THAÏLANDE

Thaïlande, yes we can !

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« Incredible »… La Thaïlande était notre « pays objectif », nous y sommes pour de vrai, après 8 mois de voyage, 12 pays traversés, et 9 000 kilomètres parcourus à la force des mollets. On y croit pas nous-même et on vous assure que de se pincer n’y change pas grand chose. Voilà venu le temps du soleil, de la chaleur, des visites de la famille et ce pour 2 bons mois. On vous explique même pas la banane qu’on a !

Les thaïlandais imposent de prendre un bus pour traverser le pont qui enjambe le Mékong, ce fleuve mythique qui sépare le pays du Laos. On s’en serait bien passé, on veut pédaler nous…
Très vite nous constatons la différence de niveau de vie entre les deux pays. Grosses villes, grosses infrastructures, grandes routes superbement bitumées, nous n’aurions jamais imaginé une telle différence vue de France.
On roule à gauche.
La langue est plus complexe à apprendre.
La nourriture plus variée.
Nous nous sentons presque à la maison par certains côtés.
Les temples-monastères (appelés Wat) se comptent par milliers et sont plus clinquants (colorés-kitch-surchargés-impressionnants) les uns que les autres.

Nous enfourchons nos montures pour une semaine de vélo et nous amusons de voir Béné et Camille découvrir la vie en tandem. Nous mesurons le chemin parcouru pour parvenir à s’entendre sur ce drôle d’engin. Quel bonheur de pédaler à 2 tandems. Ils s’en sortent admirablement bien et nous sommes épatés par leur condition physique. Il faut dire que la Thaïlande paraît plate après la Chine et le Laos et nous-mêmes nous étonnons de pouvoir pédaler à nouveau à 20km/h et refaire 80km dans une journée. Surmotivés les premiers jours, ils bousculent notre rythme devenu plutôt pépère ces derniers mois. Réveil tôt, pauses courtes, gros kilométrages, petit déj à la volée, discussions tard dans la nuit, le rythme est intense, ils veulent en découdre ! Mais au bout de quelques jours ils se rendront compte qu’à ce rythme on n’en mène pas large sur la durée. Ça rassure, je finissais par croire qu’on s’était encroûtés 😉

Nous rejoindrons Chang Raï par « la petite route » 1174 où nous fêterons noël. Puis nous prendrons la route 118 pour atteindre Chang Maï d’où leur avion repart. Assez passante et bruyante, ça roule bien mais ce n’est pas très agréable et les casques et gilet jaune sont de sortis. 80 kms et 800 mètres de dénivelé positif pour la dernière journée, nous leur tirons notre chapeau !

Côté bivouac nous nous régalerons. Terrains de foot, monastère, cabanes en bord de lac… on défait et refait le monde sous les étoiles… on savoure les chapatis, calzones au feu de bois, salades citronnées version Béné, cuisine française, nous redécouvrons des saveurs !

Quoi c’est déjà le temps des aux-revoir ? Mais vous venez tout juste d’arriver ! Le cœur serré nous quittons l’aéroport chacun sur un tandem… et oui nous gardons précieusement leur monture pour l’arrivée de la seconde dream team ! Juste le temps de se souhaiter la bonne année, voilà Jojo & Marie qui débarquent, youpi c’est reparti !

Tellement merci de nous avoir rejoint dans notre folle aventure. Ces moments inoubliables et extraordinaires sont si précieux dans une vie. On espère vous revoir avant l’année prochaine !

2017… une nouvelle année de voyage pour nous.

Si le plan se poursuit comme prévu, nous serons à nouveau parmi les nôtres dans une année tout pile. Après cette première étape de voyage, nous avons prix goût à la liberté et avons cumulé les rêves et les envies, et il n’est pas impossible que les plans changent !
Cette vie de nomade nous est maintenant tellement familière que cette visite de la famille nous a rappelé combien ce mode de vie est finalement extra-ordinaire.
Les moments très durs nous ont forgé et ne remettent pas en cause le bonheur de vivre cette incroyable expérience.
Lorsqu’on regarde en arrière, chaque pays semble un voyage à part entière et nous avons le sentiment d’avoir déjà vécu plusieurs vies !
Vous êtes toujours dans nos pensées et la moindre de vos nouvelles est un petit moteur qui nous aide à appuyer sur la pédale. C’est même un besoin. Comment vous témoignez de la valeur de vos pensées-témoignages-photos-lettres-réflexions-sourires-attentions ?
C’est ici, dans quelques semaines que nous amorcerons le grand virage du retour. L’occasion de repenser à toutes ces personnes qui nous ont accueillis, aidés ou tendus la main et sans qui notre voyage n’aurait pas été aussi riche.

Roulons vers l’essentiel… difficile question qui dépend sûrement de la personne, du lieu ou du moment. Cette notion si souvent discutée est difficile à attraper. En ce qui nous concerne, nous serions tentés de répondre aujourd’hui que c’est l’idée d’oser, de lâcher prise, d’être heureux.

Nous vous souhaitons une magnifique nouvelle année, pleine d’aventures, de rêve, de joie et d’essentiel !

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Bande de buffles !

« Depuis leur départ, nous avions prévu de les retrouver en décembre pour vivre l’expérience du voyage et surtout la vie en tandem. Départ pour le Laos le 17 décembre, avec le tandem de Jojo et Marie finement emballé par Camille. A l’aéroport, nous sommes surpris, le personnel, en voyant notre immense carton, nous demande s’il s’agit du vélo… On a déjà le sentiment que partir avec un tandem surprend, amuse les gens…d’ailleurs, tout au long de ces deux semaines, nous serons encouragés le long des routes par des sourires, des rires, des « hellos », des pouces en l’air…le tandem, par son côté inhabituel et rare, aide à voyager !

Arrivée à Luang Prabang au Laos : mauvaise nouvelle, le tandem est resté à Dubaï ! La mauvaise nouvelle est rapidement effacée par les retrouvailles avec Ben et Virginie. Munis de leurs nez de clowns, ils nous accueillent avec des chapeaux Laotiens. Ils ont l’air en forme et nous sommes très contents de nous retrouver.

En attendant de récupérer le tandem, nous découvrons Luang Prabang. Il fait chaud, les rues sont bondées de petits commerces où acheter de quoi grignoter ou manger. La plupart des visites de temples sont payantes, ce qui nous freine un peu. On profite des paysages le long du Mékong, des marchés le long des routes. La ville est très touristique et à la tombée de la nuit, les touristes occidentaux apparaissent dans les ruelles. Le Laos, pays relativement pauvre, semble miser sur le tourisme pour se développer et cela nous pose question : des quantités d’échoppes vendent les mêmes produits et on se demande comment les vendeurs (souvent des femmes) parviennent à véritablement gagner leur vie.

Nous attendons deux jours avant de récupérer le tandem. Lorsqu’on vient le chercher à l’aéroport, on nous demande de payer 20 dollars…la douane réclame cette somme…nous discutons. On arrive à négocier 10 dollars et on comprend donc que cette somme est demandée sans raison. A plusieurs reprises au Laos, nous ferons face à des situations identiques : on nous réclame plus d’argent que ce qui était prévu ou annoncé. Considérés comme des « touristes », des occidentaux, habitant de pays riches, les laotiens nous demandent de payer le prix cher.

Nous sommes impatients de pédaler et quand on commence, les journées s’enchaînent sans se ressembler. Nous quittons Luang Prabang par le Mékong : on embarque dans des bateaux et naviguons pendant deux jours à travers la jungle. Ce sont des paysages qui nous sont inconnus et nous profitons de ce décor inhabituel.

Le voyage en tandem commence donc officiellement à la frontière de la Thaïlande et du Laos. A partir d’ici, nous découvrons véritablement le quotidien de Benoît et Virginie : les journées de pédalage, le plaisir de s’arrêter pour un petit repas en milieu de journée, les pauses fruits, gâteaux pour se redonner des forces, les petites (ou grosses) tensions que suscitent le partage du tandem (et oui, y en a un qui conduit et un qui suit et ils n’ont pas toujours les mêmes envies), la recherche d’eau ou de bivouac en fin d’après-midi. On prend conscience de la difficulté que peut représenter un voyage itinérant en vélo, en termes de confort, de résistance physique et en même temps de la richesse de cette expérience. Le tandem permet d’explorer les recoins du pays et est un bon moyen de rentrer en communication avec les habitants locaux qui sont souvent très curieux de savoir ce qui se cache dans la remorque de Ben et Virginie… Je les laisse vous raconter en détail ce que nous avons vécu ces deux semaines. Merci beaucoup Ben et Virginie de nous avoir fait découvrir ce que vous viviez. Vous êtes très courageux ! Bravo pour ces 9000 km et on se revoit vite à Balanzac pour manger des noodles 😉 »

Bénédicte

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« Nous voici rendus de l’autre coté comme on dit !!! Nous voulions rejoindre Ben et Virginie pendant 2 semaines et vivre un peu de leur voyage.

Super de se déplacer en tandem, mais bon, ça fait quand même mal aux mollets. Les descentes, c’est cool, mais y a quand même toujours plus de montées.

Nous avons été ravis de nos 2 semaines avec nos 2 grains de selles, mais beaucoup de mythes se sont écroulés à leur égard !!!!

  • Il est vrai que le « TURBO CAGOUILLE » roule bien, bonne vitesse de croisière, mais nous avons été nous même étonnés de devoir attendre régulièrement l’attelage charentais et avons souvent poussé notre « NITRO BOOSE » bien devant.
  • De France, nos deux voyageurs se font passer pour des « HIPPIES, BABACOOLS», « nous on vit avec les animaux, on aime les chèvres », «la barbe du voyageur», mais on vous rassure, nous en avons croisés des vrais et ils n’en font pas partie!!!! Ils ne fument pas assez de drogues et ils leur manquent des dreads locks !
  • « Nous on consomme pas d’énergie fossile pour avancer », oui c’est vrai, mais ils compensent largement sur l’énergie tirée de la bière, et du coup la conso annuelle de bière de l’équipage est égale à la somme cumulée de leur conso du réchaud à pétrole fois le nombre de cigares fumés sur 1 an multiplié par le nombre de fois qu’ils ont passé le petit plateau.
  • Nous on vit en mode « roots », oui enfin quand ils ne sont pas dans les guesthouse et les grandes villes, donc en résumé de temps en temps. Car en ville, nous avons dû les retenir car leur manque en tout provoque chez eux une fâcheuse tendance à surconsommer quand l’occasion s’y présente, et surtout quand le prix est environ 10 fois moins cher qu’en France
  • Les découvertes culinaires locales sont toujours une « FABULEUSE DECOUVERTE », enfin oui quand le prix ramené en euros est lui aussi une fabuleuse division. Les espèces de petit fruit dur, un peu comme des poires pas mûres, fabuleuses, (enfin le prix), du coup ça peut éventuellement nous séduire quand il est 15h de l’aprèm et que nous n’avons pas encore mangé !!
  • Sur leur Blog, y a toujours des photos fabuleuses, des lieux de bivouac magnifiques. Oui, mais à quel prix ?? 2h pour trouver un lieu de bivouac, des allers et retours dans la pampa à la recherche du lieu parfait. Quand on commence à être fatigués, que le « couple est en jeu », il faut bien s’accrocher et être patient.

Merci Ben et Virginie pour ces 2 semaines passées avec vous, super ces petites vacances à l’autre bout de la planète !! Nous avons adoré, ce fut très dépaysant et super content de voir ce que vous vivez au quotidien. Bonne route, et surtout n’oubliez pas de revenir un jour en France, bande de buffles !!! »

Camille

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Motion and Emotion

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Deux petits jours pour se remettre du départ émouvant de Camille et Béné, juste le temps de fêter la nouvelle année au milieu des lanternes et des touristes de Chiang Maï, voilà que nous accueillons la seconde dream team : Marie et Jojo ! Du coeur serré au cœur battant, nous trinquons à 2017 au Champagne, au Pineau et au fromage ! Wouahouuuu le père Noël existe !

Trêve de gourmandise, après deux jours d’adaptation pour nos nouveaux coéquipiers nous prenons le bus direction Sukhothai et ses ruines classées au patrimoine mondiale de l’Humanité. Un premier petit tour en tandem pour se dégourdir les jambes nous amènera à Phitsanulok, chez Marc, notre warmshower qui vient tout juste d’ouvrir une chouette Guesthouse : Karma Home Hostel. Nous roulerons à travers les rizières et nous émerveillerons de la quantité d’oiseaux. Nous passerons la soirée avec Hom, une jeune écolière de 11 ans et son père à travers les temples et marchés de la ville. Un coup de moteur de bus plus loin, nous voilà à Loei, où nous enfourchons réellement nos montures pour nous rendre au parc national de Phu Kradung. Bivouac de rêve en bord de lac, petite grimpette d’une vingtaine de kms pour 1000 mètres d’ascensions positives (et autant en négatifs), ces vacances culturelo-rando nous changent et nous ravissent !

Nous pédalons désormais vers Alexandre, un vieil ami qui a tout quitté il y a 4 ans jour pour jour pour porter les robes des moines de la forêt à Wat Pa Ban Tat. 3 jours d’initiation au bouddhisme et à la méditation. Retrouvailles émouvantes avec Alex et sa soeur Sandie. Nous repartons tous les 4 déboussolés et profondément touchés.

C’est déjà l’heure pour Jojo & Marie de repartir. Décidément ce temps passé en famille n’a pas le même tempo qu’à l’habitude ! Tellement merci d’avoir vous aussi joué le jeu du cyclovoyage ! Merci pour votre générosité et votre investissement… Leur avion décolle mardi de Vientiane, au Laos. Ça tombe bien, il nous faut sortir du pays. Nous avons prévu d’y passer plus de deux mois, ce qui nécessite une sortie de territoire. Nous décidons de rester le plus longtemps possible au Wat et partons lundi matin très tôt pour la station de bus d’Udon Thani. Arrivée à Vientiane prévue pour déjeuner. Confiants, nous vivrons une dernière journée de voyage mémorable où :

  • nous nous tromperons de bus,
  • pédalerons finalement jusqu’à la frontière car les soutes des bus pour Nong Kaï sont surchargés de colis et on nous refusera les tandems (c’est la première fois que ça nous arrive),
  • tenterons le stop et grimperons dans un 4×4 pickup flambant neuf rouge pétant qui accompagne un moine à Nong Kaï (première fois que l’on réussi le stop sans contrepartie financière avec en prime 4 cocos à boire gentiment offerte !),
  • passerons la frontière comme une lettre à la poste avec des douaniers sympathiques (première là fois aussi)
  • puis repédalerons jusqu’à Vientiane où nous arriverons à 17h.

Recherche de Guesthouse, puis de cartons, nous démontons leur tandem et l’empaquetons comme un paquet cadeaux, la soirée se termine sur les chapeaux de roue. Tant pis pour la dernière belote, faudra attendre l’année prochaine !

Le coeur serré, larmes aux yeux, nous les regardons s’éloigner dans leur tuck tuck tandem sous le coude. Pas de troisième équipe cette fois. Nous décidons de faire une demande de visa Thaï de 60 jours (gratuite jusqu’au 28 février cadeau de bienvenue du nouveau roi). Le plan initial était de faire du wwoofing au Laos, mais en l’absence de réponse de nos hôtes et suite à notre week-end découverte, nous choisissons d’être de retour au Wat d’Alex dès jeudi. C’est donc parti pour 2-3 semaines de retraite méditative !

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Vélo, buddhô, dodo

« Il était une fois… dans le lointain et étrange Orient, deux touristes amateurs rejoignant deux touristes professionnels… en tandem. Le programme : « Vélo, buddhô, dodo ». Sans oublier les « pad thaï » et autres fried rice, noodle soup et glace coco. Plutôt touristique au début, le voyage s’est achevé par quelques jours au sein d’un monastère bouddhiste de la tradition des moines de la forêt, qui perpétue une pratique très proche des enseignements originels du Bouddha. Ce fut pour nous un choc culturel et religieux, et je vous en partage quelques termes et concepts de base tels que je les ai compris:

Duka : insatisfaction de tout ordre, de la petite faim à la dépression sévère, qui nous permet de nous rendre compte de nos désirs non satisfaits sur lesquels travailler pour s’en libérer – on y a vite été confronté… après avoir confié Barnabé à mes parents le cœur serré, bien que sûre des bons moments qu’ils allaient partager, nous avons vécu la galère du retard de notre premier avion. Le nouvel an a sonné à Paris, sur la piste de l’aéroport. Résultat, le second avion a décollé sans nous de Dubaï et après des heures d’attente pour obtenir un vol de remplacement, nous avons atterri dans un hôtel pour quelques heures de sommeil. L’occasion de découvrir Dubaï by night, sa démesure consumériste et architecturale. L’escale qui a suivi à Bangkok étant plus longue que prévu, on a refait un petit tour express de grande ville et gratte-ciels, avec ascension de la plus haute tour de Bangkok (321m), histoire de dire : on a vu!

Autre exemple de duka : le stress d’une arrivée de nuit, à la recherche d’un lieu idéal de bivouac à la lampe frontale, entre hurlements de chien et pétarades de scooters ; ou la fin de randonnée (très escarpée), à la lumière de la (presque pleine) lune… On pourrait aussi citer notre désarroi face à une invasion de fourmis qui aurait pu inspirer Bernard Werber, l’angoisse d’une roue arrière qui voulait quitter le tandem, et la lassitude des facéties de l’application carto de Virginie (maps.me), qui nous a pris pour des Vélos Tout Terrain : un peu, c’est rigolo mais trop, c’est trop : le chemin s’est arrêté dans la forêt et nous avons rebroussé chemin et refait tourner le compteur kilométrique.

Sati : présence entière à ce que l’on fait, ouverture du cœur sans pensée parasite, qui permet la pleine conscience du moment présent – tout un programme… c’est un des objectifs des entraînements de l’esprit par la méditation. J’en suis très loin, mais je sais malgré tout que ces vacances pleines et apaisantes avec Ben et Virginie auront été un temps vécu à fond, sportivement, humainement. Mais que ça passe vite !!!

Valeurs : le respect, la gratitude et la générosité – Si le niveau de vie en Thaïlande n’est pas très différent du nôtre en Europe, le dépaysement est garanti pour ce qui est de l’accueil. Les Thaïs sont hypers souriants, heureux de nous voir débouler dans leurs villages en vélo, ravis de nous faire goûter leurs plats et fiers de leur cuisine : « it’s very good, no ? » Partout, je sens du respect et de l’admiration pour le voyage auquel nous nous sommes joints pour quelques jours. Ici on nous offre un plat de champignons à la sauce soja, là on nous propose de bivouaquer dans une cabane, là encore, une rencontre incroyable avec une jeune fille de 11 ans, Hom, qui pour pratiquer son anglais passe quatre après-midi par semaine à faire visiter bénévolement aux touristes les temples de Phitsanulok, avec un enthousiasme désarmant. Et toutes ces bonnes dispositions finissent même par déteindre sur nous : merci Ben et Virginie de nous avoir fait de la place dans votre projet, de nous faire partager ces émotions, votre savoir-faire de cyclovoyageurs, vos amitiés. Je repars avec un gros paquet de souvenirs, notamment de nos divers échanges, qui représentent de la matière brute à méditer !

