Lubumbashi: 25 ans après la mort de Mobutu

Lubumbashi: 25 ans après la mort de Mobutu

Le Léopard de Kinshasa ou encore l’aigle de Kawele est décédé le 7 septembre 1997 alors qu’il se trouvait au Maroc en exil. 25 ans après la mort du Maréchal Mobutu deuxième président de la République démocratique du Congo, les Congolais gardent non seulement des mauvais souvenirs, mais aussi des bons.

Selon les personnes interrogées ce 07 septembre, jour de la commémoration du Maréchal Sese Seko, plusieurs  Lushois disent que Mobutu avait le sens de la nation. La fierté nationale habitait en lui. Il descendait lui-même sur le terrain et agissait avec efficacité. « On était fier d’être Zaïrois. Mais actuellement, tout le monde se limite au discours », dit un lushois avec nostalgie.

Sur le plan politique du pays, Fidèle Numbwe Assistant à la Faculté des Relations Internationales, pense que Mubutu était l’un des meilleurs présidents que la RDC n’ait jamais eus. « Mobutu a dirigé le pays dans des moments difficiles. Il y avait la guerre de Sécession, celle de 80 jours, Moba1Moba2, donc il fallait un homme fort et c’est ce qui a été fait », dit-il. Puis, il renchérit :  » Il était un bon dirigeant qui a marqué de ses empreintes l’histoire de tout un pays. Et que grâce à lui, la RDC était le leader de la région et de la sous-région de l’Afrique. Tous les pays limitrophes avaient peur du Zaïre ou du maréchal ».

Mais  Bertin Tshoz membre de la société civile, ne retient que la dictature de Mobutu.  « Il a fait en sorte que tout le monde arrive à se soumettre à lui, en l’adorant. Chaque jour, on devait chanter des hymnes pour lui. Il avait instauré un parti unique. Il n’y avait pas des sociétés civiles. Certaines églises étaient même fermées ».

Mobutu met à terre l’économie congolaise

En ce qui concerne l’économie, un Zaïre valait un dollar. C‘est bien plus tard, vers les années 80,qu’il y a eu  inflation monétaire. A dit Fidèle Numbwe. Un point de vue que ne partage pas Bertin Tshoz. « À l’époque de la zaïrianisation, Mobutu avait pris les capitaux et infrastructures. Et il avait donné aux Congolais sans tenir compte de la compétence. C’est comme ça que plusieurs entreprises étaient tombées. Sur le plan économique, Mobutu nous a tués ».

S’agissant de la situation sécuritaire, Mobutu avait une maîtrise sur la sécurité.  « Les personnes circulaient facilement et librement le pays sans rencontrer les groupes armés. On se sentait sécurisé. L’armée, bien qu’elle n’était pas suffisamment entretenue, mais elle était forte et respectée. Que ça soit à l’intérieur ou, au niveau international. Mais la situation s’est dégradée non pas à cause de son pouvoir, mais à cause de la configuration de la politique internationale, c’est ce qui a entrainé sa chute ». A expliqué Fidèle Ntumbwe. Ce que pense également Bertin Tshoz. « Ceci grâce à ses contacts. Mobutu avait investi beaucoup d’argent dans la formation de l’armée. Il n’y avait pas des vols, des cambriolages comme aujourd’hui ».

Mobutu impose un style vestimentaire.

Sur le plan culturel, Mobutu a réussi à mettre tous les mondes ensemble. Et tout le monde était fier d’être Zaïrois. Il avait réduit sensiblement le tribalisme. Ceci a fait que les Congolais du Bas-Congo pouvaient être gouverneur au Katanga comme c’est le cas de Koyagyalo qui fut l’un des modèles des gouverneurs. « Nous ne disons pas qu’il était parfait, mais c’est l’un des meilleurs dirigeants que le Congo ait connus », souligne Fidèle Ntumbwe . Quant à Bertin Tshoz , il souligne que Mobutu a astreint à un style vestimentaire. « Tout le monde portait un abacost à cette époque. Il y a aussi les 4 langues nationales qui demeurent jusqu’aujourd’hui. Il y avait une forte reconnaissance de son identité ».

Quant à la politique étrangère, Fidèle Ntumbwe  a souligné que le Congo était un repère de la région. À la période de la guerre froide, rien ne pouvait se faire dans la région du grand lac sans le Congo. Toutes les questions séculaires des pays qui entouraient le Congo passaient par la RDC. La politique interne et externe Mobutu était une icône. A témoigné Fidèle Numbwe.