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    Pays Hamois : L’alcool aurait pu détruire sa vie

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    Pays Hamois : L’alcool aurait pu détruire sa vie
    Le prévenu a réussi à garder son emploi durant ses années malgré l'alcool. Il buvait dès qu'il rentrait chez lui. mais il certifie qu'il s'est pris en main. "Je ne me sentais pas capable de le faire avant." (Photo d'illustration)

    Le père de famille originaire de Ham a été jugé pour ces violences par le tribunal d’Amiens le 22 juillet. Il s’en sort avec du sursis simple et les clés en main pour se relever de son addiction.

    L’alcool est souvent à l’origine des violences conjugales. Classique. Le verre de trop, la parole de trop, le geste de trop, conduit souvent à l’irréparable. C’est ce qui est arrivé à cet habitant d’Ercheu, originaire de Ham. “C’est l’alcool qui m’a détruit”, lance-t-il à la barre.

    Le 18 mai 2021, il commence sa journée par boire, comme tous les jours depuis quelque temps, depuis la mort de son père. “Je vais me faire un petit jaune”, dit-il à son fils vers 9h00 du matin. Très vite, il manque de boisson. Il demande à sa femme d’aller lui chercher une bouteille. Celle-ci refuse. Il faut dire, elle et ses enfants s’inquiètent pour lui. Cela fait un petit moment qu’ils ont remarqué ses problèmes avec l’alcool. Ses voisins aussi l’ont remarqué. À vrai dire, tout le monde est au courant.

    Mais ce jour-là, il s’énerve. Il prend un couteau et menace d’abord de se tuer. Puis, il s’attaque à sa compagne. “Ramène une bouteille ou je te plante.” Ses proches diront que c’est l’alcool qui parle. “Quand il ne boit pas, il est très gentil.” Mais ce 18 mai, son taux d’alcool est de 1,14 mg/L d’air expiré. Par conséquent, il ne se souvient pas très bien de la scène. Il se rappelle que son fils de vingt ans est intervenu, des insultes et de la bagarre qui a suivi. Par la suite il bouscule sa femme et la gifle. Décidément, ce matin-là, l’homme n’a pu rien avoir avec le père de famille qu’il a toujours été.

    “C’est un bon père et un bon mari, l’alcool est en train de tout détruire” 

    “Je regrette tout ce que j’ai fait à ma femme et à mon fils.” Sa famille ne s’est pas constituée partie civile. Ils le soutiennent. “Ça fait des années que vous deviez arrêter, remarque la présidente du tribunal. Votre femme s’inquiète car les derniers jours vous ne mangiez même plus. Vos proches ne veulent qu’une chose : que vous arrêtiez de boire. C’est votre famille qui est en jeu”.

    Lui, certifie que depuis les faits, il n’a pas touché une seule goutte d’alcool. Et apparement, ça se voit sur son visage. “Vous avez meilleure mine”, s’exclame la présidente. Suivi par un psychologue, par un addictologue et par une infirmière, le prévenu a manifesté son désir de s’en sortir. Après sa garde à vue, il ne souhaitait qu’une chose : “que l’on me refasse une place au sein de ma famille”.

    Pour la procureure de la République tous les faits sont caractérisés et pour elle, le tribunal doit rentrer en voie de condamnation. Mais elle conçoit.

    “C’est un bon père, un bon mari. L’alcool est en train de tout détruire chez lui, détruire tout ce qui était beau dans sa vie”.

    La procureure de la République

    Cependant, pour elle, ce n’est pas la première fois qu’il est violent. Elle requière 4 mois de sursis probatoire avec une obligation de soins et une obligation de suivre un stage de violences conjugales.

    “Le tribunal n’est pas la cour des miracles”

    “Le tribunal n’est pas la cour des miracles”, s’agace son avocate. Pour elle, le tribunal n’a pas à juger des hypothétiques faits de violence antérieure. Et selon elle, son client n’a pas besoin “d’une épée de Damoclès au dessus de la tête” pour s’en sortir.

    À 47 ans, c’est la première fois qu’il se retrouve devant les tribunaux, qu’il se retrouve en garde à vue. Alors pour l’avocate, cette punition “est suffisante”.

    Après délibéré, la présidente le déclare coupable et le condamne à 5 mois de sursis simple. “Je sais que ce n’est pas fini et qu’il ne faut pas arrêter mes soins pendant six mois un an s’il le faut”, déclare-t-il. L’alcool est souvent à l’origine des violences conjugales. Classique. Mais pour ce prévenu, pas vraiment méchant au fond pour le tribunal, l’alcool semble être l’objet de cette maladie. Cette maladie dont souffre certains, si difficile à guérir. Mais ce prévenu promet qu’il fera tout pour combattre cet alcoolisme.

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