La méditation : pratiquée par les bouddhistes et en particulier par les moines pendant 8 à 10h par jour, elle permet par la concentration sur un objet tel que la respiration ou la répétition du mot « Buddhô », d’affûter son esprit et d’investiguer sur la vie et son sens – A force de pédaler, on croyait tous qu’on méditait en selle une bonne partie de la journée. Et non, le moulin de pensées qui tourne en rond, ce n’est pas de la méditation. Alex, moine ami de Virginie, nous a indiqué les premières bases et nous nous sommes entraînés très assidûment dans nos kutis, les petites maisons de bois qui nous hébergeaient. Assis ou en marchant sur les « chemins de méditation » ad hoc, ce n’est vraiment pas si facile que ça en a l’air… A Ben et Virginie, en vrais pionniers, de développer la manière la plus appropriée de méditer sur la selle… sur les maux de fesses !« 

Marie

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Voyage à vélo et en soi-même

« Voyage tant attendu suite à une longue année la tête dans le guidon dans le boulot et ses problèmes avec peu de temps pour soi. Seul petit pincement au cœur, notre petit bonhomme que l’on laisse à ses grands-parents.

Arrivée retardée après une visite de Dubaï et Bangkok en bonus, et accueil à vélo à l’aéroport pour se dégourdir les jambes ! Voici Chiang-Mai et ses 350 temples, plongés dans le bouddhisme sans trop rien y comprendre… Ce n’est qu’à la fin de notre séjour que l’on y verra un peu plus clair. Nous terminerons par trois jours au monastère de Wat Pa Baan Taat (chez Alexandre, copain de Virginie).

Découverte de la méditation et de l’énorme travail sur soi effectué par les moines, de la vie stricte et simple qu’ils s’imposent pour y parvenir, bousculade personnelle que l’on reçoit, tout ça dans un univers inconnu : implication de la population, façon de donner et recevoir, croyances… Je terminerai là-dessus avec l’envie de creuser un peu plus ce qui se passe en moi ! Affaire à suivre.

Entre temps nous n’oublierons pas ce que nous avons vécu avec vous ! Les tandems qui roulent bien et sont un outil de voyage formidable, les bivouacs de rêve (surtout celui au milieu des militaires et des fourmis), les rizières, la cuisine thaïe, la Leo et la Singha Beer, l’accueil de Marc et la visite de Hom, les vestiges de Sukhothaï, la bonne endurance de Virginie à la marche même si ça n’est pas sa spécialité, les guesthouses, « smappy » (alias maps.me) qui ne se trompe jamais…

Bravo à vous deux de vous donner les moyens de découvrir le monde et vous-même et un énorme merci de nous en avoir fait partager un morceau !

Bonne chance pour la suite de l’aventure ! « 

Jojo

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Bangkok, retour à la réalité !

Après 3 semaines passées à Wat Pa Baan Taad, nous voici rendu à Bangkok, directement en bus. Ce séjour avec Alex et les moines de la forêt est pour le moment difficilement racontable. Il nous faut digérer cette expérience qui se veut être l’une des plus fortes du voyage et peut-être même de notre vie !

Nous voilà dans une ville monde qui nous rappelle la Chine, en plein quartier indien. Notre hôtel est le plus glauque que nous n’ayons jamais eu et les restau hors budget… la transition est un peu rude ^^ Nous étions pourtant partis ce matin le coeur gonflé à bloc !

Nous sommes ici pour accueillir le reste de la famille de Benoît qui arrive demain pour 3 semaines de retrouvailles ! Nous voilà réjouis, youpi, c’est reparti 😀

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Bienvenue en l’an 2560 de l’ère Bouddhiste !

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Le 19 janvier 2560 de l’ère bouddhiste, nous revenions à Wat Pa Baan Taad et nous sentions presque de retour à la maison. Étrange sensation. C’était parti pour 2 ou 3 semaines de méditation chez les moines de la forêt. Ce Wat n’a rien à voir avec tous ceux que nous avons croisés jusqu’à maintenant : rien de clinquant, pas de dorure, ni même de temple à proprement parlé. Ici la sobriété est de mise.

La tradition thaïlandaise de la forêt consiste en une « pratique méditative poussée, un monachisme errant, une relation étroite et constante entre religieux et laïcs. » Discipline et simplicité sont les maîtres mots. Ils s’inscrivent dans la tradition Theravada, une branche ancienne et très pure du Bouddhisme. Relativement conservatrice, elle est aussi plus proche du bouddhisme originel que les autres traditions bouddhiques existantes.

Ici la forêt ressemble davantage à un parc arboré avec poulailler-animalerie géant(e) ! Nous prenons chacun nos quartiers. Hommes et femmes sont séparés. Les garçons ont des logements dédiés. Les femmes doivent se loger par elles-mêmes et partagent l’espace des méditantes permanentes et des nonnes. J’ai le droit à la meilleure chambre dans un Kuti (cahute de bois) où logent plusieurs mamies Thaï, avec salle de bain inclue. Chanceuse ? Alex dira que c’est mon Kamma… Nous nous mettons en tenue : blanc pour les hommes, blanc et noir pour les femmes. Rangeons nos affaires et le vélo. Ici les consignes sont strictes. Nous nous engageons à respecter 8 préceptes :

  • Ne pas tuer d’animaux
  • Avoir une parole juste et bienveillante (ne pas mentir, ni critiquer)
  • N’avoir aucune pratique sexuelle quelle qu’elle soit
  • Ne pas emprunter ni prendre ce qu’on ne nous a pas donné
  • Ne pas consommer d’alcool ni de drogue
  • Dormir sur une couche peu confortable (pour éviter toute flemme et l’envie de rester au lit)
  • Ne pas manger après 12h
  • Ne pas avoir de distraction (pas de lecture, pas de musique, etc.)

Le respect, la générosité, et la gratitude sont les 3 grandes valeurs qui accompagnent ces règles, et ce sont elles qui nous poseront le plus de soucis à respecter. Nous pensions – nous européens – savoir ce que cela voulait dire mais c’est une véritable leçon de moral que nous avons pris en Thaïlande (pays à 95% bouddhiste) puis dans ce Wat. Les thaïlandais diraient même que l’Europe serait le tiers monde des valeurs…

Générosité : « Les 8 dons d’une bonne personne : Donner quelque chose de propre, au bon moment, en main propre, avec discrétion, régulièrement, en calmant son esprit au moment du don, et en étant plein de joie après le don » (Extrait du manuel des moines). Le bouddha préconisait de dépenser l’argent gagné en 3 tiers : 1/3 pour les dépenses du ménage, 1/3 pour l’épargne et le dernier 1/3 pour le don.
Respect : ce fut compliqué de se prosterner devant les statues de bouddha ou devant les Ajahns (moines ayant plus de 10 ans de robe). Et pourquoi pas ? Mais le respect c’est aussi et surtout de respecter strictement les règles, les consignes, les horaires, sans s’en accommoder, comme on peut si bien le faire. De savoir être discret, de faire attention à l’autre et au lieu. De se plier à leurs coutumes, sans vouloir imposer avec nos gros sabots notre conception des choses. Dis comme ça, ça paraît tellement simple… mais plus d’une fois nous nous sommes sentis comme de vrais gaulois, sans gênes, sans discernement. Les thaïlandais ont tellement intégré ce concept de respect qu’il n’est pas nécessaire de faire des maisons de retraite ici. On prend en charge les plus anciens, ça semble tellement naturel. Nous serons également impressionnés de la discipline régnant dans le métro de Bangkok où les queues sont parfaitement respectée.
Gratitude : ce serait savoir accepter ce que l’on te donne. Remercier sans avoir envie de redonner. Remercier avec le coeur et pas uniquement par politesse. Mais ce serait surtout savoir remarquer tout ce que les autres font pour nous. Même les plus petites des attentions, les petits gestes, tout ce qui pourrait paraître être dû, mais qui n’en est rien.

