thoracotomie

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Fièvre à virus du Nil occidental ou West Nile

moustique Culex West Nile

moustique Culex, vecteur du virus West Nile

Le nom vient du district de West Nile en Ouganda, où le virus a été isolé pour la première fois en 1937.

C’est une infection virale dont le virus responsable appartient à la famille des Flavivirus. Dans cette famille virale on retrouve également la dengue, la fièvre jaune, l’encéphalite japonaise et l’encéphalite de Saint Louis. On la classe aussi dans les arboviroses (arthropod-borne viruses) qui décrit un groupe de virus transmis par des vecteurs arthropodes (Chikungunya, …).
L’homme est affecté de façon sporadique ou par petites épidémies. Les descriptions ont été faites à partir des années 50 en Afrique, Moyen orient, Inde, Europe centrale et récemment en Amérique (New York en 1999, pic d’activité en 2003 avec plus de 9000 cas dans 44 états, alerte pour Dallas en 2012).
Elle est réapparue en France après 35 ans d’absence, en Camargue.

Transmission

La transmission se fait par l’intermédiaires de vecteurs, moustiques du genre Culex. Des températures plus élevées que la normale, des pluies abondantes, l’irrigation favorisent la pullulation des moustiques, et donc d’augmenter l’incidence de l’infection.
D’autres arthropodes ont été incriminés en tant que vecteurs, comme les tiques.
Les oiseaux forment le réservoir principal du virus qu’ils soient sauvages ou domestiques et sont fortement liés à la dissémination du virus par un cycle d’infestation moustiques-oiseaux.
Le bétail, les animaux domestiques sont des hôtes accidentels du virus tout comme l’homme.

La transmission se fait par piqûre du moustique, mais des cas ont été décrits par transfusion et transplantation d’organes. Il n’y a pas de transmission interhumaine ni interequine.

Symptomes

L’infection est asymptomatique dans la grande majorité des cas.

Les formes symptomatiques comportent une fièvre brutale importante après 3 à 6 jours d’incubation. Le syndrome général est pseudo-grippal. Les signes accompagnateurs ne sont pas spécifiques : adénopathies, myalgies, éruption cutanée, nausées, douleurs abdominales, diarrhées, symptomes respiratoires.

Des formes neurologiques surviennent dans < 1% des cas sous forme de méningite et encéphalite. Les autres complications (hépatite, myocardite, pancréatite) sont encore plus rares. Il n’est pas impossible que le virus ait une action délétère sur le rein, plusieurs années après une infection, même peu marquée (1).

Il n’y a pas de forme hémorragique contrairement à la dengue ou aux fièvres hémorragiques africaines (fièvre Ebola).

Le diagnostic biologique se fait par recherche sérologique ou recherche du génôme par PCR.

Evolution

La guérison se produit spontanément dans la plupart des cas. Il peut exister des séquelles liées aux complications. Certaines formes de la maladie peuvent être fatales surtout chez les personnes âgées mais aussi les jeunes enfants.

Il n’existe pas de traitement spécifique de la maladie. Le traitement est symptomatique en fonction des complications.

La prévention repose sur la lutte contre le moustique. Au niveau individuel, des mesures de protection (port de vêtements amples couvrant les bras et les jambes, répulsif sur les zones découvertes, imprégnation d’insecticide sur les tissus dans les zones riches en moustiques, moustiquaires).

Les mesures collectives passent par le repérage des populations de moustiques, la surveillance des signes d’infections chez les oiseaux, une déclaration des formes avec encéphalite chez le cheval. Des procédures de démoustication ciblées se mettent en place en cas de repérage de moustiques vecteurs.

Références

Institut Pasteur

Santé gouv.fr

maladie à virus West Nile en France

(1) New West Nile Threat: Kidney Disease

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