Droits de l’enfant : l’ONU tacle la France

Deux semaines après l’audition de la France auprès du comité des droits de l’enfant, l’ONU publie enfin son rapport. Au regard du comité, la France doit faire beaucoup d’efforts concernant l’application des droits de l’enfant.

 

L’audition de la France

Le 13 et le 14 janvier dernier, la délégation française, menée par Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat chargée de l’enfance, a auditionné devant le comité des droits de l’enfant des Nations Unies.

Faisant partie des signataires de la convention internationale des droits de l’enfant, la France doit régulièrement faire des comptes rendus auprès de l’ONU concernant l’application des droits de l’enfant au pays.

Une application qui a d’ailleurs été sévèrement critiquée par l’UNICEF dans son plaidoyer intitulé « Les enfants peuvent bien attendre » publié le mercredi 13 janvier dernier.

Accroissement de la pauvreté des enfants, discriminations de traitements, manque de dispositifs de soutien pour les mineurs… autant de mauvais points ont été soulevés dans ce plaidoyer et durant l’audition.

D’ailleurs concernant cette pauvreté, les Nations Unies ont déjà reproché la France de ne pas contribuer suffisamment dans la lutte contre la pauvreté des enfants.

Un point sur lequel, Laurence Rossignol a essayé d’expliquer lors de son audition en rappelant les différents effectués par le gouvernement depuis ces cinq dernières années.

 

Un tacle sévère de la part de l’ONU

Mais les arguments de la secrétaire d’Etat chargée de l’enfance française n’ont visiblement pas réussi à convaincre les membres du comité spécial de l’ONU. En effet, le rapport de 20 pages qu’ils ont publié le jeudi 04 jeudi est loin d’être réjouissant.

Sur son site officiel, l’UNICEF reproche à la délégation française d’avoir tout simplement « réitérer des éléments de langage déjà bien rôdés » alors que « plusieurs angles morts » ont été oubliés.

Parmi ces angles morts, l’organisme pointe particulièrement du doigt la réglementation de la France sur les punitions corporelles infligées aux enfants.

Selon le comité, « aucune violence envers les enfants n’est justifiable et que la punition corporelle est une forme de violence ». D’une manière plus directe, il incite le gouvernement à adopter une loi  interdisant toute punition corporelle (gifles et fessées). Mais ceci demeure une recommandation qui est non contraignante.

En outre, le comité a condamné le « traitement des enfants handicapés dans plusieurs institutions » ainsi que « la situation des enfants dans la jungle de Calais ».

Dans l’ensemble, « la France est une mauvaise élève » et le comité a été particulièrement irrité de voir que peu de progrès ont été effectués depuis la dernière audition de la France en 2009.

Mais face à ce rapport, Laurence Rossignol garde son optimisme et a déclaré, par le biais d’un communiqué : « Consciente des progrès qu’il lui reste à accomplir à partir des recommandations du comité, la France orientera ses politiques publiques dans le respect des droits de l’enfant ».

D’ailleurs, la France a encore cinq ans devant elle pour effectuer des changements avant la prochaine audition qui est prévue vers le début de l’année 2021.