¡Una Dorada, por favor!

Une demande formulée couramment aux meseras y meseros (serveuses et serveurs) canarien(ne)s, par les touristes voulant consommer local.

La Dorada n’est pas qu’une bière de soif, même si le microclimat canarien se prête à sa consommation en toutes saisons. Foto: Franck Vincentz / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Si pour la variété de sa production brassicole, l’Espagne ne se hisse pas à la hauteur de la Belgique en termes de quantités, sur les 33,1 milliards de litres de bière produits en Union Européenne en 2021, Eurostat la place en troisième position, derrière l’Allemagne et la Pologne. En France, plus gros pays importateur de bière avec 800 millions de litres en 2021, des bières espagnoles telles la San Miguel se trouvent assez facilement, mais il n’en va pas de même pour la Dorada.

Produite par la Compañía Cervecera de Canarias (CCC), société brassicole canarienne de renom, son histoire remonte à à 1924, lorsque le Murcien Cástor Gómez Navarro fonda, dans le quartier de de Los Arenalers à Las Palmas de Gran Canaria, la brasserie « La Tropical ». La demande locale était alors modeste, d’où l’adossement de cette entreprise à sa chocolaterie « Chocolates Gómez Bosch ». Son beau-frère José Bosch était propriétaire de la brasserie « La Salud » se trouvant à proximité.

Heureux en ménage avec son épouse d’origine majorquaise Ana Bosch y Sintes, qui donna au couple quatorze enfants dont onze survécurent, il le fut moins en affaires avec sa brasserie mise en faillite par les conséquences économiques de la Guerre d’Espagne. Mais il ne le vit pas car décédé l’année de la création, il incomba à son fils Tomás Gómez Bosch, quatrième de la fratrie, d’en prendre la suite. Un passionné de photographie et de peinture, né en 1883, année où Claude Monet s’installa à Giverny.

« La Tropical » est aussi une bière cubaine et panaméenne, issue de brasseries fondées respectivement en 1888 et 1914, mais n’ayant absolument aucun lien avec son homonyme canarienne, dont le marché était alors très limité, mais elle dépassa « La Salud ». La guerre civile ayant aggravé la situation financière de Tomás Gómez Bosch et les difficultés rencontrées par « La Tropical », ont conduit à sa vente en 1939 à la « Sociedad Industrial Canaria » (SICAL). Tomás Gómez Bosch devint alors un peintre très en vue après-guerre et mourut presque centenaire.

La « Golden », première bière de la marque Dorada, fut embouteillée en 1948 et une nouvelle brasserie nommée « La Tropical » inaugurée en 1965. Puis, en 1990, « South African Breweries » acquit 51% des actions de la société. Ce que la SICAL contra par un accord avec « Guinness » et en 1994, la « Compañía Cervecera de Canarias » (CCC) fusionna avec la « Sociedad Industrial Canaria » (SICAL) pour former l’une des plus grandes société industrielles de l’archipel, dont 29% des actionnaires étaient canariens. Mais en 2016, c’est le leader mondial « AB Inbev » qui la rachète. Mondialisation oblige, en 2018 une première production de « Stella Artois » fut réalisée aux Îles Canaries !

Au sommet de la marque « Dorada », la gamme « Especial » propose les variantes : la blonde Original (5,7%), la légèrement ambrée Tostada (6,5%) et la noire-rubis Negra (5,7%). Suit la ligne Pilsen avec la Pilsen (4,7%) que l’on trouve partout avec comme comparse la Pilsen Sin Gluten (4,7%), mais aussi la Sin (0,5%) bien moins alcoolisée qu’un panaché et la Sin Con Límon (0,2%) avec du citron. La famille Tropical comprend : une bière totalement sans alcool, la 0,0 (0,0%), l’historique 1924 (6,4%), la Pilsen (4,7%) et la citronnée Límon (2,0%).

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