Moleskine, en association avec LEGO lancera en mars une édition limitée de ses carnets légendaires. Ils intègreront sur leur couverture un jeu de briques Lego qui pourra faire office de fondation pour vos constructions.
Bonus track à l’intérieur : une planche de stickers.

Voilà pour la news.
Je profite de ce billet pour revenir sur l’histoire de la marque Moleskine, mais je devrais plutôt dire sur sa “non histoire”.
En effet, depuis ses débuts, elle a construit sa légende sur le fait que les plus grands peintre et écrivains utilisaient ce type de carnet pour y jeter toutes leurs idées (de génie).
J’avais donc tout naturellement cédé à la magie en me disant que si Hemingway avait pu y noter les bribes de “En avoir ou pas” et Picasso une esquisse des “Demoiselles d’Avignon” , je pouvais aussi m’en servir pour l’ébauche de mon premier roman.
D’accord, je l’avoue, pour le moment c’est plutôt “jus d’orange – chips – produit vaisselle – brocolis” ou “n’oublie pas la feuille de cantine de M – bisous – à ce soir”.
Et pourtant, tout cela n’est qu’une brillante supercherie imaginée par les as du marketing de la société éditrice des carnets, à savoir Modo et Modo. En effet, ils existent depuis 1998, dois-je aller plus loin dans l’explication ou ça ira?
200 000 carnets environ sont vendus chaque année en France à des pauvres âmes comme moi, qui sont persuadées de toucher un bout de légende dès que leur stylo noircit la moindre petite page.
C’est quand même très fort, non? Un éditeur italien parvient à faire passer un carnet noir, certes doté d’un élastique, pour un produit culturel s’inscrivant parfaitement dans l’air du temps : celui des blogs et des communautés. (oui je suis une “Moleskineuse”.

La vraie magie réside dans la capacité de l’éditeur à avoir construit toute cette histoire autour d’un mythe.
Pour 16 euros, vous entrez dans la légende, même pour y noter votre liste de courses.

Pour parfaire mon propos et vous permettre de blâmer la prochaine personne qui se prendra pour Mallarmé avec son carnet noir, sachez que c’est un écrivain anglais, Chatwin qui cite pour la première fois les “carnets Moleskine”.
En 1987.
Il explique qu’il se fournissait à Tours chez un marchand dont on ignore tout et qui a disparu un jour, laissant l’écrivain complètement désespéré.
Modo et Modo n’a pas eu besoin de plus de matière pour bâtir le mythe.

What else?

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