Mai 1940.
Face à la rapidité de l’invasion allemande, le maire d’une commune du nord de la France décide de tout abandonner et de fuir sur les routes en compagnie de ses administrés.
Ils emmènent avec eux un jeune garçon allemand, fils d’un opposant au régime d’Hitler emprisonné à Arras qui va tout faire pour retrouver son enfant.
Les films sur l’exode de 1940 sont tellement rares que le film de Christian Carion suscite forcément l’intérêt, ne serait-ce que par l’originalité de son sujet qui se focalise sur la fuite de tout un village.
L’excellent casting est d’ailleurs le point fort d’En mai fais ce qu’il te plaît.
D’Olivier Gourmet à Mathilde Seigner en passant par Matthew Rhys, impeccable en soldat écossais, et Laurent Gerra qui étonne dans le rôle d’un villageois adepte de grands vins.
Hélas, au lieu de s’attacher uniquement au périple de ces hommes et de ces femmes jetés contre leur gré sur les routes, le cinéaste a la mauvaise idée de diluer son propos en racontant aussi la quête, improbable, d’un père à la recherche de son fils. En résulte un film bancal partagé entre deux intrigues et deux approches qui s’accordent finalement assez mal : l’une presque bucolique et l’autre franchement guerrière. La mise en scène, en manque d’inspiration, n’arrange rien et ne permet jamais à l’ensemble de s’élever plus haut qu’un téléfilm de prestige et cela malgré la musique d’Ennio Morricone qui a été plus inspiré par le passé.
En mai fais ce qu’il te plaît a toutefois le mérite de mettre l’accent sur le drame des réfugiés tout en posant la question de l’entraide et de la solidarité. Des sujets toujours d’actualité 75 ans après ces faits et que Christian Carion remet habilement en perspective.
Dommage si ce film est raté …
Car c’est en effet, une occasion pour certains de comprendre l’état d’esprit de ceux qui doivent tout quitter en espérant trouver ailleurs un endroit où survivre.
Gageons que ceux qui imaginent que les millions de personnes qui fuient la barbarie de Daech, comprendront mieux la réalité en observant la situation de ces français qui durent tout laisser derrière eux pour sauver leur peau, et qui furent souvent confrontés, eux aussi, à l’égoïsme ordinaire des bons franchouillards vivant dans les territoires où ils échouèrent, dont la tranquillité valait sans doute beaucoup plus que de partager un peu avec ceux qui n’avaient pas choisi d’être plus prêt du front.
Je suis un peu las des films de guerre en ce moment alors pourquoi pas mais… une prochaine fois 🙂 !
La prochaine fois sera la bonne et puis tu as aussi le droit de faire ce qu’il te plaît ! 😉
Finalement, merci Marcorèle, je n’ai pas pu aller au cinéma depuis septembre, mais finalement je ne manque pas grand chose…
Je me le note. Bisous!
Bises ! 🙂