Ce que Wolfgang Schäuble et les autres semblent ignorer…

La croix que doit porter le peuple grec – pendant que les banques et les riches industriels du pays se la coulent douce.

Le parlement grec se trouve devant des décisions difficiles. Foto: Bonbonland / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – La Grèce souffre. Ceci n’est pas un scoop, tout le monde le sait plus ou moins. Mais pendant que le peuple grec doit composer avec la politique d’austérité imposée par l’Europe, les citoyens et citoyennes doivent faire face à des problèmes qui semblent insurmontables.

«Les Grecs ont vécu au-dessus de leurs moyens», telle est la devise que les grands médias martellent aux Allemands, histoire de créer une ambiance hostile aux aides destinées à ce pays qui actuellement, se fait étrangler par les marchés financiers. Les foyers, depuis la mise en oeuvre des réformes imposées par la «Troïka» qui désormais, a changé d’étiquette pour faire plus humain, ont engendré une baisse des revenus disponibles de 40% en moyenne. Imaginez une seule seconde que les rvenus en France baissaient, du jour au lendemain, de 40% – la demande intérieure s’en écroulerait, l’économie nationale s’effondrerait et la paupérisation du peuple ne serait plus à stopper. C’est exactement ce qui arrive actuellement en Grèce.

Mais tout ce qui intéresse l’Union Européenne, c’est que la Grèce rembourse les banques à temps – et personne ne veut savoir d’où vient l’argent, au moment où les banques sont satisfaites. Comme vendredi dernier, lorsque la Grèce a remboursé 2 milliards d’euros, dont une bonne partie semble provenir des caisses de la sécurité sociale du pays. Pour éviter le collapse, on vend désormais l’argenterie.

La charge de ces réformes est portée non pas par les riches aux fortunes faramineuses, mais par les revenus les plus modestes. Ainsi, depuis le début des réformes, la charge fiscale a augmenté de presque 340% pour les petits et moyens revenus, tandis que les plus grandes fortunes n’enregistrent qu’une hausse de 9%. Ceux qui n’ont pas de lobby, ce sont eux qui paient l’ardoise.

Le système de la santé est au point de collapser en Grèce, les soins et médicaments ne sont plus disponibles contre de l’argent liquide, deux tiers des jeunes n’ont plus aucune perspective professionnelle, dans certains quartiers des villes, la faim s’est installé. Personne ne sait si à la fin du mois, les salaires des fonctionnaires d’état pourront être payés ou si le gouvernement grec sera obligé, comme l’a fait déjà Barack Obama aux Etats-Unis, d’envoyer les fonctionnaires dans un congé forcé et non payé – mais cela signifiera aussi la suspension du service public dans de nombreux domaines – le pays est sur le point de tomber dans une véritable catastrophe.

Si la Grèce avait voté pour un gouvernement de droite, l’Union Européenne ne regarderait pas les bras croisés en parlant de «Grexit» et de «Graccident» – heureusement que les Schäuble, Juncker, Dijsselbloom & Cie. n’ont pas le pouvoir d’obliger la Grèce à quitter l’Euro, chose que deux tiers des Grecs ne veulent pas. EN Grèce, on sait qu’une sortie de l’Euro renverrait le pays dans une crise encore plus importante, cette fois sans aucune possibilité de pouvoir espérer de redresser la barre.

Nous assistons actuellement à une sorte de prise du pouvoir par les marchés financiers et l’Union Européenne d’un état-membre de l’Union – ce qui ne restera pas sans conséquences. Désormais, les peuples européens sont avertis – ne votez pas pour des gouvernements de gauche, autrement, on vous mettra au pas. Etonnant que d’autres gouvernement européens qui prétendent représenter «la gauche», ne se révoltent pas contre cette tentative de déposséder un gouvernement démocratiquement élu du pouvoir. Mais ceux qui regardent actuellement ailleurs pour ne pas finir eux-mêmes dans le collimateur de la BCE, du FMI ou de l’Union, doivent se détromper. Ce qui arrive aujourd’hui à la Grèce, peut arriver demain à tout autre état-membre de l’Union. De l’eau sur les moulins des forces extrémistes et nationalistes qui eux, sont les premiers à profiter de cette évolution.

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