins Nordmann et les apparatchickis du PS étaient du côté des syndicats et de P.-Y. Maillard qui a bien mérité de la patrie pour avoir torpillé l’Accord cadre avec l’UE, il seraient crédiblles. Mais comme ça, ils seront zappés car euroturbo. Il faut bien se mettre dans la tête que la miaiserie pro européenne c’est fini F. I, FI, N. I. NI ! Ca ne prend plus. Pour au moins une génération les jeunes ne voudront plus en entendre parler.

      Je dois avouer que je suis plein d’espoir et émerveillé en observant les qualités de nos jeunes compatriotes qui voient clair. Ils avaient d’abord été abusés par cette propagande mondialiste style operation libero sur le thème climat covid, mais ils ont été capables de virer leur cuti d’un seul coup à 180 degrés, dès qu’ils ont compris qu’on les avait pris pour des c. On ne peut q’être rempli d’admiration devant cette belle jeunesse.

      De plus en plus je sens que l’opinion, et surtout celle des jeunes, est mûre pour donner un grand coup de balai. C’est extrêmement réjouissant.

  7. Il ne suffit pas de poser quelques panneaux solaires pour croire que nous pouvons devenir indépendants des ressources de fossiles en un clic de souris !?
    Cela demande des infrastructures complexes et coûteuses que les taxes de cette loi n’auraient jamais couvert et que le marché ne sait pas gérer puisqu’il choisit toujours la solution la moins chère…
    Il faudrait que l’Etat investisse dans les solutions durables, mais la droite s’oppose à une intervention dans l’économie et le résultat se voit dans l’échec de cette loi et les blocages successifs…
    Il faudra attendre que les solutions durables deviennent compétitives pour que le marché les adoptent naturellement dans un futur pas trop lointain …
    Le fait que les USA et l’Europe s’engagent plus fortement dans cette voie va contribuer à orienter le marché vers les solutions plus vertes et par conséquent offrir à la Suisse des opportunités de changements…
    Dans ce cas de figure, la confédération ne jouera pas de rôle actif dans la transition énergétique, elle ne fera que suivre le mouvement comme elle le fait dans les autres domaines… Elle n’a jamais été pionnière, elle a toujours copié ce qui se faisait ailleurs, peut-être en y ajoutant sa touche particulière …
    Dans le cas du problème climatique, la Suisse seule ne pèse de toute manière rien du tout et être devant ne l’avantage pas non plus …

    1. Et là aussi je ne peux que donner raison à M. Giot. Je salue son réalisme même si lui contrairement à moi il souhaite qu’on sorte des énergies fossiles.

      Personnellement, non seulement je pense que c’est impossible mais je ne le souhaite pas. Je veux pouvoir continuer à conduire une voiture avec un moteur à explosion qui fait vroum vroum. Et je souhaiterais aussi qu’on trouve un repreneur pour la raffinerie de Collombey pour le mettre en activité et éembaucher les employés qui ont perdu leur emploi. Le Valais ne peut pas vivre qu’en fabriquant ces saloperies de vaccins Moderna, et la Suisse a besoin de plus qu’une raffinerie pour assurer son ravitaillement en carburant.

      On aura encore besoin pendant longtemps de pétrole, c’est une évidence. Et d’ailoleurs c’est une bonne chose. Vous me direz que toute la classe dirigeante mondiale y compris les actionnaires de l’entreprises EXXON Mobil a l’air convaincue de la nécessité de sortir des énergies fossiles. Mais cela ne prouve qu’une seule chose à mon avis c’est que l’ensemble d’une classe dirigeante même mondiale peut être dans le cirage et se fourrer le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. Je regrette beaucoup le président Trump pour ça, lui au moins il avait compris qu’il n’y a aucune raison de sortir du pétrole qui est une énergie très bon marché et peu polluante qui n’est pour rien dans le ràéchauffement climatique. Et d’ailleurs je ne crois absolument pas au GIEC, tous des menteurs comme Macron qui veut vacciner 60% de la population mondiale avec des produits dont personne ne connaît la toxicité ni les effets à long terme parce qu’ils n’ont tout simplement pas été testés. Le pétrole c’est comme l’hydroxychloroquine, c’est pas cher, c’est efficace, ça a fait ses preuves, c’est disponible et ce n’est pas dangereux. Alors il faut l’utiliser.

      Il faut envoyer balader l’agenda 2030 des Nations Unies ainsi que l’accord de Paris dont j’espère bien que la Suisse va le résilier comme avait fait Trump et comme Parmelin et Cassis ont fait très judicieusement pour l’Accord cadre avec l’UE. Il est temps pour qu’on cesse de nous mentir et qu’on commence à s’intéresser aux choses sérieuses avec réalisme.

      1. Les assertions de ce commentaire sont sous la seule responsabilité de son auteur. Je publie les commentaires divergents de mes convictions pour respecter la libre expression et donner la mesure de ce que l’opinion publique pense.

  8. Notre société vit dans une croyance économique qui prétend que le marché est un régulateur naturel (la main invisible) et que les retombées financières sont pour tout un chacun (le ruissellement). Ces affirmations, de l’avis même de leurs théoriciens (Ecole de Chicago) étaient des idées, des utopies. Vous y ajoutez l’écologisme politique ambiant, et le complotisme, croyances tout autant naïves. Un aspect de cette apocalypse cognitive décrite par certains.
    Le sommet de l’irrationnel est la critique des données scientifiques qui n’ont d’autres buts que d’informer sur la réalité de la planète, de la biologie de ses êtres vivants, des règles physiques et chimiques auxquels ils sont soumis. La crise sanitaire mondiale récente, encore actuelle et possiblement bientôt les ressources énergétiques et le problème annoncé du climat terrestre ne doivent pas être négligés. Je suis aussi rassuré de voir finalement que beaucoup d’entreprises prennent des mesures conséquentes et s’adaptent.
    Les lois (règles de vie en commun) sont certes humaines, mais elles devraient être plus respectueuses et équitables envers la population et ses activités. Cela devrait aussi être le rôle des juristes, pourtant abondamment présents dans les instances parlementaires.

  9. Bien qu’opposant à la loi CO2, je ne parviens pas à me réjouir du Non du 13 juin.
    J’aurais préféré 49,5%. Peu importe que la loi eût été entérinée. Elle n’aurait, en tout état de cause, pas changé grand chose au cours des événements qui nous attendent. Les lésés auraient obtenu compensation d’une façon ou d’une autre. L’économie aurait comme toujours obéit au principe des vases communicants. Et les sauveurs de la planète, leurrés par une réussite à la raclette, n’auraient en fait rien sauvé du tout.
    Cependant, dans l’hypothèse 49,5%, le vent du boulet aurait quand même secoué les têtes pensantes des partis ralliés à la mouvance verte par électoralisme, tout autant que la petite victoire du Non. Voir la spectaculaire démission de la présidente du PLR. Un petit succès du Oui nous aurait aussi épargné les anathèmes et le matraquage dont les perdants ont derechef commencé à nous soûler. Et puis, la première canicule venue, il n’aurait pas été possible d’en rejeter la faute sur cette stupide population suisse au comportement égoïste.
    Nous sommes donc repartis pour quelques années de tergiversations, défavorables aux deux camps. Une situation qui nous est parfaitement familière – l’enlisement – faute de ne pas avoir pris les problèmes à la racine, à savoir la remise en cause de l’accord de Paris et de la stratégie énergétique 2050. La 52e législature est trop proche pour espérer de l’assemblée fédérale une inflexion notable. Mais la 53e ?

