Bibliothèques idéales du 7 au 16 septembre à Strasbourg

Voici venir à grands pas la 15ème édition des Bibliothèques Idéales ! Déjà !

Maylis de Kerangal sera aux Bibliothèques idéales le 7 septembre Foto: C.Hélie Gallimard / Wikimédia Commons / CC-BY-SA 3.0Unp

(MC) – Des « Bibliothèques idéales », qui plus est au pluriel ? Il en existe de deux sortes : celle qui comprend des livres qui n’existent pas, et celle qui regroupe les livres qui existent le plus, le plus intensément. Mais de toute manière, les vrais livres idéaux, ne sont-ce pas des livres réels qui contiennent ou dissimulent des livres qui n’existent pas, ou pas encore ?

On a vécu des éditions mémorables de ces Bibliothèques idéales. Presque toutes, à vrai dire, l’ont été. Nous y avons vécu des rencontres passionnantes et passionnées, des lectures magnifiques, des réponses à nos questions, des propos inoubliables et précieux qui ont parfois changé notre existence ; et des regards lointains qui soudain, se faisaient tout proches et que nous comprenions enfin.

Sans doute l’aspect le plus réussi des Bibliothèques idéales strasbourgeoises tient-il au tissage serré qui s’y opère très savamment entre la fiction narrative et la réflexion conceptuelle, au point que parfois, il est difficile d’y distinguer entre le domaine de l’essai et celui du roman. Au point que parfois, on peut avoir l’impression que les organisateurs éprouvent le besoin d’arc-bouter la liittérature romanesque à quelque chose de plus roide et de plus « sérieux », de plus explicitement conceptuel ; comme s’il s’agissait d’ établir un peu la légitimité intellectuelle de cet immémorial racontage d’histoires que demeure la littérature, au moins en exposant l’évidence de cette ” raison narrative “  dont parle Paul Ricoeur.

Les rencontres proposées, de même que les lieux où elles se dérouleront, sont de nature très diverse : des discussions, des interviews ingénieusement diversifiées ; et les auteurs conviés eux-mêmes sont d’une immense variété. Cela va des gauchistes indécrottables jusqu’ aux aristocrates désabusés, en passant par des romanciers de grande stature, qu’on attend avec impatience et souvent, avec passion. La liste est longue : Salman Rushdie, Maylis de Kerangal, Nina Bouraoui et Zoé Valdès, Boualem Sansal…

L’offre en écrivains-romanciers, cette année comme les précédentes, est d’une richesse extraordinaire, foisonnante. L’offre en écrivains-essayistes l’est tout autant : Tobie Nathan parlera de l’accueil de l’étranger, Rosanvallon de notre démocratie mal en point et Jean-Luc Nancy de tout (ou de rien?), l’inévitable Michel Onfray et l’inamovible Alain Badiou seront là, bien sûr. Et beaucoup d’autres !

Le théâtre aussi sera présent grâce à l’invasion des stations de tram strasbourgeoises par la Maison Théâtre : elle y jouera des pièces de 5 minutes 55, ni plus, ni moins. Pour ce qui est de la bonne chanson, cette année : une soirée Jacques Brel et une soirée Anne Sylvestre. A ne point manquer.

Relevons aussi l’importance dans le programme, cette année, des évocations d’auteurs physiquement disparus mais dont sans doute, l’oeuvre et la pensée sont encore bien actuels : Claudel, Camus,Victor Hugo, Albert Schweitzer et Stefan Zweig, Françoise Dolto, si vivante encore, en effet, et ô combien !

Qu’est-ce donc qui lie cet immense ensemble en un tout ? C’est, tout simplement, notre actualité avec son fourmillement merveilleux et préoccupant, où chaque instant est plein comme un œuf. Et plus encore, comme on s’en aperçoit dans le sujet de bien des conférences et débats, une inquiétude qui joint tout ceci et le nappe d’une tonalité commune : l’angoisse, l’inquiétude pour l’homme, pour son avenir et son identité même. Qu’est-ce donc que l’homme ? Qu’est-il devenu ? Peut-on dépasser l’homme ? Faut-il le conserver ? Le peut-on ?

Le programme est à trouver sur : bibliotheques-ideales.strasbourg.eu/agenda

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste