Affiche du film La colline des bottes

Un cow-boy blessé, pourchassé par une bande de tueurs, trouve refuge dans un petit cirque itinérant. Mais sa présence cause la mort d’un des forains. Avec l’aide de la troupe et le renfort d’un de ses anciens acolytes, il décide de le venger…

Affiche du film Trinita va tout casser

Retitré Trinita va tout casser par des distributeurs français opportunistes qui souhaitaient profiter du succès de la série des Trinita, le film de Giuseppe Colizzi est pourtant antérieur d’un an à On l’appelle Trinita d’Enzo Barboni. Il est même le dernier film d’une trilogie qui débuta avec Dieu pardonne… moi pas ! et se poursuivit par Les quatre de l’Ave Maria.
Si on y retrouve bien Cat Stevens et Hutch Bessy dans de nouvelles aventures, pas de Trinita à l’horizon. Cela dit, le titre original laisse aussi à désirer car, à part la montagne où se sont réfugiés un mineur et sa famille pour échapper aux tueurs, il n’y a guère de colline et de bottes dans cette histoire.
Étrange titre pour un film tout aussi étrange qui semble composé de trois parties distinctes.
La première est la plus intéressante où le réalisateur s’amuse tant au niveau des cadrages que du son, tout en laissant son intrigue dans le flou le plus total.
Pourquoi le héros est-il pourchassé par une bande de tueurs ? Est-il innocent ou coupable ? Colizzi n’apporte pas immédiatement de réponse préférant soigner ses ambiances nocturnes avec son cirque planté au milieu d’une petite ville déserte balayé par le vent.
Une ambiance équivoque qui vire au loufoque comme dans cette scène de bal en début de film où – par manque de femmes ? – les cow-boys dansent joyeusement entre eux. Une ambiguïté qui se retrouve aussi dans le montage où le cinéaste s’amuse, à plusieurs reprises, à mettre en parallèle son récit et certains numéros de cirque.
Une expérimentation qui s’arrête malheureusement au seuil d’une seconde partie plus classique (avec sa banale histoire de vengeance) dès qu’entre en scène le personnage joué par Bud Spencer. Pas désagréable le film perd néanmoins de son intérêt malgré les présences de Woody Strode et de Lionel Stander.
Mais le pire est à venir dans une dernière partie où (par désintérêt ou désinvolture ?) le réalisateur réussit l’exploit de massacrer son film en moins de dix minutes lors d’un affrontement final qui vire au grand n’importe quoi.
Bud Spencer, sans que l’on sache vraiment comment, se retrouve au milieu d’une bagarre de saloon où il enchaîne baffes et coups de poings (annonçant les célèbres castagnes humoristiques des prochains films du tandem) tandis que Terence Hill hérite d’un duel raté et d’un affrontement qui tourne court avec l’ignoble patron de la compagnie minière.
Le film a-t-il subi des coupes au montage ?
C’est fort probable vu le final bâclé et la vitesse à laquelle nos deux héros s’enfuient piteusement vers le soleil couchant à peine leur règlement de compte accompli.
Avec La colline des bottes, Giuseppe Colizzi gâche la conclusion de sa trilogie qui avait pourtant le mérite de sortir du tout venant des westerns italiens de l’époque.
On lui saura, cependant, gré d’avoir mis le pied à l’étrier au célèbre duo formé par Terence Hill et Bud Spencer.