  10. L’Etat pourrait agir en favorisant les projets de recherches qui pourrait impacter la consommation du CO2 à la baisse. Les Unis/EPF reçoivent de l’argent de l’Etat, qui pourrait donc avoir une influence. Quant aux autres recherches, ce serait un petit effort en plus pour ramener de l’argent privé.
    Je dirais même que les directeurs des Unis, EPF devrait avoir comme mandat d’orienter les recherches.
    Je ne parle d’obligations, d’interdictions, mais d’incitations, parce que la recherche doit se sentir le plus libre possible.
    Il ne s’agit pas de jouer tout technologie, mais d’utiliser tous les moyens possibles.
    Sinon, il faut interdire les grosses cylindrées diesel/essence, et privilégier les moteur électriques. Le but serait aussi que les “riches” montrent l’exemple. Et surtout il faut se focaliser sur la qualité de vie que ce soit dans le travail ou dans l’environnement de l’habitat (stop au bétonnage).
    Quels citoyens accepteraient des sacrifices tout en observant un bétonnage massif et donc une qualité de vie diminuée?
    Il faut des navettes transfrontalières pour fixer nos voisins chez eux afin d’éviter les catastrophes annoncées (surpopulation des villes -> délinquances, nouvelles infrastructures bétons -> CO2, …)

    Il faudrait peut-être créer un département au CF focalisé sur l’évolution de la société et ses solutions pour atteindre les objectifs de la biodiversité, climat et qualité de vie. Ils auraient une vision incluant la technologie, l’incitation et le social, et feraient des propositions. On a vu la limite des politiques, il n’y a pas de visions globales chez eux, juste des idéologies.

  11. Une chose est sûre : en Suisse la consommation finale d’électricité par tête, la consommation finale d’énergie par tête et les émissions de gaz à effet de serre par tête suivent toutes les trois une courbe fortement descendante depuis 2005.
    .
    Valeurs en watts par tête, de 2005 à 2019, pour l’électricité :
    880 881 868 874 847 872 846 840 837 801 803 792 790 773 762
    .
    Valeurs en watts par tête, de 2005 à 2019, pour l’énergie finale :
    3744 3710 3580 3664 3546 3662 3379 3458 3513 3201 3213 3228 3191 3096 3085
    .
    Émissions de gaz à effet de serre en tonnes de CO2 équivalent par tête, de 2005 à 2019 :
    7.46 7.37 7.05 7.15 6.87 7.01 6.41 6.51 6.55 5.98 5.86 5.83 5.68 5.46 5.39
    .
    Nous sommes sur la bonne voie vers une société à 2000 W et à 1 tCO2éq/tête ; qui dit mieux ?

      1. La “Statistique suisse de l’électricité 2019”, la “Statistique globale suisse de l’énergie 2019”, sur le site de l’OFEN, et le rapport d’avril 2021 “Émissions de gaz à effet de serre visées par la loi sur le CO2 révisée et par le Protocole de Kyoto, 2e période d’engagement (2013–2020)”, sur le site de l’OFEV, en divisant par 8760 heures pour l’électricité et l’énergie et par la population pour chaque année qui est aussi donnée dans la “Statistique globale de l’énergie”.

        1. Merci. Ces statistiques montrent que nous avons fait un pas dans la bonne direction mais qu’il faudra aller plus vite pour arriver à 50% d’économie dans neuf ans

          1. Pas du tout, la vitesse actuelle est la bonne !
            Les chiffres pour 1990 étaient :
            population 6.712 millions ; émissions de tous les GES : 54.03 MtCO2éq, soit 8.05 tCO2éq/tête, comme valeur de référence.
            Si l’on extrapole la pente actuelle à partir des 15 données ci-dessus de 2005 (7.46 pour le point n° 1) à 2019 (5.39 pour le point n° 15), par régression linéaire (y = 7.67 – 0.1539 x), on arrive à 3.82 tCO2éq/tête en 2030 (point n° 25), donc déjà à 47% de la valeur en 1990, et à 0.75 tCO2éq/tête en 2050 (point n° 45). Que faut-il de plus ?

