28ème dimanche du Temps Ordinaire

Les neuf autres, où sont-ils ?

Dix lépreux ont été guéris par Jésus, mais un seul revient sur ses pas pour rendre grâce à Jésus.

Alors Jésus prend la parole en disant :« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? » Par cette parole, Jésus semble bien leur reprocher quelque chose.

Pourtant qu’ont-ils fait de répréhensible ?

A distance respectueuse – et réclamée par la Loi – ils ont crié vers Jésus : « Maître, prends pitié de nous ». Ils ont ensuite obéi à sa Parole en prenant la route pour se montrer aux prêtres.

Leur obéissance n’est-elle pas un signe de confiance en la puissance de Jésus ? Car la Loi dit que les lépreux ne doivent se présenter aux prêtres que quand ils sont guéris, afin de faire ratifier cette guérison. Et eux, ils y vont avant même de se voir guéris. Si un seul revient pour se jeter face contre terre aux pieds de Jésus, c’est probablement que les neufs autres ont été jusqu’au bout de la démarche légale. Ils ont pu ainsi obtenir d’être réintégrés dans la communauté alors qu’ils devaient jusque-là se cacher et vivre en exclus.

Que leur reprocher ? Rien au regard de la Loi.

Pourtant, ils ont croisé Jésus une seule fois. Celui-ci les a guéris du mal qui défigurait leur corps et les excluait de la vie sociale. Et ça leur a suffi. Ils ont mis un terme définitif à cette relation furtive et sommaire avec Jésus. Quel dommage !

Ils n’ont pas vu, ils n’ont pas compris, que si Jésus est assez puissant pour guérir leurs corps, c’est bien davantage qu’ils pourraient lui présenter.

Le miracle visible opéré par Jésus n’est pas l’essentiel, il n’est pas même l’objectif réel visé par Jésus. Ce sont nos cœurs blessés qu’il vient guérir, et il attend que nous les lui présentions. Mais nous avons tant de mal à le comprendre véritablement.

En guérissant le paralysé que l’on a fait descendre devant lui à travers le toit, Jésus ne le proclame-t-il pas ? « Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés, je te le dis, lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison. » (Luc 5,24)

Jésus guérit, il agit dans la vie de ceux qui le supplient. Mais c’est le sommaire d’une relation vivante qu’il veut instaurer avec nous. Il nous faut redouter de nous comporter bien trop souvent comme ces 9 lépreux :

  Quand nous n’attendons qu’un salut sommaire et temporaire.

  Quand nous ne nous apercevons pas que Jésus a guéri quelque chose en nous.

  Quand nous poursuivons notre route sans rendre grâce.

  Quand nous ne sommes pas dociles à l’Esprit Saint qui nous invite à modifier notre route.

  Quand nous ne présentons pas vraiment nos cœurs blessés à celui qui, seul, peut les guérir…

Ne nous laissons pas anesthésier ou enliser.

Arrachons-nous de nos ornières !

Soyons des sentinelles vigilantes au souffle de l’Esprit 

Afin que Jésus nous dise : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

Don René-François