Bilan plan Orsec et films de novembre

novembre

Un mois de novembre tout à fait satisfaisant au niveau du nombre des lectures avec un coup de cœur pour « Sourires de loup » de Zadie Smith et la découverte de Elizabeth Taylor avec le très joli « Mrs Palfrey, Hôtel Claremont » dont je vous parle très bientôt. Un mois de novembre qui était également placé sous le signe de Shakespeare en raison d’un MOOC passionnant de Future Learn.

Six film au compteur de ce mois de novembre dont deux sortent du lot :

Mes coups de cœur :

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Dans une banlieue, les habitants d’un immeuble vivent des rencontres inhabituelles. Sternkowitz (Gustave Kervern), bougon et asocial, rencontre une infirmière de nuit (Valeria Bruni-Tedeschi). Le jeune Charly (Jules Benchetrit) discute avec sa voisine nouvellement arrivée et découvre qu’elle fut une actrice reconnue (Isabelle Huppert). Mme Hamida (Tassadit Mandi) doit héberger un astronaute américain (Michael Pitt) tombée sur le toit de l’immeuble. Le film de Samuel Benchetrit fait l’éloge du lien, de la rencontre. Ses personnages sont touchants, drôles, pathétiques, lunaires. Il y a une tendresse infinie dans le regard que le réalisateur porte sur eux. Mention spéciale au couple formé par Mme Hamida et l’astronaute et qui offre les plus beaux, les plus émouvants moments du film.

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Edith Cushing (Mia Wasikowska) est une jeune femme indépendante et qui se rêve écrivain. Elle vit avec son père, un riche industriel new-yorkais. Malgré son fort caractère, elle cède rapidement au charme de Sir Thomas Sharpe (Tom Hiddleston) venu d’Angleterre pour tenter de relancer ses affaires. Il est accompagné de sa mystérieuse sœur (Jessica Chastaing). Après la mort brutale de son père, Edith se marie et part habiter dans l’immense et délabré manoir de la famille Sharpe. Comme toujours avec Guillermo del Toro, l’esthétique du film est extrêmement soigné avec notamment une recherche  sur les couleurs. Le manoir est le lieu rêvé pour un film gothique, pour les apparitions de toutes sortes et pour les endroits secrets. L’intrigue, classique pour ce genre de films, est bien mené. Les trois acteurs principaux sont parfaits et jouent avec subtilité leurs différentes partitions.

Et sinon :

  • « Macbeth  » de Justin Kurzel : Je ne vous ferai pas l’affront de vous raconter l’intrigue de « Macbeth ». Après la version de Orson Wells et celle de Roman Polanski, Justin kurzel se lance dans l’adaptation de la pièce de Shakespeare. Il y a du bon et du moins bon dans ce film. L’esthétique est extrêmement travaillée, trop sans doute car il y a beaucoup de tics (les ralentis) et d’images inutiles. Mais les paysages splendides de l’Écosse compense les excès. Le gros point positif du film est l’interprétation de Michael Fassbender que j’ai trouvé particulièrement habité par le rôle. Marion Cotillard est excellente également mais je n’adhère pas à la Lady Macbeth de Kurzel que je n’ai pas senti sombrer dans la folie. Un autre point m’a dérangé, pourquoi Kurzel a-t-il rajouté un enfant mort à ce couple sanguinaire ? Je trouve que cela n’apporte rien à leur histoire. Un Macbeth à voir essentiellement pour la prestation de Fassbender.
  • « Le fils de Saul » de Laszlo Nemes  : Le premier film de Laszlo Nemes nous entraine dans l’horreur du camp d’Auschwitz à la suite de Saul, un prisonnier affecté aux Sonderkommandos. Ces prisonniers étaient chargés des basses œuvres : entraîner les nouveaux arrivants dans les chambres à gaz, récupérer les objets précieux dans les vêtements des morts, nettoyer les chambres à gaz, jeter les corps dans les fosses communes. En découvrant le corps d’un enfant encore vivant dans une chambre, Saul se persuade qu’il s’agit de son fils et qu’il doit lui offrir un enterrement digne. La caméra est collée à Saul, les monstruosités qui l’entourent sont en arrière-plan, floues souvent ou elles ne sont que des bruits, des cris. Ce choix évite à Laszlo Nemes de tomber dans le piège de la représentation des camps de la mort, il nous propose un film irréprochable, sobre et respectueux. Mais le film tourne un peu à l’exercice de style, la virtuosité du réalisateur finit par lasser.
  • « Ni le ciel, ni la terre » de Clément Cogitore  : A la frontière de l’Afghanistan et du Pakistan, une section de soldats français vieille. Mais lors de tours de gardes, des soldats disparaissent mystérieusement. Aucune trace, aucune volonté de déserter, le capitaine Antarès Bonassieu (Jérémie Renier) est perplexe. Il pense aux talibans mais découvre qu’eux aussi cherchent des hommes. L’intrigue commence comme « Le désert des Tartares » de Buzzati et se tourne vers le fantastique. La peur, l’angoisse et la panique s’insinuent chez les soldats et notamment Antarès qui ne sait plus comment réagir face à une menace invisible. Jérémie Renier y est comme toujours absolument impeccable.
  • « Lolo » de Julie Delpy : Violette (Julie Delpy) passe des vacances à Biarritz avec sa copine Ariane (Karine Viard). Toutes les deux sont célibataires, quarantenaires avec de bonnes situations professionnelles. Violette y rencontre Jean-René (Dany Boon), un informaticien bien loin du milieu de la mode où elle travaille. Ils se retrouvent à Paris et contre toute attente, ils nouent une relation durable. Mais le fils de Viollette, Lolo (Vincent Lacoste) ne la voit pas d’un bon œil. Le combat entre Dany Boon et Vincent Lacoste est l’atout de cette comédie, tous les deux excellent. Malheureusement, je trouve que Julie Delpy a toujours du mal à finir ses comédies, elle semble ne pas savoir quelle fin donner à son histoire qui s’étire trop.

 

4 réflexions sur “Bilan plan Orsec et films de novembre

  1. j’ai trouvé que Lolo était une comédie sympathique et bien jouée. Pour le Fils de Saul, malheureusement, comme toi j’ai trouvé ce film lassant, j’ai fini par m’ennuyer tout en ayant honte vu le sujet du film…
    Coup de coeur cinématographique du mois : »Nous 3 ou rien » de Kheiron, la vie de ses parents, opposants au Shah puis au régime islamique, qui fuient l’Iran pour s’installer en France dans une banlieue difficile.
    Sinon j’ai beaucoup aimé Seul sur Mars, Spectre, Mon Roi, L’Hermine et Suffragette

    • J’avais noté « Nous trois ou rien » mais je ne sais pas si je vais réussir à le voir, j’ai déjà une longue liste de films à voir ! Par contre, je vais attendre la diffusion tv du nouveau James Bond, je ne suis pas fan à ce point de Daniel Craig ! Et je n’ai pas été convaincue par les bande-annonces de « Mon roi ».

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