          2. Le calcul par tête est une innovation qui dissimule la réalité et l’objectif : réduire l’émission de CO2 indépendamment de la population. On ne diminue pas les gaz à effet de serre par vertu ou par idéalisme, mais pour contrôler réellement la température. L’augmentation de la population planétaire est évidemment un facteur aggravant.

    1. De nature pessimiste, je me permets une remarque. Ces évolutions pour réjouissantes qu’elles soient, masquent une réalité, probablement, plus nuancée. Les causes de cette évolution peuvent être classée dans trois catégories:
      1. l’amélioration de l’efficacité énergétique. Le triomphe de l’ingénieur, on utilise moins d’énergie pour arriver au même résultat.
      2. L’externalisation des émissions. Les activités très énergivores et/ou très émissive, généralement à faible valeur ajoutée (fabrication des matériaux de base, par exemple) sont effectuées à l’étranger et seuls les produits finis ou semis finis sont importés. C’est super pour la réduction des émissions mais cela fait rien pour le climat. On peut, en plus, se demander combien de temps les chinois (ou les autres) accepteront d’émettre pour nous lorsqu’ils devront aussi réduire leurs émissions.
      3. La sobriété choisi ou subie. La consommation baisse par choix ou par contrainte. Si c’est un choix, c’est positif sinon c’est plus discutable.
      Je suis bien incapable de chiffrer la contribution de chaque catégorie, cependant les estimations de l’empreinte carbone pointent plutôt vers une forte composante d’externalisation. Nos bons résultats sont donc à relativiser quelque peu.

    2. Je ne veux pas jeter un pavé dans cette mare de bons chiffres, mais l’effet de masse de la forte augmentation de la population depuis 2005 (1,5 million de plus) diminue mécaniquement la consommation par tête d’habitant; exemple l’éclairage publique, chauffage des écoles et des bureaux, etc. Chez moi nous faisons très attention aux gaspillages électriques. J’ai remarqué qu’entre 2007 et 2011 le remplacement de la TV, des machines à laver, à sécher et le lave vaisselle ont impacté à la baisse notre consommation de 2011 à 2015 mais dans les années suivantes, la possession par chacun de nous de plusieurs appareils électroniques à usage personnel + Netflix augmentent pas mal notre consommation sans toutefois retomber au niveau 2005 mais pas très loin. Et puis la population dort moins !

  12. « Cette prise de conscience élémentaire se trouvait hors de portée des fonctionnaires et des parlementaires » qui n’ont visiblement pas vocation à appliquer l’ascèse dans presque toutes leurs actions ou réflexions puisque dictées uniquement par une réélection ou un maintien de privilège.
    Mais je reviendrai encore sur votre dernière phrase, « elle décèle une faille du pouvoir ».
    A entendre nos parlementaires au pouvoir, ils font tout juste et tout le temps, avec une pleine conscience de leurs actes, mais force est de constater qu’il n’en est rien et que notre gouvernement ne maitrise plus grand chose car peu d’entre-eux ont lu les 39 pages de cette loi !
    Devrions nous faire comme le Mexique, créer un « parti révolutionnaire institutionnel » (PRI) convoquant le parlement qu’à chaque 6 ans afin de ne plus subir des décisions dictées par le corporatisme ou des lobbyistes fervent adeptes du copinage ?

    1. Ne plus élire de parlementaires, mais les tirer au sort! (p. ex. avec un renouvellement de 50% tous les 2 ans).

        1. Le pouvoir des lobbyistes serait fortement réduit, le parlement serait vraiment représentatif de la population, les parlementaires, nécessairement miliciens, seraient moins tenté par des postures électoralistes. C’est un peu aussi la fin des partis politiques, du moins une diminution de leur rôle. Le populisme n’aurais plus prise sur le législatif.

