23 novembre 2020

Natif de Manosque, Julien El Farès, est, avec Thomas Lebas (passé par l’AVCA de 2008 à 2011), le licencié de l’AVC Aix le plus expérimenté encore en activité sur un circuit professionnel qui l’a définitivement adopté en 2008 après deux années « stagiaire » chez Cofidis et un coup d’éclat sur le Tirreno Adriatico, un an plus tard. Toujours aussi déterminé à bientôt 36 ans, l’ex-coureur des « Vert et Noir » (saisons 2006 et 2007), chez Nippo Delko One Provence cette saison, reste plus que jamais animé par les derniers grands défis que lui offrira la petite Reine dès l’an prochain du côté de l’écurie américaine, EF Pro Cycling (Pro Tour depuis 2009) avec en ligne de mire le Tour 2021.

Julien, que retiens-tu de cette saison 2020 ?
Je retiens surtout le positif ! Un très bon début de saison avec de bons résultats lors du tour la Provence et au tour des Alpes-Maritimes malgré la grosse concurrence sur ces différentes épreuves. Le reste a été marqué par le coronavirus évidemment et par un changement de direction de l’équipe qui a été une étape difficile à franchir. Mais tout ça est derrière moi à présent et je préfère retenir seulement les bons moments.

A bientôt 36 ans, quel regard portes-tu sur l’évolution de votre discipline et sur une jeunesse de plus en plus précoce du peloton international ?
C’est clair ! Depuis ma première dans le professionnalisme, le cyclisme n’a cessé d’être en constante évolution. Il a fallu s’adapter au différentes tactiques de course et sur la manière de courir. Aujourd’hui le peloton est bien plus nerveux et le niveau beaucoup plus hétérogène, surtout sur le début de saison. On ne plus se permettre d’arriver sur une course avec une préparation en demi teinte. Et l’arrivé de jeunes talents n’arrangent pas les choses…

Le cyclisme français peine encore à s’imposer dans les grands rendez-vous internationaux (toujours placé jamais gagnant), l’élite amateur, prépare-t-elle, selon toi, au mieux la bascule vers la sphère professionnelle ?
Personnellement, je ne trouve pas que le cyclisme français soit en berne, bien au contraire. Cela fait depuis longtemps que nous n’avions pas eu autant de résultats au niveau du World Tour. Pour ne citer que le titre de champion du monde de Julian Alalphilipe par exemple ! Depuis combien de temps nous n’avions pas décroché ce titre ? En ce qui concerne l’élite amateur je trouve que le niveau demeure être extrêmement relever. Chaque Néo-pro qui émerge à ce niveau, arrive à s’imposer en moins de 2 ans. C’est exceptionnel ! Donc oui, l’élite amateur est une excellente formation pour la sphère professionnelle.

En jetant un œil dans le rétroviseur, à ce jour quel est ton plus beau souvenir sur le circuit ?
Mon plus beau souvenir reste toujours ma première victoire chez les pro à Tireno Adriatico en 2009. Mais depuis le temps a passé… et j’ai de magnifiques souvenirs de ma saison dernière qui a été une des meilleures même sans victoire. La cohésion d’équipe que l’on a peut avoir a été une motivation supplémentaire pour performer. Certains coureurs de l’équipe ont été les piliers de ces résultats tout au long de l’année et j’en suis plus que jamais reconnaissant. Ils se reconnaîtront…

2021 sera-t-elle l’année des derniers grands défis et le début d’une reconversion déjà réfléchie ?
Je ne peux répondre complètement à cette question. De grand défis oui, plus que jamais mais une reconversion je ne le sais pas. Je ne me fixe pas de limites. Tant que je prends du plaisir et que le cyclisme pro veut de moi, il ne sera pas question de prendre une quelconque retraite. Je suis ouvert à n’importe quelle issue. Dans les tous les cas, je vois des opportunités que ce soit dans le monde du cyclisme ou dans la vie professionnelle.