LITTÉRATURE

99 Francs – Votre Coupon Rabais n’est pas valide

Difficile à la lecture du célèbre roman 99 francs de ne pas se laisser influencer par le cynisme contagieux de son personnage principal, Octave. Difficile aussi à la lumière de ce qu’il expose, de ne pas poser un regard circonspect sur le monde du travail actuel. Une épopée signé Fréderic Beigbeder où votre carte d’affaire est aussi un laissez-passer pour l’asile.

De l’importance de donner du sens à son travail.

Vous n’y croyez pas ? Peut-être qu’un plongeon dans le quotidien d’Octave aurait tôt fait de vous convaincre. 99 francs relate l’histoire d’un publicitaire un peu désœuvré, un peu nihiliste, un peu dégoûté par la nature de son travail, qui cherche désespérément à se faire renvoyer. Un peu par son histoire rocambolesque et aussi, un peu à cause de l’environnement absurde dans lequel il fait évoluer ses personnages, le livre pourrait être comparé à un Alice au Pays des Merveilles des temps modernes : les publicités en plus, le lapin en moins.

Et la pause thé ayant bien évidemment été remplacée par une pause Kitkat.

Révèle-moi le standing de ta profession et je t’offrirais peut-être un bouquet de coupons rabais.

99francs

© Pathé Distribution

Un peu à la manière d’une très, très mauvaise relation amoureuse, son poste de concepteur-rédacteur lui fait bénéficier de nombreux avantages : une voiture de luxe, un bon appartement, un salaire plus que souhaitable, mais cela ne le comble en rien. À l’intérieur, Octave implose, explose : aucune sphère de sa vie ne semble pouvoir contenir l’exubérance de son travail. Il se meurt lentement et ne finit plus que par s’auto-résumer à ça : concepteur-rédacteur dans une agence de publicité.

Auriez-vous un salut en promotion ?

À ses yeux, la seule délivrance possible est son licenciement. Licenciement qui fait figure chez lui d’un tel fantasme qu’on pourrait en venir à croire qu’elle ne peut lui être apporté que par le messie, dont les doux mots : « aimez-vous les uns les autres » auraient étés remplacés par les plus rugueux : « Nous n’aurons plus besoin de vos services.. »

Révèle-moi ta profession et je te dirais qui tu es.  

Forcé de constaté que la profession revêt de nos jours une telle importance qu’il est plus que jamais devenu coutume de dévoiler son travail lorsque l’on décline son identité. Alors d’ici à ce qu’apparaisse sur nos passeports ou tout autre documents identitaires officiels,  la nature de notre emploi à côté de notre nom et notre date de naissance…

On se souhaite beaucoup de pauses publicitaires.

Et quant à toi, Octave… Courage ! Ton salut viendra peut-être, mais en attendant just do it.

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