Après cette petite leçon de moralité nous voilà au boulot et là, c’est clair que du boulot il y en a ! Les journées défilent et ne se ressemblent étonnement pas. Les horaires sont stricts : A 6h50 les moines partent au village pour « Pintapat » (quelques kms pieds nus dans le village pour récolter dans leurs bols les dons de nourriture). J’aimais à les voir partir en robe de sortie. C’est aussi l’heure où il pleut des poulets par milliers. L’ensemble de la bassecour descend des arbres, et à peine poser la patte par terre les coqs se ruent sur les poules.

A 7h nous nous donnions rendez-vous avec Benoît pour aller acheter quelques victuailles. J’avais à cœur de participer chaque jour à ce moment festif de dons, même si c’est un exercice loin d’être facile. Si pour les Thaï donner est culturel (ils viennent nombreux le week-end donner en famille), pour nous Européen cela peut créer beaucoup d’agitation. Ces moments étaient aussi précieux pour échanger. Les temps à deux étaient très rares.

A 8h30 nous prenions le seul repas de la journée, tous ensemble, les filles d’un côté, les hommes de l’autre. Moines, Nonnes, méditantes permanentes, méditants étrangers, et tous ceux qui souhaitaient se joindre au repas : habitants du village, touristes, visiteurs, familles… Le repas commence par un chant des moines puis chacun pioche dans les larges plateaux. Ce Wat étant très connu grâce à Luangta Maha Boua (l’un des enseignants les plus renommés de la tradition thaïlandaise de la forêt), la nourriture est abondante et très variée et c’est chaque jour un régal. Mais les aliments n’étant fait ici que pour nourrir biologiquement le corps, le repas se veut rapide et silencieux. Exercice difficile pour nous français. Bonne occasion pour travailler l’avidité et tester si se remplir le ventre nous permet de passer assurément une bonne journée.

Vers 9h les hommes s’occupaient de ranger la Salat (grande pièce) tandis que les femmes s’affairaient à la vaisselle. Chacun repartait ensuite à son Kuti méditer.

A 12h45 c’est la pause café officielle. Boissons fraîches, chaudes, 45 minutes pour se détendre et se retrouver, en restant toujours le plus discret possible. Mais nous avions le droit à ces boissons tout au long de notre journée, ainsi qu’au chocolat noir, au fromage, et aux graines de tournesols (dans la mesure où il y en avait). La faim ne m’a jamais dérangé, je passais plutôt ma journée à digérer ce qui rend la méditation compliquée. Benoît quant à lui a eu plus de difficultés, son estomac de cycliste demandant un peu plus de temps pour s’habituer.

15h : Swipping time ! Le Wat se met au rythme des coups de balai qui dégagent les feuilles tombées des innombrables arbres. Tout le monde s’y met, la poussière vole, les coqs s’en donnent à cœur joie dans les tas de feuille, les fourmis rouges témoignent de leur mécontentement, après ce brouhaha le Wat paraît briller et notre esprit clean.

16 : douche. Chacun est invité dorénavant à rester dans ses appartements. La soirée commence.

18h00 : C’est l’envolée générale de la basse cour qui monte dans les arbres se coucher dans une cacophonie infernale.

18h30 : le meilleur moment de la journée. Plus de bruit, les animaux sont couchés : volailles, paons, écureuils, oiseaux… la température est redescendue… la lune a remplacé le soleil… c’est le moment le plus propice à la méditation.

Quant à la nuit, elle est plutôt fraîche, et ponctuée par des vagues de cocorico que personne ne comprend. Un coup de claquement d’aile, un coq qui chante, et c’est l’ensemble de la forêt qui fait une gigantesque Ola. Le soleil ne s’est pas levé que les coqs chanteurs à capella s’en donnent déjà à cœur joie. C’est reparti pour une nouvelle journée !

Au delà des décibels et des mignons petits lapins qui déconcentrent les pauvres petits apprentis méditants que nous sommes, cette vie au contact des animaux nous a profondément marqué. Pas un qui ne porte pas de blessure, pas une portée entière de poussin qui arrive à l’âge adulte, pas une journée sans un combat de coq ou de poule, sans des poules qui tentent d’échapper au coq, sans des courses poursuites d’écureuils et des cadavres d’animaux… Chaque jour nous avons été confrontés à la mort, à la souffrance, à la peur, à l’avidité, à la dureté de la vie animale, bien loin de nos imaginaires de citadin. Cette vie semi sauvage nous a montré la vie telle qu’elle pouvait être. Bon sujet d’étude pour des méditants ! Qu’on croit ou non à la réincarnation, pas un méditant ne ressort de cette retraite sans avoir émis l’angoisse de se réincarner un jour en poule ! Et pour éviter cela il est fortement conseillé dans la vie laïque de suivre les 5 premiers préceptes (le troisième étant de ne pas avoir de « déviance sexuelle » (tromper son conjoint etc.) si l’on souhaite avoir une chance de se réincarner en humain !

Nous avons presque chaque jour pu échanger avec Alex, ordonné depuis maintenant 4 ans. Sa disponibilité, sa patience, sa pédagogie, et sa clairvoyance nous ont grandement aidé dans notre séjour qui ne fut pas simple tous les jours. Nous avons pu également assister à plusieurs « talks » d’Ajhan Martin (son enseignant) qui nous ont permis de mieux comprendre ce qu’était le Bouddhisme, le Dhamma, le Kamma, la Méditation….

Nous avons plongé dans un univers totalement inconnu. Nous savions que ce séjour ne nous laisserait pas indemne, mais jamais nous pensions être aussi touchés, bouleversés, renversés par une religion. Le bouddhisme n’étant pas une philosophie. Mais à la différence des autres religions, le Dhamma (phénomène ; évènement ; réalité ; la Vérité ; la manière dont les choses sont en elles-mêmes et par elles-mêmes ; les principes de bases qui sous-tendent leur comportement. Aussi utilisé en référence aux enseignements du Bouddha) est tourné vers soit, vers l’intérieure et c’est ce qui nous a le plus séduit. La vision du monde et sa propre vie dépendent de chacun de nous. L’humain est ainsi seul responsable.

