Combat

La grève de la faim anti-GCO à Strasbourg

Les grévistes de la faim anti-GCO Foto: Jeanne Barseghian

(Par Frank Dautel) – Toutes les voies d’informations possibles ont été utilisées, usées et usées encore… Des rendez-vous avec les Ministres, des rencontres avec leurs collaborateurs. De nombreuses et grandes manifestations, des occupations et de tant d’actions sur le terrain…

Mais rien n’y fait. Même avec 7 avis négatifs exprimés par le Conseil National de Protection de la Nature, l’Agence Française pour le Biodiversité, l’Autorité environnementale, les commissions d’enquêtes publiques, la Commission Locale de l’Eau, le Préfet Marx a signé les arrêtés permettant le lancement des travaux.

Ils s’appellent Marc, Elizabeth, Guillaume, Pierre, Rachel, Jean-Jacques, Christine, Michel, Aurélie et Maurice. 10 citoyens opposés au GCO, qui ont entamé le 22 octobre dernier une grève de la faim à Bischheim (environs de Strasbourg), dans l’église protestante Saint Michel.

Ils sont encore neuf, neuf femmes et hommes à avoir entrepris cette lutte douloureuse depuis 18 jours, l’un d’entre eux ayant dû cesser ce jeûne pour raisons de santé.
Neuf personnes qui mettent encore leur santé, voire leur vie en danger pour dénoncer l’absurde logique politique qui passe comme un rouleau compresseur avec encore et toujours des informations trompeuses au sujet de cette autoroute.

Le GCO ne réglera pas les encombrements routiers dans et autour de Strasbourg, et ne fera pas non plus baisser la pollution atmosphérique insoutenable. Tout le monde est à peu près d’accord là-dessus ; mais lorsqu’il s’agit de s’exprimer publiquement, le discours change. Il change au niveau local comme au niveau national ; quelques voix s’élèvent encore et toujours, dans un déni incroyable qui persiste à soutenir devant qui veut l’entendre que ces 24 km de contournement de la capitale européenne par l’Ouest résoudront ces deux problèmes majeurs !

Dans ces déclarations, toutes aussi grotesques les unes que les autres, des élus locaux, Robert Hermann, Président de l’Eurométropole en tête, suivi par Jean-Luc Heimburger, Président de la CCI, et le préfet de Région Jean-Luc Marx, jusqu’à quelques responsables de l’État, n’ont toujours pas honte de mentir aux populations impactées par ce projet, soit à peu près toute l’Eurométropole ! Le GCO est bien incapable de répondre aux enjeux de transport du 21ème siècle. Il est imposé, par exemple, par des responsables consulaires qui ont directement des intérêts à tirer de ce chantier juteux en tant que dirigeants d’entreprises de travaux publics, ou par un préfet qui a laissé ses marques indélébiles sur l’île de la Réunion avec un projet pharaonique de route littorale…

Ce sont ces mensonges outrageants, ces comportements outrageux, cette litanie climaticide totalement à contre courant de l’accord de Paris et psalmodiée par une petite poignée d’illuminés intéressés par le véritable objectif du GCO qui ont conduit ces militants aux limites des techniques de luttes pacifiques et légalistes. Car oui ! Ces élus et autres représentants de l’Etat savent très bien que le GCO vise à assurer la continuité de l’axe économique autoroutier Nord/Sud européen et éviter ainsi aux transporteurs routiers de payer la LKW-Maut (écotaxe en fonction en Allemagne) nettement plus chère que le péage prévu sur le GCO…

Cette poignée d’ardents et aveugles défenseurs du GCO continue, par voies de communiqués de presse, d’émissions de télévision ou de radio, à déverser sa version mensongère des choses. Insultant profondément ainsi les opposants au projet autoroutier, comptant eux des dizaines de milliers de personnes.

C’est pour que leurs voix ne s’éteignent pas sous le bruit fracassant des bulldozers que 9 militants continuent à jeûner, depuis maintenant 3 semaines, dans une ultime tentative pour provoquer une réaction de la part des autorités à travers un moratoire. Le temps de repasser tout le dossier au peigne fin et de voir pourquoi 7 avis négatifs au sujet de ce projet n’ont, par exemple, pas été pris en compte par le préfet Marx…

“La croyance que rien ne change provient soit d’une mauvaise vue, soit d’une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat.”
Friedrich Nietzsche

 

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