ARNALDUR INDRIDASON – LA VOIX

La voix, poche

Arnaldur Indridason est un auteur de romans policiers islandais et cela se ressent dès les premiers chapitres de ce roman… Le dépaysement est total : les noms des personnages, la neige qui tombe, la société islandaise si différente et si semblable à la notre..

Nous sommes à quelques jours de Noël, dans un hôtel de luxe, en Islande. Le Père Noël vient d’être assassiné, enfin, bien sûr, celui qui devait jouer son rôle pour la fête de l’hôtel… Le commissaire Erlendur Sveinsson (héros récurrent des romans policiers d’Indridason) est chargé de l’enquête qui va se révéler beaucoup moins simple qu’au premier abord; comme souvent le commissaire découvrira les secrets inavouables des uns et des autres.

La construction du récit est très intéressante car Indridason mélange adroitement trois récits :

– l’enquête policière, bien sûr, classique et pleine de rebondissements ( ce père Noël était un enfant prodige dans le chant choral, d’où le titre du livre…) jusqu’au dénouement final.

– les souvenirs d’enfance d’Erlandur et particulièrement un drame vécu par celui-ci quand son frère mourut dans une tempête de neige; ces souvenirs le perturbent et expliquent et explicitent ses relations aux autres et singulièrement avec les femmes. les relations avec sa fille Eva Lind sont particulièrement bien exposées.

– l’enquête sur les maltraitances dont a été victime un enfant et dont le principal suspect est son père…

Ces trois récits se mêlent et s’emmêlent éclairant les actions et les décisions des personnages .

Par le cadre, l’Islande, par l’intrigue policière, originale, par l’analyse des motivations du héros, Indridason va au-delà du roman policier traditionnel et nous livre un roman passionnant qui donne envie de lire la suite des aventures de ce commissaire islandais.

Ci-dessous, une citation de l’auteur où il explicite son travail :

« Je m’intéresse aussi aux squelettes qui collent aux basques des vivants. Ce qui m’intéresse le plus, ce sont les « squelettes vivants », pourrait-on dire. Mes romans traitent de disparitions, mais ils ne traitent pas principalement de la personne qui a disparu, plus de ceux qui restent après la disparition, dans un état d’abandon. Je m’intéresse à ceux qui sont confrontés à la perte. Ce sont ces gens-là que j’appelle les « squelettes vivants » : ils sont figés dans le temps. […] J’aime beaucoup remonter le temps, et envoyer mes personnages sur les traces du passé. J’aime exhumer des événements oubliés. Le temps en tant que concept est quelque chose qui m’intéresse énormément – la manière dont le temps passe, mais aussi son influence, les conséquences de son passage sur nos vies. J’aime déceler les liens entre une époque et une autre. Évidemment, la thématique du temps est une partie très importante des histoires que je raconte, que ce soit son pouvoir destructeur ou son pouvoir de guérison qu’il peut avoir. Même si dans ‘, La Femme en vert’, Erlendur déclare que le temps ne guérit aucune blessure. »

  1. j’adore cet auteur!!
    « la femme en vert » et « l’homme du lac », sont mes préférés!!!

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