Plutôt sceptiques au début nous nous sommes doucement ouverts et avons accepté le jeu du « au fond, je ne sais pas, pourquoi pas ? ». Nous parlons ici davantage de confiance que de foi dans l’enseignement du Bouddha et le témoignage de ses successeurs, qui assurent que chacun est capable d’échapper à la souffrance et d’expérimenter l’Eveil. Bouddha n’est pas Dieu. C’est un enseignant, un exemple à suivre : on ne le « prie » pas pour qu’il nous vienne en aide. On suit ses enseignements pour sortir « du jeu », et ne plus se réincarner. Car là est bien l’objectif. Des cérémonies ont lieu en son honneur, mais il s’agit de le commémorer, comme on honore un « grand homme ». Les dons aux pieds des autels ou des statues (offrande d’encens, de bougies, de nourriture) ne sont pas destinées à s’attirer ses faveurs mais sont des marques de respect, une façon détournée d’offrir des offrandes aux moines ou une mise en pratique de son enseignement (le don étant une manière de pratiquer le détachement). Les temples, les rituels (telle que la méditation assise ou marchée), les statues, les actes de dévotion… sont là pour faciliter la concentration et détourner l’esprit des préoccupations quotidiennes. Ils aident à avoir toujours présents à l’esprit ses enseignements et contribuent à soutenir la motivation.

Ce séjour nous a aidé à mieux comprendre cette société Thaïlandaise si généreuse, si respectueuse, si amicale, surnommée « le pays du sourire », ainsi que leur adoration pour leur Roi (qui, entre autre, suivait les 5 préceptes – quel homme politique peut-il en dire autant chez nous ?).

J’ai enfin compris pourquoi Alexandre avait choisi de tout quitter pour devenir bhikkhus, pourquoi il avait choisi cette tradition, ce lieu. Pourquoi il s’imposait et nous imposait toutes ces règles. Ma colère et ma peine se sont transformées en profond respect et admiration.

Nous savons désormais ce que Kamma et méditer signifient (exercice tellement difficile, mais tellement bénéfique.)

Nous voilà désormais entre deux mondes séparés par un profond fossé. Nous imaginions nous accorder deux jours de sas de décompression avant l’arrivée de la famille, histoire de redescendre de notre perchoir, mais nous nous sentions si bien que nous sommes restés 3 semaines pleines.

C’est difficile de mettre en mots notre expérience mais nous serions heureux de pouvoir en discuter avec qui le souhaite. Pour sûr nous y avons laissé un petit bout de nous et aimerions y retourner.

Place désormais à la famille, pour 3 semaines de retrouvailles dans les plus beaux décors de Thaïlande et du Cambodge !

*****

Family’s time : le temps des retrouvailles !

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Etienne


« Pour ma part, ces 2 semaines furent autant une découverte de la Thaïlande qu’un moment de retrouvailles avec Ben & Vivi.

J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir de nombreux éléments du 13e parisien : odeurs, visages, écritures… Quel bonheur d’aller au marché chercher de quoi faire son propre curry thaï ou goûter des douceurs surprises enveloppées dans des feuilles de bananier. Je pense aussi que côté nourriture ça n’aurait pas été pareil sans Brandy, notre hôte à Chanthaburi. Tous les matins, pendant 5 jours, il nous a apporté un petit déjeuner différent : bouillon, nouilles sautées au crabe, soupe de riz, etc., etc. Forcément le petit déj sucré-salé-pimenté c’est différent des tartines, mais alors quel régal !
Mais la Thaïlande ce n’est pas que la nourriture. C’est aussi un climat tropical, un mode de vie mélangeant l’hyper moderne et le traditionnel dans la même rue, une nature sanctuarisée et bientôt asphyxiée de plastique et surtout des personnes. Je pense que durant ces 15 jours, je n’ai pas vu une seule personne s’énerver et tout le temps des sourires, des attentions, de la bienveillance. Alors bon, j’aimerais quand même enfiler un déguisement de thaïlandais « normal » et voir comment c’est la vraie vie. Quand bien même, on tente de s’intéresser aux habitants, de s’éloigner des circuits touristiques, on reste des touristes en visite. L’éternelle question du voyage.
Et puis si on est venue ici, c’est pour retrouver nos 2 voyageurs. Je pourrais en parler longtemps tant ils ont passé de temps à partager leurs expériences avec nous tous (enfants compris). Re-regarder le monde, refaire le monde, et recommencer d’un autre point de vue !
Le séjour touche à sa fin, les séparations vont être dures demain matin. Il faut déjà penser à la prochaine fois qu’on se retrouvera ! »

Marion

« Alors, comment ça s’est passé là bas à l’autre bout du monde ? D’abord il faut y aller, et c’est sacrément loin, dire qu’ils y sont allés à vélo en 9 mois ça remet bien les choses dans leur réalité sur la longueur du voyage même en avion.

Mais une fois qu’on y est c’est comme après un accouchement, tout est oublié !

Même si à Bangkok, la ville, ses odeurs, son bruit et la chaleur nous ont poussé dans nos retranchements d’humains, on était heureux d’être là et en bonne compagnie !

On s’est vite rendu compte qu’il ne fallait pas penser comme des européens aux 4 saisons …

Forcement, mes plaisirs ont embrassé ceux de la famille et aussi ceux des retrouvailles avec Benoît et Virginie. Oui c’est bien vrai qu’ils vont bien, je les ai même trouvé plus épanouis, plus sûr d’eux qu’en France. Et avec beaucoup de choses dans la tête !

Donc à Bangkok les moments particuliers ont été d’accompagner les enfants à la piscine sur le toit de la résidence, de photographier la ville la nuit, de découvrir les saveurs culinaires Thaï variées, d’observer la ville… et puis aussi juste de savourer le plaisir des vacances sans travail, devoirs à faire faire ou horaires à tenir.

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Notre 2ème étape a été la petite ville de Chanthaburi et son hôte Brandy.

Notre maison sur ces 5 jours était un habitat traditionnel Thai avec tout traditionnel du wok en passant par la douche jusqu’au lit en natte … !

J’ai beaucoup apprécié la journée jusqu’aux « petites chute d’eau » où nous avons pu nous rendre tous les 7 en vélo. Si vous connaissez les livres de la famille souris de Kazuo Iwamura, vous pourrez un peu vous imaginer notre cadre au bord de cette rivière/torrent aux énormes galets ronds de granite. Un pique nique de fruits, patate douce, riz et petits gâteaux de gelée colorée emballée dans 1 feuille de bananier … et tous ces poissons qui venaient nous lécher les pieds …

L’eau du torrent était bonne, comme l’eau de l’océan en France, rafraîchissant et pas trop froid. Je vous parle quand même de l’attaque de fourmis rouges qui nous a fait fuir … mais elle n’a pas gâché notre journée.

