Passe l’automne, tourne le temps, courent les jours sans visage
Sous les astres indifférents,
Au ciel seuls vont les nuages.
La terre lasse est froide et nue : ni fleur ni feuille au branchage.
Qu’est l’herbe grasse devenue ?
Au ciel seuls vont les nuages.
Jour gris, nuit noire, rien ne résonne, on rêve attendre les rois mages
– Veut-on encore qu’on s’en étonne ?
Au ciel seuls vont les nuages.
Bien fol qui dira la raison qui gouvernerait cet usage.
Le certain ? En toutes saisons
Au ciel seuls vont les nuages.
Automne, hiver, été, printemps, que l’on soit fier, stupide ou sage,
Sous les astres indifférents
Au ciel seuls vont les nuages.
* * *
Automnerie de saison pour les poésies-du-jeudi organisés par Asphodèle, qui accepte cette fois-ci les poètes du dimanche.
Très beau ce rythme, cela me fait penser au pont Mirabeau…
Si ça fait penser à pas moins qu’Apollinaire… heu, merci Batramu !
Voilà bien de la nostalgie et de la mélancolie dans ces mots d’hiver (maudits vers??) Allons la brume est une écharpe tendre, et les nuages jouent avec le soleil. Mais que cela est bien dit .
Merci Dominicano ; mélancolique, l’automne ? Les mots ne font pas la saison 🙂
.. et les poètes du mercredi aussi 😉 voilà un essai bien balancé !!! l’automne nous inspire 🙂
Merci Gibulène…Dimanche, mercredi… Poètes de toute la semaine, unissez-vous !
Au ciel seuls vont les nuages : comme un voyage, une procession, une lente dérive… Très automnal et nostalgique. J’aime beaucoup.
Merci Gwenaëlle.
Et moi qui espérais y aller aussi, mais dans longtemps, plus tard, j’ai le temps !
Le certain, c’est que j’aime bien ta poésie 😉
Bises de Lyon
tu as le temps, et il te suffira d’être un nuage (sans compter que je peux tout à fait me tromper)
Merci Soene
Au large va notre cœur, emporté par les vents, quand rejoignant le courant, nous sautons dans les flots, de ces jolis mots.
🙂
« Les poètes du dimanche », je ne relèverais pas mais je t’encourage à faire la semaine des 7 dimanches pour pouvoir lire ta poésie plus souvent ! C’est très beau, mélancolique comme un ciel d’automne qui hivernera bientôt… ! Je le savais déjà ! 😉
tu ne relèveras pas « les poètes du dimanche », puisque c’est sur ton blog que j’ai trouvé l’expression !!
Mais, paresseux, je suis preneur d’une semaine des sept dimanches, sans toutefois garantir que j’écrirais tous les jours….
Un mélancolique ciel vers le quel dérivent les nuages ! Ce poème révèle bien des espoirs déçus et un côté romantique que l’on aurait pas soupçonné chez toi, (quoique :D) Emouvant !
Bises
Merci Monesille ; un petit fond de romantisme peut-être, mais non, pas d’espoirs déçus. Il y a toujours une part de jeu dans l’écriture :).
😀 oui, heureusement !
La poésie que j’aime.
Légère et profonde, métaphysique en somme…
Où allons-nous ? Peu importe, c’est le chemin qui vaut le coup.
¸¸.•*¨*• ☆
Merci Célestine.
Métaphysique ? Wahoooo !
Poète du dimanche! Ben voyons!
Un texte bien balancé, beau et philosophe! Du Carnetsparesseux, quoi!
Tout est dit 🙂
Le dimanche, jour de l’ennui, gagnerait à devenir le jour de la poésie…
mais je maintiens que « poète du dimanche » est une expression d’Asphodèle pour qualifier la fournée de ce jeudi-poésie
🙂
Pas de semaine des 7 dimanches! Par pitié 😀 Dans cette optique, que tu reconnaisses être un poète du lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi nous arrangerait…Enfin m’arrangerait d’autant que l’expression ne te convient pas et que c’est une faveur quasi-médicale que je te demande 😀 😀 😀
D’accord, je propose l’appelation « poète de la semaine anglaise », pour garder le samedi libre.
Automnerie…de bon coeur.
alors à vot’bon coeur !
Moi aussi j’adore le rythme musical et la répétition tel un refrain « au ciel seuls vont les nuages. »;
Merci ClaudiaLucia ; la phrase « au ciel seuls vont les nuages » est venue la première, avec assez d’évidence pour que sa répétition/refrain s’impose. Et puis le reste s’est construit tout doucement autour.
Pas un nuage sur la qualité automnale du texte 😉
Il a donc des jours ou même les nuages ne vont pas au ciel.
Merci l’Ornitho 🙂
Poète du dimanche peut-être mais quel talent! J’aime beaucoup.
Mais c’est Asphodèle qui nous a tous qualifié de poète du dimanche ! je n’ai fait que recopier 🙂
Merci Marina, et bienvenue
J’aime beaucoup ton poème… il se dégage de ses rimes en -age et -en une infinie douceur et puis cette répétion de phrase Au ciel seuls vont les nuages… évoque le tournoiement…
Merci Nadège, et bienvenue !
Automnerie agréablement rythmée, j’ai lu, j’aime et j’ai relu. Bravo
🙂
O’Combien aujourd’hui me parlent ces trois premiers vers
Passe l’automne, tourne le temps, courrent les jours sans visage
Sous les astres indifférents,
Au ciel seuls vont les nuages.
Ecrivons, écrivons, poétisons, poétisons toujours.
Merci Jacou ; c’est vrai qu’ils prennent un autre écho maintenant, ces trois vers…
« écrivons, poétisons »… pas simple, mais on va essayer !
Beaucoup de
Mélancolie dans cette ronde des saisons ….
A défaut de semaine des 7 dimanches, on pourrait adopter celle des quatre jeudis ?
Bisesss Carnetsnuageux 🙂
Sept dimanches et quatre jeudis, ça fait beaucoup pour une semaine (même sans vendredi 13)
Le rythme de ton poème me fait penser à ces spirales de feuilles mortes tourbillonnant au vent mauvais d’automne.
Brrr….
Merci ! J’imagine que novembre vu de l’île Maurice ressemble plutôt au Printemps de Charles d’Orléans, en plus chaud :
« Le temps a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie
Et s’est vêtu de broderies
De soleil luisant clair et beau
Il n’y a bêtes ni oiseaux
Qu’en son jargon ne chante ou crie
Le temps a laissé son manteau
De vent de froidure et de pluie
Rivière fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d’argent d’orfèvrerie
Chacun s’habille de nouveau
Le temps a laissé son manteau »
Le temps n’a pas totalement abandonné ce manteau. Il a plu cette nuit et il fait nuageux ce matin avec averses prévues.