Affiche du film RAID dingue

Johanna, une fliquette gentillette mais un peu bébête, rêve depuis toujours d’être la première femme à intégrer le RAID. N’ayant pas le niveau, son ministre de père la pistonne avec le secret espoir qu’elle finisse par renoncer à son projet. Admise à la formation, elle débute l’entraînement sous les ordres de Froissard, un instructeur réputé pour avoir la poisse.

Dommage qu’avec ce sujet explosif, la mise en scène et les blagues concoctées par Dany Boon soient RAIDes… de fatigue.
Un humour tellement paresseux que le cinéaste plagie par deux fois des gags imaginés par Blake Edwards. Le coup de main donné aux voleurs par la fliquette et le matraquage du bijoutier sont tirés du Retour de la panthère rose. Tandis que les gloussements de Johanna devant l’oscilloscope renvoient directement à ceux de Peter Sellers dans La Party.
Pas grave, les spectateurs comme les électeurs ont la mémoire courte, pourquoi se gêner ?
Pour le reste, on nous ressert les vieux ressorts comiques autour du couple mal assorti (encore que les différences entre Froissard et Johanna ne soient pas si flagrantes, et donc si drôles, que cela) ou du travestissement masculin. Quelle tristesse de voir Yvan Attal et Sabine Azéma se fourvoyer ici dans l’espoir d’un succès populaire. Et que dire de l’agaçante Alice Pol qui se sent obligée d’en faire des tonnes pour faire exister son personnage.
En se cantonnant à ses grosses ficelles, Dany Boon néglige le potentiel humoristique d’un sujet assez peu exploité en comédie. Celui des magouilles et arrangements entre les politiciens au pouvoir et les administrations dont ils ont la charge. Ce sont dans les rencontres caustiques entre le ministre (interprété par Michel Blanc) et le chef du RAID (joué par François Levantal) que le cinéaste fait vraiment mouche.
Vous l’aurez compris, pas de quoi tomber RAIDe devant cette comédie plus lourdingue que dingue.