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LIFE OF AGONY : une vie d’agonie telle que celle-là, on en redemande

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Le mythique groupe hardcore de Brooklyn Life Of Agony, formé il y a maintenant 20 ans, a décidé de rejouer en live l’intégralité de son premier album, “River Runs Red”. Après quelques dates sold out aux States, les New-Yorkais ont fait profiter le vieux continent de cette excellente initiative.

La première partie du show était assurée dès 19h par le groupe français AqME venu présenter
En l’Honneur de Jupiter
, son cinquième album ainsi que son nouveau guitariste. Le son d’AqME, proche des ambiances de Meshuggah ou In Flames (logique, puisqu’ils font tous appel au Suédois Daniel Bergstrand pour produire leurs albums), fait mouche dans la salle malheureusement encore très clairsemée, la majorité du public étant là pour en découdre avec les Américains. La musique d’AqME fonctionne pourtant bien, ce qui est plutôt rare pour du métal chanté en français. Malgré quelques temps morts entre les titres, le set long d’une bonne heure est homogène et de bonne facture.

Trois quarts d’heure plus tard, la salle était comble pour le début des festivités. Un peu d’appréhension me nouait cependant la gorge : la dernière fois que j’avais vu LOA, dans cette même Ancienne Belgique, Keith Caputo, fraîchement réintégré au groupe, avait assuré sur les nouvelles compos du groupe, mais avait littéralement massacré les anciens titres. Suspense, donc…


A peine le groupe sur scène, premier choc : Caputo porte les cheveux longs, et est vêtu d’un gilet et d’une veste de costard, Joey Z. à la guitare a les cheveux courts et une casquette vissée sur la tête. Les autres, Allan Robert à la basse, et Sal Abrustcato à la batterie, ont davantage gardé leur look d’il y a vingt ans. Loin de ces considérations vestimentaires, LOA démarre tout en force l’interprétation de son album d’anthologie. Les musiciens se donnent à fond, Caputo donne à sa voix tout le registre dont il est capable pour arriver à faire sonner les titres encore plus intensément que sur le CD. Entre certains titres de l’album, des passages enregistrés donnaient à comprendre pourquoi le “héros” du disque en venait à se trancher les veines dans sa baignoire. Ici, ces mêmes passages sont joués en playback, alors que la lumière baisse sur la scène. Nul besoin de lister les titres joués ce soir, il suffit de retourner le boîtier de leur premier opus ou de lire le dos du t-shirt qu’une bonne partie du public arbore fièrement. En une heure, la messe est dite, mais quelle messe. 2010 serait-elle l’année des claques ?


Dix-sept ans après sa sortie, force est de reconnaître que “R.R.R.” reste un album majeur de la scène hardcore new-yorkaise. LOA arrive à mettre l’AB sur les genoux. Le public saute, moshe, certains se voient littéralement propulsés en l’air (notre photographe du jour en a même pris un en vol plané direct dans le dos), chacun est en nage à la fin de cette heure de pur bonheur. Pendant que le playback diffuse la fin de R.R.R (“Friday”), le groupe se retire pour quelques instants avant de revenir sur scène pour quelques titres des opus suivants, dont les classiques “Weeds”, au terme duquel le groupe remercie chaleureusement son public, ainsi que la sécurité dont ils apprécient le travail par rapport aux crowd surfers, “I Regret” ou encore “Lost at 22” pendant lequel un énergumène monte sur scène pour hisser Joey Z. sur ses épaules, ce qui n’arrivera pas à perturber le jeu du gaillard qui semble même y prendre du plaisir.

Les lumières rallumées, la bande à Caputo est encore sur scène, prodiguant mille remerciements, distribuant sticks et onglets, serrant des mains. C’est avec un immense sourire aux lèvres que les LOA quittent la scène, c’est avec un immense sourire aux lèvres que je quitte l’AB ce soir.

Le show de ce soir était capté et fera l’objet d’un album, “20 Years Strong” qui sera accompagné d’un DVD reprenant entre autres l’intégralité de la prestation. Ce package est attendu pour le début de l’été. A se procurer d’urgence, que vous ayez assisté au concert ou pas, si oui, pour tenter de revivre cet instant de pure folie, si pas, pour pleurer sur ce que vous avez raté.

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AqME

Photos © 2010 Olivier Bourgi

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