Au premier regard raconte avec simplicité la naissance du sentiment amoureux chez un adolescent aveugle.

Les pieds dans l’eau, le dos cuisant sous le soleil, les visages s’échauffent autour de la piscine : Giovanna et Leonardo aimeraient bien avoir une idylle, ou au moins quelque chose pour pimenter leurs vies d’ados. C’est déjà tout un programme, annoncé dès les premières minutes. On sait déjà qu’il y aura des histoires d’amour, de jalousie, des baisers volés, rendus ou non partagés : un regard très humain sur les premiers émois. Sauf que Leonardo, 15 ans, n’est pas tout à fait comme les autres gamins : aveugle, le jeune homme rêve de quitter les bras surprotecteurs de sa mère. Il aimerait surtout tomber amoureux et embrasser quelqu’un d’important pour lui.

Pour son premier long métrage, le réalisateur brésilien Daniel Ribeiro livre un récit sensible sur l’éveil complexe au désir de l’autre. Il suit Leonardo en tâchant de raconter ses amours avec la plus franche simplicité, oubliant presque la thématique dramatique de l’histoire. Car Au premier regard n’est pas tant un film sur le handicap, ou sur l’homosexualité d’ailleurs, qu’une lucarne touchante et optimiste sur la jeunesse, un petit brin d’aventure qui nous rappelle nos émois adolescents, à commencer par ce tout premier baiser tant attendu, objet d’attente et sacre de la passion…

Au premier regard par Daniel Ribeiro, sorti le 23 juillet 2014.

Gwendal Fossois