          1. C’est oublier que le tiers de votants sont populistes et qu’ils se retrouveront dans la même proportion au parlement.

          2. C’est pour cela que le tirage au sort serait à faire sur le corp électoral dans son ensemble, et pas juste les votants. Comme pour les scrutateurs dans de nombreuses communes.
            Mais on est bien d’accord qu’il ne s’agit que de rhétorique, en réponse au parti révolutionnaire institutionnel de M.Largo – ce genre d’idée n’a aucune chance dans la Suisse actuelle

          3. Il faut commencer d’abord par interdire le contact direct et personnel entre lobbyistes et élus. Rien n’empêcherait dans ce cas que les élus écoutent les argumentaires sur des supports enregistrés ou en groupe face aux groupes de pression. Il y a 3 ou 4 ans encore les parlementaires qui assistaient à des déjeuner-présentations des assureurs maladie avaient une enveloppe de plusieurs milliers de francs !!! sur leurs assiettes. C’est Jacques Pilet qu’il avait révélé dans un infrarouge.

          4. Cette affaire d’enveloppes bourrées de billets me parait tenir de la légende. Je n’ai jamais entendu quoi que ce soit du genre et jamais expérimenté en douze ans à Berne.

      1. Si j’étais élu au parlement par tirage au sort, je n’aurais légitimement aucun compte à donner à qui que ce soit puisque personne n’a voté pour moi et que je ne serais de toutes façons pas réélu 4 ans après. Ainsi, mon travail de parlementaire, qu’il soit fait de manière consciencieuse et responsable ou non, ne changerait rien à mon avenir ni à ma réputation dans 4 ans.

        Ma vision en tant que parlementaire serait donc portée sur le très court terme et juste pour défendre mes propres intérêts. Nulle doute que je développerais une relation très chaleureuse avec les lobbys, ne serait-ce que pour assurer un retour dans ma carrière professionnelle après 4 ans d’interruption.

        L’élection par tirage au sort, c’est donner l’entièreté du pouvoir aux lobbys.

          1. Cette citation de la presse contient des insinuations mais aucune preuve d’aucune corruption. Cette accusation est grave et doit être précise et justifiée. Ce texte jette une suspicion généralisée sur tous les parlementaires et tous les journalistes. En ne diffamant personne de précis, elle ne s’expose pas à des poursuites, mais elle réussit à diffamer tout le monde. C’est de la presse de caniveau. Elle ne convainc que ceux dont elle renforce les préjugés.

        1. Le job de parlementaire n est pas un job à temps plein. Ne confondez vous pas avec l’exécutif, dont il n’est nullement question ici.

          1. Il existe en effet un mythe fondateur selon lequel le parlementaire fédéral ne travaillerait qu’à temps partiel. Cela ne tient pas debout car dans les pays voisins il faut bien qu’ils travaillent à temps plein pour traiter la multitude de sujets qui surgissent dans un Etat moderne. Le mythe permet donc de justifier qu’ils ne soient payés qu’à mi-temps. C’est une mesure d’économie. En pratique, selon mon expérience de douze ans, on est submergé de travail à commencer par une présence à Berne d’une centaine de jours ouvrables par an, à quoi il faut ajouter les journées de préparation et les activités au niveau du canton.

  13. Prévisible ? Vraiment
    Pourquoi n’a-t-il pas eu d’un plan B et plus d’informations de la part du Conseil Fédéral ?
    On a décrit ce qui se passe si la loi est acceptée, mais ignoré partiellement les conséquences directes d’un refus. L’ancienne loi CO2 concernait la période 2013-2020. En vue du référendum la loi a été prolongée pour 2021. Au plus tard dés 2022 manquera la base juridique pour les taxes fédérales des émissions CO2, les entreprises ne pourront plus être exemptées, les plus grandes entreprises ne seront plus soumis au SEQE, et les privés ne paieront plus sur le mazout et le gaz naturel la taxe CO2 et ne recevront plus de redistribution via la caisse maladie. Les importateurs de voitures ne seront plus taxés et adieu à la taxe sur les billets d’avion. On doit chercher d’autres taxes pour pouvoir subventionner le programme bâtiments ou des mesures de subvention pour les énergies renouvelables.
    Pour l’image de la Suisse c’est un vrai gachis. Créer des nouvelles règles pour répondre à l’accord de Paris va prendre des années avec une UDC incapable de trouver des compromis

  14. Commentaire trop long et peu constructif. De la critique mais pas de proposition concrète. Comment croire que la population puisse accepter un changement global de société? La politique des petits pas est la seule crédible et cette loi tendait à y parvenir.

