Mardi 14 février, alors que chacun publie de la guimauve et rêve cadeaux et dîner aux chandelles, voir prince(esse) charmant(e), les professionnels du web ont eu les yeux rivés sur Orangina et sa fanpage aux 325 000 abonnés. Jalousie ? Convoitise ? Non. Pas cette fois en tout cas. Le sentiment prédominant était la sensation d’avoir été trompés (intéressant un jour de Saint-Valentin, vous ne trouvez pas ?)

Que reproche-t-on à Orangina ?

Le rappel des faits :

C’est Coup de pub qui a lâché la bombe. Après une étude minutieuse de la page Facebook, ils se sont rendus compte que les comptes les plus actifs de la page seraient.. des comptes fictifs. Outch.

Suite à l’indignation (légitime) qui a balayé le web français, le community manager de la page (qui fait partie d’une grande agence parisienne cela dit en passant) ne se démonte pas et confirme sur Twitter l’usage de 5 profils fictifs pour animer la page.

Le but ? Faire remonter les statuts dans les flux d’actualités des vrais “fans” en trompant l’algorithme de classement de facebook, le EdgeRank. En rendant artificiellement populaire un statut, ce CM assure donc une meilleure visibilité aux mises à jour de son client… Et lui évite de dépenser des budgets pubs sur Facebook.

Malin me direz-vous ? Oui si l’on est pas pris la main dans le sac. Et visiblement l’affaire n’a pas été suffisamment bien ficelée pour ne pas être mise au jour… Mais quand bien même cette affaire est connue, doit-on pour autant critiquer les pratiques de l’agence en charge du dossier ? Doit-on mettre au ban leur community manager ? Pour moi (et cela n’engage que moi) oui à 200%.

Pourquoi ces reproches ?

Tout simplement parce que c’est un simulacre de conversation. Les fans, les vrais, ou du moins les gens intéressés par la marque se retrouvent à dialoguer avec de faux profils. Ils pensent (peut-être) que la marque en a quelque chose à foutre de ce qu’ils disent. C’est d’ailleurs le minimum que l’on peut attendre d’une fanpage. Mais non ! Le CM ne fait que stimuler des conversations en se cachant sous de faux noms.. Bonjour la déontologie de ce dernier.

A travers ce genre de pratiques, c’est toute une profession que l’on décrédibilise.. Difficile après d’expliquer à son client que l’engagement sur les réseaux sociaux est un travail sur le long terme, qu’il faut être honnête et transparent, qu’il faut accorder de l’attention au gens, qu’il faut finalement “être soi-même”.

En conclusion :

Oui, effectivement la méthode a fonctionné. Oui, le CM de l’agence a bien bossé et sans doute rempli ces objectifs.. Mais la fin justifie-t-elle les moyens ? Doit-on piétiner la confiance des consommateurs, les tromper pour être vu ? Je vous laisse répondre en commentaire (vous connaissez sans doute déjà mon opinion) !

Orangina France et ses fans, le divorce est-il consommé ? Non, si la marque arrive rebondir sur ce bad-buzz et surtout réinstaurer la confiance. Notons qu’elle a un avantage non négligeable : celui d’avoir découvert la supercherie en même temps que ses abonnés. Orangina France mettra-t-elle fin à son contrat de mariage avec son agence. Pas nécessairement.

Qu’en retenir ? Une seule maxime. Quand vous souhaitez prendre la parole sur les réseaux sociaux, “SOYEZ HONNETES” ! A bon entendeur !