Notre hôte Brandy nous a chouchouté et ce séjour m’a permis de mieux me rendre compte comment vivent les Thaïlandais d’une moyenne ville de province.

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Notre 3eme étape est 48h dans la ville de Trat, dernière ville en direction du Cambodge avant l’embarcation vers Koh Change. Nous y étions sans Virginie et Benoît, qui ont campé près de l’embarcadère. Nous étions dans 1 hôtel style colonial, très chouette, très Thaï près d’une rivière (vous la voyez sur la photo).

Pendant cette journée, notre mission a été de faire des courses alimentaires pas trop chères et transportables pour les premiers jours sur l’île. Nous avons donc sillonné les petites rues et les marchés à la recherche des meilleurs prix, … pour un très bon souvenir.

Le soir de notre deuxième nuit, mes parents, Samuel et Monique nous ont rejoint.

Et nous avons retrouvé Virginie et Benoît le lendemain juste avant de prendre le bateau. La photo de groupe marque ce moment.

La suite des vacances pouvait commencer !

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Notre 4ème étape est la semaine/famille à 11 sur l’île de Koh Chang.

C’est une île avec de très belles plages, de l’eau tellement chaude qu’elle ne nous rafraîchissait pas … de très beaux coquillages …

Et puis ça a été aussi l’exercice de la vie à 11 dans la superbe villa américaine avec piscine !

Notre retour aux fraîches réalités Françaises s’est fait trop vite.

Entre gestion du décalage horaire et toutes les reprises le temps a vraiment repris son cours affolant !

En tout cas, cette expérience nous aura beaucoup apporté, autant sur le plan familiale que sur l’interculturel et la consommation facile de plaisirs simples (chaleur et baignades au cœur de l’hiver). Cette rencontre avec Benoît et Virginie à l’autre bout du monde m’aura aussi permis de me rendre compte que oouuii ils vont bien, oui ils vivent des choses incroyables.

Ils sont sur leur chemin de cycliste, interculturel, spirituel et de connaissance mutuelle.

Bravo ! »

Sophie


« La Thaïlande c’est un chouette pays. Il fait chaud, il y a la mer, on mange de bonnes choses dans les bouiboui de la rue (pad thaï, riz sauté, soupe aux fruits de mer). On voit vraiment de beaux paysages. Bangkok c’est très urbanisé mais ça ne ressemble pas à Paris, c’est plus vert.

Les 4 premiers jours on est resté à Bangkok avec la piscine sur le toit, c’était mieux car dans les marchés il faisait énormément chaud. Et puis on appris le bus (4 heures), c’était speed surtout qu’on est arrivé à la bourre (comme d’habitude). On est arrivé dans une maison locale, toute mignonne. On dormait sur des nattes. On est allé dans des « Waterfall » en vélo, et les poissons venaient nous chatouillés les pieds. Et puis on est allé à Trat, une petite ville où on mange plein de bonnes choses. On était dans un hôtel en bordure de rivière. Et là je suis à Koh Chang, dans une maison coloniale avec des grands lits 2 places où on peut se coucher dans les 2 sens !! Il y a une grande piscine avec des éléphants qui font des jets 😉
Ce que j’ai préféré ? Oulala ça va pas tenir sur une page ! J’ai vraiment adoré la plage, surtout celle avec du sable fin. Et puis la vue ! Monique voulait tout le temps qu’on s’arrête pour prendre les paysages en photo ! 😉 Et j’ai vraiment aimé une sorte de petit pavé avec 2 nuances de rose qui le goût de lait de coco.
J’ai détesté le « thaï style », le sucré dans le salé et le salé dans le sucré. Quand on veut du salé, ils nous donnent du sucré ! Ils mettent du sel dans le sucre 🙁 Le spicy aussi ils en mettent partout !
Tous les matins, le proprio de la maison de Chanthaburi nous apportait des « paquets surprises » ! Un jour on en a ouvert un, il était couleur caramel. On s’est dit « miam, on va se régaler » ! Et puis non, en fait c’était aux oignons 🙁
L’eau chaude de la mer va énormément me manquer ! On avait quasiment chaud dans l’eau !
Quel pays j’aimerais visiter la prochaine fois ? J’en ai pas la moindre idée ! Peut-être là où vous nous emmènerez la prochaine fois ? »

Abel (augmentez le son)

Octave (augmentez le son)

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Monique

« Partir, presque au bout du monde, en plein hiver, de France, prendre une voiture, un train, un bus, un, deux puis trois avions , pour arriver, enfin, deux jours et nuit plus tard, sur le petit aéroport de Trat en Thaïlande.
Là sous une chaleur torride, à l’heure, Benoît et Virginie nous attendent en tenue de vélo, tout souriant, en pleine forme . Retrouvailles émouvantes avec les parents, la famille .
Nous prendrons ensemble le bateau qui nous mènera sur l’île de Koh Chang, dans un premier temps, pour passer une semaine mémorable, en famille dans cette maison de rêve avec sa piscine, bienvenue, pour supporter cette chaleur à laquelle nous ne sommes pas encore accoutumés . 
Ensemble nous explorerons ce coin de paradis , ses plages de sable blanc et fin, cette mer d’eau chaude et cristalline, ses montagnes couvertes de végétations exubérantes qui nous dominent.
Comment ne pas oublier nos balades dans la mangrove, la découverte de ces petits ports de pêche, typiques avec leurs maisons sur pilotis. Ces soirées aux longues discutions autour d’une table où nous nous exerçons à la cuisine  » Thaï « . Nous nous gaverons de fruits exotiques, mangues, ananas, noix de coco, fruit de la passion, pastèques, petites bananes délicieuses que nous trouvons qu’ici et aussi certains fruits que nous ne connaissions pas jusqu’ici, comme le Durian, le fruit du Jacquet, le fruit du dragon etc.