  15. Les efforts d’un pays en consommation énergétique et en émissions de GES ne se mesurent que par tête si l’on veut faire des comparaisons valables. Ainsi pour ce qui est du seul CO2, la Suisse (4.34 tCO2/tête en 2018) n’a pas à rougir à côté des Pays-Bas (9.50), de la Norvège (9.43), de l’Allemagne (9.15), de la Finlande (8.80), de l’Autriche (8.16) et du Danemark (5.76), pays souvent cités en soi-disant exemples !
    .
    Je n’ai fait que suivre la même procédure que ce qui se trouve préconisé comme objectifs de consommation dans l’actuelle loi sur l’énergie (LEne) du 30.09.2016 (dernier état actualisé au 1er janvier 2021 :
    .
    «
    Art. 3 Valeurs indicatives de consommation
    1. S’agissant de la consommation énergétique moyenne par personne et par année, il
    convient de viser, par rapport au niveau de l’an 2000, une réduction de 16 % d’ici à
    2020, et de 43 % d’ici à 2035.
    2. S’agissant de la consommation électrique moyenne par personne et par année, il
    convient de viser, par rapport au niveau de l’an 2000, une réduction de 3 % d’ici à
    2020, et de 13 % d’ici à 2035.
    »
    .
    Il n’est pas question dans la LEne de valeurs absolues, mais bien par tête. La référence est ici l’an 2000 ; pour l’énergie finale par personne, la demande était de 3729 W/tête et celle d’électricité de 830 W/tête. La LEne prescrit donc d’atteindre 57% pour l’énergie, soit 2126 W/tête, et 87%, soit 722 W/tête pour l’énergie.
    .
    En prenant les deux séries de quinze valeurs données ci-dessus pour la demande d’énergie et pour celle d’électricité de 2005 à 2019, la régression linéaire permet de voir que, en 2035, on aura atteint 2336 W/tête et 636 W/tête. On est donc déjà amplement sur la bonne voie.

  16. Justement, hier 18 juin, le Conseil fédéral a publié son message pour modifier la LEne. L’article 3 a maintenant la teneur suivante, avec des objectifs fixés jusqu’en 2050 :
    .
    «
    Art. 3 Objectifs de consommation
    1. Par rapport au niveau de l’an 2000, la consommation énergétique moyenne par
    personne et par année doit baisser de 43 % d’ici à 2035 et de 53 % d’ici à 2050.
    2. Par rapport au niveau de l’an 2000, la consommation électrique moyenne par
    personne et par année doit baisser de 13 % d’ici à 2035 et de 5 % d’ici à 2050.
    »
    .
    Pour l’énergie finale par personne, la demande, en 2000, était de 3’729 W/tête et celle d’électricité de 830 W/tête. La nouvelle version de la LEne prescrit donc d’atteindre 57% de l’énergie, soit 2’126 W/tête, en 2035, et 47% de l’énergie, soit 1’753 W/tête, en 2050 ; et 87% de l’électricité, soit 722 W/tête, en 2035, et 95% de l’électricité, soit 789 W/tête, en 2050.
    .
    La population suisse étant estimée devoir être de quelque 10,3 millions d’habitants en 2050, ces valeurs par tête donneraient les valeurs absolues suivantes : 569’411 TJ d’énergie et 71’190 GWh d’électricité en 2050, chiffres à comparer avec la demande en 2000 : 847’160 TJ pour l’énergie, et 52’373 GWh pour l’électricité. La demande énergétique en 2050 serait donc de 33% de moins qu’en 2000, mais celle d’électricité de 36% de plus qu’en 2000.

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