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Côte d’Ivoire/Promesses non tenues : Les victimes tournent le dos au pouvoir #CIV


lepointsur.com (Abidjan, le 11-7-2015) Les victimes des déchets toxiques ont décidé de prendre leur destin en main, compte tenu du retard observé dans le jugement du détournement de leur indemnisation. C’est la substance du point de presse que Charles Koffi Hanon a animé le vendredi 10 juillet 2015 au Plateau.

Les victimes des déchets toxiques dénoncent une justice sélective et à deux vitesses

C'est à partir d'Accès Bank que le détournement massif de l'argent pour l'indemnisation des victimes des déchets toxiques a été orchestré. Ici, la photocopie du chèque perçu par le ministre Adama Bictogo.

C’est à partir d’Accès Bank que le détournement massif de l’argent pour l’indemnisation des victimes des déchets toxiques a été orchestré. Ici, la photocopie du chèque perçu par le ministre Adama Bictogo.

Selon le président du Renadvidet-Ci (Réseau national des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire), alors que l’affaire du détournement de l’argent destiné à indemniser les 6 624 victimes des déchets toxiques demeure pratiquement un sujet tabou, auquel un jugement définitif n’a pas encore été trouvé, le détournement des primes des Eléphants champions de la Can 2015 en Guinée Equatoriale est en train de connaître un dénouement.

Une situation que les victimes des déchets toxiques qualifient d’injuste, d’autant que dans le cadre du détournement de leur indemnisation, toutes les personnes soupçonnées d’avoir détourné l’argent des malades sans défense ont été entendues par la police économique sans être vraiment inquiétées.

« Curieusement, pour des primes détournées de l’équipe des Eléphants dont les jours sont toutes des personnes nanties, l’Etat s’attèle à se donner bonne conscience avec une célérité à donner du vertige, à travers des arrestations en cascade de tous ceux qui, de près ou de loin sont impliqués dans ledit détournement », s’est étonné Charles Koffi Hanon.

C’est pourquoi, face à cette justice qu’il qualifie de sélective et de deux poids deux mesures, il interpelle le Président de la République sur le respect de ses promesses de campagne. Notamment pour ce qui concerne l’indépendance, l’impartialité, l’équité et l’égalité de la justice pour tous.

« Nous entendons incessamment établir une plateforme de collaboration avec les autres victimes de notre Etat dans quelques domaines que ce soit, y compris celles de placement d’argent, afin d’aviser au moment du bilan du Président de la République quant à sa gestion de la société civile et nous aurons notre mot à dire », a-t-il prévenu.

Voici des chèques retirés au profit de Koné Cheick-Oumar.

Voici des chèques retirés au profit de Koné Cheick-Oumar.

Revenant à la charge, le président du Renadvidet-Ci a clairement indiqué que la reconnaissance par Koné Cheick-Oumar des retraits faits par certains de ses collaborateurs à son profit ne les exempte pas de leur responsabilité pénale. « En corollaire de cette reconnaissance, Koné Cheick-Oumar a reçu en tout et pour tout 4 milliards Fcfa et le ministre Adama Bictogo, 600 millions Fcfa », a-t-il précisé.

Puis de préciser que contrairement aux déclarations de Gohourou Claude selon lesquelles ledit détournement a eu lieu après la survenance de la crise postélectorale, « c’est depuis le 24 mars 2010, date du transfert irrégulier des 4,658 milliards Fcfa à Access Bank devenue Afriland First Bank que le détournement en cause a été matérialisé ».

« Vu ce qui précède, à partir du jeudi 16 Juillet 2015 et ce, jusqu’ à nouvel ordre, nous entamerons une grève illimitée de la faim devant les institutions suscitées pour exiger l’arrestation immédiate de tous ceux qui sont concernées par le détournement de notre indemnisation », a martelé Charles Koffi Hanon qui réclame aussi la condamnation solidaire d’Access Bank au remboursement des 4,658 milliards Fcfa.

« Tout simplement parce qu’Access Bank et Afriland First Bank ont le même numéro de registre de commerce, par conséquent, Access Bank est bel et bien Afriland First Bank », a-t-il soutenu.

Idrissa Konaté

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