La semaine à passer très vite. Pour nous six qui restons, une nouvelle destination : le Cambodge .
Les points forts de notre épopée :
Lorsque nous avons loué à la frontière Cambodgienne, alors qu’il repartait à vide, un magnifique minibus tout décoré, avec des tentures voilettes agrémentées de pompons, pour relier Battambang , seul moyen de locomotion assez grand pour nous loger tous avec nos bagages et le tandem et pour faire le trajet assez conséquent, ensemble.
Lorsque nous avons relié Battambang à Siem Reap par bateau. Enfin, c’était l’idée, mais le niveau de la rivière était tellement bas que nous avons dû rejoindre les eaux navigables par « taxi ». Nous ferons une bonne partie du trajet tous les six entassés avec deux autres passagers, un tas de bagages, le tandem attaché par dessus, dans la remorque ouverte d’un Nissan Pick-up, épique ! Nous voilà partis au milieu de la circulation grouillante et infernale, pas de code de la route, c’est à celui qui klaxonne le plus fort. Après la route nous roulons sur un chemin de terre au milieu de la campagne cambodgienne, c’est les cahots, les ornières, la poussière, les branches d’arbre sur le côté du sentier qu’il faut éviter en se penchant, mais nous arrivons, un peu endoloris mais vivant, dans un petit village au bord de l’eau et débarquerons au milieu des poules. 
Va suivre une magnifique navigation où nous découvrirons toute une vie sur la rivière qui est apparemment le seul moyen de communication et les pirogues leur seul moyen de se déplacer. Les villages sur pilotis se succèdent, les gens pêchent , les enfants nous font des signes de bienvenue en passant. Magnifique découverte ! Finalement nous terminerons notre épopée en « touk touk » et arriverons, exténués, suant  et couvert de poussière rouge. 
Reste aussi  cette belle journée de la visite des temples d’Angkor où nous louerons des vélos et pourrons enfin pédaler de concert avec nos globes- trotteurs, c’est vrai que nous nous sentons libre de pouvoir aller à notre rythme.
Oui, j’ai l’impression d’avoir touché du doigt, avec plaisir, ce goût de l’aventure et de la découverte, qui motive entre autre nos deux vélocipèdes. Nous avons regagné la France et les avons laissé dans leur contrée lointaine. »

Suzelle & Philippe

« Ce voyage vers l’Asie du Sud-Est, et surtout vers Virginie et Benoît, nous le préparions et l’attendions depuis plusieurs mois. C’est donc émotionnellement très demandeurs, que nous nous sommes envolés vers Bangkok dès que la sonnerie des vacances scolaires a retenti. C’est loin, la Thaïlande ! Mais à l’arrivée de notre dernière étape, sur le petit aéroport de TRAT, le fidèle coursier « Tandem » et ses deux cavaliers nous attendaient.

Moment magique : On ne sait plus si on rit ou si on pleure !!  

-Ils ont bonne mine ! Ils sont tout bronzés !

-Pas un pouce de graisse ! De vrais athlètes !

-Grands sourires… proximité…connivence… Y a t-il vraiment 11 mois qu’ils sont partis ?

-Quel chargement sur ce vélo :sacoches, sacs, bouteilles …et remorque.

-10 000 km dans les roues et dans les mollets !

Et c’est le début d’une semaine extraordinaire dans l’île de Koh Chang, avec Samuel, champion de l’organisation touristique, Tata Monique, qui n’a pas oublié son rire communicatif, Marion et Etienne et leurs 3 petits phoques qui investiront la piscine dès 7 h le matin. Retrouvailles familiales autour de nos voyageurs ! Ensemble, nous découvrirons ce cadre tropical. Tassés dans 1 véhicule nous explorerons la côte, trouverons des plages rien que pour nous. Temps pour discuter, pour faire des photos …et…pour cuisiner Thaï !
Nous avions non seulement une maison très grande et très agréable, mais luxe appréciable aussi un maître cuisinier : Etienne, qui dans ses vies antérieures (pays de la réincarnation) avait du être initié aux produits et aux saveurs locales.
Le tandem et la remorque, après une toilette en profondeur, ont décidé de se « poser » et de profiter d’un repos sous un vrai toit, d’un lit, d’une douche, d’une table avec des chaises… Des vacances à 11…quoi….
Mais pas des vacances de consommateurs occidentaux exigeants et blasés. Non. Nos petits grains de sel, habitués à avancer doucement à la sueur de leur front (et oui…37 ° l’après-midi ), à vivre au rythme et avec les codes des pays traversés, nous ont donné la tonalité: respect, bienveillance, humilité, immersion. Nous avons donc appris en Thaïlandais les mots de la vie courante et les petits signes des mains qui accompagnent. Nous avons acheté herbes et légumes inconnus pour nous (étonnement des marchandes!), mangé dans la rue, cuisiné des pad thai et des noodles soup, avalé des boulettes de riz gluant au petit déjeuner !
Tout s’est passé trop vite et la première équipe a regagné Blois.

La 2ème semaine, le tandem s’est remis en route, et nous avons franchi la frontière Cambodgienne. Aventures multiples liées à nos différents moyens de locomotion: petit bus, tuk-tuk, bateau, vélo… Il fallait amarrer les 2 roues, la remorque. Virginie nous a impressionné par son efficacité ! les gestes sont sûrs et précis. L’équipage est bien rôdé et connaît son matériel.
Semaine itinérante qui nous a permis de découvrir la région nord-ouest du Cambodge, de ressentir la lourde chaleur dès 10h du matin, d’avaler la poussière des pistes et d’être en permanence considérés comme des riches (ce qui est vrai par rapport à la population locale) mais tout de même, un peu harcelant.
Nous avons aimé ces paysages de campagnes avec ces rizières un peu sèches à cette époque, ces agriculteurs habillés de haut en bas, malgré la chaleur, avec chapeau en paille ou en tissu coloré. Les patates douces étaient déterrées avec des bâtons. Les maisons sont plutôt de simples abris en bois et tôles, ouvert à tous vents ; quelques zébus ou buffles et beaucoup de volailles et surtout des mobylettes partout, moyen essentiel de locomotion. Ce pays a souffert, on le lit dans le paysage, les forêts ont été coupées pour être vendues… on sent les difficultés à vivre, et pourtant les cambodgiens nous ont semblé souriants et accueillants.
Ce fut un grand pays, en témoignent ces temples d’Angkor monuments qui émergent de la jungle, ceinturés d’arbres immenses, habités par toute une vie sauvage sonore ; mais qui dégagent une telle grandeur !

Voici quelques traces de moments précieux d’une famille qui s’est retrouvée sur ce trajet .
Elle était incomplète, car de ce côté de l’Atlantique, Camille et Bénédicte assuraient le fonctionnement du garage tandis que Sarah et Clément prenaient soin du bébé qui doit naître en juillet. Ils nous manquaient…
Pour reprendre un texte biblique…( Mais ne serions-nous pas plutôt à l’heure bouddhiste ?) Nos Petits Grains de Sel, nous avons apprécié grâce à vous la saveur de ces 15 jours, Petits Grains de Lumière, continuez à nous envoyer les traces lumineuses de ce que vous vivez.
Notre affection vous accompagne »

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